Levi’s par Filson – Hunter Trucker Jacket

Je vous avais parlé l’an dernier de la première collection résultant des efforts conjoints de Levi’s et de Filson et plus particulièrement de la version en Tin Cloth de la légendaire Trucker Jacket de Levi’s. Anecdote sympa : on avait aussi croisée cette veste sur Jon Hamm lorsqu’il troqua ses costumes de Don Draper pour jouer dans un clip de Herman Düne.

Dernièrement, Filson s’était vu greffée une sous-marque nommée « Filson Black Label », fabriquée intégralement en Italie. Cette sous-marque (license ?) s’inspirait de l’héritage de Filson pour proposer des pièces dans l’air du temps. Bien que certaines soient intéressantes, il est regrettable de noter un branding légèrement ambigüe et certaines pièces qui vont un peu trop loin dans l’ajout de poches et de boutons à l’origine suspecte.

Au delà de ça, la bonne nouvelle c’est que Filson et Levi’s nous sortent une deuxième collection.

Au menu donc, un Levi’s 505 en Tin Cloth, une western shirt en Tin Cloth aussi et surtout un hybride entre veste de chasse et trucker jacket des plus réussies. La première version de la trucker jacket en Tin Cloth, sûrement suite à son succès, se voit aussi ré-éditée.

Considérant que la veste de chasse sort largement du lot, détaillons-la un peu. Tout d’abord la « oil finish shelter cloth hunter trucker jacket » (rien que ca), se veut donc être un savant mélange entre une trucker jacket Levi’s (ou type 3) et une veste de chasse de chez Filson.

Reprenant la coupe classique d’une trucker jacket Levi’s, le denim est abandonné pour le shelter cloth couleur « vert loutre », sorte de version légère et très imperméable du fameux tin cloth de Filson. Un zip est ajouté et les boutons sont couverts, laissant le bouton du centre partiellement découvert. Enfin une poche gibier apparaît dans le dos, qui permettra de stocker une perdrix, un canard, ou plus simplement votre journal comme suggéré sur la photo ci-dessous.

Il ne reste plus qu’à espérer que cette nouvelle collection sera distribuée en Europe, ce qui n’était hélas pas le cas de la précédente…

En attendant elle est disponible pour les américains sur le site de Filson.

Boardwalk Empire, côté vestiaire

L’engouement pour Mad Men en France, ça a quelque chose de vraiment étrange. On a d’abord l’impression que la presse française a découvert la série cet été, alors que la première saison a tout de même commencé en 2007. Ensuite les critiques vont quasiment toutes dans la même  direction alors que l’intrigue perd vraiment de la vitesse, et que si ça reste amusant à regarder, c’est sûrement grâce à l’esthétique de l’époque, aux femmes, et surtout aux costumes de chez Brooks Brothers mis en scène. Du coup Mad Men, même si Don Draper est un champion du style, on regardait un peu par défaut. En effet, dès que l’on recherche une série avec de beaux costumes, une ambiance travaillée, une intrigue captivante et une esthétique générale impeccable, l’offre tend à être très réduite.  Heureusement il y a quelque semaines, la relève est arrivée et on se rend compte que dès que les gros bonnets du cinéma commencent à s’en mêler, le monde de la série commence à passer aux choses sérieuses.

Évidement, pour ce qui est des costumes, il est sûrement très difficile de rater quelque chose dès que l’on s’intéresse à la Prohibition et aux années folles tellement l’époque est riche au niveau du textile: la série produite par Martin Scoresese et Mark Wahlberg, ça commençait bien, on savait déjà que rien n’allait être laissé au hasard.

Dans Boardwalk Empire, les personnages sont très travaillés et chacun d’entre eux voit ses traits de caractères, ses origines sociales et géographiques retranscrit dans les plis de ses vêtements. Les matériaux utilisés pour fabriquer les pièces nécessaires sont ceux que l’on trouvait à l’époque et John Dunn, le costumier, ne voulait pas utiliser des pièces issues de friperies. L’équipe aurait dû les restaurer et elles risquaient de paraître suspectes à l’écran. Il a donc fait appel Martin Greenfield, une sommité du monde des maîtres tailleurs, qui après avoir travaillé pour Brooks Brothers dans sa jeunesse, habillait entre autres Paul Newman et Bill Clinton. Ce grand monsieur du costume ne se contente d’ailleurs pas de ses gloires passées et entretient également des liens étroits avec Rag&Bone et Band of Outsiders. On peut avoir un aperçu de son atelier sur  The Selby, et c’est assez plaisant à regarder.

