FrenchTrotters – Aperçu AH13

La marque fait un bon en avant au niveau des matières utilisées.

Les plus anciens d’entre vous se souviennent peut être de la naissance de la ligne FrenchTrotters Homme en 2010: une petite série de chemises bien faites à Paris dans des chutes de belles matières, le tout en série limitée… et bien voici enfin qu’après quelques saisons en ayant suivi cette formule, la petite ligne est aujourd’hui devenue une bien belle marque avec de solides épaules. Le label présente pour l’Hiver 2013  une collection très complète toujours composée de chemises bien sûr mais également de pulls, de gilets, de vestes mi saison et pleine saison… bref vous pourrez bientôt vous y habiller complètement de la tête aux pieds !

Côté matières le duo créatif va maintenant chercher ses étoffes au Japon, en Italie et créé même ses propres mélanges de laines. Un modèle de jean est également dans les starting block, toujours avec cette recherche d’une esthétique épurée. Une affaire à suivre de près…

Non contente de présenter une jolie collection pour l’hiver 2013, la marque peut également se targuer d’avoir séduit les acheteurs de préstigieuses boutiques comme Isetan, Edifice ou Hankyu au Japon ainsi qu’Union Made à San Francisco.

Chapeau bas !

Les pantalons « maison » font leur entrée chez FrenchTrotters.

London Undercover, de beaux parapluies

Parfois considéré comme un gadget, le parapluie est  souvent sous estimé en tant qu’accessoire à la fois utile si il est de bonne qualité et pouvant témoigner du bon goût de son propriétaire. En partant de ce constat et en voulant rendre au parapluie sa dimension élégante, Jamie Milestone a fondé London Undercover en 2008. La marque bénéficie d’ailleurs assez vite d’une très bonne visibilité puisqu’elle réalise en ce moment des produits en collaboration avec des entités assez diverses, allant du blog à la marque en passant par quelques boutiques. Les abus du co-branding par le monde du streetwear, ou même parfois du luxe, auront fatigué plus d’un amateur de vêtement mais je dois avouer que le résultat de celui amorcé par Tenue de Nîmes par exemple,est bien pensé et prête même à sourire.

Encore un témoignage de la décontraction coutumière des anglais lorsque l’on touche au vêtement ? le nom de la marque de parapluie est d’ailleurs très bien choisi si l’on décide d’y voir un jeu de mot. Puisque la marque semble vouloir d’intéresser au marché de l’accessoire ACL et Chapman ont fait un essai sur des modèles d’écharpes et de sacs. Tenue  de Nîmes a choisi de compter sur la spécialité d’Undercover et de faire fabriquer son parapluie en… toile de jean évidement.

Fabriqué en France le mécanisme du parapluie est garanti solide et de bonne qualité (je ne compte plus le nombre de pépins bas de gamme que j’ai vu se retourner sous l’effet du vent…) et la toile a reçu un traitement pour devenir imperméable. Les fanatiques du denim y verront une nouvelle technique d’usure de la toile qui les passionne, les autres seront sûrement très contents de l’anecdote.

Apparemment Undercover s’inscrit aussi dans une démarche de production responsable en utilisant des matériaux recyclés pour les produits et également biodégradables en ce qui concerne le packaging. On peut en tout cas se réjouir de la capacité des ateliers français à s’adapter à de telles exigences de la part des marques. Sans que les marques aient communiqué sur l’identité de leurs fabricants, il semble qu’en matière de parapluie, l’héritage historique de Cherbourg soit assez important, les fabricants normands sont des références et il serait étrange qu’ Undercover soit allé chercher ailleurs. Mais bon, cela reste une supposition.

Notez que Filson a également utilisé sa toile imperméable traditionnelle « Cover Cloth »  pour réaliser un parapluie de son propre chef qui semble être un classique de la marque, bien que les chasseurs ne s’embarrassent pas vraiment de ce genre de commodités climatiques lorsqu’ils pratiquent leur discipline favorite.

Merci à FrenchTrotters pour les photos ! et sachez aussi que la boutique dispose de quelques modèles Undercover en exclusivité française, la météo qui s’annonce pour les mois à venir devrait sûrement vous amener à vous pencher sur la question assez rapidement. Vous trouverez aussi en rayon les sacs issus de la collaboration avec Chapman.

Nigel Cabourn – Interview




La rédaction du précédent article sur Nigel Cabourn nous a donné envie d’en savoir plus. Heureusement, Nigel Cabourn a bien voulu répondre directement à nos questions sur ses précédentes expériences, ses sources d’inspiration ainsi que sur la démarche d’approvisionnement de la marque. Nous avons recueilli ces informations en anglais, donc afin de ne pas dénaturer les propos recueillis tout en les rendant accessibles au plus grand nombre de nos lecteurs nous avons opter pour une traduction tout en laissant la version originale de l’interview dans la version anglaise.


Redingote: Quelle a été l’idée qui a donné naissance à Cricket Clothing Limited ?

Nigel Cabourn: J’ai commencé Cricket Clothing Ltd alors que j’étais encore étudiant en école de mode en 1971. A cette époque, c’était plus cool d’avoir un nom d’entreprise plutôt qu’un nom de styliste. J’ai commencé avec Cricket car ce sport m’intéressait particulièrement et j’ai pensé que ça irai parfaitement comme nom de marque. D’ailleurs, les premières créations que j’ai faites en 1971 ressemblaient à une veste de cricket !


R: Est-ce que vous suiviez la même politique de sourcing que celle de la marque Nigel Cabourn, c’est à dire de fabriquer autant que possible en Angleterre ?

