FrenchTrotters au Pitti Uomo

Daiki Suziki, d’Enginereed Garments

Avec l’Angleterre, l’Italie est l’un des pays, les plus reconnus en Europe pour son patrimoine vestimentaire et les savoir faire qui y restent en matière de confection. Vous allez  d’ailleurs sûrement beaucoup en entendre parler dans les saisons à venir tant les jeunes marques italiennes semblent prometteuses. Un des événements incontournables du prêt à porter haut de gamme de ces dernières années est le Pitti Uomo, un salon professionnel qui se déroule à Florence. Tous les acteurs majeurs sont venu y présenter leurs collections aux acheteurs et boutiques qui auront la chance de les proposer dans leurs rayons dès le Printemps 2012. Particulièrement impressionnant cette saison le salon accueillait 1000 collections et 32 000 visiteurs.

FrenchTrotters at Pitti Uomo from FrenchTrotters on Vimeo.

Clarent Dehlouz de FrenchTrotters (et notre associé sur La Belle Échoppe) nous offre donc cette vidéo qui nous permet de faire le tour du salon à la rencontre de quelques uns de nos designers préférés. On en profitera pour remarquer la chemise Woolrich Woolen Mills avec la « poche journal » , Nigel Cabourn qui s’en va faire un tour en Inde, Mark Mc Nairy qui semble nous avoir concocté quelques surprises (d’un goût assez relatif vous en conviendrez), Made and Crafted qui a su se doter d’une très bonne image de marque en quelques saisons seulement, Dexter de Want les essentiels de la vie, et bien sûr Yuki Matsuda de Yuketen qui tente toutes les folies sur des bases de chaussures pourtant très classiques.

laContrie

11 rue de la Sourdière, 75001: l’atelier-boutique laContrie.

Le cuir c’est sûrement l’un des matériaux les plus passionnants de l’univers de l’accessoire voir même du vêtement en général. Ses propriétés varient selon l’animal dont il provient et selon la manière avec laquelle on tanne la peau, ses possibilités de teintes sont infinies et son utilisation détermine la patine qu’il prendra avec le temps… les beaux accessoires en cuir se révèlent donc souvent être uniques après quelques années de bons et loyaux services. Quoi de mieux d’ailleurs que de récupérer le sac ou le portefeuille luxueux des aïeux, toujours en très bon état, pour arborer une pièce très personnelle et chargée d’histoire ?

Parmi les gens qui travaillent dans la maroquinerie de luxe, on en rencontre beaucoup qui ressentent cette passion de la belle matière, qui connaissent combien les aspects décrits précedement sont importants pour des clients exigeants qui aiment s’offrir des pièces uniques et impeccables. Edwina de Charette est de ceux ci: passionnée par la maroquinerie sur-mesure et après avoir travaillé pendant plusieurs années pour la télévision, elle décide de faire son propre sac. Tissant des liens avec des maroquiniers et des artisans, l’histoire commence et l’envie de fonder sa maison de maroquinerie commence à poindre: laContrie naît en 2009.


Un maroquinier laContrie au travail.

Assez rapidement, laContrie trouve sa place dans un milieu victime de la contrefaçon qui a parfois du mal à allier créativité et bon goût, suivant les exigences de ses nouveaux clients (entre Louis Vuitton qui fait des produits avec Kanye West ou Céline qui collabore sur une basket avec Feiyue, le luxe autrefois synonyme de bon goût perd de son charme). Ça n’est d’ailleurs pas pour rien que la maison familiale Hermes s’inquiète de l’entrée de LVMH dans son capital: elle ne veut pas subir le même sort que Vuitton, véritable rouleau compresseur du luxe.

Forte de la confidentialité de son travail  et consciente de la nécessité de faire revenir le bon goût dans la maroquinerie de luxe, Edwina ouvre les portes de l’atelier-boutique de laContrie début 2011. Situé 11 rue de la Sourdière dans le premier arrondissement de Paris à côté de chez colette, cet endroit est assez impressionnant: vous rentrez dans une boutique très bien agencée où sont exposés de magnifiques sacs et portefeuilles et où vous pouvez consulter le catalogue des réalisations de laContrie. Un escalier au centre de la boutique mène au sous sol, directement à l’atelier ou de véritables magiciens des cuirs et peaux exotiques travaillent à la réalisation des commandes de pièces en semi-mesure.

