Olivia et sa veste Replay

Notre catégorie Garde Robe était morte d’elle même il y a déjà quelques temps: elle manquait cruellement d’intérêt et se bornait à une sélection shopping inabordable. Je me permets de garder le nom et de la transformer de fond en comble en invitant des lecteurs de redingote à nous parler d’une pièce intéressante qu’ils affectionnent tout particulièrement. L’idée est de faire ressortir les points de vues divergents ou différents qui cohabitent au sein d’une même matière, sans pourtant jamais manquer de justesse ou d’intérêt. On peut aussi y voir une certaine manière de s’affranchir des courants stylistiques relayés par les blogs, qui ont malheureusement tendance à beaucoup se ressembler de temps à autre. Contrairement à ce que certains gurus numériques de la mode réussissent parfois à faire entendre: il n’y a pas de recette miracle et pour beaucoup il suffit d’être spontané et d’assumer ce que l’on a sur le dos pour le maitriser.

L’idée est aussi que vous ne soyez pas timides: envoyez nous des emails pour donner de votre personne et participer, ce sera forcément sympa de se rencontrer autour d’un café ou d’un verre de vin pour parler (de votre) chiffon.

Olivia, qui aime le vélo.


Allez assez palabré, on commence avec une fille pour marquer le coup: Olivia et son inséparable veste Replay.

Salut Olivia, qu’est ce que c’est que cette veste ?

C’est ma veste fétiche! Une Replay un peu style Teddy, en jean un peu clair et skai noir avec deux micro poches devant et un fabuleux « HARLEM SUPERSTAR » floqué dans le dos accompagné d’étoiles rouges. Avant il y avait du blanc aussi mais il a disparu. Le skai est complètement défoncé voir déchiré à certains endroits et il y a des rappels de rouges sur les manches et le col.

D’où est ce qu’elle vient ? elle a une histoire particulière ?

Je l’ai trouvé à une vente de presse où me trainait souvent ma mère avant. Ca devait être il y a 9 ans, j’étais un peu rebelle et j’avais décidé de toujours acheter des fringues qu’elle n’aimait pas. Là, le sky, les étoiles derrière, j’ai complètement craqué. J’ai pas mal bataillé pour la ramener à la maison mais depuis elle ne me quitte plus.

Un bord côte usé jusqu’à la corde.

 

Et toi, tu as une histoire vécue avec cette pièce ?

DES TAS! Je pense qu’au lycée j’ai fait les pires conneries dedans! Elle me paraissait indispensable pour ma « street crédibilité »! Je la mettais à chaque soirée un peu coule, ça m’étonnerais pas que je l’ai mise pour la première soirée Mort Aux Jeunes où on été allé avec Robin (l’autre). Maintenant je la mets un peu moins parce que j’ai d’autres vestes puis elle est pas mal usée.

Qu’est ce qui fait que tu l’aimes particulièrement ?

Déjà ce qui est super important, c’est que je n’ai jamais vu personne avec cette veste. C’est débile mais du coup j’ai l’impression d’être propriétaire d’un élément complètement unique. Parce que en soit, c’est surement pas ma plus belle veste mais elle est originale et c’est généralement ce qui me plait.

L’usure d’un vêtement ça joue beaucoup sur ta manière de l’appréhender ? est ce que ça apporte quelque chose ?

Je m’habille pas mal en fripe. Il y a des vêtements dont l’usure ne me dérange pas, les vestes par exemple, le reste moyen. Celle là, elle est trouée de partout mais c’est moi qui l’ai usée, qui ait mis les badges (à la base pour cacher le R de Replay) et qui l’ai déchiré. D’un côté ça l’a rend encore plus personnelle toute ces marques du temps.

Un denim Replay, 9 ans d’âge.

Qu’est ce que tu aimes ou recherches quand on touche au vêtement ?

