Atlas Market Été 15

Normalement, à la sortie d’ Atlas Market tu ressembles à ces types là.

Cette année nous aurons la chance d’y avoir un stand avec quelques paires de baskets et deux ou trois chemises et vestes de belle facture aux côtés de nos compères férus de belles pièces. Beaubien, Tack Market, Christophe Lépine, Thomas Giorgetti, Betino’s Record Shop, Victor Sandberg, David Feder, Julien Z, Mohamed Radji, Kevin Duong, Thibaud Drl, serons également de la partie et si vous vous égarez à en googler certains , vous aurez surement une idée de ce que ces messieurs ont en réserve.
Évidement on restera aussi après pour boire un coup et bouger la tête sur de la musique savamment sélectionnée par les non moins incroyables Betino, SpicyRec, Julien Dechery, Chris M. et Dylan J. On se voit donc tous dimanche 7 juin à partir de 11h en face du resto Les Petites Gouttes, Esplanade Nathalie Sarraute dans le 18ème pour parler de sapes une bière à la main. Retrouvez aussi l’ évènement sur facebook.

"Buy less, spend more"

john-oliver-fashion

Et oui John, la mode est sans pitié.

Je crois que c’est Our Legacy qui m’a la première fait réaliser que la qualité de la chaîne de production faisait également partie de la beauté d’un objet. Je commençais tout juste à m’intéresser au vêtement et la marque est l’une des première dont j’ai vraiment suivi l’évolution. Lors d’une interview à l’époque, l’un des deux fondateurs expliquait que pour lui ça n’avait pas vraiment de sens de faire fabriquer des vêtements si cela engendrait un coût humain, si quelqu’un devait souffrir lors du processus.
Il justifiait par là le choix de ne faire appel qu’à des fabricants européens, sûr de trouver en Europe une règlementation et des normes de sécurité adéquates pour assurer de bonnes conditions de travail. On venait de fonder le blog, on avait 20 ans et on y connaissait vraiment pas grand chose en industrie textile. Je pense que cette idée a vraiment joué un rôle essentiel dans notre culture vestimentaire et forgé petit à petit notre approche du consumérisme.
Lire la suite

Nikolai Rose – Quatre ans après

Jacob & Alan, les deux fondateurs de Nikolai Rose sur le blog d’Opening Ceremony.

Retomber sur ses devoirs de primaire, c’est toujours assez marrant. On rigole de ses propres fautes, on s’amuse de la forme de ses lettres, de la ponctuation mal utilisée et des petits dessins abandonnés sur le coin d’une correction de dictée. Ça m’a fait un peu le même effet quand j’ai croisé Jacob Melinger du label New-Yorkais Nikolai Rose au hasard d’une boutique il y a peu. Après qu’il m’ai dit connaitre redingote et parlé de son label, je me suis souvenu: le label était le sujet d’un des premiers « post » de ce cher blog, que vous n’êtes vraiment (vraiment) pas obligé d’aller voir. Je l’ai relu pour l’occasion et force est de constater que redingote a bien évolué depuis, le texte et son intérêt étant assez pauvre à l’époque. Bon il reste aujourd’hui encore beaucoup de travail, mais tout de même.

Chez Nikolai Rose c’est la même chose, Alan Paukman et Jacob Melinger ont aussi pas mal roulé leur bosse de leur côté. Les lignes se sont étoffées, ont gagné en maturité et le résultat est vraiment bon. À côté du commerce et de la réalisation de leurs produits ils travaillent également comme consultants en design ou même en tant que freelance pour quelques clients triés sur le volet.


Cravate Nikolai Rose en laine japonaise.

Leurs cravates sont maintenant réalisées dans des matières très belles, assez recherchées et peu utilisées par d’autres jeunes marques. Sur la photo du premier article (celui de 2008) on a l’aperçu d’un imprimé un peu douteux, porté par un jeune homme au regard hagard et à la chemise froissée. Ici avec leurs modèles en laine japonaise on touche tout de même quelque chose de très raffiné, très efficace visuellement. Les couleurs sont superbes et la texture que donne la laine est vraiment intéressante. Notez qu’en terme de photos ils ont opté pour la neutralité d’un fond gris collant parfaitement à l’ambiance de leur site, ce qui fait tout de suite beaucoup mieux que de faire appel à l’un de ses amis peu matinal.

Une belle pince à cravate en argent massif.

Bien que le fait de porter des bijoux reste assez difficile pour moi, je ne dirais pas non à leurs boutons de manchettes, leurs pins ou leurs pinces à cravates. On a vraiment la sensation d’objets très travaillés qui gardent pourtant un aspect très brut, parfait dans cette tendance de rugosité propre sur elle où on aime autant les tatouages que les bougies parfumées.