Le sous sol de la boutique: l’entrée de l’atelier.

Bien sûr, il s’agit de maroquinerie de luxe et les prix pratiqués vont de paire : peaux et travail exceptionnels ont un coût non négligeable. Mais si vous avez dans l’idée de vous offrir (ou d’offrir) une très belle pièce de maroquinerie, sachez que vous trouverez chez laContrie une petite équipe très à l’écoute de ses clients, qui connaît bien les matières qu’elle façonne et amoureuse du travail bien fait. De plus quelques petites pièces plus accessibles comme des ceintures, des bracelets, des porte-cartes ou des porte-clefs y sont proposés si vous avez envie de vous doter d’une pièce d’exception en attendant de pouvoir vous offrir une suite de bagage complète.

Rien ne vous empêche en tout cas d’aller y faire un tour pour le plaisir des yeux, je peux vous assurer que vous serez très bien accueilli et qu’Edwina sera ravie de vous montrer les modèles qu’il est possible d’imaginer avec son aide. Ah, et biensûr vous pouvez les rejoindre sur Facebook, Twitter et Tumblr.

Le Feuillade dans la vitrine, superbe réinterprétation d’un cabas de marché.

Je vous laisse avec de quelques images d’autres modèles ci dessous, la palette de possibilités est gigantesque:


Les bracelets Saint Anne.

Un petit Valois

Un grand Valois

Le Saint Roch, format sac à main.

Le Saint Roch, ici en autruche et en format sac de voyage.

Une autre version du Feuillade, le modèle phare de la maison.


Le modèle Rohan, très chic, très classique, avec son intérieur rouge (très bien choisi par la cliente d’ailleurs).


Nous sommes ouverts !

L’illustration que vous avez pu admirer en attendant, réalisée Rebecca Genet.

Enfin ! il était temps, La Belle Échoppe est ouverte ! comme vous le savez sans doute déjà, nous vous y proposons une sélection de produits, de vêtements comme de beaux objets, ayant été fabriqués en France. Si redingote ne traite que de vêtements masculins, nos lectrices auront tout de même le plaisir de pouvoir y retrouver quelques éléments qui leurs sont destinés. Outre la boutique, un blog sera également dédié à son actualité et à l’univers du Made in France juste ici.

Vous pouvez donc accéder au site en suivant ce lien, nous rejoindre sur Facebook et sur Twitter si vous le souhaitez. Si vous avez la moindre question ou même suggestion n’hésitez surtout pas à nous la soumette en utilisant cet e-mail: contact[at]labelleechoppe.fr . Nous espérons vraiment que le site vous plaira et que vous y trouverez votre bonheur (enfin une partie évidement). La sélection se compose pour l’instant de pulls marins et marinières LeMinor, de couteaux de poche Opinel, d’espadrilles de Mauléon, de sacs Bleu de Chauffe et Trémoulière, de chemises et de robes FrenchTrotters, de Papier d’Arménie, de savon de Marseille, de papeterie La Compagnie du Kraft, d’eaux de Cologne Institut Très Bien, de chaussures Empreinte… et la liste va bien évidement continuer de grandir au fur et à mesure de nos découvertes !

Je ne peux pas résister à vous laisser avec quelques photos des produits que vous allez pouvoir y retrouver, n’hésitez pas à nous donner vos impressions.

 

Un bel Opinel n°8, avec le manche en corne.

Une marinière Le Minor, tricotée en Bretagne.

Un grand classique, le carnet triple de Papier d’Arménie.

Un bloc de 300g de savon de Marseille, frappé du logo, on a pas pu résister.


Gitman pour FrenchTrotters

Les trois modèles de Gitman pour FrenchTrotters.

Dans nos contrées numériques, avec le développement du e-commerce, on a de plus en plus l’impression que les sélections des boutiques se calquent les unes sur les autres. Tirer son épingle du jeu n’est pas toujours facile pour une boutique de prêt à porter, même quand elle s’efforce de ne distribuer que de beaux produits. FrenchTrotters est monté en grade ces dernières années et a tissé des liens très étroits avec ses fournisseurs, ce qui lui permet de temps à autre de pouvoir proposer des produits qu’elle a façonné avec eux. Il y a peu c’était donc au tour de Gitman Vintage de travailler avec FrenchTrotters sur une série de chemises spécialement pour la boutique parisienne, voici quelques images du résultat. Les tissus ont été puisés dans les archives de la marque de chemises américaine: un vichy, un oxford et un tissu à carreaux dans des tons bleus que vous ne retrouverez pas dans la gamme usuelle de chez Gitman. La série est déjà disponible en boutique et sur internet.

