The Men's Dress Reform Party

Participants à un concours organisé par le MDRP, 1937 (source)

Tout observateur avisé de la mode masculine aura remarqué que les changements et évolutions s’y font de manière bien moins rapide et fréquente que pour la mode féminine, et que ceux-ci se résument souvent à des détails discrets. Selon John Carl Flügel, psychologue à University College of London au début du 20ème siècle, en parallèle de la révolution industrielle apparut ce qu’il nomma « le grand renoncement masculin » et qui suivit les hommes jusqu’à son époque (et la notre). Selon lui, les hommes « firent de leur tenues le plus austère et le plus ascétique des arts » : ils « abandonnèrent leur revendication à pouvoir être considérés beaux » et « du coup ne visèrent plus que l’utilité ». Si aujourd’hui nous jouissons d’une certaine liberté pour exprimer notre fantaisie vestimentaire, il en était tout autre à l’époque de Flügel : les hommes portaient encore et toujours leurs tenues sombres issues de la révolution industrielle.

Le début du 20ème siècle a vu le vêtement féminin évoluer radicalement : quasi-abandon du corset, premières robes lavables, les épaules et les mollets se montrent pour la première fois, les cheveux se portent courts et on pense enfin à son confort. Mais du côté des hommes l’apparition du sportswear n’atteignit que peu l’hégémonie du costume trois pièce en laine lourde. Une étude pesa les vêtements que portaient dans la rue les habitants de New York en juin 1929 : le poids moyen des tenues féminines était de 1,13 kg, tandis que celui des hommes approchait les 3,8 kg. Le vestiaire masculin eut tout de même à cette époque quelques changements positifs : abandon des sous-vêtement longs (non, je ne veux pas entendre parler des long-johns techniques de chez Uniqlo), remplacement des chemises et cols amidonnés par des versions souples, des chaussures hautes par des basses, et disparition progressive des chapeaux.

Ce n’était cependant pas suffisant pour le docteur Alfred Charles Jordan, un radiologiste anglais reconnu de l’époque, qui avait surtout la curieuse habitude de porter des shorts pour se rendre au travail, vêtement qui était à l’époque réservé aux scouts. Le radiologiste était membre d’une organisation prônant de nombreuses réformes de la société pour une meilleure santé générale : La New Health Society mettait en avant le rôle de l’exercice, de l’air frais, d’une bonne alimentation et de meilleures conditions de travail et d’habitation sur la santé. C’est donc dans cet environnement teinté d’eugénisme qu’il forma en 1929, accompagné de plusieurs intellectuels reformateurs britanniques (dont le pré-cité John Carl Flügel), le Men’s Dress Reform Party (le partie pour la réforme du costume masculin), qui s’évertua à changer radicalement la garde robe masculine de l’époque. Un véritable défi en somme.

L’organisation souhaitait avant tout faire bénéficier les hommes et leur santé du progrès : « le vêtement masculin a sombré dans une routine de laideur et d’insalubrité de laquelle il devrait être sauvé… Le vêtement masculin est laid, inconfortable, sale (parce que non lavable), insalubre (parce que lourd, serré et non ventilé). ». L’organisation recommandait une plus grande originalité dans le vêtement masculin, expliquant que celui-ci devrait relevé d’un style individuel plutôt que de l’uniformité contemporaine. Furent ainsi mis en avant les shorts et culottes, les chemises au col ouvert ou même les blouses, les matières plus légères et colorées telles que la soie artificielle ou la popeline. Les vestes étaient considérées comme superflues, on leur préférait des pulls en maille et surtout la cravate, qui empêchait le cou de profiter de l’air frais, était sévèrement combattue. Les chapeaux furent bannis, et les chaussures, ces « cercueils en cuir » devaient être remplacées autant que possible par des sandales. Un sacré effort d’imagination est aujourd’hui nécéssaire pour concevoir des gens parés de la sorte au milieu de la foule londonienne grisâtre de l’époque.

