The Ragtop Boys

Il y a quelque temps, nous vous avions décrit Ragtop Vintage comme étant notre stand favoris sur la brocante de Spitalfields, à Londres (le jeudi uniquement). Dave White, l’homme derrière Ragtop, a depuis fait son bout de chemin et a ouvert une boutique toute proche de Redchurch Street, et surtout nous propose aujourd’hui le trailer d’un court métrage réalisé par John Turner. Baptisé « The Ragtop Boys », ce court-métrage met en scène ce qui se fait de mieux en terme de vintage américain provenant de la boutique. Si nous n’avons pour l’instant pas plus de détails, le trailer est très prometteur et donne une nouvelle dimension aux collaborations entre boutiques et réalisateurs. Le court sera diffusé pour la première fois en mars.

Ragtop Vintage
1a Turville Street
Londres

Les Yeux noirs – Fédor Chaliapine

Fédor Chaliapine

Si vous ne connaissiez pas ce chant traditionnel russe, la mélodie vous dira très probablement quelque chose puisqu’un grand nombre de musiciens ont laissé libre cours à leur inspiration en utilisant ce thème d’origine Tzigane. Parmi eux, on retrouve Louis Amstrong, Django Reinhardt ou encore Art Tatum.

Interprété ici par l’une des plus belle voix de tous les temps, le baryton Fédor Chaliapine transcende ce chant traditionnel et nous offre ce qui représente à mes yeux toute l’âme et la puissance propre à la musique Russe.

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Comme je le signifiais à l’instant, la mélodie a été utilisée par d’illustres musiciens. Ne manquez donc pas d’écouter les extraits qui suivent avec dans l’ordre : Louis Amstrong, Django Reinhart et Art Tatum. On s’aperçoit à quel point la mélodie peut être utilisée de façon diverse, tantôt profonde et grave, tantôt simple et légère.

Louis Amstrong :

Django Reinhardt :

Art Tatum :


Et pour finir, la version des chœurs de l’armée rouge vaut également le détour (avec un très bon baryton) !

Portobello Market – True Vintage

 

Je ne sais pas vous, mais on a un petit penchant pour les vieux trucs sur Redingote. Je parle de vêtement bien sur. Toujours est-il qu’il nous est parfois arrivé de chercher une veste d’une époque passée et de se retrouver face à des prix prohibitifs, et/ou pas des masses de produits de qualité.

La moitié de l’équipe vivant à Londres, nous avons fait pas mal de marchés, magasins spécialisés plus ou moins bien et un des meilleurs endroits est sans hésiter Portobello market. Certains de ces vendeurs sont de véritables puits d’informations, connaissent ce qu’ils vendent et peuvent même vous dégotter une perle rare du fond de leurs réserves à condition que vous sachiez ce que vous voulez.

Si le vêtement est ce que vous cherchez et que vous arrivez à ne pas succomber à l’odeur des gauffres, crèpes et autres cupcakes, filez directement tout au fond du marché sous le chapiteau blanc. Le vêtement d’occasion n’étant pas une science exacte, la marchandise disponible dépend des trouvailles de la semaine, donc hésitez pas à passer régulièrement pour ne pas rater les bonnes affaires.

Paul


Le stand de Paul


Les noms à retenir sont Paul, Chris et Doug. Ce sont nos 3 vendeurs préférés qui ont souvent les plus belles pièces. Doug a aussi une boutique sur Covent Garden qui s’appelle the vintage showroom où une propose une incroyable collection de raretés vintage si vous êtes prêts à mettre un peu plus au bout. Vous pourrez trouver chez ces vendeurs de l’équipement militaire américain et parfois français mais aussi des vêtements de travail et des pièces typiquement anglaises comme des Barbours ou des pulls de Guernesey.


Le stand de Doug


Après votre petit tour sur le marché, d’autres endroits valent le coup d’oeil. Un peu plus loin en vous éloignant du marché se trouve un marchand de tissu vintage où les couturiers/couturières pourront trouver leur bonheur en vue de dénicher de quoi faire une cravate par exemple. Le « King Falafel » est aussi un de nos arrêts préféré lors d’une visite au marché. Juste à côté du chapiteau, pour 5£ vous obtiendrez de quoi vous remettre d’aplomb et vous consoler de l’argent que vous venez de dépenser.

Le marché est ouvert du vendredi au dimanche. Le vendredi est le meilleur jour pour s’y rendre: peu de monde et les vendeurs viennent de déballer leurs marchandises. Vous pourrez ainsi parler plus librement avec eux et négocier en toute tranquillité.