Pour couronner le tout, les pièces sont faites à New York et il ne serait pas étonnant que les deux fondateurs du label fabriquent eux même respectivement les cravates et noeuds papillons d’un côté puis les bijoux de l’autre. Cela ajoute évidement au charme du petit label/collectif artistique que nombre de jeunes d’aujourd’hui seraient tentés de qualifier d’ « underground ».

OH! – FrenchTrotters Hiver 2011

 

Trouvant toujours le moyen de réaliser un contenu visuel assez bon, FrenchTrotters a eu l’occasion pour présenter ses pièces de l’hiver 2011, d’investir l’exposition OH! qui se déroulait à la galerie Patrick Seguin pendant la dernière Fiac. On avait d’ailleurs déjà eu la chance de pouvoir y réaliser une de nos séries Pellicule parmi de superbes meubles Perriand, Prouvé et Le Corbusier.

Vous retrouvez donc dans la série les fameuses Alden, les nouveaux coloris de pulls militaires bretons, les pull basics en laine merinos, de superbes robes en tissus Liberty, de belles ceintures Anderson’s, le teddy de cette saison en laine grise (particulièrement réussi), des bottines Avril Gau et quelques jolies écharpes.

 

Les photographies sont prises par Nastassia Brückin qui donne de belles couleurs et un grain tout particulier à l’ensemble. Ne manquez pas sont book (ici), ou ni même les pièces, dès à présent disponibles dans les boutiques et sur la toile.

Si vous voulez en savoir plus sur les artistes exposés (ils montent, ils montent) voici leurs noms: John Armleder, Massimo Bartolini, Dan Colen, Rashid Johnson, Nate Lowman, Rudolf Stingel, Kaari Upson, Yan Pei-Ming et Massimo De Carlo. Malheureusement mes connaissances en art sont loin d’être assez abouties pour vous dire quelque chose d’intéressant à leur sujet, je joue donc la carte de la sécurité pour le moment.

En prime on a même le droit à une petite vidéo du making-of que je vous laisse tout à la fin.


FrenchTrotters winter 2011 & pre-spring 2012 from FrenchTrotters on Vimeo.

Monocle chez FrenchTrotters

La vitrine du 116 rue Vieille du Temple

Juste un petit mot pour vous faire passer que les produits Monocle sont enfin disponibles en France dans une vraie boutique (brick and mortar comme disent les anglos saxons). Arrivés depuis quelques jours, les articles de papeterie, les cravates, les bougies, savons et parfums sont disponibles dans la boutique FrenchTrotters du Marais à Paris au 116 rue Vieille du Temple.

Les amoureux du magazine seront sûrement ravi de pouvoir mettre la main sur des agendas qui reprennent l’identité visuelle si travaillée de la publication, les autres seront sûrement très content de trouver le cadeau de Noël idéal ou une très belle ligne de papeterie.


Pour vos beaux yeux – Nice et Paris


La devanture incroyable de la boutique parisienne, coiffée d’une enseigne digne des années 30.

Choisir une paire de lunettes, c’est toujours très compliqué. Même si on en trouve à tous les prix, de toutes les formes et dans tous les matériaux, quand on en vient au choix d’une monture on se confronte à un problème de taille: les marques qui de nos jours réussissent à faire de besicles de beaux objets se font très rares. Rayban et Persol inondent le marché, Krys et Afflelou, on a pas envie d’y aller, pas plus que de porter une paire siglée CK ou D&G. Les dernières marques un peu confidentielles en date à faire de jolies choses c’est sûrement Oliver Peoples, Moscot ou des lunetiers de haut vol comme Maison Bonnet (très beau Maison Bonnet et tout bonnement inabordable). Seulement voilà, on fini tous par avoir les mêmes lorgnons sur le nez. On a donc un problème. Les plus hardis d’entre nous iront peut être jusqu’à chiner de vieilles montures entre deux marchés aux puces: ça prend du temps, et quand on ne connaît pas, on a vite fait d’acheter hyper cher une fausse Baush&Lomb en mauvais état, persuadé d’avoir fait une bonne affaire (oui, ça sent le vécu).


À l’intérieur ça ne sent pas la poussière: on voyage dans le temps à la recherche de la paire ultime.