N C: En 1971, en tant qu’étudiant en mode sortant de l’école, je n’avais pas d’autres choix que de créer ma ligne de vêtements en Angleterre. C’était la seule possibilité à l’époque. Aujourd’hui, la marque Nigel Cabourn reste attachée à la production en Angleterre, et ceci en utilisant des matières originaires de Grande-Bretagne. Je pense qu’on pourrait dire que cette marque suit la même politique de sourcing que la précédente, mais les choses ont beaucoup changé.


R: Quand et comment vous est venu l’idée de créer la marque Nigel Cabourn telle que nous la connaissons aujourd’hui ?

N C: Comme vous le savez, la marque Nigel Cabourn d’aujourd’hui est issue de ma volonté de recentrer l’activité de l’entreprise en 2002. Cette année là, j’ai décidé que j’en avais marre de faire des produits commerciaux et de me concentrer sur des collections spéciales en édition limitée. Cela a commencé avec la collection Everest. J’ai eu un tel succès avec cette collection, notamment au Japon, que j’ai décidé de continuer et de créer des collections faites en Angleterre avec des matières provenant de Grande-Bretagne, de grande qualité et possédant une réelle intégrité.


R: Vos produits sont assez techniques et peuvent demander une certaine culture du vêtement pour être appréciés. Avez-vous trouvé cela difficile de trouver une clientèle au début ?

N C: Je n’ai eu aucun problème à trouver de nouveaux clients pour la nouvelle marque Nigel Cabourn. Ceci est dut au fait que nous avons fait coïncider le lancement de la marque en 2003 avec le 50ème anniversaire de la conquête de l’Everest par Sir Edmund Hillary. Nous avons fait une exposition au Japon et tout est parti de là. J’ai une importante clientèle pour ce type de produit. Au cours des quatre dernières années, je l’ai vraiment développé en ce qui concerne les vêtements uniques.


R: Trouvez vous que le workwear et les prix élevés font bon ménage ? Ne pensez vous pas que vendre des produits inspirés par le workwear ou les vêtements militaires à des prix élevés revient à s’éloigner de leur usage principal ?

N C: Il n’y a aucun problème à ce que du workwear ou du vêtement militaire soit vendu à des prix élevés. Personne ne s‘en soucie vraiment tant que le vêtement est beau, bien fait et de la plus haute qualité. Après tout, nous ne faisons que 100 à 300 pièces par modèle, ce qui nous permet d’avoir une offre très unique sur le marché.


R: Pouvez-vous nous expliquer où vous trouvez votre inspiration pour créer un vêtement ?

N C: L’inspiration pour créer un vêtement vient principalement de ma collection de 3000 à 4000 vêtements vintage ainsi que d’ouvrages d’occasion. La totalité de mon inspiration vient de là, et ce à chaque saison.


R: Pouvez-vous nous parler brièvement de votre passion et de la manière dont vous vous procurez des objets aussi rares ?

N C: J’ai une énorme passion pour les vieux vêtements. Je porte une attention toute particulière aux détails et à la matière et c’est ce qui m’intéresse dans les vêtements rares que je réunis au travers de mes voyages autour du monde.


R: Nous apprécions beaucoup votre volonté de produire autant que possible en Angleterre pour la ligne « Authentic » et au Japon pour la collection « Mainline ». Ne trouvez vous pas cela difficile de trouver tous les éléments nécessaires à la production d’un vêtement au même endroit ?

N C: Non, je n’ai aucun problème à produire Authentic et à faire produire Mainline au Japon. La clé est de travailler avec ce qu’il y a de disponible dans chacun des deux pays et de ne pas tenter de créer des choses qui n’y existent pas.


R: Pourquoi avoir décider d’ouvrir le seul magasin Nigel Cabourn, The Army Gym, au Japon et pas en Angleterre ?

N C: Pour être honnête, j’avais déjà mon propre magasin à Londres il y a 15 ans de cela. A cette époque, nous vendions des produits commerciaux. J’ai décidé d’ouvrir le magasin au Japon car il y a énormément de gens qui s’intéressent à ce que je fais là bas. De plus, je savais qu’un succès serait beaucoup plus appréciable étant donné l’amour des japonais pour les vêtements authentiques et originaux. C’est pour cela que nous avons ouvert « the Army Gym » là bas et nous battons des records de ventes chaque semaine.


Un grand merci à Nigel Cabourn de nous avoir accorder un peu de son temps. Ci-dessous des visuels de la collection automne-hiver 2010, dont certaines pièces sont en vente chez FrenchTrotters.


cabourn.com


FrenchTrotters arrive sur la toile

French Trotters Webshop - Boutique en ligne

Non content d’avoir réussi à développer deux adresses incontournables du commerce textile parisien, nos amis de chez FrenchTrotters viennent de lancer leur boutique en ligne. Vous pourrez donc retrouver sur leur site l’ensemble de leur excellente sélection, masculine ou féminine, ainsi qu’un contenu plus éditorial, reprenant l’actualité de la boutique.

Partageant avec eux une passion pour le web et le vêtement, il était naturel que nos visions respectives se rencontrent: vous aurez donc de temps en temps l’occasion de lire ici même quelques articles assez complets sur un produit ou une marque en particulier, ainsi que des assemblages de looks dans notre section Garde Robe.

On ne peut en tout cas que se réjouir de l’initiative, une sélection de marques et de produit de cette qualité étant enfin accessible ailleurs qu’à Paris, distribuée par une boutique française

La croissance de FrenchTrotters devrait d’ailleurs se poursuivre avec, entre autre, l’ouverture d’une troisième boutique destinée à l’enfant en mars prochain.