Messengers Style

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Bippers et lunettes aérodynamiques

Alors que la mode a tour à tour pillé toutes les décennies du 20ème siècle pour les digérer, les re-mixer et les ré-interpréter, le curseur semble aujourd’hui s’être arrêté sur les années 90 : les pages de magazines voient se côtoyer sportswear italien à logo, sacs banane en bandoulière et minimalisme sobre à la Margiela.
Alors pour être sûr de conserver une longueur d’avance sur Anna Wintour et sa bande, attaquons-nous dès maintenant au début des années 2000 en scrutant ce bel ouvrage édité au tournant du siècle, époque bénie où il était de bon ton de porter les cheveux fluos et en pics, et où un piercing à l’arcade était considéré comme une ultime coquetterie.
Messengers Style propose une incursion photographique dans le monde des coursiers new-yorkais de l’époque, soit une éternité avant que cette sous-culture ne deviennent une tendance globale et que les pignons fixes n’envahissent les villes du monde entier.

Ce livre nous permet donc d’apprécier les looks de quelques coursiers de l’époque, mixant avec panache influences rock, streetwear, culture cycliste, technicité et utilitarisme.
C’est peut-être de ce genre de fabuleux mix-and-match dont devraient prendre comme inspiration les marques visant le marché du commuting (Levi’s Commuter ou Rapha par exemple) qui peinent à nous faire entrer dans leurs pièces qui n’ont ni l’efficacité technique des vêtements dédiés au cyclisme ni le style ou la démarche inspirante des marques que l’on apprécie.
Direction le site du photographe pour apprécier d’autres clichés.

Messengers Style
Photos par Philippe Bialobos
Intro par Valerie Steele
Assouline

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Pitti Uomo – Adam Kimmel pour Carhartt


Cela fait maintenant un an qu’Adam Kimmel et Carhartt nous avaient annoncé leur première collaboration, et pour l’hiver prochain, le créateur américain et notre marque de streetwear préférée continuent l’expérience. Après une collection toute en finesse l’hiver dernier, la même recette est appliquée pour la collection automne-hiver 2012-2013. Des coupes workwear classiques et sans fioritures, dans des tissus utilisant une palette de couleurs sobres (noir, bleu marine, khaki, bleu clair, gris…). Les pièces se font moins dures et plus chics, mais la fonctionnalité des pièces workwear est bien là. Une réussite en somme.

 

The Art of Flight



« The Art of Flight »

Avec l’arrivée du froid, on oublie rapidement (ou pas) les plages ensolleillées au profits des pentes enneigées. En tous cas c’est mon cas. La sortie prochaine du film « The Art Of Flight » n’aide pas des masses: des paysages superbes aux quatres coins de la planète, des mecs complétements fous qui sautes de falaises, et de la poudreuse à en faire pleurer un esquimau.


« The Art of Flight »


C’est aussi l’occasion de rouvrir son armoire et de voir se que l’on a à se mettre sous la main. La mode des pistes n’étant pas souvent la même que celle de la ville, on peut se demander si il est bon d’investir dans des pièces à plus de 300€ juste pour deux semaines de sports d’hiver ?

A la vue des vêtements portés dans le film, on se demande franchement si il sera possible de les porter en dehors des pistes. Alors si vous ne voulez pas changer de style vestimentaire pour aller au ski, soyez rassurez, les grandes marques de snowboard ont suivi la tendance des collaborations et la tendance urbaine s’invite sur les pentes.

On retrouve ainsi  beaucoup d’influence de la mode urbaine dans l’offre des marques tels que Burton, Vans ou Nike. Que vous soyez plutôt, workwear, preppy, ou skater , il y a de quoi trouver son bonheur.


« The Art of Flight »


On peut alors se poser la question: jusqu’où peut-on adapter la mode urbaine aux pistes et qu’est-ce que la mode des pistes peut aporter à la mode urbaine? Après tout, faire du sport dans de la neige à des températures négatives engendre un certain nombre de contraintes d’étanchéité, conservation de la chaleur, respirabilité et liberté de mouvement. En gros, si vous enlevez tous les graphitis du manteau ci dessus et les remplacez par une couleur plus « neutre » vous avez un manteau qui pourra être porté par tous les temps et dans toutes les situations, comme un manteau Patagonia, Mammut ou encore Arc’Teryx. Par contre Mathieu Crépel ou Shaun White risquent de ne pas avoir le même équipement que vous, mais est-ce bien important?

Voici une petite selection de ce qui se fait en ce moment en attendant d’aller sur les pistes.

Manteau Triolet Patagonia


modèle Holden de Vans, inspiré de la Sk-8


Nike Zoom Force 1


Collaboration Carhartt x Burton

La version snowboard de la Bean Boot par Burton – Ox Boot


Bikers, Apaches et Nike Destroyer

L’affiche du film culte. Can you dig it ?

Le style des rebels, ça a toujours été une vaste source d’inspiration en matière de vêtement. Que ça soit celles des bikers, des Mods, des Punk, leurs gardes robes sont visitées très régulièrement par les designers. Pourtant ces dernier temps, la tendance vestimentaire s’était surtout intéressée au vestiaire des enfants sages des Ivy School, des ouvriers vertueux suant du front ou même du côté de l’équipement des montagnards, des chasseurs et des soldats, sans qu’il soit vraiment question de s’intéresser aux coupes-jarrets et autres oiseaux de mauvaises augures. On était finalement resté dans la virilité fréquentable, bien que le tatouage connaisse un franc succès en ce moment.

