PB 0110

Philipp Bree, le fondateur de PB 0110, « croit en l’importance des objets aimés, ces choses qui développent une individualité à travers un usage quotidien et qui deviennent des compagnons essentiels ». En 2012 il décide donc de quitter l’entreprise de maroquinerie familiale (Bree) pour fonder sa propre marque. Proposant des accessoires aux designs simples et anguleux, PB 0110 utilise exclusivement des matières premières prenant de la personnalité avec le temps : cuir naturel végétal issu d’une tannerie wallonne, lin tissé en Italie, fournitures en laiton et doublures en daim provenant de Pologne. La marque allemande ne transige pas sur la qualité de ses réalisations mais conserve la maîtrise des prix grâce à une production assurée par un atelier tchèque.

Au delà des qualités purement techniques d’un produit : ses matières premières, son lieu de fabrication, ou même l’histoire qu’un discours de marque tâche de lui faire porter, est-ce que la chose la plus importante ne serait pas l’attention qu’on décide de lui porter ? L’équipe derrière PB 0110 semble vouloir valoriser cette relation toute particulière aux choses. Pour preuve leur blog mettant en valeurs les « objets aimés » de l’équipe. On y croise indifféremment une chaise pour bébé, une statuette de Bouddha et un couteau suisse rose, tout ceci  mis en scène via une direction artistique léchée. L’identité visuelle très réussie de la marque a d’ailleurs été confiée à Haw-lin, une agence de direction artistique berlinoise ayant notamment travaillée pour Opening Ceremony et le magazine It’s Nice That.

On peut trouver PB 0110 à Paris chez The Broken Arm.

laContrie

11 rue de la Sourdière, 75001: l’atelier-boutique laContrie.

Le cuir c’est sûrement l’un des matériaux les plus passionnants de l’univers de l’accessoire voir même du vêtement en général. Ses propriétés varient selon l’animal dont il provient et selon la manière avec laquelle on tanne la peau, ses possibilités de teintes sont infinies et son utilisation détermine la patine qu’il prendra avec le temps… les beaux accessoires en cuir se révèlent donc souvent être uniques après quelques années de bons et loyaux services. Quoi de mieux d’ailleurs que de récupérer le sac ou le portefeuille luxueux des aïeux, toujours en très bon état, pour arborer une pièce très personnelle et chargée d’histoire ?

Parmi les gens qui travaillent dans la maroquinerie de luxe, on en rencontre beaucoup qui ressentent cette passion de la belle matière, qui connaissent combien les aspects décrits précedement sont importants pour des clients exigeants qui aiment s’offrir des pièces uniques et impeccables. Edwina de Charette est de ceux ci: passionnée par la maroquinerie sur-mesure et après avoir travaillé pendant plusieurs années pour la télévision, elle décide de faire son propre sac. Tissant des liens avec des maroquiniers et des artisans, l’histoire commence et l’envie de fonder sa maison de maroquinerie commence à poindre: laContrie naît en 2009.


Un maroquinier laContrie au travail.

Assez rapidement, laContrie trouve sa place dans un milieu victime de la contrefaçon qui a parfois du mal à allier créativité et bon goût, suivant les exigences de ses nouveaux clients (entre Louis Vuitton qui fait des produits avec Kanye West ou Céline qui collabore sur une basket avec Feiyue, le luxe autrefois synonyme de bon goût perd de son charme). Ça n’est d’ailleurs pas pour rien que la maison familiale Hermes s’inquiète de l’entrée de LVMH dans son capital: elle ne veut pas subir le même sort que Vuitton, véritable rouleau compresseur du luxe.

Forte de la confidentialité de son travail  et consciente de la nécessité de faire revenir le bon goût dans la maroquinerie de luxe, Edwina ouvre les portes de l’atelier-boutique de laContrie début 2011. Situé 11 rue de la Sourdière dans le premier arrondissement de Paris à côté de chez colette, cet endroit est assez impressionnant: vous rentrez dans une boutique très bien agencée où sont exposés de magnifiques sacs et portefeuilles et où vous pouvez consulter le catalogue des réalisations de laContrie. Un escalier au centre de la boutique mène au sous sol, directement à l’atelier ou de véritables magiciens des cuirs et peaux exotiques travaillent à la réalisation des commandes de pièces en semi-mesure.

