Saturday's Surf NYC – Tokyo


Ça donne envie non? photo trouvée sur saturdaysnyc.com

Le magasin de vêtements New-Yorkais Saturday’s Surf a fait couler pas mal d’encre depuis son ouverture, il n’y a d’ailleurs pas si longtemps que ça, en août 2009.

Le concept du magasin est le suivant: promouvoir un art de vivre issu du surf en pleine ville en s’inspirant du style des années 50 et 60 et en servant du café. Cela peut sembler un peu réducteur dit comme ça, mais le principe est là.

A en lire l’interview qu’ils ont donné à Day Dream aux éditions Doubt Everything (magazine japonais écrit en anglais, ça ne court pas les rues), les trois acolytes qui sont à l’origine du projet Josh Rosen, Morgan Collet et Colin Tunstall ont tout simplement cherché à réunir leurs passions : le surf, l’art et les vêtements. Quant au nom, « Saturday’s » a été choisi car le samedi est selon eux le meilleur jour de la semaine car on peut se lever tard et se coucher tard. Le fait d’avoir un magasin doit tout de même compliquer un peu les choses.

Suite au succès que le point de vente a rencontré, le trio a lancé sa propre marque, facilement reconnaissable par le S barré du logo. On peut retrouver certaines pièces de leur collection dans de très bonnes boutiques à travers le globe. Dans cette logique d’expansion, Saturday’s a ouvert un premier magasin en dehors de son pays natal à Tokyo en mars dernier. On y retrouve tout le cahier des charges du surf shop New-Yorkais: combinaisons et planches de surf, produits de la marque en propre et une sélection d’autres produits, un bar à café et la terrasse à l’arrière du magasin où l’on peut déguster ce dernier et lézarder au soleil quand le temps le permet.

Comme on pouvait s’y attendre venant du Japon, la boutique est superbe et on s’y attarde volontiers. Le prix des quelques planches que j’ai pu lorgner du coin de l’oeil est plus que prohibitif cela dit mais elles sont très jolies à regarder. On se console en se disant que l’on n’aurait pas pu les emporter dans l’avion et que de toutes façons un magasin fera sûrement bientôt son apparition près de chez nous. Toujours selon le même interview citée plus haut, Josh, Morgan et Colin comptent en effet étendre leur concept à Paris et Londres. Pas sûr qu’il y ait autant de surfeurs qu’à New York ou Tokyo (apparemment ils seraient beaucoup) dans ces deux villes européennes, on ira y goûter le café avec plaisir en tout cas.


Prada – SS 2012


Petite séance de rattrapage sur redingote : cela fait un petit moment que je souhaitais poster la campagne Printemps Été 2012 de Prada. La marque italienne nous plonge dans l’univers des États Unis de l’après guerre en faisant intervenir Michael Pitt : La campagne s’inspire des portraits colorés et saturés des personnalités des années 50, faisant poser l’acteur avec guitares et clubs de golf. Les motifs géométriques et colorés des accessoires et des chemises sont associés avec brio avec des pièces plus neutres, cela fonctionne plutôt bien et nous donne envie de ressortir foulards et autres ascots du placard. En bref : une bonne dose d’inspiration qu’il ne fallait pas manquer.

redingote dans Snatch !

Un spécial mode avec une couverture aux antipodes de la fashion sphere, ça commence bien.

Pour Snatch Magazine et son numéro spécial mode paru la semaine dernière, le journaliste Olivier Tesquet a trouvé intéressant de nous poser deux ou trois questions sur le vêtement, les blogs, La Belle Échoppe et autres sujets forts passionnants qui nous font (en partie) nous lever le matin. Vous pourrez d’ailleurs y retrouver les points de vue de ces messieurs d’internet que l’on aime plutôt bien et qui se prêtent au jeu avec nous, j’ai nommé: La Toilette et ses effets, Hell’s Kitchen, Where is the Cool et Green Sleeves to a Ground.

La minute de gloire passée, on s’est ensuite intéressé au reste du numéro qui est plutôt réussi: Diane Pernet et Pierre Bergé y cotoient un rapport sur les produits Vuitton qui s’échappent des usines LVMH de Province, un shooting mode en Sergio Tacchini et un papier sur l’invasion chinoise dans le monde de la mode parisien.


« Diserts et bien habillés », la classe.

Ça a du faire plaisir au service communication d’ LVMH ça.

Souvenirs ? quelqu’un ?

Musique au Festival de Cannes

Nanni Moretti sera le Président du Jury du 65e Festival de Cannes

En ce tout début de mois de Mai, ce sont les beaux jours qui se font attendre !

On attend les beaux jours certes, mais le mois de Mai est aussi synonyme, pour les cinéphiles et autres amateurs de starlettes, du Festival de Cannes et de sa montée des marches – sous la pluie ? – qui aura lieu dans quelques petites semaines.