Le premier appel du partie fut fait à partir de Bedford Square en 1929 (le square même où ont aujourd’hui lieu les Chap Olympiads) et fut globalement relayé par l’ensemble de la presse nationale. L’organisation eu beaucoup de succès lors des premières années, si bien que fleurirent au total plus de 200 associations locales du Men’s Dress Reform Party partout au Royaume-Uni. L’organisation mis en place des soirées qui connurent un franc succès, afin « de donner à chaque homme la chance de paraître et de se sentir sous son meilleur jour, grâce aux vêtements qu’il fera évoluer pour cette occasion unique ». La soirée annuelle de 1930 reçut plus de 1000 participant, dont H.G. Wells, le fameux écrivain de La Guerre Des Mondes. Il fut ainsi possible de trouver, dans les commerces britanniques des années 30, des habits de réforme suivant les préconisations du MDRP. Ce fut par exemple le cas du fameux magasin de Regent Street Austin Reed. Le MDRP comptait aussi un magasin officiel et un service de vente par correspondance, qui connu un certain succès.

Souffrant d’une mauvaise image de la part de la presse professionnelle et des tailleurs en général, l’intérêt pour l’organisation s’essouffla et elle disparut finalement au début de la seconde guerre mondiale. Le MDRP nous laisse aujourd’hui une trace intéressante de l’époque, et des photos assez surprenantes de gentlemen aux tenues retro-futuristes, dont certaines que l’on pourrait très bien imaginer portées aujourd’hui (Thom Browne n’est pas loin).

L’histoire de l’organisation est détaillée par l’historienne de la mode Barbara Burman dans un chapitre de l’excellent ouvrage The Men’s Fashion Reader, consultable ici.

Uniformes des employés du service télégraphique conçues par le secrétaire du Men’s Dress Reform Party, le docteur Jordan, en 1937 (source)


Membres du MDRP en vêtement de réforme (source)

Bleu de Chauffe pour FrenchTrotters

Le visuel de l’affiche en jette ? vous le retrouverez sur les étiquettes des sacs à dos, comme sur les vieux Lafuma.

 

On le sait,  la rando est à l’honneur depuis quelques saisons et le vêtement technique n’a jamais eu autant le vent en poupe auprès des marques de prêt à porter non spécialisées dans le sport. FrenchTrotters et Bleu de Chauffe (la jeune marque de maroquinerie) ont donc décidé de rendre hommage cet été au fameux sac Lafuma que vous avez pu admirer sur le dos des amateurs de vintage ou dans l’un des nombreux musées passant en révue l’équipement militaire français d’époque. Parfaitement adapté à un usage plus urbain que son grand frère, voici enfin un sac à dos « Bivouac » fait de beaux matériaux dont vous allez avoir l’occasion d’observer le vieillissement progressif. Une belle balade n’étant rien sans photo souvenir vous pourrez garder votre appareil à portée de main sans avoir à prendre un sac encombrant qui viendrait sans doute gêner l’escapade dominicale à venir grâce à la superbe sangle issue de la collaboration. Si vous n’êtes pas du genre à partir en week end pour flâner,  vous pourrez néanmoins garder contact avec cette esthétique brute en habillant votre iPad d’une housse de cuir épais réalisée par de belles mains dans un petit atelier de l’Aveyron. Vous pouvez donc retrouver tout ça dans les boutiques FrenchTrotters des 30 rue de Charonne et 116 rue Vieille du Temple à Paris ainsi que sur le site internet, sans bouger de votre siège.


Hop, les trois coloris en vitrine, accompagnés des accessoires.

 

Une photo à reflet, mal cadrée et mal éclairée: le photo journalisme chez redingote (ou chez moi, si on doit taper sur quelqu’un en particulier).

Fallow Jeans – Made in Britain


Détails d’un jean Fallow

Le monde du Denim est bien petit, et du coup on entend trop souvent parler des mêmes marques: Levi’s, A.P.C, Lee, Wrangler, Edwin et Momotaro pour le plus haut de gamme, sans citer les choses un peu plus osées comme Evisu ou Marithé François Girbaud… bref, trouver une paire de jeans qui sort du lot, tout en respectant le carnet des charges: red stitch à l’ourlet et poche ticket de métro, rivets en cuivre, toile denim de qualité et coupe digne de ce nom, relève du défi.

