Laperruque – Crowdfunding

Pour la première fois sur ce blog, nous voilà.

Voilà quelques mois maintenant que nous avons lancé Laperruque, une marque de maroquinerie où tout est réalisé à la main par Robin, deux des quatre mains officiant derrière ce blog.
Notre objectif est de réaliser de la maroquinerie artisanale, intemporelle et qualitative, avec des prix justes. Nous ne travaillons qu’avec les plus beaux cuirs du monde (Novonappa, Baranil, Veau Végétal Naturel), et réalisons nous-même les produits dans la plus pure tradition artisanale française.
Laperruque est un peu la synthèse de toutes les valeurs que nous défendons ici depuis des années maintenant : de la transparence, une extrême qualité, des savoir-faire traditionnels, de la simplicité – voire du minimalisme, une image qu’on espère contemporaine, un produit qui va se patiner et bien vieillir, et tout cela avec un business model novateur et bien en phase avec son époque.
Nous souhaitons tout d’abord remercier nos lecteurs, qui ont assurément un goût sûr et un style irréprochable, et qui sont devenus nos premiers clients ! Nous avons été vraiment surpris par l’accueil qu’à eu Laperruque, qui a directement trouvé une modeste mais prometteuse clientèle. Cela nous pousse à aller plus loin, et surtout à continuer à ne faire aucune concession !
Afin de financer le développement de notre prochaine collection et l’achat d’outils et de machines pour compléter notre atelier, nous organisons ce mois-ci une campagne de financement participatif.
Le principe est simple : vous pouvez nous aider simplement en achetant un de nos produits, qui sont proposés exceptionnellement à cette occasion avec une petite réduction (de l’ordre de 20% à 30%). Win-win situation comme on dit outre-atlantique.
Nous ne prévoyons pas de faire de soldes, c’est donc une belle opportunité d’en profiter, et de mettre la main en avant première sur les quelques nouveautés proposées à l’occasion, mais surtout de faire un stock avant que nous ouvrions des boutiques à la pelle aux 4 coins du monde, que nous commencions à mettre de gros logos partout et que nous nous mettions à utiliser du cuir bookbindé à la provenance douteuse, « parce que oui ma petite dame, il faut bien vivre ».
Une opportunité aussi pour vous d’en découvrir un peu plus sur nous, nos inspirations et notre atelier, sur cette belle vidéo réalisée pour l’occasion.

On compte sur vous : https://fr.ulule.com/laperruque/

A bientôt,

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De bien jolis poids

Leather makes it better.

Bon évidement on est en retard pour les idées cadeaux de Noël mais si vous n’êtes pas trop à cheval sur le calendrier ce qui suit me semble parfait si vous voulez faire sensation tout en restant dans le domaine du goût et des beaux objets. Le bel atelier de laContrie a sorti il y a quelques semaines des poids entièrement gainés à la main dans des cuirs exceptionnels. Ces poids en fonte normalement utilisés par les maroquiniers pour maintenir le cuir en place lors d’une découpe minutieuse trouveront facilement une place de presse papiers et orneront à merveille la pile de courrier qui déborde de votre bureau, intriguant sûrement la plupart de vos collègues par la même occasion. Encore une occasion de se faire remarquer pour laContrie qui continue à merveille de dépoussiérer le monde de l’artisanat en apportant des couleurs et des traitements plutôt inattendus tout en respectant la tradition française de la sellerie maroquinerie: l’anneau est évidement cousu à la main au fil de lin…


Tjikko


Ça n’est pas forcément l’idée que l’on se fait d’un atelier de maroquinerie en plein Paris.


Lorsque l’on se balade un peu dans le paysage de la maroquinerie on se fait vite happer par sa richesse infinie: pièces incroyables sorties des plus prestigieux ateliers du monde, guerres financières, belles endormies à peine réveillées par un LVMH en quête d’un nouveau terrain de jeu, maisons indépendantes rebelles à la course au profit, avides du retour de la qualité à tous les niveaux, one-woman operations en quête d’un monde plus lent, amateurs un peu fous (on va y venir, patience)… difficile de dresser une carte définitive. Le dernier ovni dans lequel je suis rentré c’est Tjikko, de Pierre Lapeyronnie et quelques uns de ses collègues et amis.


Voilà ce que l’on trouve au fond d’une cour du 12ème.

 

Ma première rencontre avec Tjikko s’est faite chez Centre Commercial, rue de Marseille, boutique dans laquelle je flânais, sûrement s parti chercher une incroyable miche de Pain des Amis. En constante observation des nouveautés et des noms inconnus sur la scène de la maroquinerie, un portefeuille marqué d’un « Fabriqué à Paris » en dessous du logo avait attiré mon oeil dans la vitrine. Rien de bien étonnant jusqu’ici, la capitale regorge de petits ateliers qui travaillent à façon. Seulement voilà, le prix n’avait rien à voir avec les travaux de selliers maroquiniers, les coutures n’étaient pas celles d’un sellier traditionnel, les bords noircis témoignaient d’une coupe à chaud, l’objet était réalisé d’une seule pièce de cuir, et le logo marqué au laser dans la peau. Une fois de retour chez moi après quelques rapides recherches sur internet, un email part à la rencontre de cette marque intrigante qui partage sur les réseaux sociaux des photos de jeunes gens pince à coudre entre les cuisses, en train de peaufiner le montage d’un portefeuille assez atypique. La réponse ne se fait pas attendre et rendez vous est pris.


