Alden pour FrenchTrotters

Vous en avez peut être déjà eu un aperçu sur Facebook et les plus assidus d’entre vous auront peut être repéré le changement de bannière en haut à droite: Alden a réalisé quelques paires de chaussures « expressly for FrenchTrotters« . Les boutiques à s’être vu octroyé le privilège de mettre leur patte créative dans le classicisme de la vieille marque américaine ne sont pas nombreuses et c’est avec grand plaisir que j’avais accueilli la nouvelle lorsque j’en avais entendu parler, impatient de voir les chaussures.

Une fois le résultat entre les mains, pas de doutes possibles, nous sommes bel et bien devant une collaboration très réussie. Chaque modèle est bien sûr exceptionnellement réalisé et fait de très beaux matériaux, on retrouve donc là l’efficacité coutumière d’Alden, on ne change pas une équipe qui gagne. Quelques détails discrets et très bien choisis viennent distinguer les quatres paires des modèles de la collection usuelle d’Alden: on retrouve la Indy Boot en daim marron équipée d’une semelle commando, de même que la Longwing et que l’autre Indy, cette fois traitée en Cordovan noir, ce qui est assez inhabituel. La Derby en Cordovan bordeaux est quant à elle équipée de la technologie Footbalance, développée par la marque américaine pour gagner encore plus de confort. Notez tout de même que chaque pied de cette Derby est réalisée d’une seule pièce de Cordovan, ce qui est particulièrement difficile à réaliser: les amateurs de technicité et de cordonnerie de haut vol apprécieront sûrement le clin d’oeil. Pour terminer de parfaire le confort les chaussures sont doublées en cuir de veau, enfiler sa paire le matin ne sera donc pas la pire manière de commencer la journée.

Réussissant à produire un contenu visuel très efficace qui voyage beaucoup sur Internet, FrenchTrotters n’allait pas laisser l’occasion de mettre en valeur cette belle série de chaussures: la vidéo ci dessous se chargera de terminer ma courte description et vous permettra de vous faire une idée plus précise avant que les plus chanceux d’entre vous puisse avoir leurs paires entre les mains. Maintenant il va falloir choisir, la vie peut être vraiment difficile parfois…

Alden for FrenchTrotters from FrenchTrotters on Vimeo.

Le bazar des poilus

Hell’s Kitchen et Léonard (la dernière née des boutiques vintage lyonnaise) ouvrent pour quelques jours « Le Bazar des Poilus » à l’hôtel Jules & Jim au 7 rue des Gravilliers à Paris (métro Arts & Métiers ou Rambuteau). La boutique éphémère ouvre ses portes Vendredi (demain/aujourd’hui) de 14h à 21h, Samedi de 10h à 19h et Dimanche de 12h à 21h. Vous y trouverez une sélection de deadstock et de seconde main rigoureusement choisies par les deux entités, puisées dans leurs archives de workwear français ou américain mais également du sportswear, des pièces militaires et des vêtements de campagne. Tenez vous au courant des nouvelles de l’évênement sur Facebook et n’hésitez pas à y faire un tour, vous pourrez sûrement y dénicher la perle rare.

Melinda Gloss

En novembre dernier, lorsque l’on a poussé la porte de la boutique Melinda Gloss, au 42 rue de Saintonge dans le troisième arrondissement de Paris, j’avais pas mal d’a priori sur la marque. Je trouvais son image peut être un peu prétentieuse, les fitting un peu étranges et le nom ne m’évoquait rien de particulier. En répondant à l’invitation de Mathieu, l’un des deux créateurs de la marque, je pensais vraiment ne pas aimer les vêtements de la collection.

Pourtant il y a quelque chose à ne pas perdre de vue lorsqu’on s’intéresse au vêtement: on ne peut pas juger de la qualité d’une pièce d’après une photo. Il faut donc admettre une chose : chez Melinda Gloss, les matières sont belles et agréables au toucher ce qui est une très bonne surprise. Les coupes sont pensées assez près du corps et ça n’est pas ma tasse de thé  mais force est de reconnaître que nous sommes en présence de jolies pièces assez abordables en terme de prix.