Chris


Si vous ne trouvez pas votre bonheur, ça arrive, vous pouvez toujours vous rabattre sur le très bon Garbstore à quelques pas de là, et si le tourisme vous intéresse, il y a aussi le Travel Book Store qui a été immortalisé par « Coup de foudre à Notting Hill ». Bonne chasse! 

On vous laisse avec quelques autres images des vendeurs:


Doug, photo provenant du blog Mister Mort, jettez un oeil à ses photos de Portobello market ici


 


US Army field jackets : M-1943, M-1951 et M-1965

M65 - Photo par Scott Schuman (thesartorialist.blogspot.com)

M65 – Photo par Scott Schuman (thesartorialist.blogspot.com)

Continuons notre inventaire des pièces militaires cultes avec les vestes de combat ou field jackets de l’armée US : les M-1943, M-1951 et M-1965 (respectivement M43, M51 et M65). Les field jackets sont apparues au cours de la seconde guerre mondiale, où l’expérience sur le terrain des soldats américains démontra que l’équipement de l’époque (La courte M41 et le Service Coat) n’était pas approprié.

M43 Alpha Industries

Reproduction de M43 par Alpha Industries

La M43 fut distribuée à partir de 1944 par l’armée américaine, elle est le fruit d’un tout nouveau principe alors mis en avant par la division équipement de l’armée : celui d’un uniforme composé d’une superposition de différentes couches. En effet, l’armée américaine étant présente sur différents fronts, il était important de développer un équipement modulable et adaptable. L’équipement du soldat américain est depuis composé de multiples pièces à superposer en fonction des conditions climatiques et/ou de l’aisance nécessaire. Les field jackets furent les piliers centraux des uniformes US et ne sont donc pas forcément des vestes chaudes, elles peuvent accueillir une doublure (boutonnable ou non) et c’est avant tout ce que l’ont va mettre au dessus ou en dessous qui va permettre de se réchauffer, de se protéger de la pluie, de la neige … (je conseille au passage la lecture de l’article de Hell’s Kitchen sur la M44, sous-couche possible de la M43)

La M43 est une veste longue, arrivant aux hanches et qui possède quatre poches cargos sur l’avant, deux à la poitrine et deux au niveau des hanches. Un lien interne au niveau de la taille permet de serrer la veste à son gré, et un rabat au niveau du col permet de fermer ce dernier en vue de protéger son cou si nécessaire. Le col, qui conserve la forme en pointe des service coats, peut accueillir une capuche grâce à des boutons. Les autres boutons de cette veste, aussi bien aux poches qu’au niveau de fermeture centrale, sont cachés en vue d’éviter toute gêne avec le matériel.

Cette veste fut adoptée rapidement et fit preuve de son efficacité, à tel point que de nombreux pays développèrent depuis des vestes étrangement ressemblantes …

M51 - Supreme SS 2010

Reproduction de M51 par Supreme – Collection SS 2010

Quelques années plus tard, la guerre de Corée créa de nouveaux besoins d’équipement, et la M43 fut améliorée. C’est ainsi qu’est née la M50, veste qui n’eut qu’une courte durée de vie car rapidement remplacée par la M51. Les M50 sont des M43 un petit peu modifiées, en effet des boutons furent ajoutés en vue d’accueillir une doublure, boutonnable cette fois. S’en est suivit la M51, encore une modernisation mineure car un zip fut ajouté à la fermeture centrale de la veste, et les boutons furent remplacés par des boutons clipsables en métal, sur le rabat de la veste et aux poches. Les boutons classiques aux poignets ainsi qu’au col furent conservés.

M65 - Alpha Industries

Reproduction de M65 par Alpha Industries

Enfin, la M65 est la field jacket ayant été distribuée le plus longtemps, ce qui a fait d’elle une pièce véritablement culte. Développée par l’armée américaine en 1965, en plein milieu de la guerre du Vietnam, elle est l’évolution de la M43 et de la M51 et a progressivement remplacée cette dernière. Le col fut changé en col rond, et un zip y fut intégré afin d’y rouler une capuche dans la doublure. Les boutons aux poignets, ainsi que le rabat au col furent cette fois remplacés par des bandes velcro.

Après de longues années de service, elle finit sa carrière en 2009 mais restera surement encore longtemps la pièce phare de tous les surplus.