Je fonctionne pas mal au visuel. Il y en a qui vont plutôt s’intéresser à la matière mais personnellement je pense que c’est surtout la couleur et la forme qui m’intéresse. La plupart du temps, plus c’est bizarre plus ça me plait, mais du coup ça fait des combinaisons étranges parfois…

Qu’est ce que tu penses de la mode en général ?

Ca m’intéresse mais pas tant que ça. Je marche plus au coup de coeur, mais je pense que malgré moi je suis surement influencée dans mes choix par ce que les gens portent autour de moi ou sur les pubs.

Des badges, pour camoufler.


Quelle marque a particulièrement retenu ton attention ces derniers temps ?

hum…là tu me poses une bonne colle. Le dernier truc neuf que j’ai acheté il venait de chez COS je crois mais je n’aime pas du tout l’intégralité des collections. Sinon j’aime pas mal Isabelle Marrant et Castelbajac mais j’ai jamais rien acheté chez eux, c’est beaucoup trop cher.

Pour toi la notion de marque est importante ? qu’est ce que tu recherches chez une marque ?

Non, la seule raison pour laquelle je mets un peu plus d’argent dans des vêtements c’est quand je sais que je vais avoir envie de le garder longtemps et que c’est de la bonne qualité.

Merci Olivia !

Si vous avez du temps de surf de libre, notez qu’Olivia aime le vélo.


Street cred.

Le meilleur pour la fin: « Original Harlem Replay Superstar »

Vendor – Tokyo


L’entrée du magasin

Un des premiers constats que l’on peut faire lorsqu’on commence à faire les boutiques au Japon est le travail qui rentre dans la conception de chaque boutique. Que ce soit votre boucher du coin, une librairie plus petite qu’un studio parisien ou le Galerie Lafayette local : tout est soigné dans les plus petits détails. Autant dire que les boutiques de vêtements ne font pas exception, bien au contraire. Vendor en est un très bel exemple, tout comme Biotop dont nous parlions la semaine dernière.

Le magasin est très haut de plafond, permettant ainsi plus d’espace d’étalage

Situé dans le quartier très branché de Nakameguro, à quelques pas du magasin Army Gym de Nigel Cabourn, Vendor frappe tout d’abord par l’énorme espace qu’il occupe, surtout quand on a une idée du loyer du coin. Sorte de loft rêvé de tout mordu de fringue, le magasin propose une belle sélection de musique, d’accessoires et de pièces venant essentiellement de marques nippones ainsi qu’une poignée d’Europe et des Etats-Unis.

Du côté japonais on retrouvera donc Nonnative, Hobo et Comme des Garçons par Junya Watanabe sans oublier la marque en propre du magasin « Vendor Things » qui n’a rien a envier de ses compatriotes. Pour l’Europe, les anglais de Folk et les suédois Klättermusen sont là, tandis que les Etats-Unis sont bien représentés par Generic Surplus, la toute nouvelle marque Batten Sportswear et Todd Snyder. Les collaborations exclusives vont également bon train, et dans l’ensemble tout vaut vraiment un coup d’oeil.

La selection de musique s’intègre parfaitement dans l’organisation du magasin

Le merchandising fait parti de l’attraction au magasin: tableaux regroupant des collections d’insectes, crânes de singes sculptés et surtout, le caméléon. Le tout dans un environnement boisé et parsemé de plantes. On se balade donc volontiers aux quatre coins du magasin à la recherche de nouvelles bizarreries et découvertes et en trouvant par la même occasion un bon lot de produits que l’on ramènerai volontier dans ses valises.

Une des curiosités du lieu: le crâne de singe sculpté

Vendor est donc une adresse à faire si vous êtes de passage dans le quartier tant pour la selection que pour la boutique en elle même. Cependant vous pouvez aussi aller jeter un coup d’oeil sur leur boutique hébergée chez Zozotown. Loin d’être une ville de fous, Zozotown est une sorte de Farfetch Japonais, qui existait bien avant ce dernier cela dit, et qui mérite d’y faire un tour. Avec l’aide de Google Translate et une bonne dose d’interprétation ça devrait bien se passer.