Pierre et Paul au travail sur Tjikko entre deux projets de mobilier.

 

La semaine suivante je pousse une porte du 11ème arrondissement sur l’invitation de Pierre et marche dans une cour intérieure jusqu’à une petite maison entourée de fleurs en pot. Il s’agissait d’une calme journée de juillet et entrer dans l’atelier m’a un peu fait l’effet de soulever une pierre en forêt. Comme si un petit monde coupé de l’extérieur s’affairait à la tâche: l’un m’invite à m’asseoir, me tend un coca, l’autre sort d’une mezzanine sous le toit où il se tenait à accroupi, occupé à améliorer sa technique de couture, pendant qu’une de leur collègue en rendez vous téléphonique avec un distributeur me faisait un signe de la main. À peine les présentations terminées une nouvelle tête fait son apparition: un ébéniste d’une grosse vingtaine d’année venu prévenir que leur travail sur les meubles d’un hôtel ouvrant ses portes prochainement était bientôt achevé. »Voilà Tjikko » résumait Pierre une fois de retour.


Petit coin découpe pour les maquettes et autres ajustements.

 

Après avoir étudié le design et travaillé pour de belles agences, Pierre décide de prendre son indépendance et fonde le studio Pierre Lapeyronnie. Travaillant habituellement du mobilier, des chaises et des luminaires, le studio est véritablement multifacettes: pendant ses périodes d’apprentissage, pour mieux appréhender la matière, les objets et leurs techniques de fabrications Pierre est allé à la rencontre de nombreux artisans qui lui ont transmis les bases de la verrerie, la ferronerie, le travail de la céramique, la coutelerie ou encore de l’ébénisterie. Toujours touche à tout et curieux, le studio Lapeyronnie trouve donc par Tjikko un moyen de s’essayer à la maroquinerie.

Toutes les pièces seront cousues à la main après découpe et pliage.

 

Soucieux de réaliser un produit utile, durable dans le temps et simple à fabriquer, ils commencent avec le porte feuille « Modèle A »: composé d’une seule pièce de cuir découpée au laser, les trous pour la couture sont percés en amont de l’assemblage des poches qui sera réalisé par pliage et fixé au fil de lin, traditionnellement utilisé en maroquinerie. On a donc un peu l’impression que Tjikko se situe tout juste à la rencontre de deux monde, entre l’artisanat et le design industriel cherchant à allier esthétique et suppression des contraintes de fabrication.

Non contents d’avoir déjà quelques points de vente comme Centre Commercial, La Belle Société, Elka et Cieva et Figura Sfondo , Tjikko vient tout juste d’ouvrir la nouvelle mouture de son site internet. Notez que vous pouvez également aller à la rencontre de toute la troupe et vous procurer votre porte feuille directement à l’atelier au 75 rue Léon Frot dans le 11ème à Paris. Si vous êtes curieux et/ou bricoleur, vous apprécierez forcément le détour.


PB 0110

Philipp Bree, le fondateur de PB 0110, « croit en l’importance des objets aimés, ces choses qui développent une individualité à travers un usage quotidien et qui deviennent des compagnons essentiels ». En 2012 il décide donc de quitter l’entreprise de maroquinerie familiale (Bree) pour fonder sa propre marque. Proposant des accessoires aux designs simples et anguleux, PB 0110 utilise exclusivement des matières premières prenant de la personnalité avec le temps : cuir naturel végétal issu d’une tannerie wallonne, lin tissé en Italie, fournitures en laiton et doublures en daim provenant de Pologne. La marque allemande ne transige pas sur la qualité de ses réalisations mais conserve la maîtrise des prix grâce à une production assurée par un atelier tchèque.

Au delà des qualités purement techniques d’un produit : ses matières premières, son lieu de fabrication, ou même l’histoire qu’un discours de marque tâche de lui faire porter, est-ce que la chose la plus importante ne serait pas l’attention qu’on décide de lui porter ? L’équipe derrière PB 0110 semble vouloir valoriser cette relation toute particulière aux choses. Pour preuve leur blog mettant en valeurs les « objets aimés » de l’équipe. On y croise indifféremment une chaise pour bébé, une statuette de Bouddha et un couteau suisse rose, tout ceci  mis en scène via une direction artistique léchée. L’identité visuelle très réussie de la marque a d’ailleurs été confiée à Haw-lin, une agence de direction artistique berlinoise ayant notamment travaillée pour Opening Ceremony et le magazine It’s Nice That.

On peut trouver PB 0110 à Paris chez The Broken Arm.

Interview – Célia Granger

Célia Granger au travail pendant l’interview. Les collections doivent être prêtes en temps et en heure !

