Marc et sa Patagonia

Mesdames et Messieurs: Marc Sutton, pulling it off.

Un grand merci aux quelques-uns d’entre vous qui nous ont proposé leur participation ! A la fin en recoupant tous les points de vue regroupés ici on devrait avoir quelque chose de bien. Marc Sutton en revanche je ne suis pas allé le chercher très loin : il écrit notre rubrique Fourchette à ses heures perdues et nous régale de ses belles (mais trop rares) recettes de cuisine.

Salut Marc, qu’est ce que c’est que cette veste ?

Cette veste est une fleece jacket vintage de chez Patagonia. Je n’ai pas pu la faire expertiser encore pour connaître son année de production.

D’où est ce qu’elle vient ? Elle a une histoire particulière ?

Cette veste vient de Séoul, je l’ai acheté sur Ebay l’hiver dernier. J’aurais adoré pouvoir raconter une histoire singulière, qu’elle a été porté par un alpiniste écossais qui pratiquait le trek d’altitude lors de son temps libre.

Et toi, tu as une histoire vécue avec cette pièce ?

J’ai 2 histoires attachées à cette pièce. Comme vous pouvez le constater sur les photos, cette veste donne l’impression qu’elle est conçu à base de laine de mouton brute non traitée. Du coup, lorsque je l’ai porté pendant les froides soirées de janvier, beaucoup de personnes en ont profité pour me tomber dans les bras.

L’autre histoire c’est plus de l’usage, mais à chaque fois je la dépose dans un pressing la personne la retourne systématiquement pensant que je portais la veste à l’envers.

Layering 101.

Qu’est ce qui fait que tu l’aimes particulièrement ?

Avant tout, j’aime cette pièce pour les bénéfices fonctionnels qu’elle m’apporte. Ce vêtement est très léger, il empêche le froid de pénétrer, on est protégé des vents puissants et tranchants. Je suis encore épaté par la légèreté de cette veste aux performances climatiques exceptionnelles. Il faut savoir que chez Patagonia chaque vêtement a été mis au point par de vrais alpinistes dans les vraies conditions d’une expédition. Ce sont des vêtements techniques conçus pour résister à des conditions exceptionnelles tout en pensant au bien-être dans l’effort, c’est pour celà qu’elle est si légère et agréable à porter.

Lorsque je la porte, j’adore repenser à toutes ces mises au point, à tous ces essais que Patagonia a conçu pour créer le vêtement le plus performant possible. Quand il m’arrive de passer beaucoup de temps à l’extérieur dans un climat sec et froid avec pas mal de vent, je l’endosse avant de faire mon marché ou les vides-greniers du dimanche.

Qu’est ce que tu aimes ou recherches en général quand on touche au vêtement ?

C’est un mélange d’émotions, mais je recherche d’abord une fonctionnalité. J’adore m’entourer de vêtements qui ont une histoire. Ça peut être dans sa fabrication ou dans son ancienne vie. Il est aussi important que la pièce soit intemporelle pour 2 raisons : je ne veux pas qu’elle soit un accessoire de mode mais un vrai classique que je pourrais porter toute ma vie et donner à mes enfants. Je veux aussi écrire l’histoire de ce vêtement en le portant dans telle ou telle circonstance et en la combinant avec d’autres vêtements pour créer mon propre style.

En hiver on imagine facilement y trouver du réconfort.

Qu’est ce que tu penses de la mode en général ?

Après la mode en terme de marques, je suis allergique aux H&M, Zara, et toutes autres chaines qui fabriquent des vêtements de mauvaise qualité et déforment les classiques avec des détails et des matériaux de mauvaise qualité.

La mode, je n’y prête pas trop attention. Mon inspiration, je la trouve en me documentant en ligne, dans des magazines spécialisés sur les vêtements, mais aussi dans la rue et notamment en observant  les personnes agées.

Quelle marque a particulièrement retenu ton attention ces derniers temps ?

