Concerto pour piano n°12 – WA Mozart

Tom Hulce interprétant WA Mozart dans Amadeus (1984)

Le Concerto pour piano n°12 de WA Mozart est connu pour citer le thème de l’ouverture de La Calamitá die cuori de Jean-Christian Bach dans son deuxième mouvement.

Il faut savoir que Mozart avait en effet une profonde admiration pour le onzième fils de Jean-Sebastien. Ils se rencontrent à Londres en 1764 lorsque ce dernier était maître de musique de la reine Sophie-Charlotte. Mozart est amené à joué avec JC Bach alors qu’il n’a que 8 ans, cette rencontre sera très importante pour Mozart qui restera influencé toute sa vie par le compositeur Allemand.

À la mort de Jean-Christian Bach, Mozart écrit à son père « Quelle perte pour le monde de la musique ! ». C’est cette même année, en 1782, que Mozart lui rend hommage par une épitaphe musicale, dans l’andante de son 12ème Concerto pour piano. Mozart avait déjà démontré l’intérêt qu’il portait à l’oeuvre de J. Christian Bach en arrangeant ses sonates opus 5 (n° 2, 3 et 4) en concertos pour piano (K. 107).

Andante du Concerto pour piano n°12 de WA Mozart :

mvt.2 Andante by Mozart on Grooveshark

Jean-Christian Bach

Jehan Alain – Étude sur les doubles notes

Jehan Alain

Jehan Alain est un compositeur et organiste français né à Saint-Germain-en-Laye le 3 février 1911 et mort en juin 1940 (mort pour la France au champ d’honneur près de Saumur). Essentiellement connu pour ses œuvres « organistiques » Jehan Alain a également composé quelques pièces pour piano, restées un peu trop oubliées du grand public.

Connaissant parfaitement l’intégrale de son œuvre pour orgue, je me suis récemment demandé s’il avait trouvé le temps, dans sa trop courte vie, de composer pour d’autres instruments. C’est donc comme ça que je suis tombé sur ses pièces pour piano. Je ne manque surtout pas l’occasion de vous faire entendre son Étude sur les doubles notes, en espérant que cela attise votre curiosité sur ce magnifique compositeur.

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Scott Joplin – Le Roi du Ragtime

Timbre commémoratif des services postaux américain
à l’effigie de Scott Joplin pour célébrer l’héritage noir.

Scott Joplin peut sans aucun problème être présenté comme le Papa du ragtime. Ce courant musical fut très populaire de la fin du XIXe siècle jusque dans les années 20, avant d’être suplanté par le jazz qui, au passage, n’a pas manqué de s’en inspirer largement.

Scott Joplin est sans conteste le compositeur de ragtime le plus connu. Chacun d’entre nous a forcément déjà entendu son fameux morceau The Entertainer qui était un véritable tube à l’époque des années folles. Cette chanson s’est refait une nouvelle jeunesse en 1973 avec la sortie du film The Sting (L’Arnaque) au cinéma mettant en scène (entre autres) Paul Newman et Robert Redford.

Couverture de la partition The Entertainer


Lorsqu’il compose The Entertainer en 1902, Scott Joplin s’était déjà fait une bonne réputation en composant quelques années plus tôt le très célèbre Mapple Leaf Rag. Tout le monde associe déjà son nom au ragtime et considère Scott Joplin comme un des compositeurs américains les plus influent ! 
Cette oeuvre eut un tel succès à l’époque que la partition s’est vendue à plus d’un million d’exemplaires : c’est d’ailleurs la première fois que la vente d’une partition dépasse le million.

Couverture de Maple Leaf Rag


Passé plutôt inaperçu, une autre belle composition de Joplin a fait plus récemment son apparition sur le grand écran dans le film The Curious Case of Benjamin Button. On y entend une valse intitulée Bethena, qui, bien que toujours inscrite dans le style ragtime, est une oeuvre plus complexe que les rags qu’il a pu composer quelques années auparavant.

En effet, Scott Joplin compose cette valse un peu plus tard en 1905 et le style n’est plus tout à fait le même. Le compositeur avait un vif désir d’être considéré comme un compositeur dit « sérieux » et voulait être associé à la musique classique. Cette envie marque donc le début d’un changement de registre chez Joplin, il consacrera beaucoup de temps à composer des oeuvres d’une plus grande envergure jusqu’à la fin de sa vie, à l’image de son opéra Treemonisha. Ses dernières compositions constituées entre autres d’une symphonie, d’un deuxième opéra et d’un concerto pour piano ont malheureusement toutes été perdues et n’ont jamais été publiées…

Rachmaninov joue Chopin

Rachmaninov au piano conduit par Willem Mengelberg

En plus de son immense talent de compositeur, Rachmaninov possédait une virtuosité pianistique hors pair. Aidé par des mains gigantesques, Rachmaninov entretenait de façon soutenue sa technique. Il disait lui même s’échauffer les doigts tous les matins en jouant l’étude n°2 op. 1 de Paul de Schlözer.
Le troisième concerto de Rachmaninov est d’ailleurs redouté par de très nombreux pianistes, son exécution étant d’une difficulté diabolique.

