Costars, cigares et whisky… où est ce que je signe ?
Hop messieurs, c’est parti pour une troisième saison de Boardwalk Empire ! si vous êtes friands de série télévisées, de prohibition et de beaux vêtements vous savez ce qu’il vous reste à faire.
Costars, cigares et whisky… où est ce que je signe ?
Hop messieurs, c’est parti pour une troisième saison de Boardwalk Empire ! si vous êtes friands de série télévisées, de prohibition et de beaux vêtements vous savez ce qu’il vous reste à faire.
Nanni Moretti sera le Président du Jury du 65e Festival de Cannes
En ce tout début de mois de Mai, ce sont les beaux jours qui se font attendre !
On attend les beaux jours certes, mais le mois de Mai est aussi synonyme, pour les cinéphiles et autres amateurs de starlettes, du Festival de Cannes et de sa montée des marches – sous la pluie ? – qui aura lieu dans quelques petites semaines.
L’occasion pour moi de faire un petit clin d’oeil aux musiques utilisées par le Festival et aujourd’hui devenues cultes pour tous les fans de l’évènement de la Croisette.
La musique qui peut être considérée comme « officielle » est tirée du très fameux Carnaval des animaux de Camille Saint-Saëns. C’est le mouvement Aquarium qu’on entend de façon récurrente qui évoque un monde féérique et fantastique grace aux notes du Glassharmonica ― souvent jouées au glockenspiel ou au célesta ― et aux arpèges joués par le piano.
On retourne en enfance avec une autre musique incontournable du Festival de Cannes, qui est cette fois-ci tirée du dessin animé Le Petit Dinosaure et la Vallée des merveilles ou Petit-pied de Don Bluth, produit par Steven Spielberg et George Lucas, sorti en 1988. On entend régulièrement un court extrait de la bande originale à l’ouverture et la clôture de la cérémonie.
Version intégrale ici.
Georges Delerue et Robert de Niro pour le film Confessions sanglantes
photo – georges-delerue.com
Après Nino Rota, la série « musique au cinéma » continue avec cette fois-ci un compositeur français : Georges Delerue. Si son nom n’évoque pas grand chose pour la plupart d’entre nous, ses musiques sont quant à elles gravées dans nos mémoires.
Surtout connu pour ses musiques de films, Delerue a également composé en dehors du cadre cinématographique. C’est notamment le cas de ses œuvres de jeunesse parmi lesquelles : le quatuor à cordes composé en 1948 et sa Symphonie concertante en 1955.
Georges Delerue fut l’élève de Darius Milhaud. C’est d’ailleurs ce dernier qui lui conseille de composer pour le théâtre (avec Jean Vilar), expérience qui le mènera un peu plus tard jusqu’au cinéma où il signera rapidement la bande originale du film Hiroshima mon amour d’Alain Resnais (1959). Ce film marque le début de sa belle et grande carrière !
Georges Delerue au piano (1974)
photo – georges-delerue.com
Né en 1925 à Roubaix, mort en 1992 à Los Angeles, on entendait encore tout récemment résonner les notes de Georges Delerue dans le film de Wes Anderson « Fantastic Mister Fox ».
Une petite île : musique composée pour le film « Les deux Anglaises et le continent » de François Truffaut
Le Grand Choral : musique composée pour le film « La nuit américaine » de François Truffaut
Son œuvre la plus connue reste évidemment la musique du film Le Mépris de Jean-Luc Godard. On retrouve également le thème principal de ce film dans « Casino » de Martin Scorsese. Il reprend le thème de Camille pour rendre hommage à Georges Delerue qui s’était éteint 3 ans plus tôt.
Musique du film Le Mépris de Jean-Luc Godard (Le thème de Camille) :
En plus du travail réalisé avec Godard, Delerue collabore également avec François Truffaut sur de nombreux films. La musique de Jules et Jim connaît d’ailleurs un grand succès, et plus particulièrement la chanson « Le Tourbillon » chantée par Jeanne Moreau.
Jeanne Moreau dans le film Jules et Jim :
Dans les années 70, le compositeur commence à travailler à Hollywood et signe en 1986 la musique de l’impressionnant « Platoon » d’Oliver Stone.
Musique du film Platoon d’Oliver Stone :
On s’arrête ici, la liste de l’immense carrière de Delerue est bien trop longue. Il obtient un Oscar de la meilleure musique originale en 1980, et trois César de la meilleure musique en 1979, 1980 et 1981.
L’ancien orgue de cinéma du Gaumont Palace
Le cinéma a toujours donné une place essentielle à la musique. Alors même que le cinéma en était à ses premiers balbutiements et qu’il n’était encore que muet, on trouvait déjà des musiciens dans les salles lors des projections. Les pianistes, organistes ou autres instrumentistes improvisaient sur les différentes scènes du film, tantôt dramatiques, tantôt burlesques.