Il y en a beaucoup. Je peux vous citer Haversack par exemple. C’est une marque que j’ai découvert lors de mon voyage à Tokyo. Tout est fait main en petites séries avec des tissus de grande qualité. Ils sont influencés par les vêtements traditionnels militaires et workwear. Bien sur les coupes sont plus modernes. J’adore aussi le fait qu’ils viennent glisser quelques pièces qui sont hors de cet univers comme une écharpe à pois en soie que j’ai acheté. J’aime le fait que leurs vêtements soient intemporels et qu’ils osent associer subtilement des styles classiques d’univers différents.

Une doublure qui respire.

Pour toi la notion de marque est elle importante ? qu’est ce que tu recherches chez une marque ?

Ça n’est pas ma priorité, lorsque j’achète un vêtement je recherche d’abord la pièce. Après oui, il y a beaucoup de marques de vêtements qui me plaisent et si elles éditent la pièce que je recherche tant mieux.

Chez une marque, je recherche une qualité de fabrication, une éthique, un savoir faire d’artisan, des pièces édités en petites séries, j’aime ce sentiment de rareté. J’ai aussi besoin qu’elle me surprenne, qu’elle se renouvelle sans se faire piéger par tout ce qui est à la mode mais en restant fidèle à son ADN.

Merci Marc !

Vous pouvez lire les recettes incroyables de Marc dans notre catégorie Fourchette.

S.N.S Herning – Tag

En terme de pull, nous avons de la chance l’offre est très correcte en France tant au niveau de la gamme de prix qu’au niveau de la qualité proposée. Poussez la porte d’un point de vente St James ou Armor Lux près de chez vous, il y a de grandes chances que les pulls que vous y trouverez vous plaisent, toujours très simples, bien coupés.

Par contre, à la recherche du beau, rien ne vous empêche de vouloir mettre la main sur une pièce plus travaillée au niveau de la maille, et dont la matière reste impeccable. Vous en conviendrez, si on peut rajouter à ceci un brin de charme sans perdre de vue le côté historique, nous n’allons pas nous en priver.

Pour faire court, l’entreprise est née au Danemark en 1931, et ses produits étaient également destinés à l’époque aux marins (et se retrouvent aujourd’hui dans les penderies des urbains). En pensant à S.N.S Herning, beaucoup parleront du prix élevé des pièces de la collection. Cependant tout est là, cela reste un produit haut de gamme, de belle qualité et la marque utilise son héritage, sans chercher à se renouveler constamment au fil des modes: elle fait ce qu’elle sait faire et le fait bien. Sans compter que la marque cherche à garder sa production au Danemark, malgré une demande plus importante grâce à la tendance actuelle et qu’elle résiste à la tentation de délocaliser.

Les quelques images qui accompagnent ces articles sont d’ailleurs issues de la dernière collection de S.N.S Herning, intitulée « Tag » (pour étiquette) puisque les pièces ne comportent pas de logo ou de signe distinctif à l’extérieur, le produit se suffisant à lui même.

Notez évidement que pour trouver un beau produit, avec une maille très travaillée, vous pouvez également vous tourner vers la boutique irlandaise proche de chez vous, et mettre la main sur un Aran qui vous accompagnera fidèlement jusqu’à la fin de cette saison froide.

 

Les vieilles machines par contre, c’est juste parce que graphiquement le rendu est très bon héhé.

 

Damart – Froid Moi? Jamais!



 

Usine Damart à Bingley, Royaume Uni

Il n’a pas fait aussi froid en Europe depuis un bon bout de temps. Avec des température allant jusqu’à -15°C à Orléans et -19,5°C dans le centre de l’Angleterre, un des soucis principaux le matin face à sa penderie est surement de s’habiller chaudement sans pour autant avoir l’air d’un bibendum Michelin.

Que ce soit la ligne Heat Tech de Uniqlo ou l’équivalent chez Gap, le sous-vêtement technique semble être une bonne approche pour garder la chaleur et éviter de rajouter quelques couches de vêtements par dessus sa tenue.