Le sous sol de la boutique: l’entrée de l’atelier.

Bien sûr, il s’agit de maroquinerie de luxe et les prix pratiqués vont de paire : peaux et travail exceptionnels ont un coût non négligeable. Mais si vous avez dans l’idée de vous offrir (ou d’offrir) une très belle pièce de maroquinerie, sachez que vous trouverez chez laContrie une petite équipe très à l’écoute de ses clients, qui connaît bien les matières qu’elle façonne et amoureuse du travail bien fait. De plus quelques petites pièces plus accessibles comme des ceintures, des bracelets, des porte-cartes ou des porte-clefs y sont proposés si vous avez envie de vous doter d’une pièce d’exception en attendant de pouvoir vous offrir une suite de bagage complète.

Rien ne vous empêche en tout cas d’aller y faire un tour pour le plaisir des yeux, je peux vous assurer que vous serez très bien accueilli et qu’Edwina sera ravie de vous montrer les modèles qu’il est possible d’imaginer avec son aide. Ah, et biensûr vous pouvez les rejoindre sur Facebook, Twitter et Tumblr.

Le Feuillade dans la vitrine, superbe réinterprétation d’un cabas de marché.

Je vous laisse avec de quelques images d’autres modèles ci dessous, la palette de possibilités est gigantesque:


Les bracelets Saint Anne.

Un petit Valois

Un grand Valois

Le Saint Roch, format sac à main.

Le Saint Roch, ici en autruche et en format sac de voyage.

Une autre version du Feuillade, le modèle phare de la maison.


Le modèle Rohan, très chic, très classique, avec son intérieur rouge (très bien choisi par la cliente d’ailleurs).


Smythson of Bond Street

Bloc-notes, collection Mara

Découvert sur l’excellent blog anglais Style Salvage, Smythson est une petite pépite qui se devait d’avoir son article ici.

Généralement, lorsqu’on parle de maroquinerie ou de vêtements, les Royal Warrants britanniques sont des labels à suivre. Ces labels sont décernés aux fournisseurs de la famille royale britannique et couvrent tous les aspects de leur vie. De la fabrication des selles de leurs chevaux jusqu’aux céréales qu’ils mangent le matin. En terme de vêtements et d’accessoires, qualité et héritage d’outre-manche sont souvent au rendez-vous chez les bénéficiaires du label : Lobb, Turnbull & Asser, Trickers, Barbour, Ede & Ravenscroft ou meme Swaine Adeney Brigg pour n’en citer que quelques-uns. Smythson accumule aujourd’hui les 3 Royal Warrants existant, ce qui est tout de même à noter !
Au passage, j’en profite pour glisser ce petit lien menant a une sympathique série photo du magazine japonais 2nd qui met en avant ces labels.

Royals Warrants de Smythson

Installé sur la très chic Bond Street, la rue de Londres où l’on peut trouver tous les géants mondiaux du luxe (et aussi la rue où les loyers de boutiques sont les plus élevés au monde), Smythson n’a pas à rougir face à toutes ces grandes marques, en effet ils y sont tout de même installés depuis la fin du 19ème siècle. Mais que font-ils ? La première licence commerciale de Frank Smythson, lorsqu’il ouvrit cette boutique en 1887 indiquait : « First class stationery, leather goods and cabinet work » de la papeterie, de la maroquinerie et des rangements donc. Hélas, si on peut encore trouver de temps en temps sur Ebay de magnifiques organisateurs de bureau doublés de cuir, la marque d’aujourd’hui se spécialise plutôt dans les deux premières catégories.

