1LDK – Le Japon à Paris

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Plantes aromatiques et paillasson personnalisé, bienvenue au Japon

Située au calme sur la discrète rue de la Sourdière à Paris (non loin de La Contrie), 1LDK est la dernière née d’un groupe de boutiques qui compte maintenant 6 multi-marques à taille humaine, et dont toutes les autres adresses sont situées sur la péninsule nippone.
Alors que le Japon continue de devancer le monde du vêtement masculin (au moins la partie qui ne s’encombre pas trop de Rick Owens), 1LDK propose une sorte de petit teasing de ce qu’il peut se passer au pays du wabi-sabi.
Au niveau des découvertes, on note l’arrivée sur le marché français de la marque japonaise Comoli, dont nous avions remarqué les belles silhouettes ici, et dont la qualité et les finitions ne déçoivent pas. On apprécie aussi Universal Products, la marque propre de 1LDK, dont le mot d’ordre : « Always Quality First. Pleasure in wearing our products » promet raffinement, minimalisme et exotisme.
Si les Américains ont récemment redécouvert leur patrimoine vestimentaire grâce à la passion des Japonais, il pourrait nous arriver la même chose car 1LDK a eu le flair de regrouper ce qu’il se fait de plus exigeant en France. On note ainsi une offre d’une largeur inégalée à Paris de produits de De Bonne Facture et d’Arpenteur, bien accompagnés par Paraboot. On y trouve aussi de belles exclusivités japonaises telles que Kaptain Sunshine, Scye, O- ou Buddy Optical ainsi qu’une sélection d’ouvrages difficiles d’accès pour les non-japanophones, qui, du coup, ont l’air d’être ce qu’il y a de plus pointu au monde sur les sujets qu’ils abordent.
Tencho-Seki, le fondateur de 1LDK, qui a récemment posé ses valises à Paris, se fera un plaisir de vous recevoir et de vous montrer le fabuleux sous-main en cuir Hender Scheme présent près de la caisse.
Et, rien que pour apprécier (ou participer à) sa patine, il faut passer.

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Hender Scheme


Chez Hender Scheme, on bosse avec de vieilles machines. Simples et robustes.

Célia Granger, laContrie, Isaac Reina, Ephtée… les maisons de maroquinerie indépendantes et intéressantes ne manquent pas en France (Ephtée est un peu à part, puisqu’elle fait des malles), le savoir faire haut de gamme traditionnel y est préservé même si on le décrit beaucoup comme en voie de disparition. Les seuls à qui on aurait quelque chose à envier à ce niveau là sont sûrement les japonais. Anglais, italiens, espagnols et américains ont également des artisans incroyables mais le style qu’ils développent est souvent moins subtil, peut être un tantinet plus tacky en ce qui concerne la maroquinerie. Le Japon regorge quant à lui de petits ateliers aux savoir-faire époustouflants, animés par une quête de perfection (là dessus, n’hésitez pas à visionner l’excellent documentaire Jiro Dreams of Sushi), qui ont cette idée juste d’une pièce parfaitement équilibrée.

Ryo au travail. Notez que le cuir est pré-percé pour gagner du temps, là où l’artisan traditionnel perce au fur et à mesure de sa couture, ce qui sera plus joli.

Amoureux de processus et de produits respirant la qualité, Ryo Kashiwazaki d’ Hender Scheme a bien compris l’intérêt de faire appel à ce vivier pour produire ses collections. Le label a également remarqué que ces mêmes artisans avaient du mal à communiquer ou ne savaient pas toujours comment attirer les regards de ces jeunes fashion-addicts qui traînent sur Four Pins et qui sont sûrement les consommateurs de produits haut de gamme de demain: susciter leur envie c’était se placer dans le paysage, leur montrer, à l’instar de Visvim, qu’un autre « luxe » était possible, loin du cognac et des manchettes en platine. Les vieilles maisons européennes ont d’ailleurs exactement ce même problème, d’attirer une clientèle plus jeune (sans compter Hermes évidement). Hender Scheme a donc réussi le pari: la marque s’est fait un nom ces deux dernières années en trouvant un moyen d’allier savoir-faire traditionnel et design populaire pour créer un cocktail qui étonne: reproduire des sneakers emblématiques à la main, dans de beaux cuirs naturels non teints . Quand les icônes de la fast-fashion et de la culture hip-hop rencontrent des techniques ancestrales, ça parle tout de suite à notre génération: blogs de streetwear et boutiques indépendantes de petits créateurs haut de gamme ont tous été très enthousiastes.

La fameuse paire de Jordan IV.