Uniqlo en particulier a frappé très fort en communicant beaucoup sur sa gamme, nous faisant presque oublier qu’une marque Française est déjà sur le créneau depuis plus d’un demi-siècle: Damart.

Cela peut sembler étrange que nous parlions de cette marque sur Redingote. Pourtant, certains de nos lecteurs nous on déjà fait la remarque: nous parlons beaucoup de marques étrangères alors que certaines entreprises font aussi de très bon produits en France, et on ne peut qu’approuver.

On ne dira pas le contraire, l’image de la marque aura plus tendance à vous faire rentrer dans ses magasins accompagné de votre grand-mère plutôt que de votre petite amie. Cela dit, si vous parlez avec vos grands-parents de Damart, une bonne partie d’entre eux en ont sûrement déjà porté ou du moins en ont entendu parler depuis un bon bout de temps.


Moi le premier, je me suis franchement posé la question: est-ce que je serais prêt à acheter du Damart sans avoir peur de laisser dépasser l’étiquette? et après réflexion, je pense bien que oui.

La cible première de la marque sont les séniors ce qui explique peut-être que la communication n’attire pas plus que ça les jeunes actifs. Après, nous aimons porter des vestes en tweed et des pantalons en velours, donc pourquoi pas du Damart?

L’origine de Damart remonte à 1858 avec la création d’une usine de tissage de Laine par la famille Despature à Roubaix. S’ensuit la commercialisation de la fibre Thermolactyl en 1950 qui donne naissance à la marque de VPC Damart trois ans plus tard. L’innovation de la fibre Thermolactyl vient de la création de poches dans la fibre qui emprisonne l’air (le meilleur isolant au monde), tout en laissant respirer la peau. Les propriétés calorifiques de la fibre sont mises en avant par l’agence Havas qui lance le slogan qui assurera le succès de la marque pendant de longues années: « Froid moi? Jamais! ».


Damart pub 1984 2

Depuis sa création la marque a étendu son marché aux USA et à plusieurs pays Européens. Elle a également continué à innover au niveau textile en développant de nouvelles fibres rafraîchissantes (Ocealys), climatisantes (Climatyl) mais aussi amincissantes et hydratantes. Ces derniéres concernent certainement moins les hommes, mais restent innovantes. La fibre à l’origine de leur succès à également fait l’objet d’innovations avec l’ajout de modal (fibre aux propriétés absorbantes à base de cellulose), microfibres ou encore cristaux absorbant les rayons infrarouges pour garder la chaleur du corps. Si certaines de ces innovations peuvent sembler plus commerciales qu’innovantes, la publications d’articles de recherche dans des journaux académiques tel que l’ « International Journal of Clothing Science and Technology » par des chercheurs de la marque, prouve que ce n’est pas pris à la légère.


Suite à la vague de délocalisation qu’ont connu les entreprises textiles Françaises, Damart tient bon jusqu’en 1997 puis délocalise 70% de sa production en Tunisie, gardant la production de ses produits Thermolactyl à Roubaix.
En 2007 la marque décide finalement de délocaliser le reste de sa production en Tunisie mais garde son bureau de recherche et de développement dans ses locaux.
Les différentes organisations s’occupant de Damart à l’étranger étaient, quant à elles, chargées de trouver leurs propres fournisseurs, ce qui explique la présence d’usines Damart aux USA et au Royaume-Uni. Le siège de la marque a désormais décidé de rationaliser sa production et de ne garder que ses meilleurs fabricants à l’étranger.

Après une période difficile, la marque est désormais sur une très bonne pente et progresse à l’international et sur le Net. Cette progression est marquée par le lancement d’une nouvelle offre avec Damart Sport qui propose des vêtements spécifiques aux sports allant de la natation au ski.

Avec des prix comparables à ses concurrents internationaux, Damart représente surement une bonne alternative dans l’offre des sous-vêtements techniques malgré son positionnement quelque peu « vieillot ». Après tout, si l’image vous dérange mais que vous aimez le produit, qui saura que vous en portez sous vos vêtements?


D’autres publicité Damart sont disponible sur le site de l’INA