Last


Last but not least

En terme de mode masculine, le Japon est sûrement le pays où l’on trouve les journaux spécialisés les plus pointus au monde. C’est donc toujours un plaisir de parcourir les rayons de la librairie japonaise Junku à Paris (je vous en avais déjà parlé ici) à la recherche de nouvelles merveilles de maniaquerie obsessionnelle.

Mon dernier butin s’appelle Last, se lit à l’envers, et ne possède que de très rares phrases déchiffrables par le non-japonophone que je suis. Last, les calcéophiles les plus bilingues d’entre vous le savent déjà, signifie « forme » en anglais: c’est un terme qui décrit l’outil en bois ou en plastique sur lequel va être bâti et « formé » un soulier. Last est donc bien entendu dédié aux amateurs de belles chaussures, et le numéro que j’ai entre les mains propose un véritable abécédaire des grands bottiers internationaux: y figurent nos nationaux Corthay, John Lobb, Paraboot, Berluti, aux côtés de classiques tels qu’Edward Green ou Alden, et accompagnés de quelques découvertes.

La mise en page et les visuels sont d’une qualité assez rare, et chaque marque est présentée accompagnée de quelques-uns de ses modèles emblématiques. Sont aussi présentés quelques visites d’ateliers français d’exception, notamment ceux de John Lobb et de Berluti, et d’un tailleur japonais basé à Courbevoie dont il me tarde d’apprendre un peu plus …


Passion – Ça change des magazines

Youpi.

Nos chers amis de Passion Magazine viennent de boucler leur troisième numéro « La Belle Vie sous un autre angle » et organisent dans la foulée une exposition « Ça change des magazines » à la librairie Ofr  dans le 3eme arrondissement de Paris. Vous pourrez y découvrir les créations inédites de Christophe Brunnquell, Lucie & Simon, Arnaud Lajeunie, Lvdovico Magno, Le Creative Sweatshop, VLF, Marie Quéau, Dylan Calves, Caroline Fayette, Sébastien Zanella, Aurélien Bacquet, Svetlana Kuzminykh et Paul Loubardinio qui ont tous contribué aux 3 premiers numéros de Passion.

Vous y retrouverez également du beau monde et des bières le soir du mardi 23 avril pour le vernissage. L’exposition dure ensuite jusqu’au 12 mai.

Ofr se trouve 20 rue Dupetit-Thouars, 75003 Paris et ouvre ses portes du lundi au samedi de 10:00 à 20:00 et le dimanche de 14:00 à 19:00 et vous pouvez retrouver ces infos sur Facebook.

Fourth & Main – Londres

Premier numéro du Fourth & Main Journal – Design épuré et de qualité, tout comme le contenu

Avec un nom comme Fourth & Main, on pourrait s’attendre à une référence new-yorkaise, par exemple l’adresse d’un premier magasin d’une marque basée dans la capitale américaine. En fait, le label fondé par Nikhil Adwalpalkar et James Wright, qui est géré par un collectif d’artistes et de rédacteurs, est une nouveauté belle et bien londonienne.

Avec un premier magasin ouvert il y a quelques mois au coin d’une rue parallèle à la fameuse Carnaby Street, la marque propose avant tout un magazine gratuit. Celui-ci est à l’origine du projet et n’a rien à envier aux grands tirages du monde de la mode : les photos sont superbes et les articles très intéressants et bien écrits. Le magazine « Fourth & Main – Journal » est bi-annuel et se présente sous la forme de ce que l’on pourrait qualifier de cahier. Son aspect est extrêmement épuré, sans image de couverture, ne donnant comme indication que le nom de la publication, le numéro de la parution et le volume, le tout écrit en lettres d’or sur un superbe papier recyclé vert.