Niveau fabrication, là encore j’avais été assez surpris. Melinda Gloss ne va pas chercher ses ateliers hors d’Europe quand beaucoup de jeunes marques (et de vieilles marques) s’adressent à des pays assez lointains profitant d’une main d’oeuvre moins chère, sans pour autant le répercuter sur leurs marges. Les pièces sont donc assemblées au Portugal, en Italie et même en France: à mon avis c’est un des indices de la bonne qualité des vêtements, même si l’on peut fabriquer des choses médiocres en Europe. Les finitions finissent (ahah) donc de convaincre, elles sont plutôt soignées et quelques détails sont là pour les amateurs: jolies coutures, beaux boutons, doublures agréables…

Les idées derrières les collections sont  bonnes, et parfois même assez inatendues: pour le printemps prochain le thème sera celui de la chute libre, ce qui permet à la marque d’utiliser des matériaux plus techniques que ceux dont elle a l’habitude. Ça me rappelle d’ailleurs un peu la spontanéïté de CAMO qui avait servi il y a quelques saisons une collection sur le cirque au moment où tout le monde se lançait dans l’inspiration workwear.

Celle de cet hiver est intitulée « Scholars » (étudiants boursiers), là encore un thème qui rappelle le thème de la collection de CAMO pour la saison dernière, entièrement tournée vers les intellectuels. Comme vous pouvez le voir, les photos sont réussies et les grosses pièces comme les vestes et les manteaux ont vraiment l’air des plus intéressantes.

Pour ce qui est de la question de l’origine du nom, lorsque j’ai posé la question à Mathieu, l’un des créateurs de la marque, il a été souriant, très direct et sans sourciller m’a lancé: « C’est une vieille pute qui nous inspire ». On retrouve bien dans cette réponse le côté présomptueux, peut être un peu insolent que les fondateurs ont voulu retranscrire au travers de leurs pièces et qui m’a déplu lorsque j’ai découvert la marque: je trouve ça dommage car c’est assez loin de l’idée que je me fais de l’esprit d’une collection mais si l’on s’en tient au vêtement ça reste réussi.

La boutique a rouvert ses portes pour affronter la rentrée et les premières pièces de la nouvelle collection sont déjà sur les portants donc n’hésitez pas à aller y faire un tour si vous êtes curieux. Elles sont aussi disponibles sur leur boutique en ligne et cela ne devrait tarder chez leurs revendeurs si vous êtes en Province.

Dieter Rams par V&A

Dieter Rams à son bureau.

Néophite que je suis en la matière, me rendre compte de l’influence d’un designer dans la vie de tous les jours c’est toujours assez impressionnant pour moi. Le travail de Dieter Rams est l’exemple parfait d’une oeuvre qui a su intervenir au bon moment et d’une manière assez efficace pour se voir appliquer à une foule de produit et influencer les marques les plus prestigieuses pendant des décennies. Cette vidéo vue sur l’excellent the189.com m’a redonné l’occasion de m’intéresser à cet homme fort intéressant au travail remarquable, Dieter Rams y revient rapidement sur son travail pour Braun, son état d’esprit et ses influences.

Dieter Rams « Cold War Modern » from Tom Haines on Vimeo.

Si la question vous intéresse, ce très beau livre est paru il n’y a pas très longtemps, édité chez Phaidon.

Test Shots

Martin Greenfield par Jake Davis.

Sur la toile, Jake Davis et ses « Test Shots » ont connu un franc succès depuis début 2010. Ayant travaillé avec Nike, Snoop Dog ou Supreme, le réalisateur de New York se sert de son carnet d’adresse bien garni pour filmer des gens assez intéressants: Glenn O’ Brien (journaliste chez GQ USA), Angelo Urrutia (d’Enginereed Garments), Martin Greenfield (tailleur renommé), Gay Talese (auteur et journaliste), ainsi que tout un tas de filles superbes en t-shirt. Diffusées sur son blog, les vidéos se sont propagées de manière étonnante. Évidement elle donnent également naissance à des fils de commentaires assez long et plus ou moins utiles mais c’est assez plaisant à regarder.

Jake Davis Test Shots: Martin Greenfield from Jake Davis on Vimeo.