Illustration des jeans Fallow par Rob Whoriskey pour Oki Ni

Fallow réussit tout de même le pari, en produisant surement une des plus belles paires de jeans que j’ai pu voir depuis longtemps. Les finitions sont superbes, avec même les poches arrières doublées d’une toile de coton épais et l »étiquette » est en peau de cerf ferrée à la main. La toile est japonaise (13,75 Oz pour la plupart des modèles) et le tout est assemblé en Angleterre. Les rivets sont en cuir et le selvage est bien là où il faut. En bref, une très belle paire de Denim pour un prix allant de £145 à £240 pour la version cirée, on peut dire que c’est raisonnable.

www.fallowdenim.com

Un jean Fallow après un an d’usage sans lavage

Untitled Clothes

Détail d’un imper en Tweed des années 40.

« vintage », « dandy », « hipster », « preppy », « concept store », « sneakers » … vous les connaissez très bien et vous savez que vous les avez déjà trop entendu sortir de toutes les bouches, un peu à toutes les sauces: on a du mal à garder le compte des mots et expressions galvaudés dans la mode et l’univers du vêtement. Ils ont d’ailleurs pour la plupart maintenant perdu toute substance et sont réutilisés à tour de bras par des agences de (mauvais) conseils en marketing pour vendre des opérations flashmob à des marques qui se cherchent un peu (bon ok, ça fait deux fois que l’on tape sur ce truc mais sérieusement, wtf ?).

Là en tombant sur Untitled Clothes, on se dit tout de suite que le nom est bien choisi. « Vêtements sans titres » pour vendre de belles pièces vintage sur internet (sans galvaudage cette fois), c’était assez bien joué. L’expression s’impose: nul besoin de marque ou d’étiquette ornée d’un logo tape à l’oeil, le vêtement parle de lui même. La pièce, âgée mais sans âge, a son caractère propre. L’équipe derrière le projet connaît son produit et celui qui le recherche: le portefeuille du collectionneur ne compte pas, on joue la corde sensible, le point de détail et la touche de patine qui font la différence.

Veste Renault d’époque.

Au delà du nom la passion est quasi palpable, ne serait ce qu’au travers des détails mis en valeurs et la qualité des photos, on sent vraiment que les pièces sont respectées à hauteur de l’intérêt qu’elles pourront représenter pour l’amateur de beaux vêtements. La sélection a d’ailleurs été mise à jour il y a peu, et même si ça n’est que pour regarder, allez vite faire un tour sur le site: certaines des pièces sont réellement incroyables. Ce ne sont pas de simples produits de consommation ou de pures solutions pour lutter contre la chaleur ou la pluie mais de véritables pièces anciennes qui ont une aura bien particulière, du genre de celles que les élégants japonais libres & faciles utilisent pour construire des looks incroyables qui fascinent souvent les hautes sphères des internets.

Un léger point noir peut être dans la punchline « Vêtements anciens pour jeunes contemporains »: je me demande ce que les vieux élégants qui ont perdu Old England cette année vont pouvoir en penser, cette clientèle bien particulière, parfois nostalgique, qui connaît très bien les belles choses. Bien sûr si vous êtes designer ou que vous avez votre marque, ces pièces de collections pourront vous apporter des informations inestimables en terme de connaissance du vêtement.

C’est ce que l’on appelle un joli bouton.

Revoici l’imper de tout à l’heure, zoom out.

Et en entier !

Aigle – Lookbook PE 2012

Le lookbook printemps été de Aigle est étonnant, beau et dérangeant à la fois. Du coup il soulève de nombreuses questions :

– Est-ce moi qui suis subitement devenu vieux ou bien est-ce Aigle qui est devenu un peu plus cool ?

– Est-ce que le fait que Aigle édite dorénavant une jolie 60-40 veut dire qu’il est temps qu’on se remette à porter des choses asymétriques pour se donner des frissons d’originalité ?

– Qu’est ce que ça vaut en vrai ?