La Cortez, ça faisait longtemps.

Une boîte à mouchoirs en papier ? parfaite pour la plage arrière. Ça ne se prend pas trop au sérieux chez Hender Scheme apparemment, du coup j’aime encore plus la marque.

Le problème dans tout ça c’est que l’on pourrait penser que la démarche est un peu du design facile, jouant avec les frontières parfois floues entre contrefaçon et création. À mes yeux il s’agit surtout d’un beau développement produit doublé d’une belle opération de communication alliant artisanat ancestral et culture populaire, qui offre un moyen de garder plus de 10 ans une paire de Jordan IV qui s’embellira avec le temps, de la même manière qu’une paire sortie des ateliers Weston. On espère juste que le label va réussir à sortir de ce schéma bientôt pour se faire remarquer par ses propres chaussures, et non par une « simple » version haut de gamme de modèles existants.

www.henderscheme.com et merci à Haven pour les images !

Beams Rive Gauche

Tada ! Beams a enfin une adresse à Paris.

Amis des marques et des vêtements venus du pays du soleil levant, la rentrée du Bon Marché devrait vous plaire: l’événement rassemble depuis 10 jours et jusqu’au 18 Octobre une sélection de créateurs et de marques japonaises au 2éme étage. Vous y retrouverez entre autres Beams, Momotaro, Porter, Delfonics et même Orslow côté vêtement masculin ainsi qu’une pléthore de produits issus de la culture populaire japonaises et de quelques belles éditions de livres. Je ne vous cache pas que la soirée de lancement était plutôt bien achalandée en Hibiki 12 ans, ce qui explique probablement ma réactivité incroyable à dire un mot à propos de cet événement, 10 jours après, redingote style. Ça vous laisse encore un mois pour aller jeter un coup d’oeil lors de vos déambulations shopping. Ne serait ce que pour aller jeter un oeil à La Grande Épicerie qui propose également quelques produits nippons supplémentaires pour l’occasion. On notera en tout cas que le display des stands est très bien agencé et qu’on voit tout de suite que le but premier n’était pas de maximiser le chiffre d’affaire au mètre carré: une bonne partie de l’étage accueille une exposition du travail de Tadao Ando, ex-boxeur devenu architecte, et du bienfaiteur Soichiro Fukutake , qui construisent ensemble une île-musée sur Naoshima. Ils sont forts ces japonais.

www.lebonmarche.com

Ah parfait ! j’avais justement besoin d’un stylo qui soit aussi un puzzle ! ils sont forts ces japonais…

Last


Last but not least

En terme de mode masculine, le Japon est sûrement le pays où l’on trouve les journaux spécialisés les plus pointus au monde. C’est donc toujours un plaisir de parcourir les rayons de la librairie japonaise Junku à Paris (je vous en avais déjà parlé ici) à la recherche de nouvelles merveilles de maniaquerie obsessionnelle.

Mon dernier butin s’appelle Last, se lit à l’envers, et ne possède que de très rares phrases déchiffrables par le non-japonophone que je suis. Last, les calcéophiles les plus bilingues d’entre vous le savent déjà, signifie « forme » en anglais: c’est un terme qui décrit l’outil en bois ou en plastique sur lequel va être bâti et « formé » un soulier. Last est donc bien entendu dédié aux amateurs de belles chaussures, et le numéro que j’ai entre les mains propose un véritable abécédaire des grands bottiers internationaux: y figurent nos nationaux Corthay, John Lobb, Paraboot, Berluti, aux côtés de classiques tels qu’Edward Green ou Alden, et accompagnés de quelques découvertes.

La mise en page et les visuels sont d’une qualité assez rare, et chaque marque est présentée accompagnée de quelques-uns de ses modèles emblématiques. Sont aussi présentés quelques visites d’ateliers français d’exception, notamment ceux de John Lobb et de Berluti, et d’un tailleur japonais basé à Courbevoie dont il me tarde d’apprendre un peu plus …


FrenchTrotters – Aperçu AH13

La marque fait un bon en avant au niveau des matières utilisées.

Les plus anciens d’entre vous se souviennent peut être de la naissance de la ligne FrenchTrotters Homme en 2010: une petite série de chemises bien faites à Paris dans des chutes de belles matières, le tout en série limitée… et bien voici enfin qu’après quelques saisons en ayant suivi cette formule, la petite ligne est aujourd’hui devenue une bien belle marque avec de solides épaules. Le label présente pour l’Hiver 2013  une collection très complète toujours composée de chemises bien sûr mais également de pulls, de gilets, de vestes mi saison et pleine saison… bref vous pourrez bientôt vous y habiller complètement de la tête aux pieds !