Cela va faire quelque temps maintenant que je suis tombé dans une sorte de véritable obsession pour la maroquinerie, l’univers de la sellerie-maroquinerie, le cuir, ses traitements et son travail. Une sorte de virus qui dort peu. Comme dans beaucoup de domaines quand on commence à s’y intéresser, on se rend vite compte de sa richesse incroyable et que les acteurs les plus connus ne sont pas forcément les plus intéressants, bien que moyens obligent, leurs travaux soient souvent exceptionnels. Un peu comme le berlinois talentueux et anonyme faisant de la musique électronique dans sa cave sera plus à même de faire vibrer les amateurs qu’un célèbre groupe en tournée mondiale qui passe à la radio, les mains indépendantes du secteur de la maroquinerie et certaines petites marques comme Célia Granger et laContrie peuvent parfois façonner le rêve mieux qu’un Vuitton ou qu’un Goyard. En constante recherche de talents dissimulés, il fallait que ça arrive un jour ou l’autre: j’ai croisé le monde de l’artisanat.

Je me suis vite aperçu que le vrai savoir faire ainsi que la vraie connaissance de la matière résidait parmi ceux que les magazines de mode ont trop souvent oubliés. D’un naturel assez chanceux, les Journées Européennes des Métiers d’Arts tombaient à pic et pour l’occasion de nombreux artisans ouvrent leurs ateliers au public: l’occasion rêvée pour profiter un peu du temps d’un maroquinier en étant sûr de ne pas le déranger dans son travail. C’est à cette occasion que je poussais la porte de l’atelier de Célia Granger, dans le 12ème arrondissement de Paris. Avant même de la rencontrer, les clichés liés au monde de l’artisanat commençaient à s’effacer: l’atelier baignant dans une lumière éclatante qu’elle partage avec Ludovic Avenel, jeune ébéniste talentueux, semble être au centre d’un intense dynamisme créatif, très loin de l’image de l’artisan bougon dans son univers lugubre. On s’en éloigne encore après avoir échangé pendant quelques minutes avec Célia, souriante, dynamique et ouverte d’esprit qui ne lâche pas son prototype pendant l’interview, la collection devant être livrée à temps pour les fashion week à venir.

Bonjour Célia, tu es artisan maroquinière et tu fais des sacs sur mesure dans ton atelier parisien. Tu peux nous expliquer comment tu en es arrivée là ?

Je ne suis pas arrivée au cuir très rapidement mais j’ai toujours aimé réaliser des objets auxquels je pensais ou que je dessinais, sur lesquels j’avais une petite idée de comment les réaliser. J’ai toujours adoré les objets qui vieillissent bien, qui se patinent et qui peuvent être transmis. C’est comme ça que j’ai hérité étant petite d’un cartable de mon grand-père en cuir rouge qui m’a beaucoup plu par la charge affective qu’il portait et c’est comme ça que j’ai découvert cette matière qui est l’une des rares à vieillir de manière aussi belle et qui devient intemporelle. Après avoir passé quelques années dans des bureaux derrière un ordinateur j’ai décidé de quitter tout ça et j’ai fait une formation en sellerie maroquinerie.

Tu sais d’où vient cette passion ? Tu as grandi au contact de gens manuels ?

Ça vient effectivement de quelques souvenirs et du goût pour les beaux objets. Il y a aussi d’autres matières que je trouve magnifiques, en général des matières naturelles, tout ce qui est laine, coton, lin, bois… des choses texturées avec lesquelles j’ai été mise en contact chez moi car on avait toujours de belles choses chez mes parents qui étaient un peu bricoleurs. Le cuir je l’ai choisi en dernier, c’était un peu une peur, cette matière m’impressionnait énormément car une fois qu’on l’a percée ou coupée on ne peut pas recommencer. Et puis c’est surtout une matière qui a un prix: ça ne se trouve pas comme ça et on ne peut pas se louper. Une fois que j’ai décidé de passer dans un métier manuel et créatif, je me suis rendu compte que si une matière m’intéressait particulièrement c’était le cuir.


En attendant d’intégrer la collection d’une maison de mode, un prototype sommeille.


Pourquoi sur mesure ?

C’est pour pouvoir toucher à toute la variété des cuirs qui est immense et qui permet de faire des choses très variées… c’est aussi moi pour ne pas m’ennuyer et pour pouvoir faire plaisir aux gens en leur disant que l’on peut tout faire quand il viennent me voir.

Même si évidement d’autres critères comme le budget viennent restreindre le champ.

La matière te parle donc particulièrement… tu as un processus particulier pour choisir une peau ?

Il y a plein d’étapes dans la décision, chaque cuir a ses propriétés de souplesse, de rigidité, d’épaisseur, de finesse, de brillant, de mat, de robustesse, de délicatesse… et selon le projet que l’on veut réaliser, chaque cuir est plus ou moins indiqué ou contre indiqué. Je dirais qu’il faut d’abord savoir ce que l’on veut faire. Après il y a plusieurs approches possibles: soit on a une belle peau sous la main et on veut faire quelques pièces dedans soit au contraire on a une idée précise en tête et là on sait que l’on va se diriger vers le cuir qui s’y prête.

Tu fais du sur mesure mais est-ce que tu te laisses guider par la mode parfois ? Est ce que cela peut orienter tes conseils lors de la réalisation d’un sac ?

Cela doit bien influencer certains choix, comme les couleurs par exemple ?