L’occasion pour moi de faire un petit clin d’oeil aux musiques utilisées par le Festival et aujourd’hui devenues cultes pour tous les fans de l’évènement de la Croisette.

La musique qui peut être considérée comme « officielle » est tirée du très fameux Carnaval des animaux de Camille Saint-Saëns. C’est le mouvement Aquarium qu’on entend de façon récurrente qui évoque un monde féérique et fantastique grace aux notes du Glassharmonica ― souvent jouées au glockenspiel ou au célesta ― et aux arpèges joués par le piano.

On retourne en enfance avec une autre musique incontournable du Festival de Cannes, qui est cette fois-ci tirée du dessin animé Le Petit Dinosaure et la Vallée des merveilles ou Petit-pied de Don Bluth, produit par Steven Spielberg et George Lucas, sorti en 1988. On entend régulièrement un court extrait de la bande originale à l’ouverture et la clôture de la cérémonie.

Version intégrale ici.


Our Legacy – Splash

Là avouez le, il se passe quelque chose.

Dans le nord de l’Europe on a envie de soleil. On trépigne, on a envie de piquer une tête et de se dorer la pilule. Our Legacy profite donc de ce morne mois d’avril pour nous apporter un léger rayon de soleil avec sa collection capsule « Splash ». Annoncée sur Dazed Digital pour le 3 mai prochain, les photos très réussies ont été réalisées par Tony Cederteg, un directeur artistique nordique plutôt doué. Au programme: maillots de bain (speedo pour les plus téméraires), chemises aux imprimés bigarés incroyables, piscines, Jordan et grosses barbes estivales.

La collection injecte un peu de fraîcheur, de couleur et de fun à l’image de la marque dont les jolis basiques se distinguent souvent par leur aspect terne et leurs teintes passées. Si vous souhaitez mieux comprendre la marque, filez donc lire cette interview assez intéressante qui laisse apparaître la modestie bien sentie des deux créateurs, Cristopher et Jockum, que l’on ne rencontre pas assez dans le fashion biz.


Wild Life Taylor – Tokyo



Devanture du « meilleur magasin de vêtement dans l’univers connu »

Pour être tout à fait honnête, la première fois que je suis passé devant le magasin Wild Life Tailor à Tokyo, j’ai d’abord cru à une friperie haut de gamme. En fait, il en est tout autre. Wild Life Tailor est sûrement un des meilleurs magasins que j’ai pu voir, rien que ça, et d’ailleurs le magasin annonce fièrement sur la devanture: « The best clothing store in the known universe ».

Bien que cela puisse sembler un peu prétentieux, on doit quand même leur accorder que leurs sélection de vêtement en ferait rêver plus d’un: Lock & Co, Alden, Tricker’s, Breuer, Orcival, Mr.Freedom, Porter Classic, Oliver Peoples et bien d’autres à découvrir. Le merchandising n’est pas non plus en reste et réussi à restituer parfaitement l’ambiance attendue pour chacun des deux étages du magasin.

Montres militaires et lunettes Oliver Peoples cohabitent à merveille

Le premier étage est très orienté tailleur : on le comprend très vite à la vue des placards en bois, de la lumière tamisée et des liasses de tissu Dormeuil posées sur l’étagère. Au départ, on se demande si le magasin ne regroupe pas tout simplement toutes les meilleures marques connues de l’homme averti. En y regardant de plus prêt il semble que cela soit le cas, en plus de proposer un service de tailleur sur mesure. En clair, vous pouvez y choisir un ensemble composé d’un costume, d’une paire de chaussures, d’une chemise, d’une cravate, d’une pochette, de lunettes et d’un chapeau à faire pâlir Patrick Bateman. Préparez la carte de visite qui va avec.

Le Laboureur fait partie de la sélection workwear au premier étage

Le deuxième étage possède une toute autre atmosphère. En montant les escaliers, on a tout d’abord le regard attiré par l’étrange tête d’élan empaillée qui a deux paires d’yeux et deux paires de bois. Le reste de la salle rappelle un peu un grenier où l’on aurait installé son atelier (plutôt haut de gamme). On y retrouve des marques comme Mr Freedom pour Sugar Cane, Carharrt par Adam Kimmel, Le Laboureur, Gitman Vintage ou encore Franklin Tailored ainsi que certaines marques du groupe Adam et Ropé, car oui, il s’agit aussi d’un de leurs magasins. Le produit qui m’a tout de même le plus intéressé a été le chapeau entièrement tricoté, on en voit pas tous les jours des comme ça. Pour le reste, je vous laisse découvrir le magasin à travers les photos, et si vous en avez l’opportunité, n’hésitez pas à aller le voir de vos propres yeux.