« Pour vos beaux yeux » ça résout pas mal des problèmes exposés ci-dessus. Comme toute histoire cool dans ce milieu, ça commence par la passion. Charles Mosa n’est pas un opticien comme les autres: collectionneur passionné de lunettes, il recherche à travers le monde des vieux stocks de véritables montures anciennes. Entendez donc « deadstock »: des paires vieilles mais neuves , n’ayant encore jamais été portées. En bon commerçant il décide donc de vendre ses trouvailles dans un petit coin de sa première boutique d’optique classique à Nice. Il y propose des modèles datant des années 20 aux années 80 (plusieurs spécialistes s’accordent là dessus, c’est environ à cette période que les entreprises ont vraiment recherché à maximiser leurs marges en délocalisant et en laissant la qualité de leurs produits se dégrader). La réponse des clients ne s’est pas faite attendre et « Pour vos beaux yeux » est maintenant dédiée et spécialisée dans les montures anciennes.

Mais rassurez vous, le succès ne s’est pas arrêté là et si vous n’avez pas la chance de vous déplacer souvent jusqu’à Nice, une deuxième boutique « Pour vos beaux yeux » a ouvert il y a quelques mois au Passage du Grand Cerf à Paris, près de la rue Tiquettone. On peut donc plus facilement trouver de belles montures originales que l’on est quasiment sûr de ne pas retrouver sur le nez de son voisin et ça, ça fait du bien.


Certaines lunettes ont leur emballage d’origine… avis aux collectionneurs.

Non content de proposer des produits impecables d’une qualité que l’on ne connait que trop rarement de nos jours, Charles Mosa a également pris le parti d’imaginer des boutiques incroyables pour présenter le fruit de son travail de passionné. Meubles anciens, instruments optiques, devantures et enseignes soignées jusqu’au dernier détail: l’écrin est parfait, on est de retour 50 ans en arrière avant même d’avoir passé la porte.

En plus, « Pour vos beaux yeux » fonctionne, comme un vrai opticien: il mesure les corrections, adapte vos verres et peut également gérer le remboursement de vos lunettes selon votre mutuelle.



Grenson pour The Next Door


The Next Door reprend le coffrage en bois de l’ancienne boutique qui occupait les locaux: une épicerie anglaise.

Dans le vêtement, beaucoup de gens considèrent Paris comme le seul endroit où il se passe des choses en France. Pourtant quand on se balade un peu et qu’on voit les efforts déployés par The Next Door à Avignon pour mettre en avant sa collaboration avec Grenson par exemple, on se dit qu’il fait bon de regarder ailleurs et que certaines boutiques de Province valent vraiment la peine qu’on s’y intéresse. Voici donc la vidéo de présentation, assez impressionante pour un néophyte de l’image comme moi: on a plus l’habitude de voir ce genre de contenu développé pour de très grosses boîtes, habituellement les boutiques indépendantes utilisent plus du « fait-maison » pour la communication (ce qui n’est d’ailleurs pas sans charme).

Grenson for theNextdoor from theNextdoor on Vimeo.

On a donc deux brogues montantes, l’une en daim beige et l’autre noire, en cuir, daim et toile de coton. La noire est dotée d’une semelle « Vibram » increvable et chère aux alpinistes comme aux amateurs de chaussures de rando. Celle en daim beige, d’une semelle noire à crampon. Le résultat est élégant et forcément durable si vous décidez de l’entretenir comme il se doit une fois à vos pieds: vous pourrez en tout cas retrouvez les chaussures sur la boutique en ligne toute neuve de TheNextDoor.

À la saison dernière In the middle à Biarritz réalisait aussi son second lookbook qui avait séduit nos amis outre-atlantique (oui, « Biarritz » ça fait son petit effet) et une courte vidéo très réussie, « faite maison » cette fois, pour présenter sa collaboration avec QHuit, la marque de t-shirt. Le Dixième à Lyon arrive aussi à créer un contenu assez décalé un qui vaut le coup d’oeil: à chaque nouvelle livraison, un déballage met le produit en scène. On ne peut donc qu’encourager ce genre d’initiative qui vise à créer du contenu sympa, même si c’est plus compliqué à réaliser qu’un email de demande d’échange de lien (dont la réception n’est jamais vraiment enthousiasmante finalement).


"Life's better in a great hat"


Alain Delon – Borsalino & Co: le ton est donné.

Le chapeau, c’est toujours une question épineuse. En arrivant à la fin de « Il était une fois en Amérique » ou du « Parrain », j’ai toujours eu cette note de regret en rechaussant mes pantoufles: où sont ils tous passés ces gens tirés à quatre épingles, qui portent leurs couvres chefs comme si c’était l’exercice le plus simple au monde?