Souvent sévère envers Rachmaninov compositeur, la presse américaine était au contraire très enthousiaste vis à vis du pianiste, ses récitals étaient particulièrement réputés pour les interprétations qu’il donnait de Chopin. Il faisait découvrir sous un nouvel angle le compositeur polonais à une époque où celui-ci était souvent joué de façon plutôt vulgaire.

Plusieurs séries d’enregistrements ont été réalisé et sont aujourd’hui disponible dans le commerce. Ils sont un témoignage extraordinaire et nous permettent de juger véritablement du génie de Rachmaninov.

Valse en mi bémol majeur, op. 18 :

Arcadi Volodos

Arcadi Volodos au piano


Souvent considéré comme le nouveau Vladimir Horowitz, Arcadi Volodos est un virtuose possédant un don à décourager des classes entières d’apprentis pianistes. La comparaison avec Horowitz nous laisse facilement deviner le talent de l’artiste avant même de l’avoir entendu…

Volodos commence à étudier la musique assez jeune mais ne s’intéresse au piano que tardivement après avoir étudié la direction d’orchestre pendant plusieurs années. Il commence à travailler le piano à l’âge de 16 ans et révèle immédiatement des facilités exceptionnelles pour l’instrument. Il réalise son premier enregistrement seulement 10 ans après ses premiers cours au clavier… décourageant disais-je !

Si Arcadi Volodos est souvent comparé à Horowitz, c’est en grande partie grâce aux transcriptions qu’il joue ainsi qu’aux arrangements qu’il écrit lui même à l’instar du maître sus-cité. Son arrangement le plus célèbre est sans doute le Rondo de Mozart, Alla Turka qu’il joue fréquemment en concert : effet garanti.


Sa virtuosité pianistique lui permet également de jouer en concert tout un répertoire extrêmement difficile à exécuter. Sa technique lui a permis de se spécialiser dans l’oeuvre de Franz Liszt et de Rachmaninov. En quelques années seulement, Volodos est parvenu au sommet, il est un des pianistes les plus reconnu au monde, donnant ainsi des concerts aux 4 coins de la planète.

Alfred Cortot

Alfred Cortot

Alfred Cortot n’est pas un simple pianiste parmi les autres, il est un des plus grands musiciens de la première moitié du XXe siècle. Ses concerts sont entrés dans la légende et ses enregistrements sont encore une référence.

Grand pédagogue, il mène parallèlement à l’enseignement une grande carrière de concertiste. Adulé à travers le monde, les japonais iront même jusqu’à donner son nom à une île de l’archipel Nippon : Cortot-shima. On peut d’ailleurs se demander quel autre pays au monde serait capable de faire une telle chose ?
Décidément, qu’on se trouve dans le monde vestimentaire ou bien dans le monde musical, les japonais font souvent preuve d’un goût très sûr.


Île d’Atsushima, rebaptisée « Cortot-shima »

Une fois n’est pas coutume, on enchaine avec des archives exceptionnelles. Internet regorge de pépites, de documentaires incroyables qui nous permettent ainsi de voir librement Alfred Cortot au piano et même l’entendre parler. Un témoignage qui se passe de commentaire…

Ici dans une interprétation de Chopin :

 

Et dans Schumann, commentant son interprétation et donnant la vision qu’il a de l’oeuvre « Der Dichter spricht » :


Dimitri Chostakovitch – Trio avec Piano op. 67

Détrompez-vous ! Ceci n’est pas un article sur Harry Potter. Dimitri Chostakovitch est un tout autre magicien. Si son nom ne vous évoque rien, rappelez-vous la musique de la fameuse scène d’ouverture du film de Stanley Kubrick « Eyes Wide Shut » :

Dimitri Chostakovitch est un compositeur Russe né en 1906 à Saint-Pétersbourg et mort à Moscou en 1975. Son oeuvre est très importante, c’est un compositeur très prolifique, il a touché à tous les styles et à toutes les formes. Nous nous attarderons aujourd’hui sur l’un de ses chefs d’oeuvre de musique de chambre : son second trio pour piano violon et violoncelle op. 67 composé en 1944.

Cette oeuvre a donc été écrite pendant la guerre qui est une période très productive pour Chostakovitch, il composait l’année précédente sa Symphonie n°8 considérée par beaucoup comme sa plus belle symphonie.

L’allegro de ce trio laisse entendre un thème traditionnel d’origine juive absolument magnifique qu’il réutilisera d’ailleurs pour son Quatuor n°8 op. 110.
Il apparait d’abord en pizzicato au violon et violoncelle accompagné d’accords répétés par le piano avant d’être manié dans tous les sens possible.