– Est-ce que nos pères et nos beaux-frères sont sur le point d’adopter le look de barbu-moustachu-à-raie-sur-le-côté du modèle ?

– Est-ce que cela signifit que Aigle va bientôt s’inspirer de ses archives pour nous resortir des produits incroyables, comme par exemple des mocassins à semelles en caoutchouc vert résistant aux huiles ?

– Est-ce que la jolie mannequin blonde est bretonne ?

– Est-ce que Aigle serait prêt à travailler avec notre boutique La Belle Échoppe, pour profiter de leurs moyens de production français et faire de belles rééditions de leurs bottes traditionnelles à bandes blanches, aujourd’hui produites à l’étranger ?

– Pourquoi ce « FlashMob » ?

Tokyo – Suite …

Une des petites mains, la seule en fait, à l’atelier de The Franklin Tailored

On vous a déjà parlé de Biotop, Wild Life Tailor, Vendor, et Saturday’s Surf, il reste cependant beaucoup de choses sur lesquelles on pourrait s’attarder, Tokyo recellant de mille bijous que l’on rêverait de voir dans nos villes. Que ce soit du petit magasin indépendant aux grandes enseignes qui y lancent des concepts que l’on tarde de voir arriver prêt de chez nous, il fallait faire un point sur ces trouvailles afin que vous puissiez vous y arrêter si il vous arrivait de passer dans les parages.

Found Muji

Si vous êtes un fan de Muji, commencez déjà à économiser. Le concept « Found » regroupe des produits de haute qualité que l’équipe de l’enseigne a dégoté aux quatres coins du monde, le tout allié au sens de présentation très japonais qui a fait le succès de la marque. En somme il s’agit d’un mini-supermarché regroupant le meilleur de chaque endroit où l’on a tout simplement envie de tout acheter. On sent le concept de Labour & Wait pas très loin.

Nakajima Bâtiment 5-50-6 Jingu-mae, Shibuya-ku, Tokyo 1 ~ 2F
www.muji.net/foundmuji/

Timeworn Clothing – At Last

Timeworn Clothing est l’une de ces boutiques qui proposent du workwear américain encore plus fidèle à l’original que ce que l’on peut trouver en Amérique. L’offre de la boutique est principalement composé de leur propre marque: At Last Clothing. Cependant vous y trouverez aussi d’autres labels, surtout japonais, proposant des accessoires. Les prix sont conséquents mais la qualité est au rendez-vous. J’ai bien failli dépenser un demi mois de loyer pour la veste ci-dessus.

3-12-3,Kitaaoyama,Minatoku,Tokyo

Loopwheeler

Loopwheeler a la réputation de faire certains des meilleurs sweatshirt du monde. L’homme derrière la marque, Satoshi Suzuki, n’est autre qu’un passionné de la matière, au point d’avoir plus de 350 pulls en jersey dans sa garde-robe. Ce n’est pas rien. Le nom de la marque vient de la machine qui était utilisée au début de 20ième siècle pour tisser le jersey. Alors que tout le monde passait aux machines automatisées qui permettaient d’avoir un meilleur rendement, Satoshi a décidé de sauver ces antiquités de la poubelle et d’en faire sa marque de fabrique. Le résultat: une entité connue mondialement qui travaille avec des marques comme Nike et Clark’s sur des produits en collaboration. Un endroit donc à visiter si vous cherchez le meilleur sweatshirt disponible, vous aurez l’embarra du choix en ce qui concerne les coupes et les couleurs (pas la matière cependant, qui reste celle de l’obsession de Satoshi). Une des fameuses machines est d’ailleurs exposée en vitrine pour tous les curieux.

Yamana Bldg. B1F, 3-51-3 Sendagaya, Shibuya-Ku, Tokyo
www.loopwheeler.co.jp

The Franklin Tailored

The Franklin tailored est une toute petite marque proposant des produits d’une extrème qualité avec une forte inspiration workwear. Présent notamment chez Biotop et Wild Life Tailor, ce petit atelier propose cette chemise en oxford d’apparence simple outre le fait qu’il s’agit d’un tissu triple retord. En somme, trois fois plus épaisse que votre chemise en oxford habituelle. Une petite merveille. L’atelier de la marque sert aussi de boutique / showroom. Si vous voulez voir le savoir-faire japonais en action, ça vaut le coup de passer y jeter un coup d’oeil et s’approprier cette chemise. Je regrette encore de ne pas l’avoir emporté avec moi dans ma valise.