Côté matières le duo créatif va maintenant chercher ses étoffes au Japon, en Italie et créé même ses propres mélanges de laines. Un modèle de jean est également dans les starting block, toujours avec cette recherche d’une esthétique épurée. Une affaire à suivre de près…

Non contente de présenter une jolie collection pour l’hiver 2013, la marque peut également se targuer d’avoir séduit les acheteurs de préstigieuses boutiques comme Isetan, Edifice ou Hankyu au Japon ainsi qu’Union Made à San Francisco.

Chapeau bas !

Les pantalons « maison » font leur entrée chez FrenchTrotters.

Me, Myself and Nepenthes


Le mannequin a l’attitude qu’il faut pour mettre en valeur une telle chemise

Selon Wikipedia, les népenthès « sont des espèces de plantes carnivores à pièges passifs que l’on retrouve dans les zones inter-tropicales humides ». On n’imagine donc pas aisément pourquoi le nom de cette plante a été adopté par le collectif japonais tirant les ficelles du fameux label Engineered Garments. Cependant l’entreprise nippone est à l’origine de propositions qui sont parmi les plus prometteuses du moment. À l’instar d’Engineered Garments, dont on ne présente plus le directeur artistique Daïki Suzuki, toutes s’inspirent d’une certaine idée du vêtement classique américain pour l’adapter à une silhouette résolument japonaise. Dans la série Me, Myself and Nepenthes, le photographe Ryoji Homma a donc choisi de présenter des looks composés de plusieurs marques de l’entreprise ou proches de celle-ci : Engineered Garments bien sûr, mais aussi Needles, Sonic Lab, South2West8 et Mainland Boots. Il en ressort une ligne forte et originale, flirtant avec la tendance mais sans jamais être trop littérale, et que l’on pourrait situer quelque part à mi-chemin entre le streetwear et les Birkenstocks, et tout ceci accompagné de quelques agréables accords à la guitare acoustique.

Marc et sa Patagonia

Mesdames et Messieurs: Marc Sutton, pulling it off.

Un grand merci aux quelques-uns d’entre vous qui nous ont proposé leur participation ! A la fin en recoupant tous les points de vue regroupés ici on devrait avoir quelque chose de bien. Marc Sutton en revanche je ne suis pas allé le chercher très loin : il écrit notre rubrique Fourchette à ses heures perdues et nous régale de ses belles (mais trop rares) recettes de cuisine.

Salut Marc, qu’est ce que c’est que cette veste ?

Cette veste est une fleece jacket vintage de chez Patagonia. Je n’ai pas pu la faire expertiser encore pour connaître son année de production.

D’où est ce qu’elle vient ? Elle a une histoire particulière ?

Cette veste vient de Séoul, je l’ai acheté sur Ebay l’hiver dernier. J’aurais adoré pouvoir raconter une histoire singulière, qu’elle a été porté par un alpiniste écossais qui pratiquait le trek d’altitude lors de son temps libre.

Et toi, tu as une histoire vécue avec cette pièce ?

J’ai 2 histoires attachées à cette pièce. Comme vous pouvez le constater sur les photos, cette veste donne l’impression qu’elle est conçu à base de laine de mouton brute non traitée. Du coup, lorsque je l’ai porté pendant les froides soirées de janvier, beaucoup de personnes en ont profité pour me tomber dans les bras.

L’autre histoire c’est plus de l’usage, mais à chaque fois je la dépose dans un pressing la personne la retourne systématiquement pensant que je portais la veste à l’envers.

Layering 101.

Qu’est ce qui fait que tu l’aimes particulièrement ?

Avant tout, j’aime cette pièce pour les bénéfices fonctionnels qu’elle m’apporte. Ce vêtement est très léger, il empêche le froid de pénétrer, on est protégé des vents puissants et tranchants. Je suis encore épaté par la légèreté de cette veste aux performances climatiques exceptionnelles. Il faut savoir que chez Patagonia chaque vêtement a été mis au point par de vrais alpinistes dans les vraies conditions d’une expédition. Ce sont des vêtements techniques conçus pour résister à des conditions exceptionnelles tout en pensant au bien-être dans l’effort, c’est pour celà qu’elle est si légère et agréable à porter.

Lorsque je la porte, j’adore repenser à toutes ces mises au point, à tous ces essais que Patagonia a conçu pour créer le vêtement le plus performant possible. Quand il m’arrive de passer beaucoup de temps à l’extérieur dans un climat sec et froid avec pas mal de vent, je l’endosse avant de faire mon marché ou les vides-greniers du dimanche.