Je me laisse très peu influencer par la mode. Consciemment je ne me préoccupe pas de savoir ce qui est au goût du jour. Évidement je suis influencée, quand je regarde ce qu’il y a dans la rue je vois bien les formes qui ont cour, que le crocodile mat plus que le crocodile brillant est d’actualité. Je suis également très fan de design donc quand je vais voir une exposition je suis forcément influencée et cela se ressent forcément dans mon travail. Je suis probablement complètement influencée par l’air du temps mais le fait d’être à la mode n’est absolument pas une préoccupation. Je dirais même que si je ne suis pas à la mode, tant mieux (rires).

Je tâche surtout de puiser aux fondamentaux, de toute façon ce qui a été démodé à un moment redeviendra à la mode à un moment ou à un autre. Je ne sais pas exactement où je me place dans le cycle ou dans la boucle mais je trouve qu’il y a une source d’inspiration phénoménale à travers la peinture, l’architecture et le design et quand on va se nourrir à ces sources là on a plutôt tendance à donner dans l’intemporel. Dans la mesure aussi où cela répond au désir de la personne, si on me demande quelque chose de bien précis je vais aller dans le sens du désir du client, je ne fais pas de l’intemporalité un dogme, même si c’est une préférence personnelle.


De bien belles peaux, attendant patiemment d’être travaillées.

 

Qu’est ce qui fait qu’un sac est un beau sac selon toi ?

La beauté de la matière est essentielle: quand on part d’une belle matière il faut vraiment être très maladroit pour la massacrer. Tout est ensuite une question de mise en oeuvre: on peut faire de très belles choses avec des matières synthétiques, un sac plastique bien cousu, bien fini peut être un beau sac. Le savoir faire doit également être irréprochable: montage, exécution, finition… c’est donc la combinaison de tous ces éléments. Après on a des tas de critères esthétiques qui peuvent rentrer en ligne de compte. Je sais que comme je préfère utiliser de très belles matières je crois que l’on n’ a pas besoin d’avoir des formes de sacs complexes, je trouve que la sobriété est ce qui met le plus en valeur les belles matières, c’est ce qui rend le plus justice au très beau cuir, mais c’est très subjectif. Pour moi un beau sac c’est avant tout une belle matière, une belle exécution et une espèce d’adéquation entre la matière utilisée et la forme qu’on lui a donnée. On peut avoir de très belles matières mais si elles sont cachées sous une multitude de détails ou des boucles métal partout ou des ornementations qui viennent masquer la nature d’un cuir, je trouve ça dommage.

Il t’est arrivé de tomber sur de jolies choses en prêt à porter ? Quel regard portes-tu  sur ce qui se fait en maroquinerie de nos jours ?

J’ai l’impression, de par les gens qui viennent me voir pour faire des prototypes, qu’il y a beaucoup de marques nouvelles qui se lancent. Il y a beaucoup de gens qui croient pouvoir faire de l’argent rapidement car le secteur de la maroquinerie se porte bien… je crois aussi qu’il y en a vraiment beaucoup qui se cassent la figure. Ce que je vois en général c’est plutôt pas mal au niveau design mais les matières ne suivent pas. Quand la matière et le design sont réunis là ça devient très intéressant mais j’ai l’impression qu’il s’agit d’un pourcentage infime…

Et reste la fabrication…

Exact ! (rires) le plus souvent c’est délocalisé à l’étranger même si on a quelques relocalisations en Europe si ce n’est en France. Là en tout cas j’aurais du mal à trouver une marque qui m’emballe et chez qui j’aurai envie d’aller acheter quelque chose. Bon c’est vrai que depuis que je suis passé du côté de l’artisanat, j’irais plutôt favoriser un collègue: au niveau des matières ce sont eux qui proposent les plus belles choses. J’ai entendu des gens me dire qu’ils avaient acheté de belles pièces chez Le Tanneur mais j’ai été sidérée de voir les dégradations du cuir… j’ai moi-même quelques produits qui étaient plutôt pas mal mais ils ne vieillissent pas bien du tout.

Tu ne travailles pas en série mais tu fabriques tout de même quelques pièces pour Isaac Reina…

Un des axes de mon activité de sur mesure est de réaliser les prototypes que me confient certains designers et couturiers. En ce qui concerne Isaac Reina, je récupère un dessin de sa part qui est plus ou moins abouti et il s’agit de réaliser une pièce qui sera la plus fidèle possible au dessin et à l’esprit que je dois percevoir. C’est assez passionnant car je dois me mettre entre parenthèses. C’est la technique qui va permettre de s’exprimer et la matière, que l’on me confie également. En utilisant les propriétés du cuir qui a été choisi, il va falloir  s’approcher au plus de l’esprit du dessin.

Ça doit être néanmoins un bon moyen de garder un oeil sur ce qui se fait, ces designers et ces marques- là donnant souvent le ton en matière de tendances…

Oui tout à fait, je suis un peu obligée d’être à la mode avec ce travail- là (rires) même si en l’occurrence je ne sais pas si on peut caractériser Isaac Reina comme étant «à la mode». Je crois que c’est un designer assez exceptionnel et je trouve que ses pièces sont justement dans un esprit plutôt intemporel. On est assez en phase sur cette conception du sac qui fait la part belle à la matière, tous ses sacs sont toujours intégralement en cuir à l’intérieur comme à l’extérieur, il y a très peu d’ornementation qui viendrait brouiller la lecture de la matière, toujours dans une ligne très pure, très sobre. Je crois que ce sont des pièces dont on s’ennuie peu, on est content de les avoir au fil des ans.