3-14-10 Minami-Aoyama, Minato-ku, Tokyo
www.the-ft.com

Concerto pour piano n°12 – WA Mozart

Tom Hulce interprétant WA Mozart dans Amadeus (1984)

Le Concerto pour piano n°12 de WA Mozart est connu pour citer le thème de l’ouverture de La Calamitá die cuori de Jean-Christian Bach dans son deuxième mouvement.

Il faut savoir que Mozart avait en effet une profonde admiration pour le onzième fils de Jean-Sebastien. Ils se rencontrent à Londres en 1764 lorsque ce dernier était maître de musique de la reine Sophie-Charlotte. Mozart est amené à joué avec JC Bach alors qu’il n’a que 8 ans, cette rencontre sera très importante pour Mozart qui restera influencé toute sa vie par le compositeur Allemand.

À la mort de Jean-Christian Bach, Mozart écrit à son père « Quelle perte pour le monde de la musique ! ». C’est cette même année, en 1782, que Mozart lui rend hommage par une épitaphe musicale, dans l’andante de son 12ème Concerto pour piano. Mozart avait déjà démontré l’intérêt qu’il portait à l’oeuvre de J. Christian Bach en arrangeant ses sonates opus 5 (n° 2, 3 et 4) en concertos pour piano (K. 107).

Andante du Concerto pour piano n°12 de WA Mozart :

mvt.2 Andante by Mozart on Grooveshark

Jean-Christian Bach

Ride Béret Baguette 2012

 

L’an dernier j’avais eu la chance d’assister au Tweed Run à Londres, mais j’ai depuis traversé la Manche et cette année c’est au Ride Béret Baguette – sorte de réponse française à l’événement britannique – que je me suis rendu. Non seulement en tant que participant mais aussi en tant que sponsor : en effet l’occasion était trop belle, et donc notre boutique en ligne La Belle Échoppe fut cette année parmi les sponsors de l’événement. Le Ride Béret Baguette, à l’instar du Tweed Run, fut lancé par un forum de passionnés de pignon fixe (PignonFixe.com), qui organisèrent il y a quelques années la première ballade cycliste anachronique à Paris. L’occasion pour eux de s’amuser, de pique-niquer tous ensemble et surtout de sortir leurs vélos vintage incroyables.

Je sais d’expérience que les Anglais vont toujours plus loin lorsqu’il s’agit de vintage ou de se déguiser. Je craignais donc de me retrouver entouré de gens à moitié impliqués, un peu comme ces soirées parisiennes ou au final personne ne vient déguisé et où vous vous retrouver tout seul à devoir assumer votre T-shirt Desigual ironique. Au final ce fut une surprise vraiment positive : les participants ont joué le jeu et la bonne ambiance et le soleil étaient là. L’occasion donc de prendre quelques photos inspirantes, que je vous laisse découvrir.


Un Bergam, ancien sac de l’armée française qui fut à l’époque fabriqué par Lafuma.

 

Ce bon vieux cartable d’écolier !


Un sac de travail français assez typique : bords francs, grosses boucles, pas très fin mais une solidité exemplaire.

 

Un sac Bleu de Chauffe : la jeune marque propose des sacs made in France inspirés des anciens sacs de travail français.

 

Les fameuses Michael de Paraboot, increvables et toujours fabriquées en France.


 

Le canotier : reviendra, reviendra pas ?

 

Notre ami Foucauld, de La Conjuration et Passion, avec sa fameuse casquette Lock&Co. Tweed fantastique et finitions impressionnantes, notamment le raccord des motifs du tweed.


L’intérieur aussi est soigné : c’est ce que j’appelle une belle étiquette.

