Atelier Particulier

Jusqu’à il y a peu, les acteurs de la mode et du vêtement se sont contenté d’utiliser internet afin d’améliorer leur manière de travailler. Le web permis ainsi de toucher une clientèle toujours plus large, de montrer le produit sous de nouveaux angles et de raconter de nouvelles histoires autour de celui-ci. Ce sont certes des améliorations notables, mais qui ne font qu’effleurer les possibilités qu’apportent ces nouvelles technologies. L’étape suivante consiste à repenser les modèles de fonctionnement en partant d’internet. Repartir de zéro avec de nouveaux outils.

Et même si les possibilités sont très vastes, certains modèles nous semblent prometteurs et ont la qualité d’utiliser internet pour proposer des nouvelles voies pour la production et la commercialisation de vêtement. Atelier Particulier fait partie de ces acteurs innovants se basant sur les capacités d’internet.

L’idée consiste à se greffer sur un site de crowd-funding, type Kickstarter, et de permettre à tout backer un produit au prix juste si celui-ci a la patience d’attendre sa production. Pour rappel, les sites de crowd-funding, ou financement participatif, permettent de mettre en relation des porteurs de projets de tous types avec des particuliers. Ces derniers sont invités à payer pour aider à la réalisation d’un projet, en échange d’un service, d’un produit ou d’un avantage de toute sorte. Le modèle d’Atelier Particulier n’est pas nouveau et a déjà fait ses preuves aux États-Unis, avec The Ten Year Hoodie et Gustin, dont le succès est assez impressionnant. On arrive ainsi avec un denim en toile japonaise fabriqué en Californie pour 100$, ou dans le cas qui nous intéresse, à de belles cravates en merinos fabriquées en Italie pour 50€ frais de port compris. Les entrepreneurs y trouvent leur compte en ayant très peu besoin de trésorerie et en évitant les intermédiaires.

Un bref tour sur la partie mode de Ulule ou de Kiss Kiss Bank Bank permet rapidement de se rendre compte qu’en France c’est un peu le désert. En effet, jusqu’ici rares sont ceux qui ont travaillé leur image et produits comme un vrai projet de marque, et Atelier Particulier peut s’enorgueillir d’être le premier projet français avec une telle ambition.

Leurs clients ne s’y sont d’ailleurs pas trompés, et à l’heure où j’écris ces lignes il y a déjà eu plus de deux fois les commandes espérées des cravates, seulement quelques jours après le lancement du projet. De quoi attendre avec impatience le suivant : des écharpes qui arriveront juste à temps courant novembre. Mais les commandes de cravates sont toujours ouvertes, et celles-ci sont d’une très belle qualité, pleines de ces petits détails qui raviront les connaisseurs. Et surtout, elles seraient vendues 90€ dans toute autre boutique moins web 2.0…

Wild Life Taylor – Tokyo



Devanture du « meilleur magasin de vêtement dans l’univers connu »

Pour être tout à fait honnête, la première fois que je suis passé devant le magasin Wild Life Tailor à Tokyo, j’ai d’abord cru à une friperie haut de gamme. En fait, il en est tout autre. Wild Life Tailor est sûrement un des meilleurs magasins que j’ai pu voir, rien que ça, et d’ailleurs le magasin annonce fièrement sur la devanture: « The best clothing store in the known universe ».

Bien que cela puisse sembler un peu prétentieux, on doit quand même leur accorder que leurs sélection de vêtement en ferait rêver plus d’un: Lock & Co, Alden, Tricker’s, Breuer, Orcival, Mr.Freedom, Porter Classic, Oliver Peoples et bien d’autres à découvrir. Le merchandising n’est pas non plus en reste et réussi à restituer parfaitement l’ambiance attendue pour chacun des deux étages du magasin.

Montres militaires et lunettes Oliver Peoples cohabitent à merveille

Le premier étage est très orienté tailleur : on le comprend très vite à la vue des placards en bois, de la lumière tamisée et des liasses de tissu Dormeuil posées sur l’étagère. Au départ, on se demande si le magasin ne regroupe pas tout simplement toutes les meilleures marques connues de l’homme averti. En y regardant de plus prêt il semble que cela soit le cas, en plus de proposer un service de tailleur sur mesure. En clair, vous pouvez y choisir un ensemble composé d’un costume, d’une paire de chaussures, d’une chemise, d’une cravate, d’une pochette, de lunettes et d’un chapeau à faire pâlir Patrick Bateman. Préparez la carte de visite qui va avec.

Le Laboureur fait partie de la sélection workwear au premier étage

Le deuxième étage possède une toute autre atmosphère. En montant les escaliers, on a tout d’abord le regard attiré par l’étrange tête d’élan empaillée qui a deux paires d’yeux et deux paires de bois. Le reste de la salle rappelle un peu un grenier où l’on aurait installé son atelier (plutôt haut de gamme). On y retrouve des marques comme Mr Freedom pour Sugar Cane, Carharrt par Adam Kimmel, Le Laboureur, Gitman Vintage ou encore Franklin Tailored ainsi que certaines marques du groupe Adam et Ropé, car oui, il s’agit aussi d’un de leurs magasins. Le produit qui m’a tout de même le plus intéressé a été le chapeau entièrement tricoté, on en voit pas tous les jours des comme ça. Pour le reste, je vous laisse découvrir le magasin à travers les photos, et si vous en avez l’opportunité, n’hésitez pas à aller le voir de vos propres yeux.

Wild Life Tailor
1-32-12, Ebisu Nishi, Shibuya-ku, Tokyo
wildlifetailor.adametrope.com


Chapeaux, chaussures, chemises, costumes, foulards et parapluies, tout pour se constituer le parfait ensemble

Une belle sélection de cravates parmi lesquelles celles en soie sauvage qui sont particulièrement belles

L’étrange tête d’élan

La collaboration Mr Freedom et Sugar Cane

Le chapeaux tricotés dont je vous ai parlé plus haut

Devinez qui s’occupe de quel étage?