Photo de présentation de la collection Printemps-Eté 2012 – Seulement pour homme, la fille c’est pour faire joli

Le contenu garde la même présentation que la couverture : un papier de qualité, des typographies épurées et claires et des articles de fond qui resteront intéressants à lire bien après la date de parution. Il vaut mieux, cela dit, s’agissant d’un magazine bi-annuel. Un dernier détail concernant le magazine est l’absence de publicité, ce qui est des plus inattendu pour une parution gratuite. Cela ne fait que rendre la lecture plus appréciable et justifie peut-être le besoin de créer une marque de vêtement pour faire rentrer quelques deniers dans les caisses.

Entrée de la boutique située dans le quartier de Carnaby Street – Ouverte tous les jours

La collection en question suit bien la ligne directrice donnée par la magazine : des pièces classiques telles que des vestes en lin bien coupées, des chemises blanches et bleues à col banquier, des vestes de travail, chinos et shorts à taille ajustable, t-shirts et maillots de bain. Après une rapide inspection, la plupart des vêtements sont fabriqués en Inde, pays qui semble jouir d’une meilleure image que son voisin chinois et qui permet également de proposer ces pièces à des prix abordables sans trop de compromis sur la qualité. Les soldes réalisées par la marque ont d’ailleurs été l’opportunité pour moi d’ajouter quelques pièces à ma garde-robe qui n’en avait pourtant pas besoin. Après avoir porté ces vêtements je peux donc vous dire que la qualité des matières vaut largement le prix affiché et que la coupe est très réussie. Cependant il faudra ajouté un bémol aux finitions qui laissent à désirer : fermeture qui se découd au bout de deux jours, couture mal finies ou encore boutons qui se détachent. Rappelons tout de même que la marque vient de se lancer, on peut donc conclure qu’il s’agit d’un début très prometteur.

Le magazine est entièrement disponible en ligne via le site de la marque et leur collection Printemps-Été 2012 est toujours en soldes sur le site, une bonne occasion de vous faire votre propre idée de ce nouveau label qu’il s’agira de surveiller pour la saison prochaine. Si vous voulez votre propre exemplaire du Fourth & Main Journal, et vous y avez bien le droit, le journal est disponible en France chez Colette, Le Point Ephémère et la Gaité Lyrique, un bon début.


Fourth & Main
17 Newburgh Street
W1F 7RZ
www.fourthandmain.com

Les vestes sont très bien coupées, par contre, soyez prévenus, ça taille petit

Le short est une de mes pièces préférées de la marque, ajustable à la taille il est parfait pour l’été. Pour une raison qui m’échappe, la qualité du bleu marine est bien meilleure que les autres. Allez comprendre.

Monocle chez FrenchTrotters

La vitrine du 116 rue Vieille du Temple

Juste un petit mot pour vous faire passer que les produits Monocle sont enfin disponibles en France dans une vraie boutique (brick and mortar comme disent les anglos saxons). Arrivés depuis quelques jours, les articles de papeterie, les cravates, les bougies, savons et parfums sont disponibles dans la boutique FrenchTrotters du Marais à Paris au 116 rue Vieille du Temple.

Les amoureux du magazine seront sûrement ravi de pouvoir mettre la main sur des agendas qui reprennent l’identité visuelle si travaillée de la publication, les autres seront sûrement très content de trouver le cadeau de Noël idéal ou une très belle ligne de papeterie.


Port Magazine

Le problème avec les portables, c’est que l’engouement pour la ponctualité que l’on pouvait connaître à l’époque des téléphones à cadrans a un peu perdu en vigueur. On a tous reçu avec beaucoup de plaisir (et envoyé) le fameux sms « je suis en chemin, j’arrive dans 1/4 d’heure ». Du coup en tant que destinataire de ce sms, on se retrouve avec une quantité variable de minutes inutiles entre les mains et c’est assez embarrassant.

Un autre problème: quand on s’intéresse au vêtement masculin, c’est qu’un magazine de mode pour homme, c’est assez chiant. Entre les photos de mannequins androgynes, les images de types avec des bonnets en laine, des bottes et des haches et les pubs de maisons de luxe, on est vraiment (vraiment) très content d’avoir dépensé son argent.