Très Bien Shop et FrenchTrotters se sont aussi adonné à l’exercice pour présenter des tenues issues de leurs sélections respectives. « In motion » chez les suédois et « Portrait » pour la boutique parisienne pour deux rendus très différents. Le résultat n’est vraiment pas mal et plutôt cool à regarder: de belles images, de beaux vêtements, que l’on découvre loin des lookbook, dans la vie de tous les jours et portés par les membres du staff des boutiques. Un vêtement sur un mannequin c’est très bien, sur une personne que l’on a plus de chance de croiser dans la rue, c’est un peu mieux.

Dans quelques temps on devrait voir de plus en plus de contenu vidéo sur internet (même dans le e-commerce) et ça devrait être assez amusant de comparer les boutiques par ce qu’elles arrivent à mettre en place à ce niveau là. D’ailleurs passez vous du temps à consulter le contenu éditorial que les magasins en ligne s’évertuent à élaborer depuis quelques saisons ? n’hésitez pas à répondre par mail si poster un commentaire ne vous fait pas envie.

In Motion – Take 3 from Très Bien Shop on Vimeo.

Sune dans un « In Motion » de Très Bien Shop.

FrenchTrotters Portrait #02 – Olivier from FrenchTrotters on Vimeo.

Le portrait d’Olivier par FrenchTrotters.

Oï Polloï – Cottonopolis

Certaines pièces sembleraient produites à Manchester.

Oï Polloï semble sur le point de lancer sa propre ligne !

La très belle boutique de Manchester, qui est également devenue une référence sur le web, va toujours un peu plus loin que les autres dans sa sélection. Elle trouve toujours le moyen d’y incorporer un peu d’originalité (Gregory en ce moment par exemple) en suivant tout de même les tendances lourdes qui se profilent: c’est justement ce qu’il est devenu de plus en plus difficile de faire avec le développement d’internet.

Oï Polloï lance donc Cottonopolis (le nom vient du surnom donné à Manchester en raison de la concentration d’usine de coton au 19ème siècle), une petite collection composée d’une parka, de lainages italiens et de quelques ceintures pour l’instant. Les photos que vous voyez mettent en scène un prototype de Parka sur le dos de Nigel Lawson, le co-fondateur d’Oï Polloï faisant du vélo dans Manchester.

Apparemment on ne sait pas encore si la marque sera disponible ailleurs ni exactement quand les pièces seront disponibles: il ne serait pas étonnant que la gamme s’étende, c’est donc une affaire à surveiller. Particulièrement fan de la boutique, je ne peux qu’espérer que Cottonopolis soit à la hauteur et connaisse le même succès.

Cette bonne surprise et les images m’ont été rapportées par The Daily Street, un bon blog anglais dédié au streetwear.

Cuir repoussé

Yuketen, « one step beyond ».

Ces dernières saisons on a beaucoup vu de cuir tressé: appliqué à des ceintures, des chaussures, des sacs… pour un résultat souvent très bon, qui rentre dans une garde robe très facilement. Pourtant lorsque l’on parle de cuir on peut varier les plaisirs au gré d’une palette de possibilités gigantesque: les techniques des façonniers, des tanneurs ou même le choix des animaux et de leurs membres peut modifier sensiblement l’aspect de la pièce de cordonnerie ou de maroquinierie, les créateurs ont donc le choix. Certains iront jusqu’à peindre le cuir (comme Goyard pour ne citer qu’eux), le sertir de bijoux (la « studded belt » a également un bel avenir) ou s’aventureront à  s’en servir comme support pour des broderies, comme Tucker Blair par exemple. Pour l’instant, la tendance vers laquelle semblent tendre les créateurs et les marques  dans leur quête de « nouveauté » est celle du repoussage du cuir. On ne le confondra d’ailleurs pas avec de la gravure: le cuir n’est pas gravé mais frappé, avec un outil qui lui applique un certain motif que le façonnier combine avec d’autres pour obtenir un ensemble assez compliqué. On ne fragilise donc pas la peau en lui enlevant de la matière.


« Embossed Penny Loafer » par Epaulet.