Wild Life Tailor
1-32-12, Ebisu Nishi, Shibuya-ku, Tokyo
wildlifetailor.adametrope.com


Chapeaux, chaussures, chemises, costumes, foulards et parapluies, tout pour se constituer le parfait ensemble

Une belle sélection de cravates parmi lesquelles celles en soie sauvage qui sont particulièrement belles

L’étrange tête d’élan

La collaboration Mr Freedom et Sugar Cane

Le chapeaux tricotés dont je vous ai parlé plus haut

Devinez qui s’occupe de quel étage?

Archiduchesse de luxe

Archiduchesse est ce que j’appelle un beau projet : la jeune marque française de chaussettes, au delà d’avoir une production 100% locale, propose des produits d’un très bon rapport qualité/prix. Nouveaux arrivés parmi l’offre de l’entreprise de Patrice Cassard : les mi-bas « de Luxe », chaussettes plus haut de gamme, plus fines et qui montent jusqu’aux genoux. Leur composition (80% de cotton mercerisé, 17% de polyamide et 3% d’élasthane) leur donne une tenue qu’ont rarement les mi-bas de cette sorte, qu’on a l’habitude de rencontrer intégralement en coton. Ce qui fait des chaussettes qui se déformeront assez peu, cependant le revers de la médaille est que le polyamide leur donne un toucher un peu plus glissant. Ils sont parfaits pour accompagner de beaux souliers et l’offre en terme de couleur est telle qu’il y en a pour tous les goûts : que vous souhaitiez égayer une tenue un peu sombre ou alors que vous préfèreriez la discrétion.

Gitman on the rocks



Parfois, choisir c’est renoncer: ne comptez pas sur moi.

Malgré la feinte nationale de la météo qui abordait le mois de mars avec une douceur estivale dont on se voyait déjà profiter jusqu’à novembre sans passer par la case des giboulées, n’oublions pas qu’après la pluie de ce début de mois d’avril, les beaux jours reviennent. Nous on a déjà fait notre sélection chez Gitman pour cet été: parfaites avec un short cargo, un chino ou sur un jean ce sont les fun shirt dont on avait besoin pour laisser reposer nos éternelles oxford de temps en temps.

L’imprimé de la bleu marine est assez incroyable et mélange des motifs marins aux « gouttes » de paisley tandis que sur la blanche (vous ne rêvez pas) les bateaux et les mouettes sont tissés pour faire partie intégrante du tissu de la chemise. Bref, l’excellence Gitman a son meilleur sur le dos, vous êtes prêt pour la régate ou pour dérouler la nappe de picnic.


Imprimé explosif, tenue détonante: badaboum.

Si vous avez de la chance et que vous passez assez vite chez FrenchTrotters à Paris vous devriez pouvoir mettre la main dessus (il n’y en a pas beaucoup), si vous êtes à Bordeaux ce sera chez Graduate pour la version chemisette. Sinon je crois qu’il vous faudra la trouver sur internet, les acheteurs français semblent être restés un peu frileux là dessus. Sur Très Bien ils ont la blanche en version bleue, Mr Porter se défend pas mal également, et Need Supply les compte toutes les deux dans sa sélection. Chez theNextDoor à Avignon vous pourrez vous procurez la gamme d’accessoires déclinés dans ces coloris si vous voulez la jouer plus discrète.

Une motif surchargé qui intègre la « goutte » du paisley, ce motif cher aux américains que l’on retrouve sur les bandanas.

 

Avouez le, imprimé ça n’aurait pas eu le même impact.


Dimitri Chostakovitch – Suite op. 50b

Dimitri Chostakovitch

Dimitri Chostakovitch (dont on a déjà parler ici) est un compositeur Russe né à Saint-Pétersbourg en 1906. Issu d’une famille russe cultivée, son enfance n’a pas pour autant été toujours très facile. Il fut en effet un enfant stressé par l’atmosphère troublée de la récente « révolution avortée » de 1905.

À l’âge de onze ans, un de ses camarades fut tué sous ses yeux en pleine rue par un gendarme de la police tzariste, cet évènement dramatique marquera définitivement le compositeur.

Dimitri Chostakovitch commence l’apprentissage du piano très tôt avec sa mère qui était une pianiste professionnelle. Il ne traine pas non plus à composer ses premières musiques : à 11 ans, il compose un Hymne à la liberté et est admis au Conservatoire de Petrograd à l’âge de 13 ans.

En 1925, alors qu’il n’était âgé que de 19 ans, a lieu la création de sa première Symphonie que des grands chefs d’orchestre comme Bruno Walter, Stokowski ou encore Toscanini font triompher dans le monde entier dès l’année suivante. Cet immense succès a fait de la musique de Chostakovitch un reflet fidèle de l’histoire de la musique en U.R.S.S.

