Claude Debussy – Petite Suite

Claude Debussy

Né le 22 août 1862 à Saint Germain en Laye dans une famille de modestes commerçants, Claude Debussy entre au conservatoire de Paris à l’âge de 10 ans pour étudier le piano avec Marmontel qui, en 1880, recommande le jeune Debussy à Nadiejda von Meck, protectrice de Tchaïkovski. Engagé à son service durant 3 étés consécutifs en tant que pianiste et professeur de ses enfants, il en profite pour voyager avec la famille à travers l’Europe.

Dès son retour en France, il fait ses débuts de pianiste avant de remporter le second prix (1883) puis le Grand prix de Rome en 1884 (pour sa cantate « l’Enfant prodigue »). Il déclare lorsqu’il apprend qu’il vient de remporter le Grand prix « … Que l’on me croie ou non, je puis néanmoins affirmer que toute ma joie tomba… Je vis nettement les ennuis, les tracas qu’apporte fatalement le moindre titre officiel. Au surplus, je sentis que je n’étais plus libre ». On reconnaît dans ces phrases tout le caractère de Debussy, et notamment son amour pour la liberté qui fera de lui l’avant gardiste que l’on admire toujours autant aujourd’hui.

Durant un séjour à Beyreuth, il se fascine pour Wagner mais cette fascination ne sera que de courte durée puisqu’il découvre en 1889, lors de l’Exposition Universelle, des musiques exotiques qui l’incitent fortement à s’affranchir du carcan musical européen. On retrouve bien ici son amour de la liberté, ainsi que son anticonformisme, qui l’amèneront à créer un nouvel univers musical que le public découvre avec son premier grand chef d’oeuvre : Prélude à l’après midi d’un faune.La première audition de cette oeuvre est triomphale, l’oeuvre est même bissée.

Cependant, le langage musical de Debussy est né progressivement et certaines de ses oeuvres préfiguraient déjà la musique novatrice qu’il composerait quelques années plus tard. C’est le cas de sa Petite suite pour piano à 4 mains dans laquelle on décèle certaines audaces harmoniques !

L’oeuvre est découpée en 4 mouvements : En bateau, Cortège, Menuet et un Ballet. Une orchestration a été réalisée par le compositeur et chef d’orchestre Henri Busser avec l’accord de Claude Debussy.

En bateau (Piano) :

En bateau (Orchestre) :

Samson François

Samson François est un des plus grands pianistes français. Ses interprétations de Chopin, Schumann, Ravel ou encore Debussy connaissent un très grand succès et sont aujourd’hui encore considérées comme une référence.

Mort très jeune, il nous laisse quand même de magnifiques archives vidéos que l’on doit en partie à Claude Santelli qui offrait à l’époque des moments de télévision comme on ne connaît plus !

Ci-dessous un entretien passionnant avec Samson François. Il donne sa vision de l’interprétation et explique qu’il préfère se concentrer sur les courbes mélodiques plutôt que de s’enfermer dans le carcan de la mesure.

« Toute ma conception de la musique a toujours été plus ou moins sentimentale. Je ne pense pas être porteur de messages, j’aime la musique par amour, tout bêtement et sans me poser de questions. » – Samson François


Toccata de Debussy, composée en 1901-02, tirée de sa Suite « Pour le piano » (3eme mouvement) :


Ballade n°4 de Frédéric Chopin, extrait d’un documentaire de Claude Santelli (1967) :


3eme mouvement du deuxième concerto pour piano de Frédéric Chopin :


Claude Debussy – Prélude à l’après-midi d’un faune

Le prélude à l’après-midi d’un faune est une oeuvre orchestrale composée par Claude Debussy en 1894. L’oeuvre est directement inspirée du poème agreste L’Après-midi d’un faune de Stéphane Mallarmé. Il évoque l’état d’âme d’un faune qui monologue aux « bords siciliens d’un calme marécage. »

« La musique de ce Prélude est une très libre illustration du beau poème de Mallarmé. Elle ne désire guère résumer ce poème, mais veut suggérer les différentes atmosphères, au milieu desquelles évoluent les désirs, et les rêves de l’Egipan, par cette brûlante après-midi. Fatigué de poursuivre nymphes craintives et naïades timides, il s’abandonne à un sommet voluptueux qu’anime le rêve d’un désir enfin réalisé : la possession complète de la nature entière. »
Claude Debussy.
(citation extraite de la notice de l’édition originale)

Nonchalante, la flûte amorce une mélodie songeuse entrecoupée par les arpèges de la harpe, accompagnée des cors… Claude Debussy nous fait doucement traverser les différentes ambiances de l’oeuvre de Mallarmé grâce aux vertus poétiques et évocatrices de sa musique…

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« Je ne m’attendais pas à cela. La musique évoque l’émotion de mon poème et dépeint le fond du tableau dans les teintes plus vives qu’aucune couleur n’aurait pu rendre. » Mallarmé à propos de l’oeuvre de Debussy.