Le maroquinier est aussi expert en géométrie.

 

Du fait de ton activité, as tu la sensation d’avoir un rapport au temps différent de celui de tes contemporains ?

Complètement, le rapport est totalement transformé. C’est d’ailleurs en partie pour ça que j’ai choisi l’artisanat. Dans mon précédent métier, j’ai eu l’impression que le temps ne m’appartenait plus, je travaillais toute la journée sur des choses virtuelles: des études, des dossiers devant un ordinateur et je ne voyais pas le temps passer. L’artisanat c’était pour moi le seul moyen de revenir à un temps concret, palpable et long en faisant des pièces qui prennent du temps à réaliser. Je me place un peu hors du circuit économique classique et si j’étais provocatrice je dirais que je ne suis pas rentable, je n’ai aucune logique économique dont je peux me prévaloir dans mon activité: le sur mesure c’est un peu le comble puisque je mets du temps à mettre au point un modèle et tout ce travail je ne vais l’utiliser qu’une seule fois. Dans une entreprise qui développe de la maroquinerie on ne développe qu’une fois: ça prend des mois en termes de conception mais ensuite le modèle est dupliqué par milliers. Il y a des designers, des prototypistes, des metteurs au point, des allers retours… tout doit aller très vite.

Donc oui, je rêvais de me retrouver dans un atelier, tranquille, à fabriquer un bel objet. J’avais l’impression que je pouvais échapper aux contraintes de rentabilité, de compétition, de concurrence… ce qui est finalement faux car si je ne me dépêchais pas un peu pour faire mes pièces ce serait catastrophique, au début je travaillais tellement lentement que ça n’était même pas viable (rires). La réalité c’est que je suis à mon compte et que je m’organise comme je le souhaite mais je prends du temps à faire des pièces uniques qui sont censées durer. Donc à tous les niveaux je me suis remise à un autre temps…duquel le rythme n’est pas absent !

Et ton rapport à la consommation ? est- ce que ta reconversion a changé des choses quant à ton regard sur notre manière de consommer ?

Oui il a pas mal évolué car même si je n’ai jamais été accro au shopping j’ai toujours eu l’habitude de m’acheter ce qui me plaisait sans me poser de question. Ça a complètement basculé car je suis passé par une période de formation à temps plein que j’ai financée moi- même et pendant laquelle je n’avais aucun pouvoir d’achat. C’est assez intéressant parce que cela m’a complètement sevrée, on se rend rapidement compte que tout ce dont on peut avoir envie ne nous est pas vraiment utile, c’est très compulsif. Je me suis aperçue que je n’étais absolument pas malheureuse sans ces petites choses et qu’il y a une sorte de léger écœurement à acheter pour jeter. Ceci amène à réfléchir sur la manière dont ces choses ont été faites, dans quelles conditions et à penser que l’obsolescence programmée des objets nous inscrit dans un cycle de consommation compulsive sans fin. Quand on pense à tout ça je crois qu’on a rapidement envie que cela change, on commence à percevoir le pouvoir que l’on a en tant qu’acheteur et qu’avec un peu de budget on peut commencer à s’adresser à d’autre types de fabricants.


Hé oui, certaines pièces sont faites à l’aide d’une machine à coudre.

 

Tes clients sont ils donc parfois des consommateurs classiques ? pour quelqu’un qui n’a pas pour habitude de faire appel à des artisans c’est assez curieux d’imaginer que quelqu’un qui a besoin d’un sac n’aille pas dans une boutique de prêt à porter. Du coup j’imagine qu’il y a un profil assez précis pour faire la démarche de venir te voir.

Quand ils passent dans le sur mesure, mes clients savent ce qu’ils recherchent ou alors n’ont pas trouvé mais savent ce qu’il n’y a pas ailleurs. Ils savent que ça va prendre plus de temps que dans le circuit de consommation classique et ils savent aussi que ça va demander un budget plus important. Ils évaluent donc combien de fois ils auraient été amenés à acheter l’objet en distribution classique et en général ils se rendent compte qu’ils préfèrent avoir une belle pièce qui va durer très longtemps. On quitte donc complètement le temps rapide ; ils ont pensé à l’objet en amont, du coup l’achat n’est plus du tout compulsif, il est réfléchi, c’est un objet qu’ils devront attendre: on est complètement sorti du cycle de la mode ou de l’achat instantané. On se place dans un temps qui n’est pas celui du shopping du samedi. Au début je pensais que c’était lié à l’âge mais j’ai eu la surprise d’avoir de très jeunes clients qui avaient cette réflexion- là. Je dirais qu’il y a une petite variante homme/ femme, dans la mesure où pour ce qui est des accessoires de maroquinerie la femme a un choix énorme dans les boutiques de prêt à porter et donc va pouvoir acheter plus souvent des choses moins chères. L’homme est beaucoup moins gâté et donc il va avoir beaucoup plus recours aux vêtements, costumes et chaussures sur mesure, l’accessoire de maroquinerie est donc inscrit dans ce processus. Il va pouvoir y dépenser plus d’argent sachant que cela va durer des années.