Vendor Nakameguro
1F, 1-23-14 Aobadai Meguro-ku
Tokyo 153-0042 
Vendor.co.jp
zozo.jp/shop/vendor

Un peu plus de photo pour les curieux. Un indice : un animal s’y cache.

Henri Dutilleux – Sonate pour Piano

Henri Dutilleux

Henri Dutilleux est un compositeur français né en 1916 à Angers. Il commence ses études musicales au Conservatoire de Douai avec comme professeur Victor Gallois. En 1933, il poursuit sa formation au Conservatoire de Paris, où il remporte des premiers prix d’harmonie, de contrepoint et de fugue. Il travaille aussi la direction d’orchestre avec Philippe Gaubert et la composition avec Henri Büsser. En 1938, il remporte un second prix de composition et le premier grand prix de Rome.

Henri Dutilleux est une grande figure de la musique française contemporaine. Il est presque un cas unique dans l’histoire de la musique, en effet il est sans doute le seul compositeur à faire l’unanimité de son vivant chez les musiciens de toutes tendances (des avant-gardistes aux défenseurs d’une certaine tradition musicale…).

Il est un compositeur indépendant en quête perpétuelle de son propre langage. Il se démarque ainsi des grands courants de la création musicale. Resté trop en retrait par rapport à Olivier Messiaen, Henri Dutilleux est quelqu’un de discret, effacé. Il compose peu mais chacune de ses œuvres nouvelles est un événement incontournable qui attire l’attention de tout le monde musical.

Je vous laisse découvrir un extrait de sa Sonate pour piano, composée en 1946.
La même année, il épouse la pianiste Geneviève Joy, qui deviendra l’interprète de ses œuvres pour piano : c’est elle qui créé la Sonate pour piano en 1947. Cette œuvre marque une rupture par rapports à ses œuvres antérieures, qui étaient encore très ancrées dans l’héritage impressionniste.

Audio clip: Adobe Flash Player (version 9 or above) is required to play this audio clip. Download the latest version here. You also need to have JavaScript enabled in your browser.



Source – Universalis

William Lockie, A.P.C., Glenmac et autres …

Les cardigans en laine d’agneau A.P.C. et William Lockie

Lorsque j’ai entendu parler de la collaboration entre A.P.C. et William Lockie, j’ai fait quelques recherches sur la toile, et mis à part une interview intéressante de Louis Wong (le designer en charge des collections chez A.P.C.) par le magazine WAD, impossible de trouver un seul article de plus de 4 lignes traitant du sujet. Beaucoup de blogs et autres magazines en ligne se contentent de recracher des communiqués de presse à longueur de journée, et c’est bien dommage ! Il y a pourtant bien des choses à dire sur William Lockie, qui est un de ces nombreux fabricants centenaires de tricots écossais. Depuis, A.P.C. s’est aussi mis à travailler avec John Smedley, eux basés toujours en Grande-Bretagne, mais cette fois dans le Derbyshire et spécialisés dans la maille en coton.

Pull John Smedley et A.P.C. en Sea Island Cotton

Si vous êtes du genre à passer trop de temps au rayon homme du Bon Marché, vous aurez sûrement remarqué la marque William Lockie, cachée dans un des coins les moins fréquentés du grand magasin. Cet endroit, situé juste à côté du corner Lacoste, est aussi l’hôte d’un autre grand nom du tricot écossais : Glenmac. J’ai découvert Glenmac l’an dernier, dans un vide-grenier, via la découverte d’un superbe pull « Burberrys by Glenmac ». Malgré ses années de service, ce pull était dans un très bon état, pas de bouloches et surtout aucune altération de forme.