Il y a quelques mois j’ai découvert Port avec son premier numéro  et sans trop y croire, en le parcourant, je me suis rendu compte que c’était assez intéressant: d’un coup d’un seul, je trouvais la solution aux deux soucis exposés plus haut, profitant de mes minutes inutiles pour délaisser mon smartphone au profit d’un des nouveaux venus sur la scène de la presse papier. Au premier contact, le toucher de la couverture est très agréable. En y regardant de plus près on s’aperçoit que plusieurs qualités de papier façonnent la publication: un papier épais et granuleux débute la lecture, de belles photos y sont imprimées et se mêlent à quelques portraits, illustration et articles. La seconde partie est faite de papier glacé: on y trouvera alors un contenu beaucoup plus textuel voir littéraire: quelques articles brefs y côtoient reportages sur les toréadors ou créateurs de mode et courtes nouvelles.

Le contenu visuel varié, tant les photos que la mise en page en passant par les illustrations, est également à chaque fois d’excellente qualité et je ne vous cache pas que leurs séries photos d’accessoires nous ont inspiré pour réaliser quelques clichés à paraître dans un futur plus ou moins proche.

Auparavant je faisais l’erreur de ne pas vraiment m’intéresser au choix des contributeurs. Lorsque j’y ai prêté attention, je me suis aperçu que Dieter Rams avait été invité à traiter de design: dès lors, on sait que l’on à faire à une équipe qui sait ce qu’elle fait, la qualité du propos semblant être l’un des maîtres mots plus qu’un quelconque parti pris artistique obscur pour les non initiés.

Pour continuer sur le contenu, on peut aussi souligner que ce magazine va un peu là où on ne l’attend pas forcément. Il est peut être un peu tôt pour l’affirmer, et ma connaissance de la presse papier un peu limitée, mais les sujets choisis sont assez pertinents et assez peu abordés ailleurs ou même par d’autres formats. Ils sont également très écléctiques: on passe de l’interview d’un chef à un reportage sur la place de la recherche dans le développement d’une chaussure chez Nike tout en ayant eu la chance de croiser Will Self, David Remnick ou Daniel Day-Lewis.

Notez également que leur version web est assez riche et développe un contenu différent de celui du magazine. Vous pourrez vous procurer le quatrième numéro dès qu’il sera sorti chez colette, chez FrenchTrotters ou sur la boutique en ligne (qui propose toujours le dernier et le deuxième).

En parlant de magazine, j’y pense, mercredi soir prochain (le 19) vous pourrez découvrir Passion, dont l’un des instigateurs s’occupe d’un blog fort cool qui est dans notre blogroll depuis quelque temps déjà. Son compère avait d’ailleurs lancé l’Imparfaite il y a quelques mois. Peut être à la semaine prochaine donc !

L'imparfaite – revue érotique


L’imparfaite, on l’aborde forcément avec un sourire goguenard: il y a des filles nues sur les couvertures des trois numéros parus. Ensuite vient le second contact, plus approfondi: le papier de la couverture est très agréable au toucher, le poids du magazine est idéal, la pub en est absente. On y pense peut être pas s’agissant d’une revue, mais le format est tout de même très important dans son appréhension, L’imparfaite passe donc le test avec brio: il s’agit d’un bel assemblage de papier, agréable au toucher ainsi qu’à l’oeil.

Pour ce qui est du contenu au début, en sachant que les fondateurs, les contributeurs et les modèles sont des étudiants de Science-Po on a l’impression que ça ne va qu’intellectualiser quelque chose de très primaire: le sexe. Pourtant, sans oublier de diffuser des images de jolies filles ou de véhiculer une esthétique tournée autour de l’érotisme, L’imparfaite s’intéresse aux pratiques sexuelles de ses contemporains.