Le modèle à carreaux, parfait pour cet été.

 

 

L’oxford Gitman, indétrônable.

Peu avare en initiatives, FrenchTrotters a également réalisé un catalogue papier pour mettre en avant sa propre collection pour cette saison (Printemps Été 2011). Imprimé à Paris sur du papier de très bonne qualité et contenant de belles images réalisées par Nastassia Brückin, vous y trouverez également quelques bonnes adresses soigneusement sélectionnées par Carole et Clarent, qui dirigent les boutiques.

Quelques bonnes adresses !

Autour de ton cou

Celle ci est ornée d’un motif parfait en plein Roland Garros: deux raquettes croisées.

Notre ami Laurent Laporte, tenancier de l’excellent Whereisthecool? et co-fondateur d’À chiper à Choper vient d’ouvrir Autour de ton cou, une mini boutique en ligne (il commence d’ailleurs à avoir une belle collection de morceaux d’internet). Il y propose quelques cravates en laine récupérées dans un vieux stock de Monsieur Pierre Balmain. Légèrement courtes et fabriquées en France dans les années 60, elles orneront vos tenues estivales décontractées à merveille. Je ne peux pas résister à l’idée de vous donner le lien de l’article de Francis Cazal sur le sujet, un post à l’humour ravageur. Le name dropping s’arrête là, promis.

Notre bon Vincent, développeur à ses heures perdues et auteur des fameux Crescendo.


Galettes Polonaises et Goulasch

Marc Sutton s’attaque à la Pologne…

Le plat que je vous présente aujourd’hui raconte mes premiers pas dans la cuisine polonaise. Cette inspiration m’est venue par un fort joli hasard. Je rentrais tranquillement d’une petite promenade au centre ville de Saint Germain-en-Laye lorsque subitement, à l’entrée de la rue d’Hennemont, je tombai en face d’une nouvelle épicerie polonaise nommée Baltyk. J’osai à peine y croire et soudainement me revinrent les beaux souvenirs de table et d‘hospitalité d’un repas préparé par mon ami Jean-Jacques Hubert, un Polonais de souche. Ce simple brunch commencé à 13h00 s’était terminé à la tombée de la nuit, un magnifique et riche défilé de plats polonais déferlant sous nos yeux ébahis : Borch, Zrazy wolowe, Sledziew smietanie et tant d’autres. Les Polonais avaient définitivement conquis mon estomac et mon cœur… Trêve de sentiments et passons aux choses sérieuses car le travail nous attend.

Ce weekend là, je voulais à tout prix cuisiner des Placki Ziemniaczane : des galettes de pomme de terre panées. Il s’agissait cependant d’un accompagnement et il me fallait une pièce centrale à base de viande, de préférence. Un plat en sauce pour mouiller mes galettes croustillantes et onctueuses. Une rencontre magique et réconfortante en ce dur mois de mai. Par réflexe, j’opte pour un goulasch de bœuf qui trouve ses origines en Hongrie mais s’est rapidement répandu sur le reste de l’Europe de l’Est. Voilà pour le cours d’histoire, enfilons le tablier et mettons nous au travail.

Je vous conseille avant toute chose de commencer par le goulasch de bœuf. Armez-vous de préférence d’une casserole Le Creuset.


Ingrédients:

– 1,2  kg de bœuf à bourguignon

– 400 g d’oignons

-1 poivron rouge

– 2 verres de vin blanc sec

– 3 gousses d’ail

– 5 cl d’huile neutre

– 80 g de farine

– 2 l de bouillon de bœuf

– 3 cuillères à soupe de paprika doux

– 1 cuillère à café de paprika fort

– Sel

– Poivre du moulin


Préparation :

1. Découper la viande en cubes d’environ 5 cm.

Émincer les oignons en fines lamelles et peler le poivron à l’aide d’un économe. Découper le poivron en lamelles. Peler et écraser grossièrement les 3 gousses d’ail.