L’étiquette du pull Burberrys par Glenmac

Le tricot c’est quelquechose d’assez complexe, et il est assez difficile pour un oeil non averti de reconnaître un article de qualité. C’est surtout un produit duquel on devient assez méfiant, ayant parfois dépensé de bonnes sommes dans une trouvaille et réalisant rapidement l’apparition des fatales bouloches. Pour une marque, faire apparaître la caution d’un fabriquant au savoir faire aussi riche est donc un bon moyen de légitimer son offre.

Mon exemple avec Burberrys montre que cela ne date pas d’hier (le -s final de Burberrys ayant été abandonné en 99), et c’est aujourd’hui Band Of Outsiders qui collabore avec le fabricant écossais pour une série de tricots. De même, la maille du défunt Old England, malgré un étiquettage pas vraiment transparent là-dessus, venait elle aussi de chez Glenmac.

Détail d’un pull Old England en laine d’agneau, réalisé par Glenmac

Le problème lorsqu’on achète des produits de ces marques est qu’on se retrouve parfois face à des coupes datant de plusieurs décennies. Si c’est quelque choses que certains recherchent, la grande majorité d’entre nous sera un peu troublé face à ces pulls archi-longs, où la couture de l’épaule arrive 3 centimètres trop loin. C’est donc un autre avantage de ces collaborations : elles permettent aussi d’utiliser les savoir-faire du fabricant pour faire des pulls un peu plus dans l’air du temps en terme de style et de coupe. C’est par exemple le cas pour les pulls en merinos de chez Frenchtrotters. Ceux-ci ne cachent pas qu’ils sont tricotés et confectionnés dans les usines d’un fameux fabriquant de chandails Breton, dans le Morbihan.

Pull en laine mérinos FrenchTrotters, réalisé par Le Minor

Pour revenir à William Lockie, l’entreprise existe depuis 1874 et a toujours fait très attention à la qualité de ses cachemires. Bénéficiant du même savoir faire ancestral, ses pulls en laine d’agneau et en poil de chameau sont aussi de bons investissements : la marque peut se vanter d’effectuer la fabrication pour de très prestigieux clients : Present, Norton & Sons, Kilgour … Leur pulls sont venus à Paris chez Rocker Speed Shop ainsi qu’au Bon Marché. Si vous voulez en savoir plus et que l’accent écossais ne vous effraie pas, je vous conseille donc d’aller voir cette vidéo du magazine britannique Esquire. On peut y voir le charismatique Patrick Grant (qui a reçu la distinction de « Menswear designer of the year 2010″  outre-manche) visiter les usines de William Lockie, qui se trouve être son fournisseur de tricots en cachemire, aussi bien pour E.Tautz que pour Norton and Sons.

Ci-dessous quelques polaroids de l’usine Glenmac pris par l’équipe de Band of Outsiders, qui décidément affectionnent particulièrement ce format.

Passion Opus #2

Une nuit haute en couleurs en perspective.

Nous vous avions déjà parlé de Passion lors de son lancement, la jeune revue qui publie les projets créatifs plus ou moins remisés de ses collaborateurs. Le sens du partage qui anime l’équipe derrière le magazine n’ayant d’égal (si il en est un) que leur sens de la fête, ils révèlent ce soir à 19h le second opus de leur rejeton à l’occasion d’une petite sauterie. Vous pourrez y déguster les délicieuses bières Demory qui « ouvrent le bar » en début de soirée tout en découvrant les séries photos, les illustrations, poèmes et autres nouvelles contenus dans ce nouveau numéro.

Bien décidés à garder la capitale éveillée jusqu’à tard dans la nuit ils investissent ensuite le Tigre aux alentours de 23h30.

S’il vous prend l’envie de vous joindre à ces petites réjouissances de fin de semaine il suffit de vous rendre demain chez « Le Casse » un bouge du 22 rue de la Banque dans le deuxième arrondissement de Paris dès 19h ou de les rejoindre au Tigre, un club feutré du 5 rue Molière dès 23h30. À l’heure du web social vous avez évidement tout les éléments recensés ici.