 

Le Coq Sportif – qui vient d’obtenir les droits d’équiper les maillots distinctifs du prochain tour de France – est aussi sponsor de la course italienne nostalgique l’Eroica. La marque édite chaque année pour l’occasion une petite série de tricots de course vintages (en laine).


Mais rien ne vaut un véritable maillot d’époque, aux broderies impressionnantes.

Marc et sa Patagonia

Mesdames et Messieurs: Marc Sutton, pulling it off.

Un grand merci aux quelques-uns d’entre vous qui nous ont proposé leur participation ! A la fin en recoupant tous les points de vue regroupés ici on devrait avoir quelque chose de bien. Marc Sutton en revanche je ne suis pas allé le chercher très loin : il écrit notre rubrique Fourchette à ses heures perdues et nous régale de ses belles (mais trop rares) recettes de cuisine.

Salut Marc, qu’est ce que c’est que cette veste ?

Cette veste est une fleece jacket vintage de chez Patagonia. Je n’ai pas pu la faire expertiser encore pour connaître son année de production.

D’où est ce qu’elle vient ? Elle a une histoire particulière ?

Cette veste vient de Séoul, je l’ai acheté sur Ebay l’hiver dernier. J’aurais adoré pouvoir raconter une histoire singulière, qu’elle a été porté par un alpiniste écossais qui pratiquait le trek d’altitude lors de son temps libre.

Et toi, tu as une histoire vécue avec cette pièce ?

J’ai 2 histoires attachées à cette pièce. Comme vous pouvez le constater sur les photos, cette veste donne l’impression qu’elle est conçu à base de laine de mouton brute non traitée. Du coup, lorsque je l’ai porté pendant les froides soirées de janvier, beaucoup de personnes en ont profité pour me tomber dans les bras.

L’autre histoire c’est plus de l’usage, mais à chaque fois je la dépose dans un pressing la personne la retourne systématiquement pensant que je portais la veste à l’envers.

Layering 101.

Qu’est ce qui fait que tu l’aimes particulièrement ?

Avant tout, j’aime cette pièce pour les bénéfices fonctionnels qu’elle m’apporte. Ce vêtement est très léger, il empêche le froid de pénétrer, on est protégé des vents puissants et tranchants. Je suis encore épaté par la légèreté de cette veste aux performances climatiques exceptionnelles. Il faut savoir que chez Patagonia chaque vêtement a été mis au point par de vrais alpinistes dans les vraies conditions d’une expédition. Ce sont des vêtements techniques conçus pour résister à des conditions exceptionnelles tout en pensant au bien-être dans l’effort, c’est pour celà qu’elle est si légère et agréable à porter.

Lorsque je la porte, j’adore repenser à toutes ces mises au point, à tous ces essais que Patagonia a conçu pour créer le vêtement le plus performant possible. Quand il m’arrive de passer beaucoup de temps à l’extérieur dans un climat sec et froid avec pas mal de vent, je l’endosse avant de faire mon marché ou les vides-greniers du dimanche.

Qu’est ce que tu aimes ou recherches en général quand on touche au vêtement ?

C’est un mélange d’émotions, mais je recherche d’abord une fonctionnalité. J’adore m’entourer de vêtements qui ont une histoire. Ça peut être dans sa fabrication ou dans son ancienne vie. Il est aussi important que la pièce soit intemporelle pour 2 raisons : je ne veux pas qu’elle soit un accessoire de mode mais un vrai classique que je pourrais porter toute ma vie et donner à mes enfants. Je veux aussi écrire l’histoire de ce vêtement en le portant dans telle ou telle circonstance et en la combinant avec d’autres vêtements pour créer mon propre style.

En hiver on imagine facilement y trouver du réconfort.

Qu’est ce que tu penses de la mode en général ?

Après la mode en terme de marques, je suis allergique aux H&M, Zara, et toutes autres chaines qui fabriquent des vêtements de mauvaise qualité et déforment les classiques avec des détails et des matériaux de mauvaise qualité.

La mode, je n’y prête pas trop attention. Mon inspiration, je la trouve en me documentant en ligne, dans des magazines spécialisés sur les vêtements, mais aussi dans la rue et notamment en observant  les personnes agées.