2. Dans la cocotte en fonte, faire chauffer l’huile. Frotter la viande avec le sel, le poivre et le paprika.

Faire revenir les oignons et quand ils sont bien blonds, ajouter la viande pour la faire revenir à son tour.

3. Ajouter les poivrons et laisser mijoter pendant 5 minutes. Saupoudrer avec la farine, cuire légèrement. Ajouter le paprika, mélanger et déglacer au vin blanc. Réduire.

4. Mouiller avec le bouillon de bœuf. Bien mélanger. Rectifier l’assaisonnement.

5. Faire mijoter 2 heures.

6. Retirer la viande est placer la dans une assiette chaude, Raviver la flamme de la cocotte et faire réduire la sauce afin qu’elle nappe bien une cuillère en bois. Replacer ensuite les morceaux de viande dans la cocotte et couvrir à feu bas.


… et aborde la cuisine de la pomme de terre comme vous ne l’aviez jamais envisagée.


Pendant ce temps, passons aux merveilleuses… galettes de pomme de terre polonaises :


Ingrédients :

– 4 grosses pommes de terre

– 1 gros oignon

– 2 œufs frais

– 4 cuillères à soupe de farine

– Sel et poivre

– 4 cuillères à soupe d’huile de tournesol


Préparation :

1. Peler et râper les pommes de terres et l’oignon. Presser le tout dans vos poing afin d’en extraire le plus de liquide possible.

2. Mettre le mélange dans un grand bol avec les œufs, la farine et le sel et poivre. Mélanger le tout de manière énergique.

3. Prendre votre plus grande poêle, la placer sur un feux vif, faire monter l’huile en température jusqu’à ce qu’elle crépite.

4. Prendre une spatule et étaler une galette dans la poêle, bien aplatir, laisser cuire 2/3min puis la retourner et recommencer de l’autre côté jusqu’à ce que les galettes soient brunes.

5. Laisser reposer sur du sopalin puis garder au chaud au four jusqu’au moment de servir.


Et maintenant, que le spectacle commence. Il est temps d’associer ces deux superchampions dans votre assiette. Commencez par placer deux galettes dans une grande assiette. Nappez généreusement le tout. Quand arrive le moment de la dégustation, je n’exagère pas en affirmant qu’il s’agit d’un des plats les plus exquis à cuisiner et à déguster. La rencontre entre la galette croustillante et fondante et l’onctuosité relevée de la sauce du Goulasch est simplement hors de ce monde. Il est temps pour moi de refermer ce chapitre polonais mais je peux vous assurer que c’est une histoire qui est loin d’être terminée.

Traduction par Céline Sutton.

Levi's Vintage Clothing – La toile


Gamme brute Levi’s Vintage Clothing

Avec notre rapide aperçu du marché du denim premium, on avait souligné la pertinence de la démarche adoptée par Levi’s XX, la nouvelle entité premium de la marque américaine, distincte du géant Levi’s « red tab ». On en avait d’ailleurs parlé plus précisément par la suite, mais sans vraiment s’attacher à inspecter minutieusement quelques modèles.

Il ne suffit en effet pas vraiment de dire qu’un produit est différent pour qu’il le soit réellement et dans un secteur aussi concurrentiel que celui du denim, il fait bon disséquer quelques pièces pour comprendre leurs particularités.

On peut tout d’abord commencer par la matière. La matière d’un jean, c’est de la toile. Or, la toile de jean, c’est américain. Ce que l’on appelle « toile japonaise » est en fait un témoignage de l’amour que les japonais portent à la culture vestimentaire américaine : dans les années 80, quand il a fallu aux États-Unis produire plus et plus rapidement pour satisfaire une demande mondiale croissante, les géants américains du jean ont commencé à produire ailleurs, donc différemment de ce qu’ils avaient l’habitude de faire et le produit a perdu en qualité. Les japonais ont récupéré les machines américaines inutilisées et ont commencé à produire une toile de meilleure qualité que celle utilisée par les grandes marques. La toile japonaise c’est donc une des premières manifestation de la reproduction d’éléments textiles américains par les perfectionnistes japonais amoureux du vêtement.

Cone Denim – North Carolina

Seulement voilà, l’appellation « toile japonaise »  ne veut plus dire grand chose de nos jours: certaines ne sont même plus produites au Japon mais en dehors, à moindre coût, et gardent l’appellation car il s’agit d’une pâle imitation dont la volonté est d’être une toile de jean « façon toile japonaise ». Le tout dans un soucis marketing évidemment.