Très vite, des fiches ont été glissées dans les boîtes de pellicules pour donner des indications aux musiciens. Y figuraient des instructions quant aux tempi et quant à l’atmosphère musicale à respecter.
Puis des compositeurs de renom commencent à se prêter au jeu, ainsi, Camille Saint-Saëns en précurseur compose en 1908 une musique spécialement pour me film L’assassinat du duc de Guise de Charles Le Bargy et André Calmette.
La bande son apparaît rapidement, la musique prenant ainsi une place définitive dans le cinéma. Arrivent alors toute une clique de musiciens hollywoodiens dans les années 30-40 s’adonnant à la composition de musiques pour le cinéma avec des résultats plus ou moins intéressants.
D’autres compositeurs, eux, très talentueux, consacreront une grande partie de leur carrière à la composition de musique de films. C’est le cas de Nino Rota qui nous laisse une œuvre tant imposante que magnifique.
Nino Rota
Nino Rota est un compositeur italien né à Milan en 1911. Il a commencé à composer très jeune puisqu’il écrit son premier Oratorio à l’âge de 11 ans. Il composera énormément toute sa vie : plus de 150 oeuvres pour le cinéma en plus de dix opéras, cinq ballets et beaucoup d’autres œuvres instrumentales dont un concerto pour piano et orchestre (1962). Nino Rota reste cependant essentiellement connu pour ses musiques de films, et en particulier à travers l’oeuvre de Federico Fellini. Les deux compères collaboreront dans de très nombreux films, et les musiques sont aujourd’hui devenues totalement indissociables de la filmographie de Fellini.
Parmi les plus connues figurent les musiques de la Dolce Vita, Les Vitelloni, La strada et bien sûr l’incontournable bande son du film Huit et demi :
D’autres partitions très connues du compositeur ont été créées pour des films de Luchino Visconti, notamment dans Le Guépard et Rocco et ses frères. Ci-dessous la célèbre scène de la Valse dans laquelle fait d’ailleurs une courte apparition notre Alain Delon national.
Mais l’une de ses oeuvres les plus entendue dans le monde aujourd’hui reste sûrement la musique du film Le Parrain de Francis Ford Coppola. La bande son est elle aussi indissociable, on ne peut s’empêcher se remémorer les images du film dès que les premières notes résonnent. C’est le cas évidemment de la musique « Love Theme » qui se fait entendre lorsque Michael Corleone rencontre Apollonia en Italie.
Et puisqu’on est dans Le Parrain, restons-y encore un moment. Je ne resiste pas à l’envie de terminer par la scène du mariage même si cette chanson n’a rien à voir avec Nino Rota puisqu’il s’agit d’un chant traditionnel italien intitulé « Luna mezz o mare ». La musique qui accompagne le mariage n’a d’ailleurs pas non plus été composée par Nino Rota mais par le Père de Francis Ford Coppola : Carmine Coppola.
L’engouement pour Mad Men en France, ça a quelque chose de vraiment étrange. On a d’abord l’impression que la presse française a découvert la série cet été, alors que la première saison a tout de même commencé en 2007. Ensuite les critiques vont quasiment toutes dans la même direction alors que l’intrigue perd vraiment de la vitesse, et que si ça reste amusant à regarder, c’est sûrement grâce à l’esthétique de l’époque, aux femmes, et surtout aux costumes de chez Brooks Brothers mis en scène. Du coup Mad Men, même si Don Draper est un champion du style, on regardait un peu par défaut. En effet, dès que l’on recherche une série avec de beaux costumes, une ambiance travaillée, une intrigue captivante et une esthétique générale impeccable, l’offre tend à être très réduite. Heureusement il y a quelque semaines, la relève est arrivée et on se rend compte que dès que les gros bonnets du cinéma commencent à s’en mêler, le monde de la série commence à passer aux choses sérieuses.
Évidement, pour ce qui est des costumes, il est sûrement très difficile de rater quelque chose dès que l’on s’intéresse à la Prohibition et aux années folles tellement l’époque est riche au niveau du textile: la série produite par Martin Scoresese et Mark Wahlberg, ça commençait bien, on savait déjà que rien n’allait être laissé au hasard.
Dans Boardwalk Empire, les personnages sont très travaillés et chacun d’entre eux voit ses traits de caractères, ses origines sociales et géographiques retranscrit dans les plis de ses vêtements. Les matériaux utilisés pour fabriquer les pièces nécessaires sont ceux que l’on trouvait à l’époque et John Dunn, le costumier, ne voulait pas utiliser des pièces issues de friperies. L’équipe aurait dû les restaurer et elles risquaient de paraître suspectes à l’écran. Il a donc fait appel Martin Greenfield, une sommité du monde des maîtres tailleurs, qui après avoir travaillé pour Brooks Brothers dans sa jeunesse, habillait entre autres Paul Newman et Bill Clinton. Ce grand monsieur du costume ne se contente d’ailleurs pas de ses gloires passées et entretient également des liens étroits avec Rag&Bone et Band of Outsiders. On peut avoir un aperçu de son atelier sur The Selby, et c’est assez plaisant à regarder.