Pour commencer notre rapide tour d’horizon, nous allons commencer par le personnage principal. Interprété par Steve Buscemi, une des cartes des frères Coen (entre autres), Enoch « Nucky » Thompson est une sorte d’homme d’affaire qui est arrivé au sommet à la sueur de son front, en utilisant la force et la corruption, et il entend bien conserver les privilèges qu’il a réussi à obtenir. Comme la plupart des détenteurs de fortunes nouvellement acquises, il aime à faire remarquer son succès et sa réussite par des tenues tape à l’oeil, chatoyantes et luxueuses. On se rappelle surtout de Steve Buscemi dans des rôles de ratés ou de personnages secondaires, ici sous les feux de la rampe, on peut imaginer que ces costumes colorés compensent avec l’impression de faiblesse à laquelle renvoie son physique.  D’ailleurs vous aurez le plaisir de remarquer au fil des épisodes que ses costumes sont très souvent colorés et ornés d’accessoires qui rappellent son identité à ses interlocuteurs.

De stature tout à fait différente, on peut s’intéresser à Arnold Rothstein, ponte de l’alcool à New York, interprété par Michael Stuhlbar, encore piqué aux frères Coen. Ses costumes impeccables, assez sobres, rehaussés de quelques accessoires bien sentis en font l’un des personnages les plus élégants de Boardwalk Empire. Calme, éduqué, posé, violent, il a beaucoup de classe et sait manipuler les codes vestimentaires des classes sociales élevés pour ne pas en faire trop et passer pour un parvenu. Précisement ce qu’il peut manquer à notre ami Nucky.

Michael Shannon aka Nelson Van Alden, l’agent du « Federal bureau of internal revenue » n’est qu’austérité. Fanatique religieux, il prend son travail très à coeur et son costume, sans fioriture, ne lui sert qu’à travailler efficacement.

Le cas de Jimy Darmody est assez amusant, habillé au début de pièces tout à fait quelconques, on aura l’occasion de constater son ascension au sein du syndicat du crime italien lors de sa prise de mesure pour son complet bleu marine. À partir du moment où il aura revêti le vêtement, une véritable transformation s’opère et il deviendra l’un des personnages clés de la série. Interprété par Michaël Pitt, le rôle relancera sans aucun doute la carrière du jeune acteur.

Chalky White est un peu l’équivalent de Nucky Thompson au niveau de son style vestimentaire. Sûrement un des seuls noirs américain à avoir sa place dans les affaires à cette époque, il est très fier, et veut prouver son statut grâce à ses vêtements. On avait déjà croisé l’acteur dans The Wire où il jouait le rôle très réussi de Omar Little, un braqueur  semant la pagaille dans Baltimore. Sa garde robe ressemble beaucoup à celle de Nucky.

Bref, si vous cherchez un moyen de passer le dimanche froid qui nous attend au coin du feu, et de passer un bon moment, n’hésitez pas à vous pencher sur Boardwalk Empire. La série nous fait revivre le sentiment qu’on a pu éprouver en regardant Les Affranchis, Le Parrain II ou Il était une fois en Amérique et nous permet de nous délecter d’une esthétique poussée très agréable.

Mad Men – Saison 4

Un petit mot pour rappeler à ceux d’entre vous qui l’auraient oublié que Mad Men revient ce dimanche 25 juillet sur AMC pour sa quatrième saison. Que ça soit pour prendre un cour de complet gris avec Don Draper, retrouver Betty, sa femme, ou la magnifique Joan Holloway, les amoureux du vêtement ainsi que les fans de séries se réjouissent déjà des épisodes à venir. Pour ceux qui n’auraient pas commencé à regarder, n’hésitez pas reprendre depuis le début si vous trouvez le temps un peu long en ce milieu d’été, vous ne serez pas déçu.