De ce constat, on peut pointer du doigt l’étiquette présente sur les jeans de la collection de Levi’s Vintage Clothing. Cone Mills est en effet le producteur de toile historique de Levi’s, qui a conservé les machines d’origine et qui tissent comme à l’époque des pièces du début du XXème. Levi’s Vintage Clothing a donc bien sa place sur la American List de Michael Williams : la matière vient des États Unis, elle est produite comme à l’époque et il s’agit d’une des plus belles toiles du monde (appelée « White Oak » du nom de l’usine).

Usine de tissage Cone Mills

Si certaines de ses autres pièces sont assemblées en Turquie, les jeans bruts en toile Cone Mills que propose la marque sont montés outre-atlantique, afin de satisfaire sa clientèle puriste, désireuse de retrouver le produit des années 50 et de coller à son ADN d’archiviste du vêtement américain.

Dans les articles qui vont suivre on va pouvoir s’amuser à continuer de remarquer le travail effectué par Levis Vintage Clothing pour reproduire les modèles d’époque jusque dans les moindres détails. Une fois que ce sera fait, les modèles phares de la marque n’auront plus de secrets pour vous !

Bikers, Apaches et Nike Destroyer

L’affiche du film culte. Can you dig it ?

Le style des rebels, ça a toujours été une vaste source d’inspiration en matière de vêtement. Que ça soit celles des bikers, des Mods, des Punk, leurs gardes robes sont visitées très régulièrement par les designers. Pourtant ces dernier temps, la tendance vestimentaire s’était surtout intéressée au vestiaire des enfants sages des Ivy School, des ouvriers vertueux suant du front ou même du côté de l’équipement des montagnards, des chasseurs et des soldats, sans qu’il soit vraiment question de s’intéresser aux coupes-jarrets et autres oiseaux de mauvaises augures. On était finalement resté dans la virilité fréquentable, bien que le tatouage connaisse un franc succès en ce moment.

Adam Kimmel et Carhartt prennent la route.

Pourtant assez discrètement,une tendance « bad ass » commençait doucement à poindre il y a quelques mois, avec un regain d’intérêt pour les bikers et autres blousons noirs qui ont hanté les cauchemars de bien des ménagères dans les années 60. La redécouverte d’icônes par certains blog ou magazines comme Peter Fonda et Dennis Hopper dans Easy Rider ou encore Marlon Brando dans The Wild One n’y est sûrement pas pour rien. Quoi de plus logique ? après une tendance workwear très présente qui faisait revenir virilité et pilosité sur le devant de la scène, il fallait s’intéresser aux mauvais garçons des mêmes époques qui n’avaient pas choisis de s’en sortir en grattant du papier ou en cherchant du pétrole mais plutôt par la cavale ou le baston. Des outils de productions on passe aux canifs et chaînes de vélo et même si je ne me vois pas m’habiller en malfrat de si tôt, ça peut forcément être intéressant de regarder ça de plus près.

Ça n’est pas Adam Kimmel et Carhartt qui diront le contraire: les pièces disponibles en boutiques étaient clairement orientées dès le début de la communication autour du projet de collection capsule.

La Calico shirt de la collection Apache de Mister Freedom

Pour ce qui est des filous à proprement parler, c’est Mister Freedom qui entrait dans le vif du sujet le premier en annonçant une collection « Apache » en offrant un bon coup de fraîcheur au milieu qui exploite le kaki depuis déjà au moins deux saisons. S’inspirant des vêtements portés par des gangs parisiens (surnommés « Apaches ») du début du XXème siècle, Christophe Loiron imagine des pièces qui pourraient sûrement rentrer dans chacune de vos gardes robes sans forcer.

D’ailleurs cette chemise « Calico » résume assez bien ce que Monsieur Liberté sait faire quand il s’agit d’imaginer un produit: belles matières, beau packaging, très bons motifs… niveau réalisation et finition on peut lui faire confiance, c’est également impeccable: les japonais de Sugar Cane sont passés par là. La pièce vieillira très bien et vous pourrez la ressortir pendant quelques années saisons après saisons sans risques.

Nike Amsterdam Destroyer from Paul Geusebroek on Vimeo.