Pour commencer notre rapide tour d’horizon, nous allons commencer par le personnage principal. Interprété par Steve Buscemi, une des cartes des frères Coen (entre autres), Enoch « Nucky » Thompson est une sorte d’homme d’affaire qui est arrivé au sommet à la sueur de son front, en utilisant la force et la corruption, et il entend bien conserver les privilèges qu’il a réussi à obtenir. Comme la plupart des détenteurs de fortunes nouvellement acquises, il aime à faire remarquer son succès et sa réussite par des tenues tape à l’oeil, chatoyantes et luxueuses. On se rappelle surtout de Steve Buscemi dans des rôles de ratés ou de personnages secondaires, ici sous les feux de la rampe, on peut imaginer que ces costumes colorés compensent avec l’impression de faiblesse à laquelle renvoie son physique. D’ailleurs vous aurez le plaisir de remarquer au fil des épisodes que ses costumes sont très souvent colorés et ornés d’accessoires qui rappellent son identité à ses interlocuteurs.
De stature tout à fait différente, on peut s’intéresser à Arnold Rothstein, ponte de l’alcool à New York, interprété par Michael Stuhlbar, encore piqué aux frères Coen. Ses costumes impeccables, assez sobres, rehaussés de quelques accessoires bien sentis en font l’un des personnages les plus élégants de Boardwalk Empire. Calme, éduqué, posé, violent, il a beaucoup de classe et sait manipuler les codes vestimentaires des classes sociales élevés pour ne pas en faire trop et passer pour un parvenu. Précisement ce qu’il peut manquer à notre ami Nucky.
Michael Shannon aka Nelson Van Alden, l’agent du « Federal bureau of internal revenue » n’est qu’austérité. Fanatique religieux, il prend son travail très à coeur et son costume, sans fioriture, ne lui sert qu’à travailler efficacement.
Le cas de Jimy Darmody est assez amusant, habillé au début de pièces tout à fait quelconques, on aura l’occasion de constater son ascension au sein du syndicat du crime italien lors de sa prise de mesure pour son complet bleu marine. À partir du moment où il aura revêti le vêtement, une véritable transformation s’opère et il deviendra l’un des personnages clés de la série. Interprété par Michaël Pitt, le rôle relancera sans aucun doute la carrière du jeune acteur.
Chalky White est un peu l’équivalent de Nucky Thompson au niveau de son style vestimentaire. Sûrement un des seuls noirs américain à avoir sa place dans les affaires à cette époque, il est très fier, et veut prouver son statut grâce à ses vêtements. On avait déjà croisé l’acteur dans The Wire où il jouait le rôle très réussi de Omar Little, un braqueur semant la pagaille dans Baltimore. Sa garde robe ressemble beaucoup à celle de Nucky.
Bref, si vous cherchez un moyen de passer le dimanche froid qui nous attend au coin du feu, et de passer un bon moment, n’hésitez pas à vous pencher sur Boardwalk Empire. La série nous fait revivre le sentiment qu’on a pu éprouver en regardant Les Affranchis, Le Parrain II ou Il était une fois en Amérique et nous permet de nous délecter d’une esthétique poussée très agréable.
Maître incontesté du Lied, compositeur de l’Ave maria le plus connu du monde, Franz Schubert, bien que mort à trente et un an, est un des plus grands compositeurs de l’ère romantique.
Franz Schubert montre dès son plus jeune âge un don particulier pour la musique, il commence à composer alors qu’il n’est qu’adolescent. Sa musique est péremptoire, paraît être improvisée et atteint sans effort au chef d’oeuvre dans la pièce courte comme dans le lied. Schubert est un mélodiste avant tout et toute son oeuvre, même instrumentale, n’est que chant.
Mort très jeune, Franz Schubert laisse néanmoins une oeuvre considérable, plus de 600 lieder, 9 symphonies, une vingtaine de quatuors, autant de sonates pour piano, une quantité d’ouvrages pianistiques, 22 opéras, des choeurs, des messes, des motets…
Une de ses oeuvres la plus connue est le deuxième mouvement de son Trio n°2. Le thème ci-dessous est utilisé à de nombreuses reprises dans le film Barry Lyndon de Stanley Kubrick.
Le génie de Kubrick et celui de Schubert ne font qu’un et nous offre à eux deux des scènes à couper le souffle comme l’illustre parfaitement celles-ci :