Entre deux belles photos de nus (aussi bien féminins que masculins) on trouve donc abordés des sujets tels que la prostitution du point de vu de jeunes indiens fortunés, le « pedobear » bien connu des (lurkers internet), la défense des droits des transsexuels par Emmanuel Pierrat ou encore le récit d’un week end passé dans une auberge un peu spéciale.

Totalement décomplexée, la revue prend le temps de rapporter des faits, d’exposer des choses parfois mystérieuses sans porter de jugement de valeur: description chirurgicale de facettes insoupçonnées d’un sujet qui reste tout de même assez flou pour beaucoup d’entre nous.

Il y a donc pas mal de nuances lorsqu’on utilise l’expression « revue érotique »: si vous ne cherchez qu’à vous rincer l’oeil, Jacques Magazine devrait amplement vous combler tout en étant à mille lieux des torchons sous plastique proposés par votre bureau de tabac. Tournez vous en revanche vers L’imparfaite si vous souhaitez lire des articles inattendus, rédigés par des curieux pour des curieux dans un magazine qui rassemble travail artistique, sciences humaines et contenu documentaire.

La revue est disponible à Paris et sur la toile, jetez un oeil à la liste des boutiques ici. Vous pourrez également consulter quelques articles sur le blog de la revue avant de vous procurez quelques numéros.

The Chap, la révolution par le Tweed

Outre manche, il se passe des choses formidables. Non contents d’avoir un héritage considérable en matière de vêtement et de développer quelques unes des jeunes marques les plus intéressantes ces dernières années, les anglais ont également cette capacité de tourner en dérision leur élégance. Le premier témoignage de cet état d’esprit un peu farfelu autour du vêtement, on s’y intéressait en traitant du Tweed Run il y a quelques temps: une course en vélo dans les rues de Londres, tout de Tweed vêtu. Il m’a été donné de rencontré le second au détour d’une friperie londonienne bien connue, lorsque j’apercevais des magazines à l’air vieillot posés sur une table. Les deux numéros de « The Chap » ont tout de suite capté mon attention: esthétique de revues des années 50, des looks incroyables sur les couvertures, des sommaires où l’on retrouve des mots comme « Cognac », « Land Rovers », « Steampunks », ou encore « Vintage Watches ». Le cocktail s’annonçait explosif.

De retour en France, c’est en découvrant le site de la petite publication que j’envisageai la partie immergée de l’iceberg. Plus qu’une simple parution presse toujours en activité, « The Chap » se veut véhiculer un véritable mode de vie et donner les instructions pour devenir un gentleman moderne à l’anglaise.

Faisant de leurs convictions stylistiques un véritable code de l’élégance véritable, les « Chap » croient en une révolution de la société par le Tweed et les bonnes manières que doit adopter celui qui en porte. Toujours appliqué avec dérision par les membres de ce cercle restreint, le manifeste des « Chap » résume parfaitement l’idéologie que prône cette communauté. Les commandements chap font l’objet d’une traduction sûrement approximative dans les lignes qui suivent, mais vous en saisirez au moins l’idée:

« 1. THOU SHALT ALWAYS WEAR TWEED. No other fabric says so defiantly: I am a man of panache, savoir-faire and devil-may-care, and I will not be served Continental lager beer under any circumstances.

1. Tu devras toujours porter du Tweed. Il n’y a pas d’autre tissu qui dise avec autant de fougue: « je suis un homme de panache, insouciant, sachant se tenir et l’on ne me servira de Continental lager beer sous aucun prétexte ».

2 THOU SHALT NEVER NOT SMOKE. Health and Safety « executives » and jobsworth medical practitioners keep trying to convince us that smoking is bad for the lungs/heart/skin/eyebrows, but we all know that smoking a bent apple billiard full of rich Cavendish tobacco raises one’s general sense of well-being to levels unimaginable by the aforementioned spoilsports.

