Messengers Style

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Bippers et lunettes aérodynamiques

Alors que la mode a tour à tour pillé toutes les décennies du 20ème siècle pour les digérer, les re-mixer et les ré-interpréter, le curseur semble aujourd’hui s’être arrêté sur les années 90 : les pages de magazines voient se côtoyer sportswear italien à logo, sacs banane en bandoulière et minimalisme sobre à la Margiela.
Alors pour être sûr de conserver une longueur d’avance sur Anna Wintour et sa bande, attaquons-nous dès maintenant au début des années 2000 en scrutant ce bel ouvrage édité au tournant du siècle, époque bénie où il était de bon ton de porter les cheveux fluos et en pics, et où un piercing à l’arcade était considéré comme une ultime coquetterie.
Messengers Style propose une incursion photographique dans le monde des coursiers new-yorkais de l’époque, soit une éternité avant que cette sous-culture ne deviennent une tendance globale et que les pignons fixes n’envahissent les villes du monde entier.

Ce livre nous permet donc d’apprécier les looks de quelques coursiers de l’époque, mixant avec panache influences rock, streetwear, culture cycliste, technicité et utilitarisme.
C’est peut-être de ce genre de fabuleux mix-and-match dont devraient prendre comme inspiration les marques visant le marché du commuting (Levi’s Commuter ou Rapha par exemple) qui peinent à nous faire entrer dans leurs pièces qui n’ont ni l’efficacité technique des vêtements dédiés au cyclisme ni le style ou la démarche inspirante des marques que l’on apprécie.
Direction le site du photographe pour apprécier d’autres clichés.

Messengers Style
Photos par Philippe Bialobos
Intro par Valerie Steele
Assouline

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Diastème


Un paquet Diastème ! Notez le papier de soie impeccable.

 

Le foulard pour homme, ça reste assez compliqué avant de se lancer. Le truc conserve ce côté un peu épineux pour n’importe qui ne s’intéressant pas de près aux concours de style quotidien organisé par les internets via The Sartorialist, Neo Retro Streetstyle (le nouveau né), Mister Mort et consort. Même par une journée un peu froide, il faut déjà toucher sa bille pour pouvoir se permettre d’arborer une étole à motif sans avoir l’air d’être déguisé.

Une fois le pas franchi, les rires des amis affrontés, l’appréhension dépassée, on se rend compte qu’il est finalement assez facile de se balader avec un fourreau noué autour du cou. Il passe même parfaitement pour l’alternative bienvenue à la cravate qui serre un peu trop le gosier par les beaux temps qui courent (avec le retour du soleil quoi), en ayant l’avantage d’être l’opportunité de saupoudrer une pointe de fun sur sa garde robe.

À l’origine de Diastème, Thomas Germond voyait déjà ça d’un oeil différent. Pendant les quelques années qu’il a passé à imaginer son projet autour du foulard, la pièce n’était plus seulement pour lui qu’un accessoire textile par excellence mais devenu un élément complexe auquel on pouvait donner ses lettres de noblesses avec un peu de travail, qui pouvait également devenir un moyen d’expression à part entière. Bref, une pièce mêlant exigences qualitatives et esthétiques tout en donnant une liberté créative assez large. Le côté qualitatif de l’étoffe lui a donc beaucoup tenu à coeur le long de son processus : il fallait réussir à proposer un produit de luxe, agréable au toucher comme au porté, qui ne deviennent pas une écharpe trop épaisse et sur lequel le motif passerait bien l’épreuve fatidique de l’impression.

Thomas, au travail.

Une DA exigeante par Laurent Laporte devait terminer de parfaire les produits développés par Thomas : imprimés de cartes de constellations, planches botaniques, tableau de noeuds marins ou interpretation du fameux bandana « Paisley » que l’on retrouve dans la poche des élégants depuis peu et au cou des motards depuis toujours. S’ils ont pensé à tout le monde (hé oui mesdames, vous y avez droit), ils ont également voulu vous imaginer dans toutes les situations : vous trouverez dans la collection Diastème un élégant fourreau en soie, recouvert d’un incroyable imprimé « Pin-up » qui sera parfait pour agrémenter votre tenue lors d’une garden party chic et guindée cet été. Vos convives et autres invités attentifs s’amuseront forcément du détail donné par cet accessoire astucieusement décalé.

Le fameux motif Paisley, ici en « boule de feu »

 

Pour achever de vous (nous) plaire totalement, la réalisation est belle et impeccable : tissés et fabriqués en France par quelques un des meilleurs spécialistes de la soie, la qualité d’impression est irréprochable. Par souci de cohérence, le modèle Hawaï fera exception: réalisé en rayonne, comme les chemises hawaïennes (DA oblige), le tissage aura surement été effectué dans un pays du tiers monde, par des enfants aveugles : je passe donc les détails de l’impression qui pourraient heurter la sensibilité de nos lecteurs les moins aguéris au lourd bilan de l’industrie textile. Cerise sur le gâteau, le packaging est lui aussi très efficace : papier de soie de haute qualité (là aussi réalisé par un géant en la matière), papier kraft pour protéger, coup de tampon pour sigler, et hop, on vend du très haut de gamme. L’ensemble de la collection Diastème est disponible sur le site de la marque et une jolie sélection a également sa place sur La Belle Échoppe.

Et paf, qualité d’impression incroyable. Chapeau les mecs !

Une étiquette aussi joliment brodée, on était obligé.

Tommy Ton à Pitti Uomo été 2012

Comme chaque saison, GQ.com a dépêché le photographe Tommy Ton au salon professionnel de mode masculine italien Pitti Uomo. Pour ne pas changer, ce salon a été un véritable défilé de mode, et il y en a pour tous les goûts : des plus extravagants aux plus classiques. Le plus impressionnant c’est surtout qu’il y a fait en moyenne entre 30 et 35°, et donc porter un costume trois pièces, une cravate et ceci avec décontraction c’est véritablement ce que l’on peut appeler être cool. Je vous laisse avec une sélection de photos, le reste est disponible sur GQ.com. Nous étions aussi présents au salon, afin d’essayer de repérer des nouveautés excitantes qui arriveront en boutique l’été prochain, cet article est donc l’introduction d’une petite série sur le Pitti Uomo de cet été. À suivre donc …