Woody Allen en M51 - Annie Hall

Woody Allen en M51 dans Annie Hall (1977) – On apercoit « USMC » (US Marine Corps) sur la poche gauche

 

Robert de Niro en M65 - Taxi Driver

Robert de Niro en M65 dans Taxi Driver (1976)

 

M51 - Photo par Scott Schuman (thesartorialist.blogspot.com)

M51 – Photo par Scott Schuman (thesartorialist.blogspot.com)

 

M65 - Photo par Scott Schuman (thesartorialist.blogspot.com)

M65 – Photo par Scott Schuman (thesartorialist.blogspot.com)

Vestes de l'armée francaise : Satin 300, F1 et F2

Aujourd’hui, toute l’offre en matière de veste, blouson et manteau est basée sur des rééditions ou des adaptations de modèles classiques, généralement des vêtements militaires ou utilitaires. Il est toujours passionnant de retourner à la source de l’inspiration des créateurs et industriels actuels. Cet article est le premier d’une série de descriptions de pièces militaires cultes inspirant les créateurs d’aujourd’hui, détaillant les évolutions de vêtements purement fonctionnels à travers le temps.

Veste M64 ou Satin 300

Commençons par étudier un modèle que tout le monde ou presque possède dans sa garde robe : les vestes F1 et F2 de l’armée française. Trouvable dans tous les surplus français pour un prix très abordable, elle est à peu près portée par tout le monde en France, de la fashionista au bcbg. Mais cette veste se trouve aussi très facilement dans des surplus à l’étranger, profitant d’un succès global.

Veste M64 ou Satin 300, aperçu du rabat coupe-vent

Jusqu’au début des années 80, la tenue du combattant français, alors appelée M64 ou Satin 300 était composée d’un tissu satiné plutôt épais d’où celle-ci tirait son nom. La forme de la veste de cette tenue semble annoncer de manière grossière les F1 et F2, celle-ci est en effet bien plus large et plus longue. Les spécificités des vestes françaises sont déjà présentes : deux poches poitrines verticales s’ouvrant avec un zip, et deux poches à revers aux hanches. Cette veste possède des épaulettes et une capuche amovible qui peut se boutonner derrière le col. De plus, un cordon interne permet de serrer la veste à la taille, à la manière des field jackets américaines. Des boutons permettent de fermer les poignets ainsi que les poches à revers mais aucun n’est apparent, il s’agit en effet d’éviter que quoi que ce soit n’entrave la manipulation du matériel.

 

Veste F1 raccourcie

L’épaisseur du tissu de cette tenue la rend pénible à utiliser lorsqu’il fait chaud, et c’est pour cette raison que celle-ci a été remplacée au début des années 80 par la tenue F1.

La tenue F1 se démarque principalement de la S300 par le tissu utilisé pour sa confection : un herringbone 65 % coton et 35% polyester 210gr/m. Ce tissu est en effet plus léger, si bien qu’il posera rapidement des problèmes de résistance. Le style de la veste subit lui aussi une mise à jour, celle-ci devient plus près du corps et des détails fonctionnels sont améliorés : Les boutons sont remplacés par des boutons pressions et les poches zippés s’ouvrent cette fois vers le bas, et non l’inverse. Les boutons destinés à l’accueil de la capuche sont supprimés et le rabat coupe-vent disparaît lui aussi.

Veste F1 raccourcie

Trouvant les S300 et F1 trop longues, il était très commun de voir des officiers les faire raccourcir chez un tailleur. Même maintenant, il est fréquent de tomber sur ces versions modifiées dans des surplus. Non seulement la veste est raccourcie, mais un élastique couvrant tout le pan arrière de la veste est souvent ajouté.

Veste F2, aperçu du rabat coupe-vent

A la fin des années 80, la F1 est remplacée par la F2, les modifications apportées par les officiers ont été appliqué sur la nouvelle veste : deux élastiques équipent maintenant l’arrière de la veste et celle-ci est plus courte faisant du coup disparaître le cordon interne qui permettait de la serrer à la taille. Le tissu est bien sûr remplacé par une version plus résistante du précédent, du herringbone 65% coton et 35% polyester 270 gr/m.  Le rabat coupe-vent réapparaît, mais est plus petit qu’il fut sur les satin 300 et ne couvre que le haut de la veste.

Il arrive maintenant de voir des F2 sans les poches au niveau des hanches, celles-ci furent en effet supprimées en 1994 car elles n’étaient que très peu utilisées sur le terrain.

Veste F2

Le look sympa ainsi que l’étendu du succès de cette veste, bien au delà de son utilisation première, en a fait un vêtement véritablement culte. Et c’est avec grand plaisir que l’on ressent sa présence derrière de nombreuses créations actuelles.

Veste APC d’il y a quelques saisons