Georges Bizet – Jeux d'enfants

Georges Bizet

Georges Bizet fait partie de ces innombrables artistes dont l’histoire n’a retenue qu’une oeuvre. Malheureusement, et comme souvent pour les membres de ce triste cercle, il s’agit d’une injustice terrible, tant la valeur de leurs autres créations est importante.

Bizet ne manque pas à la règle. Essentiellement connu pour être le compositeur de l’opéra français le plus connu du Monde, le reste de son oeuvre est souvent passé sous silence.

Si l’opéra Carmen peut sans doute être considéré comme le chef-d’oeuvre de Bizet, il est pourtant bien trop réducteur de résumer le compositeur à cette unique partition.

Sa suite de 12 pièces, Jeux d’enfants, composées en 1871 pour piano à 4 mains en est un exemple parmi d’autres. Bizet a orchestré cinq de ces 12 pièces et les a intégrées dans la suite créée le 2 mars 1873 à Paris, par le Concert national sous la direction d’Édouard Colonne.

Marche :

Le bal :

Et bien sûr, ce n’est pas parce qu’il ne faut pas uniquement résumer Bizet à Carmen qu’on n’a pas le droit de ce faire plaisir !

Extrait de Carmen :

Alexandre Borodine – Le Prince Igor

Portrait de Borodine par Répine (1888)

Après Moussorgsky et Rimsky-Korsakov, c’est au tour de Borodine d’être mis à l’honneur sur redingote. Ce troisième membre du Groupe des cinq est un autodidacte, un génie comme on ne fait plus : un médecin-compositeur !

Prédisposé à la musique (il compose une Polka dès l’âge de 9 ans), Borodine consacrera pourtant la plupart de son temps à la science. Il était en effet un docteur en médecine, professeur à l’Académie militaire de chimie. Cette activité extra-musicale ne lui laissera que trop peu de temps pour composer une oeuvre imposante qui se résume finalement qu’à deux quatuors à cordes (1879 et 1881), quelques mélodies, deux symphonies (1867 et 1869) et bien sûr son chef d’oeuvre : l’opéra Le Prince Igor dont tout le monde a déjà entendu les célèbres Danses polovtsiennes.

Il commence la composition du Prince Igor en 1869 et ne la terminera jamais. Ce n’est que dix-huit ans plus tard que Rimsky-Korsakov et Glazounov termineront ce magnifique opéra.

Si l’oeuvre complète de Borodine n’est pas impressionnante par son volume, elle l’est en revanche par sa beauté. On eut préféré qu’il ne fût pas médecin et qu’il s’adonnât plus sérieusement à la musique. Il se disait lui-même compositeur du dimanche, ne pouvant composer qu’en dehors de son activité principale. Ses amis lui lançaient souvent un « j’espère que tu vas mal » puisque malade à la maison, Borodine pouvait alors composer en paix.

Je vous laisse maintenant apprécier l’ouverture de son opéra suivi de quelques-unes des Danses Polovtsiennes les plus connues :

Ouverture :

Danse Polovtsienne :

Marche Polovtsienne :

Les Yeux noirs – Fédor Chaliapine

Fédor Chaliapine

Si vous ne connaissiez pas ce chant traditionnel russe, la mélodie vous dira très probablement quelque chose puisqu’un grand nombre de musiciens ont laissé libre cours à leur inspiration en utilisant ce thème d’origine Tzigane. Parmi eux, on retrouve Louis Amstrong, Django Reinhardt ou encore Art Tatum.

Interprété ici par l’une des plus belle voix de tous les temps, le baryton Fédor Chaliapine transcende ce chant traditionnel et nous offre ce qui représente à mes yeux toute l’âme et la puissance propre à la musique Russe.

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Comme je le signifiais à l’instant, la mélodie a été utilisée par d’illustres musiciens. Ne manquez donc pas d’écouter les extraits qui suivent avec dans l’ordre : Louis Amstrong, Django Reinhart et Art Tatum. On s’aperçoit à quel point la mélodie peut être utilisée de façon diverse, tantôt profonde et grave, tantôt simple et légère.

Louis Amstrong :

Django Reinhardt :

Art Tatum :


Et pour finir, la version des chœurs de l’armée rouge vaut également le détour (avec un très bon baryton) !