Georges Bizet – Jeux d'enfants

Georges Bizet

Georges Bizet fait partie de ces innombrables artistes dont l’histoire n’a retenue qu’une oeuvre. Malheureusement, et comme souvent pour les membres de ce triste cercle, il s’agit d’une injustice terrible, tant la valeur de leurs autres créations est importante.

Bizet ne manque pas à la règle. Essentiellement connu pour être le compositeur de l’opéra français le plus connu du Monde, le reste de son oeuvre est souvent passé sous silence.

Si l’opéra Carmen peut sans doute être considéré comme le chef-d’oeuvre de Bizet, il est pourtant bien trop réducteur de résumer le compositeur à cette unique partition.

Sa suite de 12 pièces, Jeux d’enfants, composées en 1871 pour piano à 4 mains en est un exemple parmi d’autres. Bizet a orchestré cinq de ces 12 pièces et les a intégrées dans la suite créée le 2 mars 1873 à Paris, par le Concert national sous la direction d’Édouard Colonne.

Marche :

Le bal :

Et bien sûr, ce n’est pas parce qu’il ne faut pas uniquement résumer Bizet à Carmen qu’on n’a pas le droit de ce faire plaisir !

Extrait de Carmen :

Scott Joplin – Le Roi du Ragtime

Timbre commémoratif des services postaux américain
à l’effigie de Scott Joplin pour célébrer l’héritage noir.

Scott Joplin peut sans aucun problème être présenté comme le Papa du ragtime. Ce courant musical fut très populaire de la fin du XIXe siècle jusque dans les années 20, avant d’être suplanté par le jazz qui, au passage, n’a pas manqué de s’en inspirer largement.

Scott Joplin est sans conteste le compositeur de ragtime le plus connu. Chacun d’entre nous a forcément déjà entendu son fameux morceau The Entertainer qui était un véritable tube à l’époque des années folles. Cette chanson s’est refait une nouvelle jeunesse en 1973 avec la sortie du film The Sting (L’Arnaque) au cinéma mettant en scène (entre autres) Paul Newman et Robert Redford.

Couverture de la partition The Entertainer


Lorsqu’il compose The Entertainer en 1902, Scott Joplin s’était déjà fait une bonne réputation en composant quelques années plus tôt le très célèbre Mapple Leaf Rag. Tout le monde associe déjà son nom au ragtime et considère Scott Joplin comme un des compositeurs américains les plus influent ! 
Cette oeuvre eut un tel succès à l’époque que la partition s’est vendue à plus d’un million d’exemplaires : c’est d’ailleurs la première fois que la vente d’une partition dépasse le million.

Couverture de Maple Leaf Rag


Passé plutôt inaperçu, une autre belle composition de Joplin a fait plus récemment son apparition sur le grand écran dans le film The Curious Case of Benjamin Button. On y entend une valse intitulée Bethena, qui, bien que toujours inscrite dans le style ragtime, est une oeuvre plus complexe que les rags qu’il a pu composer quelques années auparavant.

En effet, Scott Joplin compose cette valse un peu plus tard en 1905 et le style n’est plus tout à fait le même. Le compositeur avait un vif désir d’être considéré comme un compositeur dit « sérieux » et voulait être associé à la musique classique. Cette envie marque donc le début d’un changement de registre chez Joplin, il consacrera beaucoup de temps à composer des oeuvres d’une plus grande envergure jusqu’à la fin de sa vie, à l’image de son opéra Treemonisha. Ses dernières compositions constituées entre autres d’une symphonie, d’un deuxième opéra et d’un concerto pour piano ont malheureusement toutes été perdues et n’ont jamais été publiées…

Alexandre Borodine – Le Prince Igor

Portrait de Borodine par Répine (1888)

Après Moussorgsky et Rimsky-Korsakov, c’est au tour de Borodine d’être mis à l’honneur sur redingote. Ce troisième membre du Groupe des cinq est un autodidacte, un génie comme on ne fait plus : un médecin-compositeur !

Prédisposé à la musique (il compose une Polka dès l’âge de 9 ans), Borodine consacrera pourtant la plupart de son temps à la science. Il était en effet un docteur en médecine, professeur à l’Académie militaire de chimie. Cette activité extra-musicale ne lui laissera que trop peu de temps pour composer une oeuvre imposante qui se résume finalement qu’à deux quatuors à cordes (1879 et 1881), quelques mélodies, deux symphonies (1867 et 1869) et bien sûr son chef d’oeuvre : l’opéra Le Prince Igor dont tout le monde a déjà entendu les célèbres Danses polovtsiennes.

Il commence la composition du Prince Igor en 1869 et ne la terminera jamais. Ce n’est que dix-huit ans plus tard que Rimsky-Korsakov et Glazounov termineront ce magnifique opéra.

Si l’oeuvre complète de Borodine n’est pas impressionnante par son volume, elle l’est en revanche par sa beauté. On eut préféré qu’il ne fût pas médecin et qu’il s’adonnât plus sérieusement à la musique. Il se disait lui-même compositeur du dimanche, ne pouvant composer qu’en dehors de son activité principale. Ses amis lui lançaient souvent un « j’espère que tu vas mal » puisque malade à la maison, Borodine pouvait alors composer en paix.

Je vous laisse maintenant apprécier l’ouverture de son opéra suivi de quelques-unes des Danses Polovtsiennes les plus connues :

Ouverture :

Danse Polovtsienne :

Marche Polovtsienne :

Sergueï Rachmaninov — Concerto pour piano n°3

Sergueï Rachmaninov au piano

Le concerto n°3 pour piano de Rachmaninov est mondialement connu pour sa difficulté d’interprétation. Beaucoup de pianistes n’ont d’ailleurs pas osé s’y pencher par crainte.

Cette oeuvre a été composée en 1909 et a été donnée pour la première fois le 28 novembre de la même année. Lors de sa création, c’est Rachmaninov qui était lui même au piano, sous la baguette de Walter Damrosch. Techniquement très complexe pour le pianiste, Rachmaninov avait en partie composé cette oeuvre dans le but de montrer au public qu’en plus d’être un grand compositeur, il était également un pianiste virtuose.

Connaissant un franc succès, ce concerto sera vite dirigé par de grands noms et notamment Gustav Malher qui le dirigea quelques semaines plus tard.
Il est interprété ci-dessous par le virtuose et immense musicien Vladimir Horowitz. Ce concerto fait partie de son répertoire de prédilection, il s’agit d’un des plus beaux enregistrements de ce concerto.