Qu’est ce que tu aimes ou recherches en général quand on touche au vêtement ?

C’est un mélange d’émotions, mais je recherche d’abord une fonctionnalité. J’adore m’entourer de vêtements qui ont une histoire. Ça peut être dans sa fabrication ou dans son ancienne vie. Il est aussi important que la pièce soit intemporelle pour 2 raisons : je ne veux pas qu’elle soit un accessoire de mode mais un vrai classique que je pourrais porter toute ma vie et donner à mes enfants. Je veux aussi écrire l’histoire de ce vêtement en le portant dans telle ou telle circonstance et en la combinant avec d’autres vêtements pour créer mon propre style.

En hiver on imagine facilement y trouver du réconfort.

Qu’est ce que tu penses de la mode en général ?

Après la mode en terme de marques, je suis allergique aux H&M, Zara, et toutes autres chaines qui fabriquent des vêtements de mauvaise qualité et déforment les classiques avec des détails et des matériaux de mauvaise qualité.

La mode, je n’y prête pas trop attention. Mon inspiration, je la trouve en me documentant en ligne, dans des magazines spécialisés sur les vêtements, mais aussi dans la rue et notamment en observant  les personnes agées.

Quelle marque a particulièrement retenu ton attention ces derniers temps ?

Il y en a beaucoup. Je peux vous citer Haversack par exemple. C’est une marque que j’ai découvert lors de mon voyage à Tokyo. Tout est fait main en petites séries avec des tissus de grande qualité. Ils sont influencés par les vêtements traditionnels militaires et workwear. Bien sur les coupes sont plus modernes. J’adore aussi le fait qu’ils viennent glisser quelques pièces qui sont hors de cet univers comme une écharpe à pois en soie que j’ai acheté. J’aime le fait que leurs vêtements soient intemporels et qu’ils osent associer subtilement des styles classiques d’univers différents.

Une doublure qui respire.

Pour toi la notion de marque est elle importante ? qu’est ce que tu recherches chez une marque ?

Ça n’est pas ma priorité, lorsque j’achète un vêtement je recherche d’abord la pièce. Après oui, il y a beaucoup de marques de vêtements qui me plaisent et si elles éditent la pièce que je recherche tant mieux.

Chez une marque, je recherche une qualité de fabrication, une éthique, un savoir faire d’artisan, des pièces édités en petites séries, j’aime ce sentiment de rareté. J’ai aussi besoin qu’elle me surprenne, qu’elle se renouvelle sans se faire piéger par tout ce qui est à la mode mais en restant fidèle à son ADN.

Merci Marc !

Vous pouvez lire les recettes incroyables de Marc dans notre catégorie Fourchette.

Vendor – Tokyo


L’entrée du magasin

Un des premiers constats que l’on peut faire lorsqu’on commence à faire les boutiques au Japon est le travail qui rentre dans la conception de chaque boutique. Que ce soit votre boucher du coin, une librairie plus petite qu’un studio parisien ou le Galerie Lafayette local : tout est soigné dans les plus petits détails. Autant dire que les boutiques de vêtements ne font pas exception, bien au contraire. Vendor en est un très bel exemple, tout comme Biotop dont nous parlions la semaine dernière.

Le magasin est très haut de plafond, permettant ainsi plus d’espace d’étalage

Situé dans le quartier très branché de Nakameguro, à quelques pas du magasin Army Gym de Nigel Cabourn, Vendor frappe tout d’abord par l’énorme espace qu’il occupe, surtout quand on a une idée du loyer du coin. Sorte de loft rêvé de tout mordu de fringue, le magasin propose une belle sélection de musique, d’accessoires et de pièces venant essentiellement de marques nippones ainsi qu’une poignée d’Europe et des Etats-Unis.

Du côté japonais on retrouvera donc Nonnative, Hobo et Comme des Garçons par Junya Watanabe sans oublier la marque en propre du magasin « Vendor Things » qui n’a rien a envier de ses compatriotes. Pour l’Europe, les anglais de Folk et les suédois Klättermusen sont là, tandis que les Etats-Unis sont bien représentés par Generic Surplus, la toute nouvelle marque Batten Sportswear et Todd Snyder. Les collaborations exclusives vont également bon train, et dans l’ensemble tout vaut vraiment un coup d’oeil.