Tu travailles en France, quel est ton regard sur la fabrication française aujourd’hui ? j’ai l’impression que l’on peut faire des tas de choses en France mais les médias sont assez peu de mon avis en général, du coup, qu’est ce que tu en penses ?

Il y a un savoir- faire exceptionnel qui est encore présent et que l’on nous envie: quand des chinois, parce que les médias parlent beaucoup de la Chine, veulent faire de la maroquinerie haut de gamme, ils viennent la faire ici. Pour vivre de cette activité en France c’est vraiment périlleux parce que les charges et les frais sont difficiles à concilier avec un train de vie confortable. Après, je crois que c’est aussi les français qui sont le moins enthousiastes à propos de leurs savoir- faire ; on ne retrouve pas ça dans les yeux d’un étranger qui viendrait visiter mes ateliers par exemple… peut- être que les français ne visitent pas assez les ateliers (rires).

Oui je crois que c’est assez vrai, les américains n’ont pas ce travers- là. Par exemple depuis 2 ans et jusqu’à il y a quelques mois, on avait vraiment sur internet des vidéos d’artisans américains ou italiens au travail un peu partout tous les jours. Il fallait qu’un produit soit fait à la main par une personne âgée du Massachusetts pour qu’il soit cool. Et ces vidéos d’adressaient a un public de bloggeurs assez jeune et très au fait de la tendance Est ce que tu as senti ce regain d’intérêt pour l’artisanat de la part d’un public qui n’était pas client de belle façon auparavant ?

Les marques ont assez rapidement trouvé le filon intéressant et se sont retrouvées à faire des lignes «héritage» qui surfent sur cette tendance du fait main et de l’authentique sans l’être pour autant évidement. Lassées par cette course à l’authentique des marques comme Kenzo essaient de vendre du «Cool, Chic et Fun», et la machine à attiser l’envie et à faire du prêt à jeter est repartie. Malgré tout, comme le «manger bio», j’ai la sensation que pour une partie de la population des amateurs de belles choses, ce phénomène a dépassé la simple tendance et exacerbé durablement quelques sensibilités: tu sens que le vent est en train de tourner ou qu’une partie de la population est moins sensible aux charmes de la société de consommation et prête à se tourner vers des corps de métiers comme le tiens pour répondre à ses besoins ?

Je dirais que les gens qui viennent me voir sont de toute façon enthousiastes parce qu’ils n’ont pas trouvé grand monde qui faisait ce que je fais ! J’ai donc des retours très positifs. Mais en France l’enthousiasme s’arrête au moment où il faut sortir le portefeuille (rires).

Tu as beaucoup de clients étrangers ?

Je cumule le double handicap d’être jeune dans mon métier (ça ne fait pas longtemps que j’existe) et en plus je ne communique pas, donc il faut être très fort pour me trouver (rires). J’ai néanmoins un client en Corée, une marque qui vend mes sacs à Shanghai et à Pékin mais je ne suis pas encore sur les cinq continents.

Dans son dernier roman, La carte et le Territoire, notre cher Michel Houellebecq dépeint une France du futur complètement désindustrialisée, devenue une espèce de parc d’attraction charmant et pittoresque où les touristes aiment passer du bon temps, voir les petites mains travailler et repartir avec des beaux objets faits à la main. L’artisanat est du coup redevenue très important pour l’économie. J’avoue être assez séduit par l’idée, j’imagine que ça t’irait aussi ?

Ça me semble un futur tout à fait plausible: en Grèce où la monnaie ne vaut plus rien, tout un système de troc s’est mis en place et donc les gens se sont remis à faire des choses eux- mêmes. On en revient toujours à ceux qui font vraiment des choses, on est à la source quand on fabrique et en cas de fin du monde on est très bien placé (rires).

Retrouvez Célia via son site internet, http://sac-sur-mesure.com/

laContrie

11 rue de la Sourdière, 75001: l’atelier-boutique laContrie.

Le cuir c’est sûrement l’un des matériaux les plus passionnants de l’univers de l’accessoire voir même du vêtement en général. Ses propriétés varient selon l’animal dont il provient et selon la manière avec laquelle on tanne la peau, ses possibilités de teintes sont infinies et son utilisation détermine la patine qu’il prendra avec le temps… les beaux accessoires en cuir se révèlent donc souvent être uniques après quelques années de bons et loyaux services. Quoi de mieux d’ailleurs que de récupérer le sac ou le portefeuille luxueux des aïeux, toujours en très bon état, pour arborer une pièce très personnelle et chargée d’histoire ?

Parmi les gens qui travaillent dans la maroquinerie de luxe, on en rencontre beaucoup qui ressentent cette passion de la belle matière, qui connaissent combien les aspects décrits précedement sont importants pour des clients exigeants qui aiment s’offrir des pièces uniques et impeccables. Edwina de Charette est de ceux ci: passionnée par la maroquinerie sur-mesure et après avoir travaillé pendant plusieurs années pour la télévision, elle décide de faire son propre sac. Tissant des liens avec des maroquiniers et des artisans, l’histoire commence et l’envie de fonder sa maison de maroquinerie commence à poindre: laContrie naît en 2009.