Nous nous attardons aujourd’hui sur sa Suite op. 50b, oeuvre dont est tirée sa fameuse Valse, popularisée par le film de Stanley Kubrick, Eyes Wide Shut et par des publicités.

La Valse n°2 a totalement éclipsé les autres mouvements de la Suite, elle est même devenue l’une des plus célèbres œuvres du compositeur auprès du grand public. Souvent appelée Valse de Chostakovitch, elle est souvent jouée isolément du reste de la Suite qui est composée d’une Marche, une Valse lyrique, 2 Danses, une Petite polka, 2 Valses, et la Finale.

On rétablit un peu les choses : je vous laisse écouter quelques extraits de la Suite mais pas la Valse n°2 !


Petite Polka :

Danse n°2 :

Finale :

M&S – British Quality Goods

Michael Marks et Thomas Spencer, les fondateurs de Marks & Spencer

Marks & Spencer, pour beaucoup de français de notre génération, c’est ce magasin de sandwichs clubs, de plats préparés et de friandises qu’on a rencontré lors d’une visite à Londres. Du coup on peut être assez surpris lorsque ce dernier revient en France avec une boutique de vêtement. Les plus anciens, eux, se souviendront de l’époque où notre pays possédait de nombreuses boutiques Marks & Spencer. Celles-ci furent toutes fermées (peu après que Burger King ait fait de même, triste époque). Le coeur de métier de Marks & Spencer est bien le vêtement, d’ailleurs c’est le premier distributeur de vêtement au Royaume-Uni : il y détient à peu près 11% du marché. Pour information, en France – le pays de la mode – c’est Decathlon qui occupe cette place, avec plus de 3% de parts de marché.

Le magasin de Southampton au début du XXème siècle

L’histoire de Marks & Spencer remonte à 1884 où l’entreprise écumait les marchés du nord-est de l’Angletterre. Rapidement elle se spécialisa sur un concept à l’époque novateur : le magasin à prix unique. Marks & Spencer est donc un peu comme le grand cousin briton des distributeurs français Monoprix, Prisunic ou Uniprix. Tous les produits qui y étaient vendus étaient à 1 penny. Le succès et le développement furent tels que le réseau du distributeur comptait déjà 145 magasins en 1915. L’entreprise se diversifia petit à petit dans le vêtement, les produits de la maison, la nourriture, les cafés … Et devint enfin le Marks & Spencer d’aujourd’hui. La marque de vêtement vendue chez Marks & Spencer fut longtemps nommé St Michael, du nom du fondateur, il n’est donc pas rare de tomber sur des vêtements de cette marque dans les friperies anglaises ou françaises. Petite anecdote historico-financière : Marks & Spencer racheta Brooks Brothers en 88, avant de  revendre la marque américaine au fils du patron de Luxotica en 2001.

Un de leurs deux magasins de Oxford Street, à Londres en 1932

Un peu comme notre boutique La Belle Échoppe, Marks & Spencer avait une politique forte en terme de sourcing et proposait presque exclusivement des produits fabriqués au Royaume-Uni. Ils durent changer ceci au début des années 2000 car la concurrence gagnait des parts de marché en important des produits pour les proposer à plus bas prix. Depuis ses débuts, Marks & Spencer tente d’offrir à ses clients de la qualité à moindre coût, et la marque a longtemps été une icone des « British Quality Goods ». La marque a aussi collaboré à plusieurs reprises avec de grands noms de Savile Row pour sa gamme de formal wear. Elle a plus précisément travaillé avec des tailleurs de la nouvelle génération des années 90, que certains surnommèrent le New Bespoke Movement car ils brouillaient les pistes entre designer et tailleurs : Timothy Everest et maintenant Richard James.

La visite d’un magasin du distributeur peut être une expérience troublante car la segmentation des sous-marques et des produits est un peu confuse. D’autant plus que l’offre du distributeur est très large, il y en a en effet pour tous les goûts. L’expérience est cohérente sur internet, où les brushings des mannequins et les traductions un peu hasardeuses peuvent effrayer. Malgré ces lacunes, pour moi Marks & Spencer est un peu l’Uniqlo anglais, sans l’excellence marketing du japonais. Si on cherche bien, on y trouve de nombreux basiques de bonne facture, et aussi des classiques très anglais : des pantalons en velours côtelé ou en moleskine de multiples couleurs, des vestes de chasse type barbour, des vestes en Harris Tweed … Donc si vous arrivez à vous frayer un chemin à travers leurs 20 modèles de chinos différents (!), et que vous n’avez pas peur de tomber face à des choses étranges, vous pourrez très certainement dégoter une belle pièce, durable et accessible. L’enseigne va bientôt ouvrir de nombreux points de vente en France, l’occasion pour les curieux d’aller voir ça de plus près.

En cherchant un peu, on tombe rapidement sur des modèles basiques d’un excellent rapport qualité prix