Tout ce développement c’était finalement pour faire remarquer que Nike comptait également exploiter le filon avec sa Nike Destroyer. Le teddy college commence à lasser alors il fallait une veste qui sonne juste dans ce contexte. Je ne sais pas vous, moi ça m’a rappelé tout de suite les couleurs de gangs américaines, fantasmées par le cinéma dans The Warriors. La vidéo ci dessus présente le modèle réalisée pour la boutique Patta à Amsterdam mais chaque grande ville pourrait bien être représentée incessament sous peu: LA MJC a déjà mis des écusons sur la sienne, tandis que le staff de Starcow l’arbore fièrement et publie une version print des photos par NBP.

« Warriors, come out to play »

Photo de la Nike Destroyer par Mathieu Vilasco alias NBP pour Nike et Starcow

La version LA MJC, le gang d’en face

Stockman

Vous l’avez sûrement croisé au détour d’une vitrine ou d’un shooting vêtement dans un magazine. Peut être même avez vous la chance d’en avoir un dans votre grenier, rescapé du temps où nos grands mères étaient de bonnes couturières: si c’est le cas, mettez le dans votre salon, il se plaira très bien dans votre intérieur.

Lorsque j’ai remarqué que le nom Stockman revenait très souvent, j’étais à des lieux de penser que les ateliers étaient situés en France depuis 1867, et vous savez peut être que le sujet nous intéresse particulièrement. L’objet peut être vraiment très beau et j’avoue que je ne m’étais pas particulièrement intéressé à la question du fabriquant. En s’y penchant de plus près on peut remarquer que le mannequin de couturière Stockman est véritablement une référence parmi les professionnels, on ne compte plus les maison de luxe ou les boutiques haut de gamme qui font appelle à la marque pour mettre en valeur leurs pièces: que ce soit chez Dior, Vuitton, colette, l’Éclaireur, FrenchTrotters, Old England, on retrouve les bustes.

Voici donc quelques belles photos de l’atelier situé à Gennevilliers, et gardez la marque à l’esprit si vous avez l’occasion de vous baladez dans une brocante dans les mois qui viennent.

Ralph Lauren X: Le futur

Si Ralph Lauren vient de lui redonner un peu d’actualité, la technologie intégrée aux vêtements on l’a déjà tous plus ou moins rêvée. Vous devez au moins vous souvenir des LA Gear à semelle clignotante que vous arboriez fièrement dans la cours de récréation (ou que vous lorgniez rageusement aux pieds du beau gosse, accessoirement bon en sport). Si cela ne vous dis rien, on peu tenter une dernière carte du côté du cinéma populaire américain de la fin des années 80: Marty Mc Fly et ses fameuses Nike qui se lacent toutes seules, sa veste qui se sèche et qui s’ajuste à sa taille, ça vous rappelle forcément quelque chose. L’overboard, ça marque. D’ailleurs si vous vous assumez comme sneaker addict, il n’est pas impossible que vous ayez signé la pétition adressée à Nike pour la réalisation du modèle ou même cherché à débusquer quelques versions home made sur Ebay.


Évidement ça ça fait sourire, ça eclipse un peu la fameuse ceinture à LED souvent arborée par les clubber en mal de fluo depuis que la tecktonik à cessé de sévir: le vêtement technologique, on ne mettra pas ça entre toutes les mains.

En remettant ce genre d’accessoire sur le tapis, Ralph Lauren prend également une direction différente que celle d’ArcTeryx Veillance ou Norwegian Rain qui cherchent à maîtriser les textiles techniques afin de les utiliser pour réaliser des vêtements aux coupes parfaites. Ralph Lauren fait dans le gadget technologique et le fait plutôt bien, en s’adressant à une clientèle qui ne s’intéresse pas forcément au vêtement mais qui cherche peut être à profiter de tous les avantages d’une Business Class quand elle fait du trekking dans les Rocheuses. En attendant, le résultat est assez fun et plaira sûrement aux amateurs de pièces thermocollées, vous avez quelques photos ci dessous.


On remarque d’ailleurs le choix très judicieux d’introduire ce genre de produit pour sa ligne RLX, orientée textile de haute technologie, à la différence de Costume National qui avait essayé tant bien que mal de l’intégrer à sa collection principale (qui n’était déjà pas trop notre tasse de thé évidement).

L’avenir nous réserve sûrement bien des surprises en la matière et j’attends de mon côté patiemment que l’optical camo se démocratise.