Adam Kimmel et Carhartt prennent la route.

Pourtant assez discrètement,une tendance « bad ass » commençait doucement à poindre il y a quelques mois, avec un regain d’intérêt pour les bikers et autres blousons noirs qui ont hanté les cauchemars de bien des ménagères dans les années 60. La redécouverte d’icônes par certains blog ou magazines comme Peter Fonda et Dennis Hopper dans Easy Rider ou encore Marlon Brando dans The Wild One n’y est sûrement pas pour rien. Quoi de plus logique ? après une tendance workwear très présente qui faisait revenir virilité et pilosité sur le devant de la scène, il fallait s’intéresser aux mauvais garçons des mêmes époques qui n’avaient pas choisis de s’en sortir en grattant du papier ou en cherchant du pétrole mais plutôt par la cavale ou le baston. Des outils de productions on passe aux canifs et chaînes de vélo et même si je ne me vois pas m’habiller en malfrat de si tôt, ça peut forcément être intéressant de regarder ça de plus près.

Ça n’est pas Adam Kimmel et Carhartt qui diront le contraire: les pièces disponibles en boutiques étaient clairement orientées dès le début de la communication autour du projet de collection capsule.

La Calico shirt de la collection Apache de Mister Freedom

Pour ce qui est des filous à proprement parler, c’est Mister Freedom qui entrait dans le vif du sujet le premier en annonçant une collection « Apache » en offrant un bon coup de fraîcheur au milieu qui exploite le kaki depuis déjà au moins deux saisons. S’inspirant des vêtements portés par des gangs parisiens (surnommés « Apaches ») du début du XXème siècle, Christophe Loiron imagine des pièces qui pourraient sûrement rentrer dans chacune de vos gardes robes sans forcer.

D’ailleurs cette chemise « Calico » résume assez bien ce que Monsieur Liberté sait faire quand il s’agit d’imaginer un produit: belles matières, beau packaging, très bons motifs… niveau réalisation et finition on peut lui faire confiance, c’est également impeccable: les japonais de Sugar Cane sont passés par là. La pièce vieillira très bien et vous pourrez la ressortir pendant quelques années saisons après saisons sans risques.

Nike Amsterdam Destroyer from Paul Geusebroek on Vimeo.

Tout ce développement c’était finalement pour faire remarquer que Nike comptait également exploiter le filon avec sa Nike Destroyer. Le teddy college commence à lasser alors il fallait une veste qui sonne juste dans ce contexte. Je ne sais pas vous, moi ça m’a rappelé tout de suite les couleurs de gangs américaines, fantasmées par le cinéma dans The Warriors. La vidéo ci dessus présente le modèle réalisée pour la boutique Patta à Amsterdam mais chaque grande ville pourrait bien être représentée incessament sous peu: LA MJC a déjà mis des écusons sur la sienne, tandis que le staff de Starcow l’arbore fièrement et publie une version print des photos par NBP.

« Warriors, come out to play »

Photo de la Nike Destroyer par Mathieu Vilasco alias NBP pour Nike et Starcow

La version LA MJC, le gang d’en face

Dickies, Carhartt et Ben Davis – American Stories


Dickies est une de ces marques qui a toujours été présente et s’est adaptée à travers le temps aux tendances. Si vous me demandez aujourd’hui qui est le client typique de Dickies, je vous dirai surement un rappeur américain avec un bandana sur le front. Cependant, il en est en fait tout autre.

Se fiant à son expérience passée, Dickies retourne à ses racines et met l’accent sur son origine comme marque de vêtement de travail. La vidéo ci-dessous a des petits accents de propagande mais retrace et illustre très bien l’histoire de la marque.



Dickies History from Blue Distribution on Vimeo.


Carharrt a aussi suivi un chemin similaire. Fabriquant de vêtements de travail au départ, elle a utilisé son savoir faire pour s’attaquer au monde du streetwear et du skate en particulier. Avec succès on peut dire. Cela dit la marque elle aussi reviens à ses racines et ressort des produits très inspirés par son expérience du vêtement de travail pour le plaisir des nostalgiques et des amoureux de la planche à roulette. Ces produits sont présent dans leurs gamme Heritage.



Quant à Ben Davis, la marque a choisi de rester fidèle au milieu du workwear developpant des collection spécifique pour le marché Japonais, à travers des collaborations avec des marques tel que Journal Standard ou en propre. Par rapport à Carharrt et Dickies, Ben Davis a sans doute une image plus haut de gamme à l’étranger ce qui ne l’empêche pas de s’être attaquée aussi au millieu du streetwear comme le prouve la video ci-dessous.



Quoiqu’il en soit, de manière plus ou moins voulue ces marques ont toutes été adoptées par le milieu du streetwear pour leurs praticité et leurs savoir-faire en matière de vêtements résistants à toutes épreuves. Aujourd’hui avec la tendance du workwear qui dure depuis un certain temps déjà, ils reviennent à leurs premier amour, le workwear,et l’intègrent dans leurs collections grand public. Une bonne occasion de se refaire une jeunesse et de retrouver une clientèle qui était habituée à faire les friperies pour retrouver les standards de qualité d’antan.