2. Tu devras fumer constamment. Les cadres de « Healt and Safety » et autres praticiens médicaux continuent d’essayer de nous convaincre que fumer est mauvais pour les poumons/la peau/les sourcils, mais on sait tous que fumer une pipe remplie d’un bon tabac Cavendish élève le sens général du bien être à des niveaux inimaginables par les rabat-jois pré-mentionnés.

3 THOU SHALT ALWAYS BE COURTEOUS TO THE LADIES. A gentleman is never truly seated on an omnibus or railway carriage: he is merely keeping the seat warm for when a lady might need it. Those who take offence at being offered a seat are not really Ladies.

Tu devras toujours être courtois avec les femmes. Un gentleman n’est jamais vraiment assis dans un bus ou un train: il est toujours en train de garder la place à bonne température quand une femme pourrait en avoir besoin. Les femmes qui s’offusquent lorsqu’on leur offre un siège n’en sont pas vraiment.

4 THOU SHALT NEVER, EVER, WEAR PANTALOONS DE NIMES. When you have progressed beyond fondling girls in the back seats of cinemas, you can stop wearing jeans. Wear fabrics appropriate to your age, and, who knows, you might even get a quick fumble in your box at the opera.

Tu ne devras jamais, jamais, porter des « Pantalons de Nîmes ». Quand tu as passé l’étape de t’amuser avec les filles dans les sièges du fond au cinéma, tu peux arrêter de porter des jeans. Porte des tissus approprié pour ton âge et qui sait, peut être même que tu recommenceras dans ta loge à l’opéra.

5 THOU SHALT ALWAYS DOFF ONE’S HAT. Alright, so you own a couple of trilbies. Good for you – but it’s hardly going to change the world. Once you start actually lifting them off your head when greeting, departing or simply saluting passers-by, then the revolution will really begin.

Tu devras toujours te enlever ton chapeau. D’accord, tu possèdes quelques couvre-chefs. Nous sommes heureux pour toi mais ce n’est pas ça qui va changer le monde. Une fois que tu commenceras à le soulever de ta tête pour dire bonjour, au revoir, ou simplement pour saluer les passants, alors la révolution aura commencé.

6 THOU SHALT NEVER FASTEN THE LOWEST BUTTON ON THY WESKIT. Look, we don’t make the rules, we simply try to keep them going. This one dates back to Edward VII, sufficient reason in itself to observe it.

Tu ne devras jamais attacher le bouton le plus bas de ton gilet. Regarde, on ne fait pas les règles, on essaye simplement de les faire perdurer. Celle ci date d’ Edouard VII, c’est une raison suffisante pour la respecter.

7 THOU SHALT ALWAYS SPEAK PROPERLY. It’s quite simple really. Instead of saying « Yo, wassup? », say « How do you do? »

Tu devras toujours parler correctement. Il s’agit de quelque chose d’assez simple. À la place de dire « Yo mec, bien? », dis « Comment vas tu ? »

8 THOU SHALT NEVER WEAR PLIMSOLLS WHEN NOT DOING SPORT. Nor even when doing sport. Which you shouldn’t be doing anyway. Except cricket.

Tu ne porteras jamais de basket si tu n’es pas en train de faire du sport. Même pas si tu fais du sport. Ce que tu ne devrais pas faire d’ailleurs. Sauf du cricket.

9 THOU SHALT ALWAYS WORSHIP AT THE TROUSER PRESS. At the end of each day, your trousers should be placed in one of Mr. Corby’s magical contraptions, and by the next morning your creases will be so sharp that they will start a riot on the high street.

Tu devras toujours rendre hommage au presse pantalon. À la fin de chaque jour, tes pantalons devrons être rangés dans un des engins magiques de Monsieur Corby et le matin suivant tes plis seront si droit qu’ils déclencheront des émeutes sur les grands boulevards.