Bon ok, le sportswear américain est passé par là, la consommation de masse aussi, résultat: on ne sait plus mettre de chapeau. Quelques rares Chaps et autres designers y arrivent encore pourtant avec brio et quelques hipsters semblent enclins à s’y risquer par les temps qui courent.

« Allo? yeah sorry, I can’t hear you over the sound of how awesome I look. »

Pour le commun des mortels, dompter un chapeau, c’est dur. Ça demande du cran. Essayez et vous verrez: si ils n’ont pas l’habitude de vous voir avec un doulos sur la tête et que vous franchissez le pas ce week end, Lundi vous devrez affronter la mine amusée de vos collègues de bureau, même si ils font mine de ne pas y toucher. Alors forcément, à moins d’avoir une allure innée et une confiance à toute épreuve, on hésite. Le chapeau on l’achète mais il traîne sur une étagère ou dans le grenier, avec celui du grand père.

Pourtant il faut reconnaître que point de vue élégance, et même si vous êtes très bien coiffé, un chapeau ça peut avoir son petit effet. Ça n’est d’ailleurs pas pour rien que le grand père en avait un (marqué de ses initiales à l’intérieur), il vivait du temps où on savait.

Du coup pour commencer la rééducation de nos générations (et on sent poindre une cause à défendre), l’étape intermédiaire de la casquette en tweed paraît la solution de secours idéale, La Conj vantait les mérites de la maison Lock&Co à Londres il y a quelque temps déjà. Ça va nous permettre d’y aller doucement, par pallier, habituer l’oeil des railleurs du Lundi matin. D’ailleurs notez que c’est peut être une réponse à la question que vous avez déjà du vous poser cette année en vous promenant ou même le soir dans les bars: « Pourquoi diable ces gens ont ils des bonnets Saint James sur la tête en permanence ? » et bien voilà, c’était pour préparer le passage au chapeau. N’y voyez rien contre les bonnets, ils sont très bien, surtout quand il fait froid. Par contre, comme toute galure masculine d’ailleurs, ça se retire en intérieur.

Optimo Hats à Chicago, dont vous avez un aperçu de l’esprit dans la vidéo ci-après.

Tout ce tintouin, ça m’est surtout revenu après être tombé sur Optimo Hats. En bref, Optimo Hats c’est l’initiative de Graham Thompson, un passionné de chapeau qui apprend avec tristesse que son chapelier préféré va partir à la retraite sans personne pour reprendre l’affaire après lui. Alors étudiant, Graham décide de se lancer dans le chapeau et entre comme apprenti au service de son mentor Johnny, à qui il rachètera l’équipement pour commencer sa propre maison de chapeaux à Chicago. La belle histoire ne s’arrête pas là puisque la compagnie est florissante et répond à des dizaines de commandes tous les jours. Les pièces de chez Optimo sont devenues célèbres à travers les États Unis pour leur qualité et coiffent des acteurs, des politiciens et des amateurs de beaux chapeaux. Graham semble assez intransigeant au niveau de la sélection des matériaux et de la recherche du meilleur savoir faire possible, son soucis étant de développer un beau produit de luxe qui traversera les années. En vrai passionné, il est déterminé à ce que l’on regarde ses chapeaux dans plusieurs décennies et que l’on dise: voilà l’époque à laquelle on savait faire des beaux chapeaux.

Optimo Hat Company from Optimo Hats on Vimeo.

En plus on voit bien que la force de Graham Thompson est d’avoir su faire survivre un savoir faire exceptionnel mais aussi de ne pas l’avoir laissé prendre la poussière: Optimo Hats doit avoir un des plus beaux sites internet qu’une fabrique de chapeau ai jamais eu. Agréablement navigable et au graphisme soigné, le contenu est intéressant et élaboré très proprement.

Notez que pour les audacieux qui n’aiment pas la casquette anglaise, le béret reste également une très bonne alternative, il protège tout aussi bien du froid et de la pluie. En plus vous avez de la chance, j’ai là une bonne adresse pour trouver ça…

Merci Scott pour l’image.


LVC sur la toile

Des images d’archives authentiques, peu de marques peuvent se permettre un tel luxe.

La capacité de Levi’s Vintage Clothing à exploiter l’héritage de Levi’s en matière de denim pour faire des reproductions ou des remises au goût du jour d’anciennes pièces n’est pas à prouver: leurs collections sont très riches depuis quelques saisons et qualitativement irréprochables.

Par contre en tant que consommateur, ça n’est pas forcément facile de s’y retrouver, rien que pour le 501 brut on approche des huit coupes différentes suivant chaque décénies de 1890 à 1966.