Allegro du second Trio avec Piano de Dimitri Chostakovitch op.67 :

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Beethoven – Sonate pour piano n°17

Wilhelm Kempff au piano

Il n’est plus vraiment nécessaire de présenter Ludwig van Beethoven, tout le monde en a déjà entendu parler, tout le monde connaît sa neuvième symphonie (au moins la version « vocoders » d’Orange mécanique), tout le monde connait sa symphonie n°5, tout le monde connaît le premier mouvement de sa sonate « Clair de lune », et qui n’a jamais entendu la Lettre à Elise ?!

Re-situons tout de même son oeuvre dans le temps :
Beethoven a connu Mozart en fin de vie, son art se situe donc à l’extrémité du classicisme. Il n’y a pas réellement de trace chez lui de l’esprit romantique allemand dont il a pourtant vu les prémices avec Weber et Schubert, et qui s’épanouira avec Schumann et Mendelssohn. Beaucoup de romantiques se réclameront de Beethoven lorsqu’ils iront plus loin dans l’emploi expressif des timbres instrumentaux ou encore quand ils transformeront les formes héritées du XVIIIe siècle. Mais la tendance des romantiques à invoquer des tableaux ou encore leur interprétation fantastique de la nature sont des innovations étrangères à l’art de Beethoven.

Le piano a une importance considérable dans les premières oeuvres de Beethoven, il compose de nombreuses sonates dont la 17ème est sans doute l’une des plus connues, on la nomme communément la sonate « La Tempête ».
Beethoven compose la sonate n°17 en 1802, il est alors très inquiet par sa surdité croissante, c’est d’ailleurs en 1802 qu’il écrit la lettre de détresse, Testament de Heiligenstadt. L’inquiétude de Beethoven se retrouve clairement dans la sonate, on y découvre une atmosphère très sombre, déchirante.

Interprété ici par le génial Wilhelm Kempff, l’allegretto de la sonate « La Tempête » :

Franz Liszt – Grand galop chromatique

Il n’existe malheureusement aucun enregistrement de Franz Liszt, mais toutes les sources existantes s’accordent à dire qu’il est le plus grand pianiste virtuose de son temps.

Franz Liszt est né en 1811, très vite son père est étonné par ses dons d’improvisation. Quelques temps plus tard, il prend ses premières « vraies » leçons de piano avec Czerny qui était sans doute le plus grand maître de l’époque s’agissant de la virtuosité. Ce dernier refusa dès la 12ème leçon d’être payé considérant que les progrès fulgurants du jeune prodige suffisaient à le dédommager de son travail. Dès lors, Liszt se consacrera longtemps à la recherche de la perfection technique absolue.

Sa technique pianistique extraordinaire et ses interprétations impressionnent beaucoup le public qui est immédiatement très enthousiaste à son égard. Cependant, la grande majorité de ses auditeurs ne voient en lui que le virtuose, sa vélocité et son agilité pianistique faisant de l’ombre au grand musicien qu’il était.

Le Grand galop chromatique est une pièce pour piano qui montre à quel point les oeuvres de Liszt pouvaient être complexes. L’effet de cette oeuvre sur le public fut considérable, l’auditoire était captivé par les prouesses techniques exigées !
Le grand galop chromatique est ici interprété par un autre immense virtuose : Georges Cziffra.

Franz Liszt a su ouvrir une nouvelle ère, celle de la virtuosité alliée à la sensibilité et l’intelligence. Il ouvre ainsi la voie à de grands musiciens comme Rubinstein, Camille Saint-Saëns ou Risler.

Samson François

Samson François est un des plus grands pianistes français. Ses interprétations de Chopin, Schumann, Ravel ou encore Debussy connaissent un très grand succès et sont aujourd’hui encore considérées comme une référence.

Mort très jeune, il nous laisse quand même de magnifiques archives vidéos que l’on doit en partie à Claude Santelli qui offrait à l’époque des moments de télévision comme on ne connaît plus !

Ci-dessous un entretien passionnant avec Samson François. Il donne sa vision de l’interprétation et explique qu’il préfère se concentrer sur les courbes mélodiques plutôt que de s’enfermer dans le carcan de la mesure.

« Toute ma conception de la musique a toujours été plus ou moins sentimentale. Je ne pense pas être porteur de messages, j’aime la musique par amour, tout bêtement et sans me poser de questions. » – Samson François


Toccata de Debussy, composée en 1901-02, tirée de sa Suite « Pour le piano » (3eme mouvement) :


Ballade n°4 de Frédéric Chopin, extrait d’un documentaire de Claude Santelli (1967) :


3eme mouvement du deuxième concerto pour piano de Frédéric Chopin :