10 THOU SHALT ALWAYS CULTIVATE INTERESTING FACIAL HAIR. By interesting we mean moustaches, not beards.

Tu devras toujours cultiver les aspects intéressants de la pilosité faciale. Par intéressants nous voulons bien sûr parler des moustaches, pas des barbes. »

Ainsi encore une fois, quand il s’agit de s’habiller et de pousser leurs délires un peu loin, les anglais font preuve d’un savoir faire plus que certain.

Ayant vu le jour en 2000 « The Chap » soufflera bientôt sa onzième bougie. La période a d’ailleurs été choisi par l’éditeur Broché et les deux fondateurs du magazine, Gustav Temble et Vic Darkwood, pour éditer « Le manifeste Chap : Savoir-vivre Révolutionnaire pour Gentleman moderne » un recueil de leur savoir en français. Le livre est déjà disponible chez le plus grand libraire du monde et ornera forcément très bien votre bibliothèque. Ceux d’entre vous qui voudraient se pencher sur la version originale, sachez que le style si particuliers des auteurs n’est pas forcément très accessible mais ne manque pas d’un trait d’humour assez plaisant.

The Rig Out 3

On ne présente plus la boutique en ligne anglaise Oi Polloi et sa sélection pointue. Chose intéressante, Oi polloi publie depuis quelques temps un magazine, mettant en avant leur sélection autour d’articles originaux et de belles photos. Le magasin de Manchester en est à son troisième numéro et la qualité de la publication n’a cessé de s’améliorer depuis la première parution en Juin 2009.

On imagine que The Rig Out est un outil de communication efficace pour véhiculer les valeurs de Oi Polloi, et mettre en scène leur sélection dans un environnement plus « lifestyle ».

De nombreuses entreprises à l’origine des magazines arrivant aujourd’hui sur le marché sont présentes sur trois fronts : la presse, le commerce avec une boutique, et un support internet mixant blog et web-shop. Les trois fonctionnant de manière complémentaire, faisant la promotion des autres, et créant un véritable univers que peut adopter le client.

Alors que les dernières années ont vu se multiplier les marques de vêtement couplées à des labels de musique (APC, Kitsune…), et que la presse traditionnelle semble emboiter le pas à l’industrie du disque en s’inclinant face à l’internet, un nouveau business-model serait en train d’apparaître ? Bien sûr, il est difficile de comparer The Rig Out, Inventory et Monocle car ces entreprises ont des origines diverses et des cœurs de métier qu’on imagine bien différents, cependant il sera intéressant de surveiller leurs évolutions…

Voici quelques images issues du magazine, qu’il sera possible d’acheter au magasin Levi’s Vintage à Paris, ou directement sur le site des auteurs.

Free & Easy Magazine

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Puisqu’on a tous envie de s’offrir une garde robe intemporelle cette année (la mode et ses paradoxes cruels), on commence à comprendre notre vendeur de fripe préféré, qui porte la même chemise en chambray depuis 1967.

On s’intéresse aussi aux Japonais, qui ont compris ça bien avant nous. Ils ont d’ailleurs la chance d’avoir un magazine, Free & Easy, qui est depuis longtemps un peu la synthèse de tout ce qu’on aime en ce moment. Ce magazine lancé en 2006 est presque exclusivement consacré aux vêtements vintages et classiques américains. Uniformes de l’armée US, perfectos, 501 à liserés, vêtements de travail, chemises de club de bowling, bottes de bûcherons, tout ce dont on peut rêver y est documenté avec détail, à grand renfort de photos explicites.

Hélas peu exploitables pour les non-japanophones, les titres en anglais ainsi que les photos procurent tout de même d’intéressants zooms sur les détails de ces pièces de collection.

J’ai longtemps cherché où est-ce que je pouvais trouver ce magazine sur Paris, maintenant je partage l’info : Il est disponible à la librairie japonaise Junku et il y coûte une vingtaine d’euros.

 

Junku
18, rue des Pyramides 75001 PARIS

Ci-dessous quelques scans permettant d’apprécier la qualité du mensuel :

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