La selection de musique s’intègre parfaitement dans l’organisation du magasin

Le merchandising fait parti de l’attraction au magasin: tableaux regroupant des collections d’insectes, crânes de singes sculptés et surtout, le caméléon. Le tout dans un environnement boisé et parsemé de plantes. On se balade donc volontiers aux quatre coins du magasin à la recherche de nouvelles bizarreries et découvertes et en trouvant par la même occasion un bon lot de produits que l’on ramènerai volontier dans ses valises.

Une des curiosités du lieu: le crâne de singe sculpté

Vendor est donc une adresse à faire si vous êtes de passage dans le quartier tant pour la selection que pour la boutique en elle même. Cependant vous pouvez aussi aller jeter un coup d’oeil sur leur boutique hébergée chez Zozotown. Loin d’être une ville de fous, Zozotown est une sorte de Farfetch Japonais, qui existait bien avant ce dernier cela dit, et qui mérite d’y faire un tour. Avec l’aide de Google Translate et une bonne dose d’interprétation ça devrait bien se passer.

Vendor Nakameguro
1F, 1-23-14 Aobadai Meguro-ku
Tokyo 153-0042 
Vendor.co.jp
zozo.jp/shop/vendor

Un peu plus de photo pour les curieux. Un indice : un animal s’y cache.

Pitti Uomo – Camoshita – United Arrows


On connait le Japon pour sa forte culture vestimentaire. Parmi les très nombreux magasins pointus que comptent l’archipel nippon, certaines chaînes de magasins comme Adam et Ropé, Beams ou United Arrows ont une réputation qui a depuis longtemps dépassé les frontières japonaises. Beams a sa propre marque avec Beams+, et United Arrows développe depuis quelques saisons un label nommé Camoshita qui, à l’instar de Beams+, est aussi distribué à l’étranger. Si la marque propose des modèles plutôt classiques, inspiré du tailoring à l’italienne, c’est dans les matières utilisées qu’elle frappe fort. Par exemple des tissus plutôt d’habitude réservés à une offre casual ou même workwear (chambray, laine …) sont utilisés sur des chemises à spread collar. De même, les vestes sont cintrées juste ce qu’il faut et déclinées dans une gamme de tissus originaux et travaillés. Toutes ces pièces sont confectionnées aux Japon avec une attention toute particulière aux détails.


Arts & Science – L'essentiel


Lors du salon Capsule femme, on nous a glissé le nom d’une marque à l’oreille: Arts & Science. À ce stade là, tout ce que nous savions était qu’il s’agissait d’une marque japonaise qui avait un pop-up shop pendant la fashion week dans le magasin Astier de Villates.

En creusant un peu plus, j’ai découvert une marque qui se focalisait sur l’esprit « artisan » de manière épurée avec seulement les meilleurs matériaux. Ça peut sonner comme du réchauffé, sauf que quand l’on sait que Rei Kawakubo est une habituée de la boutique, ça montre qu’il y a du niveau. Ceci explique aussi pourquoi on retrouve Arts & Science à Londres chez Dover Street Market et à Milan au 10 Corso Como.

L’histoire derrière la marque est assez simple. Tout à commencé au printemps 2003, quand Sonya Park a ouvert une petite boutique dans le quartier de Daikanyama, à Tokyo. L’idée initiale est celle que beaucoup ont eu: vendre que ce qu’il leur plaisait. Cela comprenait en particulier un petit coin friperie composé de pièces de sa propre collection. Ces dernières ont été les premières à partir de la boutique. Les fripes étant ce qu’elles sont, pour les remplacer sur l’étalage, Sonya Park a eu l’idée de les refaire faire à l’identique, trouvant rapidement des difficultés pour se fournir en tissus d’époque. Tour à tour s’associant à une modéliste, une couturière, puis un expert en textiles, la marque Arts & Science s’est créée, représentant aujourd’hui 6 magasins en propre et une petite poignée de revendeurs.



Malgré une apparence entre Muji et Labour and Wait, on parle bien ici de « luxe », de workwear ou basiques de « luxe » en quelques sortes, avec des produits faits par des artisans au Japon et avec une coupe étudiée par un tailleur. Mais outre la qualité et le prix, là où Arts & Science applique une facette du « luxe » que l’on ne retrouve plus chez les grands nom de cette catégorie, c’est la rareté. Voulant que ses clients voient, touchent, sentent ses produits, la marque n’est pas disponible en ligne mais seulement en magasin. Et autant dire qu’il n’y en a pas à tous les coins de rues. Pour revoir la marque en France, il faudra attendre sa prochaine apparition chez Astier de Villates ou se déplacer à Aix à en croire le site de la marque. Si voyager ne vous fait pas peur, il y a toujours le Japon.

arts-science.com