PB 0110

Philipp Bree, le fondateur de PB 0110, « croit en l’importance des objets aimés, ces choses qui développent une individualité à travers un usage quotidien et qui deviennent des compagnons essentiels ». En 2012 il décide donc de quitter l’entreprise de maroquinerie familiale (Bree) pour fonder sa propre marque. Proposant des accessoires aux designs simples et anguleux, PB 0110 utilise exclusivement des matières premières prenant de la personnalité avec le temps : cuir naturel végétal issu d’une tannerie wallonne, lin tissé en Italie, fournitures en laiton et doublures en daim provenant de Pologne. La marque allemande ne transige pas sur la qualité de ses réalisations mais conserve la maîtrise des prix grâce à une production assurée par un atelier tchèque.

Au delà des qualités purement techniques d’un produit : ses matières premières, son lieu de fabrication, ou même l’histoire qu’un discours de marque tâche de lui faire porter, est-ce que la chose la plus importante ne serait pas l’attention qu’on décide de lui porter ? L’équipe derrière PB 0110 semble vouloir valoriser cette relation toute particulière aux choses. Pour preuve leur blog mettant en valeurs les « objets aimés » de l’équipe. On y croise indifféremment une chaise pour bébé, une statuette de Bouddha et un couteau suisse rose, tout ceci  mis en scène via une direction artistique léchée. L’identité visuelle très réussie de la marque a d’ailleurs été confiée à Haw-lin, une agence de direction artistique berlinoise ayant notamment travaillée pour Opening Ceremony et le magazine It’s Nice That.

On peut trouver PB 0110 à Paris chez The Broken Arm.

Louis Thomas Hardin – Moondog

Moondog avec un passant à New-York dans les années 60

Louis Thomas Hardin alias Moondog est un sacré personnage. Si la plupart des musiciens que nous avons déjà évoqué ici ont eu une vie souvent atypique, celle de Moondog l’est encore plus particulièrement.

Il dit sa musique inspirée par le jazz des Indiens d’Amérique. Cette inspiration lui vient sans doute d’un évènement qui l’a marqué au fer rouge : il visite dans son jeune âge une réserve indienne avec son père et assiste à une danse du soleil. À cette occasion, il s’assoit à la place du chef du village afin de jouer des percussions. Cette expérience inoubliable influencera son oeuvre tout au long de sa vie.

À 16 ans, il devient aveugle suite à un accident dans une ferme alors qu’il bricolait un détonateur. Dès lors il étudie la musique à l’école pour aveugle de l’Iowa aux États-Unis. Il y apprend le violon, le piano et l’orgue en plus de prendre des cours de composition musicale.


Moondog et son Trimba

Sa musique est minimaliste, elle inspirera beaucoup Philip Glass et Steve Reich qui ont attaché une attention importante aux travaux de Moondog. On peut d’ailleurs les entendre jouer ensemble dans les années 60 sur un CD inclus dans la biographie de Moondog par M. Scotto et dont Philip Glass a réalisé la préface.

Moondog n’est à l’époque pas du tout connu par les compositeurs de musique classique. Son acceptation comme compositeur « sérieux » lui a totalement échappé.

Il faut dire que son langage musical minimaliste, tonal, très attaché à la mélodie et aux rythmes, évitant toutes dissonances ne correspondait pas du tout à ce qui était en vogue à cette époque.
Les compositeurs reconnus étaient de leur côté plus dans l’excès inverse, ne jurant que par des clusters ou la musique atonale, à l’image d’un Boulez ou d’un Ligeti. Les classes de compositions des conservatoires dans les années 70 étaient presque infréquentables pour ceux qui voulaient étudier l’écriture « classique ».

Son excentricité n’a pas non plus aidé Moondog à se faire reconnaitre comme un compositeur « sérieux ». Il passe la plupart de son temps dans la rue, vêtu de vêtements de Viking fabriqués par lui-même. Il compose très souvent dans les rues de New-York, sous son manteau où on le prend fréquemment pour un sans-abris. Si Moondog n’a pas su s’imposer comme un compositeur « académique », il est vite devenu le roi des hippies aux yeux des beatniks new yorkais et même d’ailleurs… Ces derniers faisaient régulièrement des pélerinages sur la 6ème Avenue pour rencontrer le spécimen !
Il quitte New-York en 1974 pour s’installer en Allemagne où il restera jusqu’à sa mort en 1999 à l’âge de 83 ans.

En plus de ses compositions, Moondog invente également ses propres instruments comme le Trimba (voir photo). Il  touche à tous les styles et tous les instruments. En ressort une oeuvre très hétéroclite et très riche, mêlant musique pour orgue, musique symphonique ou encore pour saxophone à l’image de son album Sax Pax for a Sax réalisé en collaboration avec le London Saxophonic.


Extraits :

Viking 1 (album « In Europe ») :

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Bird’s Lament (Sax Pax for a Sax) :

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Fiesta Piano Solo (More Moondog) :

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Otto Messer – Lame de fond


Comme vous le savez, on aime les belles choses chez Redingote, et les couteaux en font aussi partie. Les beaux couteaux cela dit. Que ce soit Opinel, Laguiole, ou Otto-Messer qui fabrique à Solingen en Allemagne depuis 1887, les couteaux sont aussi des pièces ayant une histoire riche et demandant un important savoir-faire.

Solingen est la ville de référence en Allemagne quand il s’agit de la fabrication de lames de haute qualité. Ce n’est pas pour rien que 90% des lames allemandes sont faites là bas.
Il y a un type de couteau pour chaque usage et j’ai personnellement un penchant pour les couteaux de marins. Quand j’ai découvert le couteau ci-dessous, j’avoue n’avoir pas hésité trop longtemps avant de passer à l’achat. Je vous laisse juger.



Fait d’une lame en carbone, d’un manche en bois de rose incrusté d’une ancre en cuivre, je pense qu’il ne me quittera pas cet été, que ce soit au cours des picniques au bord de la plage ou d’une quelconque escapade.

Pour vous présenter l’entreprise qu’est Otto-Messer, je pense que le mieux est encore de vous faire découvrir les différentes vidéos disponibles à son sujet sur internet. Il est un peu dur de croire que ces vidéos ont été réalisées sérieusement en 2007, elles sont néanmoins assez… descriptives. La vidéo de présentation officielle de l’entreprise est disponible ici si un peu d’allemand ne vous fait pas peur.

http://www.otter-messer.de/