L’amateur averti y verra une belle occasion de porter une pièce marquée des détails d’époque mais pour être réellement initié et rompu à l’art du jean selon Levi’s Vintage Clothing, il faut avoir déjà parcouru plusieurs ouvrages et s’être vraiment documenté.

Ce soucis est maintenant résolu puisque l’on peut observer et comprendre chacune de ces coupes et détails sur la page 501 du site de la marque qui vient d’ouvrir ses portes. Vous pourrez également y trouver quelques photos d’archives et la collection sous forme d’illustration. D’ailleurs dans le choix de montrer la collection en dessin on retrouve une touche d’originalité propre aux puristes: pour comprendre un produit LVC, il faut le toucher, le voir en vrai, une photo circulant sur internet ne suffit pas pour s’en faire une réelle idée. L’illustration attise la curiosité, pousse les membres des forums (et des blogs) à aller tater la marchandise.

 

Port Magazine

Le problème avec les portables, c’est que l’engouement pour la ponctualité que l’on pouvait connaître à l’époque des téléphones à cadrans a un peu perdu en vigueur. On a tous reçu avec beaucoup de plaisir (et envoyé) le fameux sms « je suis en chemin, j’arrive dans 1/4 d’heure ». Du coup en tant que destinataire de ce sms, on se retrouve avec une quantité variable de minutes inutiles entre les mains et c’est assez embarrassant.

Un autre problème: quand on s’intéresse au vêtement masculin, c’est qu’un magazine de mode pour homme, c’est assez chiant. Entre les photos de mannequins androgynes, les images de types avec des bonnets en laine, des bottes et des haches et les pubs de maisons de luxe, on est vraiment (vraiment) très content d’avoir dépensé son argent.

Il y a quelques mois j’ai découvert Port avec son premier numéro  et sans trop y croire, en le parcourant, je me suis rendu compte que c’était assez intéressant: d’un coup d’un seul, je trouvais la solution aux deux soucis exposés plus haut, profitant de mes minutes inutiles pour délaisser mon smartphone au profit d’un des nouveaux venus sur la scène de la presse papier. Au premier contact, le toucher de la couverture est très agréable. En y regardant de plus près on s’aperçoit que plusieurs qualités de papier façonnent la publication: un papier épais et granuleux débute la lecture, de belles photos y sont imprimées et se mêlent à quelques portraits, illustration et articles. La seconde partie est faite de papier glacé: on y trouvera alors un contenu beaucoup plus textuel voir littéraire: quelques articles brefs y côtoient reportages sur les toréadors ou créateurs de mode et courtes nouvelles.

Le contenu visuel varié, tant les photos que la mise en page en passant par les illustrations, est également à chaque fois d’excellente qualité et je ne vous cache pas que leurs séries photos d’accessoires nous ont inspiré pour réaliser quelques clichés à paraître dans un futur plus ou moins proche.

Auparavant je faisais l’erreur de ne pas vraiment m’intéresser au choix des contributeurs. Lorsque j’y ai prêté attention, je me suis aperçu que Dieter Rams avait été invité à traiter de design: dès lors, on sait que l’on à faire à une équipe qui sait ce qu’elle fait, la qualité du propos semblant être l’un des maîtres mots plus qu’un quelconque parti pris artistique obscur pour les non initiés.

Pour continuer sur le contenu, on peut aussi souligner que ce magazine va un peu là où on ne l’attend pas forcément. Il est peut être un peu tôt pour l’affirmer, et ma connaissance de la presse papier un peu limitée, mais les sujets choisis sont assez pertinents et assez peu abordés ailleurs ou même par d’autres formats. Ils sont également très écléctiques: on passe de l’interview d’un chef à un reportage sur la place de la recherche dans le développement d’une chaussure chez Nike tout en ayant eu la chance de croiser Will Self, David Remnick ou Daniel Day-Lewis.

Notez également que leur version web est assez riche et développe un contenu différent de celui du magazine. Vous pourrez vous procurer le quatrième numéro dès qu’il sera sorti chez colette, chez FrenchTrotters ou sur la boutique en ligne (qui propose toujours le dernier et le deuxième).

En parlant de magazine, j’y pense, mercredi soir prochain (le 19) vous pourrez découvrir Passion, dont l’un des instigateurs s’occupe d’un blog fort cool qui est dans notre blogroll depuis quelque temps déjà. Son compère avait d’ailleurs lancé l’Imparfaite il y a quelques mois. Peut être à la semaine prochaine donc !