Un maroquinier laContrie au travail.

Assez rapidement, laContrie trouve sa place dans un milieu victime de la contrefaçon qui a parfois du mal à allier créativité et bon goût, suivant les exigences de ses nouveaux clients (entre Louis Vuitton qui fait des produits avec Kanye West ou Céline qui collabore sur une basket avec Feiyue, le luxe autrefois synonyme de bon goût perd de son charme). Ça n’est d’ailleurs pas pour rien que la maison familiale Hermes s’inquiète de l’entrée de LVMH dans son capital: elle ne veut pas subir le même sort que Vuitton, véritable rouleau compresseur du luxe.

Forte de la confidentialité de son travail  et consciente de la nécessité de faire revenir le bon goût dans la maroquinerie de luxe, Edwina ouvre les portes de l’atelier-boutique de laContrie début 2011. Situé 11 rue de la Sourdière dans le premier arrondissement de Paris à côté de chez colette, cet endroit est assez impressionnant: vous rentrez dans une boutique très bien agencée où sont exposés de magnifiques sacs et portefeuilles et où vous pouvez consulter le catalogue des réalisations de laContrie. Un escalier au centre de la boutique mène au sous sol, directement à l’atelier ou de véritables magiciens des cuirs et peaux exotiques travaillent à la réalisation des commandes de pièces en semi-mesure.

Le sous sol de la boutique: l’entrée de l’atelier.

Bien sûr, il s’agit de maroquinerie de luxe et les prix pratiqués vont de paire : peaux et travail exceptionnels ont un coût non négligeable. Mais si vous avez dans l’idée de vous offrir (ou d’offrir) une très belle pièce de maroquinerie, sachez que vous trouverez chez laContrie une petite équipe très à l’écoute de ses clients, qui connaît bien les matières qu’elle façonne et amoureuse du travail bien fait. De plus quelques petites pièces plus accessibles comme des ceintures, des bracelets, des porte-cartes ou des porte-clefs y sont proposés si vous avez envie de vous doter d’une pièce d’exception en attendant de pouvoir vous offrir une suite de bagage complète.

Rien ne vous empêche en tout cas d’aller y faire un tour pour le plaisir des yeux, je peux vous assurer que vous serez très bien accueilli et qu’Edwina sera ravie de vous montrer les modèles qu’il est possible d’imaginer avec son aide. Ah, et biensûr vous pouvez les rejoindre sur Facebook, Twitter et Tumblr.

Le Feuillade dans la vitrine, superbe réinterprétation d’un cabas de marché.

Je vous laisse avec de quelques images d’autres modèles ci dessous, la palette de possibilités est gigantesque:


Les bracelets Saint Anne.

Un petit Valois

Un grand Valois

Le Saint Roch, format sac à main.

Le Saint Roch, ici en autruche et en format sac de voyage.

Une autre version du Feuillade, le modèle phare de la maison.


Le modèle Rohan, très chic, très classique, avec son intérieur rouge (très bien choisi par la cliente d’ailleurs).


Smythson of Bond Street

Bloc-notes, collection Mara

Découvert sur l’excellent blog anglais Style Salvage, Smythson est une petite pépite qui se devait d’avoir son article ici.

Généralement, lorsqu’on parle de maroquinerie ou de vêtements, les Royal Warrants britanniques sont des labels à suivre. Ces labels sont décernés aux fournisseurs de la famille royale britannique et couvrent tous les aspects de leur vie. De la fabrication des selles de leurs chevaux jusqu’aux céréales qu’ils mangent le matin. En terme de vêtements et d’accessoires, qualité et héritage d’outre-manche sont souvent au rendez-vous chez les bénéficiaires du label : Lobb, Turnbull & Asser, Trickers, Barbour, Ede & Ravenscroft ou meme Swaine Adeney Brigg pour n’en citer que quelques-uns. Smythson accumule aujourd’hui les 3 Royal Warrants existant, ce qui est tout de même à noter !
Au passage, j’en profite pour glisser ce petit lien menant a une sympathique série photo du magazine japonais 2nd qui met en avant ces labels.

Royals Warrants de Smythson

Installé sur la très chic Bond Street, la rue de Londres où l’on peut trouver tous les géants mondiaux du luxe (et aussi la rue où les loyers de boutiques sont les plus élevés au monde), Smythson n’a pas à rougir face à toutes ces grandes marques, en effet ils y sont tout de même installés depuis la fin du 19ème siècle. Mais que font-ils ? La première licence commerciale de Frank Smythson, lorsqu’il ouvrit cette boutique en 1887 indiquait : « First class stationery, leather goods and cabinet work » de la papeterie, de la maroquinerie et des rangements donc. Hélas, si on peut encore trouver de temps en temps sur Ebay de magnifiques organisateurs de bureau doublés de cuir, la marque d’aujourd’hui se spécialise plutôt dans les deux premières catégories.