Porte-monnaie, collection Pigskin

L’offre de la boutique est très axée sur des produits simples, fonctionnels, même si la maroquinerie pour femme s’autorise à être plus créative. Portefeuilles, housse pour passeport, trousses de voyage, housses pour Iphone, Ipad ou laptop, les modèles sont beaux, bien finis et font ce qu’on leur demande. Certains modèles sont présents dans différents cuirs et chacun peut donc y trouver l’accessoire parfait, d’autant plus que si l’on peut trouver des logos sur certains produits, ceux-ci se font très discrets.

Trousse de voyage, collection Pigskin

Smythson est aussi papetier et propose de créer cartons d’invitation, papier à en-tête et autres cartes de visites selon vos goûts. De la rencontre de ces deux vocations sont nés les produits les plus connus de Smythson : des livres, carnets et autres répertoires téléphoniques couvert de cuir et aux titres dorés ou argentés. L’offre s’est développée et contient maintenant des journaux dédiés à reporter les plongées exotiques, à lister les bons vins et leurs caractéristiques, et même des atlas et autres cartes de Londres …

Atlas géographique, collection Mara

Dans les années 50, soucieux de se développer aux Etats-unis, la marque lance une gamme de carnets et de répertoires avec des titres humoristiques. Un répertoire avec inscrit sur la couverture « Blondes, Brunettes and Redheads » (soit « Blondes, Brunes et Rousses »), qui propose de ranger vos contacts en fonction de leur couleur de cheveux, voit le jour et fait un carton.  La marque a donc décidé de continuer et d’élargir cette gamme, qui existe encore aujourd’hui. Le contraste entre l’aspect luxueux des carnets et des titres tels que « Blah, Blah, Blah » ou « Bright Ideas » est du plus bel effet !

Carnet Panama « Top Secret »

Mais la véritable force de Smythson, c’est de proposer de personnaliser tout ces produits. A l’instar de la papeterie, les clients peuvent donc laisser s’exprimer toute leur créativité en demandant de graver, ou d’inscrire en doré ou en argenté, un petit mot, des initiales, un logo, tout est possible.

D’ailleurs le mois dernier un des artisans de Smythson était présent dans la boutique de Bond Street pour marquer directement les produits, face aux clients. Nous avons donc eu le droit à une petite démonstration dont voici les photos. En France, Smythson est notamment distribué chez Colette, à Paris.


The English Belt & Leather Goods Co.

Derrière chaque belle marque il y a aussi des artisans de qualité. The English Belt & Leather Goods Co. fait partie de ces artisans qui fabriquent pour les plus grands et qui ont aussi utilisé ce savoir faire pour créer leur propre marque. On ne peut pas leur en vouloir, mais au contraire les encourager à continuer.

Jusqu’à il y a peu, la marque était appelée Regent Belt Company. Elle avait notamment participé à la création de la marque R6 qui était issue d’une collaboration avec la marque 6876 et était aussi présente sous le nom de Heritage Belt Co.

Situé depuis plus de 30 ans à Northampton, la capitale du cuir anglais, où se situe des marques aussi connues que Tricker’s, Church’s ou encore Crockett & Jones, l’usine où sont conçus les produits fait partie des quelques unes encore présentes en Angleterre à atteindre le niveau de qualité demandé par certaines marques de luxe. La difficulté qu’a réussi a surmonter la marque pour obtenir le droit d’utiliser « English » dans son nom, est aussi un garant de l’entière fabrication des produits en Angleterre allant du cuir au tannage puis à la coupe.


Utilisant une connaissance du travail du cuir transmise depuis plusieurs générations aux ouvriers de la région, The English Belt & Leather Goods Co. crée et produit une gamme de ceintures, sacs et bretelles ainsi que des accessoires en cuir allant du portefeuille au porte-clefs dans le respect des traditions anglaises.

Toujours passionnés de belle chose, nous avons eu l’occasion de nous rendre sur place pour témoigner par nous même des compétences présentes et du savoir faire de la marque. Grâce à l’aide et la collaboration de François LG, nous avons réalisé une courte vidéo de cette visite afin de vous présenter plus amplement cette marque qui mérite d’être connue.

The English Belt & Leather Goods Co. (easy version) from François LE GOUIC on Vimeo.