Quelle marque a particulièrement retenu ton attention ces derniers temps ?

Il y en a beaucoup. Je peux vous citer Haversack par exemple. C’est une marque que j’ai découvert lors de mon voyage à Tokyo. Tout est fait main en petites séries avec des tissus de grande qualité. Ils sont influencés par les vêtements traditionnels militaires et workwear. Bien sur les coupes sont plus modernes. J’adore aussi le fait qu’ils viennent glisser quelques pièces qui sont hors de cet univers comme une écharpe à pois en soie que j’ai acheté. J’aime le fait que leurs vêtements soient intemporels et qu’ils osent associer subtilement des styles classiques d’univers différents.

Une doublure qui respire.

Pour toi la notion de marque est elle importante ? qu’est ce que tu recherches chez une marque ?

Ça n’est pas ma priorité, lorsque j’achète un vêtement je recherche d’abord la pièce. Après oui, il y a beaucoup de marques de vêtements qui me plaisent et si elles éditent la pièce que je recherche tant mieux.

Chez une marque, je recherche une qualité de fabrication, une éthique, un savoir faire d’artisan, des pièces édités en petites séries, j’aime ce sentiment de rareté. J’ai aussi besoin qu’elle me surprenne, qu’elle se renouvelle sans se faire piéger par tout ce qui est à la mode mais en restant fidèle à son ADN.

Merci Marc !

Vous pouvez lire les recettes incroyables de Marc dans notre catégorie Fourchette.

Saturday's Surf NYC – Tokyo


Ça donne envie non? photo trouvée sur saturdaysnyc.com

Le magasin de vêtements New-Yorkais Saturday’s Surf a fait couler pas mal d’encre depuis son ouverture, il n’y a d’ailleurs pas si longtemps que ça, en août 2009.

Le concept du magasin est le suivant: promouvoir un art de vivre issu du surf en pleine ville en s’inspirant du style des années 50 et 60 et en servant du café. Cela peut sembler un peu réducteur dit comme ça, mais le principe est là.

A en lire l’interview qu’ils ont donné à Day Dream aux éditions Doubt Everything (magazine japonais écrit en anglais, ça ne court pas les rues), les trois acolytes qui sont à l’origine du projet Josh Rosen, Morgan Collet et Colin Tunstall ont tout simplement cherché à réunir leurs passions : le surf, l’art et les vêtements. Quant au nom, « Saturday’s » a été choisi car le samedi est selon eux le meilleur jour de la semaine car on peut se lever tard et se coucher tard. Le fait d’avoir un magasin doit tout de même compliquer un peu les choses.

Suite au succès que le point de vente a rencontré, le trio a lancé sa propre marque, facilement reconnaissable par le S barré du logo. On peut retrouver certaines pièces de leur collection dans de très bonnes boutiques à travers le globe. Dans cette logique d’expansion, Saturday’s a ouvert un premier magasin en dehors de son pays natal à Tokyo en mars dernier. On y retrouve tout le cahier des charges du surf shop New-Yorkais: combinaisons et planches de surf, produits de la marque en propre et une sélection d’autres produits, un bar à café et la terrasse à l’arrière du magasin où l’on peut déguster ce dernier et lézarder au soleil quand le temps le permet.

Comme on pouvait s’y attendre venant du Japon, la boutique est superbe et on s’y attarde volontiers. Le prix des quelques planches que j’ai pu lorgner du coin de l’oeil est plus que prohibitif cela dit mais elles sont très jolies à regarder. On se console en se disant que l’on n’aurait pas pu les emporter dans l’avion et que de toutes façons un magasin fera sûrement bientôt son apparition près de chez nous. Toujours selon le même interview citée plus haut, Josh, Morgan et Colin comptent en effet étendre leur concept à Paris et Londres. Pas sûr qu’il y ait autant de surfeurs qu’à New York ou Tokyo (apparemment ils seraient beaucoup) dans ces deux villes européennes, on ira y goûter le café avec plaisir en tout cas.