Porte-monnaie, collection Pigskin

L’offre de la boutique est très axée sur des produits simples, fonctionnels, même si la maroquinerie pour femme s’autorise à être plus créative. Portefeuilles, housse pour passeport, trousses de voyage, housses pour Iphone, Ipad ou laptop, les modèles sont beaux, bien finis et font ce qu’on leur demande. Certains modèles sont présents dans différents cuirs et chacun peut donc y trouver l’accessoire parfait, d’autant plus que si l’on peut trouver des logos sur certains produits, ceux-ci se font très discrets.

Trousse de voyage, collection Pigskin

Smythson est aussi papetier et propose de créer cartons d’invitation, papier à en-tête et autres cartes de visites selon vos goûts. De la rencontre de ces deux vocations sont nés les produits les plus connus de Smythson : des livres, carnets et autres répertoires téléphoniques couvert de cuir et aux titres dorés ou argentés. L’offre s’est développée et contient maintenant des journaux dédiés à reporter les plongées exotiques, à lister les bons vins et leurs caractéristiques, et même des atlas et autres cartes de Londres …

Atlas géographique, collection Mara

Dans les années 50, soucieux de se développer aux Etats-unis, la marque lance une gamme de carnets et de répertoires avec des titres humoristiques. Un répertoire avec inscrit sur la couverture « Blondes, Brunettes and Redheads » (soit « Blondes, Brunes et Rousses »), qui propose de ranger vos contacts en fonction de leur couleur de cheveux, voit le jour et fait un carton.  La marque a donc décidé de continuer et d’élargir cette gamme, qui existe encore aujourd’hui. Le contraste entre l’aspect luxueux des carnets et des titres tels que « Blah, Blah, Blah » ou « Bright Ideas » est du plus bel effet !

Carnet Panama « Top Secret »

Mais la véritable force de Smythson, c’est de proposer de personnaliser tout ces produits. A l’instar de la papeterie, les clients peuvent donc laisser s’exprimer toute leur créativité en demandant de graver, ou d’inscrire en doré ou en argenté, un petit mot, des initiales, un logo, tout est possible.

D’ailleurs le mois dernier un des artisans de Smythson était présent dans la boutique de Bond Street pour marquer directement les produits, face aux clients. Nous avons donc eu le droit à une petite démonstration dont voici les photos. En France, Smythson est notamment distribué chez Colette, à Paris.


Marlow & Sons – New York

Si vous avez la chance de passer un peu de temps à New York, arrêtez vous chez Marlow & Sons. Non content de compter parmi les bonnes adresses de Brooklyn, le restaurant a également mis sur pied une démarche assez intéressante: créatrice d’accessoires, Kate Huling, la femme du co-fondateur, dessine une ligne de sac et de petite maroquinerie qui est réalisée à partir du cuir des animaux qu’ils cuisinent. Selon Kate, il s’agit pour le client satisfait de son repas de pouvoir repartir avec un morceau de l’animal qu’il a consommé et de s’en souvenir plus longtemps, voir même de rendre hommage à la bête. Bien sûr, le tannage du cuir et la confection de la pièce prennent plus de temps qu’il n’en faut à la viande pour arriver dans votre assiette, il ne s’agira pas du même animal. Quoi qu’il en soit l’idée est bonne et ça doit pas mal fonctionner au niveau de l’image de marque, tant pour le restaurant que pour les accessoires.

Après un bref échange de mail avec Kate Huling, je n’ai pas pu avoir accès à de belles images de la ligne homme, je vous laisse donc avec les rares clichés que l’on trouve sur le net. Si vous prévoyiez d’aller y manger et que vous savez faire de jolies photos n’hésitez pas à nous envoyer un mail, nous serions contents de les diffuser. Je vous laisse également l’adresse: 81 Broadway Williamsburg Brooklyn, NY 11211




L'Outil de Production


Parmi les jeunes marques françaises de maroquinerie haut de gamme dont on entend un peu parler en ce moment (Emissar, Trémoulière ou Bleu de Chauffe par exemple), nous avons la chance de pouvoir en ajouter une à ce beau tableau. L’Outil de Production fait pourtant un peu bande à part: la marque existe depuis les années 60 même s’il aura fallu attendre 2011 pour la voir réactualisée. Il s’agit au début de la marque d’un atelier de confection de Touraine qui réalisait des pièces de cuir pour montrer son savoir faire à ses clients. Apparemment la démarche a fait ses preuves, l’atelier travaille aujourd’hui pour Louis Vuitton, Hermès ou Goyard et d’autres grands noms du marché du luxe.

Après avoir retrouvé en 2009 quelques dessins et prototypes ou même des matières premières des collections d’origine, L’Outil de Production se relance et développe aujourd’hui une collection a destination des particuliers, non plus seulement destinée à faire l’inventaire des compétences de l’atelier. En plein regain d’intérêt pour les pièces durables que l’on connaît depuis quelques mois maintenant, la marque travaille de beaux cuirs et une toile de haute qualité en profitant de mains d’orfèvres, qui s’attachent à réaliser des finitions minutieuses (tranches peintes à la main, zip RiRi, numérotation des pièces…)

Voici quelques premières images de la première collection du nouveau visage de la marque, nous reviendrons vers vous pour vous en dire plus sur la distribution quand nous aurons plus d’information.