Aperçu il y a quelques saisons chez Yuketen, qui détourne habilement les classiques de la culture américaine pour les introduire dans une sphère plus « mode », on a pu en avoir une talentueuse démonstration récemment chez Epaulet et Billy Kirk. Levi’s Vintage ne fera d’ailleurs pas exception pour ses quelques pièces de maroquinerie de la rentrée, et on peut s’attendre à ce que les entités qui puisent leur inspiration dans l’americana fassent de même. La tendance « gros durs » continue donc sur sa lancée, ce qui ne tarira pas les utilisations de ses codes: ces dernières années (ou décennies) on a plutôt vu les ceintures utilisant le cuir repoussé autour de la taille des bikers qu’au hanches des mannequins androgynes que les « créateurs » utilisent pour présenter leurs collections chaque saisons.

Chez Billy Kirk, on sait faire de très belles choses. Le sac ci dessus et le portefeuiile ci dessous, développés avec Horween Leather en sont de parfaits exemples.

Graduate – Bordeaux

À Bordeaux on connaissait le Rayon Frais, Monsieur Madame, la (grande) boutique Carhartt, quelques fripes, le Apple Store (et je ne me lance pas dans la liste des bars et restaurants qui valent le coup) …  c’est maintenant au tour de Graduate de venir grossir les rangs des endroits sympas de cette très belle ville. La boutique à ouvert ses portes au début de l’année et mélange plusieurs ambiances au sein du même lieu, en conservant la façade en bois de la boutique qui se trouvait là auparavant. Le rez de chaussée est dédiée aux vêtements moyen haut de gamme avec des marques comme A.P.C. , Dunderdon ou plus confidentielles comme Naked and Famous (le seul distributeur en France ?), Uniform for the Dedicated ou même Veam. La cave quant à elle est résolument consacrée au streetwear et quelques pièces assez pointues pourraient surprendre plus d’un accro de t-shirt à logo (ne vous fiez pas au site web, allez y faire un tour si vous en êtes).

Apparemment Pendleton, Redwings et Folk vont y faire leur entrée dans peu de temps, n’hésitez pas à aller leur dire bonjour, j’y avais été très bien accueilli ! voici l’adresse:

Graduate

63 rue du Pas Saint Georges

33000 Bordeaux

05 56 58 12 83

Hipshops


Le staff derrière le projet Hipshops

Que ce soit à Berlin, Paris, Londres ou Amsterdam se retrouver dans les capitales (ou les grandes villes) européennes est toujours un soucis lorsqu’il s’agit de mettre le doigt sur les meilleures boutiques en un minimum de temps. Évidement certains guides touristiques sont très bien faits mais parcourir les pages en marchant n’est pas forcément l’idéal quand il s’agit de visiter une ville et les descriptions flatteuses des boutiques peuvent se révéler (très) décevantes une fois sur place.

Claudia et Mike, de jeunes entrepreneurs de Bucharest, ont donc eu envie de partager leurs découvertes sur la toile. Avec un goût remarquable ils ont sélectionné quelques uns des meilleurs endroits de chacune des plus grandes villes du monde et offre l’adresse ainsi que quelques photos sur leur site internet Hipshops.com. Chacun d’entre nous peut d’ailleurs les aider à ajouter des adresses grâce à un formulaire, la soumission sera ensuite étudiée par le staff de Hipshops. Le contenu du site ne devrait donc pas trop souffrir des abus e-marketteux de boutiques envieuses de se retrouver dans la belle sélection.

Après inscription, chaque utilisateur peut trouver des boutiques ou des galleries selon ses centres d’intérêts, les produits qu’il recherche ou même selon sa proximité géographique. Le tout est bien sûr partageable sur les réseaux sociaux et sera porté sur Iphone et autres tablettes très bientôt pour que l’on puisse y accéder à tout moment. Le contenu est donc très utile, l’accès facile et le rendu graphique très bon: Bravo Hipshops ! retrouvez les sur Facebook juste ici.

Fashion week Homme à Paris

La chemise d’Hiroki Nakamura, le fondateur de Visvim.

Après une belle vidéo du Pitti Uomo de Florence il y a une dizaine de jours, FrenchTrotters nous offre celle de leur parcours pendant la fashion week de Paris. Entre défilés, showroom et salons vous y avez un assez bon aperçu de la journée chargée que peut être celle d’un acheteur pendant cette période: champagne, rencontres avec les créateurs, présentations et commandes de nouvelles collections, cadeaux pour attirer leurs faveurs… ce métier n’est décidément pas de tout repos.

FrenchTrotters at Paris men’s fashion week from FrenchTrotters on Vimeo.