Adam et Ropé – Biotop, Tokyo



L’ensemble du magasin est articulé autour de cet arbre, veritable symbole du magasin

Parmis les enseignes phares de la mode japonaise, en Europe nous connaissons surtout Beams et United Arrows. Beams en particulier a commencé à s’installer de manière plus confortable sur notre continent notamment avec sa gamme Beams Plus que l’on retrouve d’ores et déjà chez Oi Polloi, Mr Porter, Present et d’autres en Angleterre.

Adam et Ropé est aussi un des acteurs principaux de la mode au Japon mais opère différemment de ses adversaires en se concentrant sur de plus petits points de ventes, proposant une sélection de vêtements adaptée au magasin concerné et donc à la clientèle. En somme, le groupe préfère garder des magasins à taille humaine, permettant un meilleur contact avec le client et donc un meilleur service plutôt que de donner dans le grand et l’impersonnel. Chaque boutique ayant son univers, le client sait ainsi qu’il pourra trouver des produits adaptés à ses envies.

La table à l’entrée permet de mettre en valeur les collaborations du moment. Ici celle avec la marque Starnet dont nous aurons l’occasion de vous parler d’ici peu.

Le flagship de la marque se dénomme Biotop et son concept, comme son nom l’indique, est très tourné vers l’environnement: un biotope étant un environnement homogène, favorable à la vie d’un groupe de plantes et d’animaux. Ceci s’illustre dès que l’on rentre dans le magasin dont toute l’architecture est articulée autour d’un arbre se trouvant au milieu de la pièce principale, ainsi que par la présence d’un fleuriste à l’offre luxuriante, sans oublier les innombrables plantes, présentes à chaque coin du magasin.

Le Biotop Botanical Garden où l’on peut trouver des fleurs rares du monde entier

En plus de proposer divers produits de soins, de lavage et de parfum dont beaucoup sont biologiques bien sûr, l’enseigne a aussi un « shop-in-shop » du fleuriste japonais renomé Fuga, dont la sélection de fleurs a été réalisée par le directeur artistique de Adam et Ropé : Takashi Kumagai.

Takashi Kumagai est aussi celui qui est à l’origine du concept Biotop et qui supervise la sélection de produits comme le merchandising. D’ailleurs, pour aller jusqu’au bout de ce concept, 1% du chiffre d’affaire est reversé à l’association japonaise More Trees qui oeuvre pour la reforestation du Japon.

Des produits de lessive spécialisés pour chaque type de vêtement, c’est beau

La profession de foi de biotop

Au premier étage, on retrouve la selection vestimentaire pour la femme et l’homme. Parmi les marques selectionnées, on en retrouve certaines dont nous vous avions déjà parlé ici, telles que Umit Benan, Adam Kimmel pour Carharrt, Wolverine 1000 miles, mais aussi Saturday’s Surf NYC ou encore Patrik Evrell entre autres, sans compter les produits Adam et Ropé.

Pour finir, au troisième étage, se trouve le restaurant « Irving Place » dirigé par le chef Uichi Yamamoto qui suit le même esprit que le reste du magasin en proposant des produits biologiques et des recettes saines, le tout dans un environnement calme et reposant.

Le premier étage de Biotop où l’on retrouve les collections homme et femme

Un aperçu du Irvin Place, le restaurant situé au deuxième étage de Biotop

Si vous suivez un peu nos aventures, vous savez peut-être que c’est ici que La Belle Echoppe a eu la chance d’ouvrir un corner au rez-de-chaussée du magasin. Entouré de plantes et dans une aussi bonne compagnie, on n’aurait pas pu mieux tomber. N’hésitez pas à venir faire un tour sur le site si vous souhaitez en savoir plus.

Avant de quitter le magasin, il ne faudra pas oublier de passer voir la cabane dans l’arbre situé à l’arrière de la boutique, on ne trouve pas ça partout, même au Japon!

Le corner La Belle Echoppe au rez-de-chaussée du magasin

Si vous êtes de passage à Tokyo, ne manquez pas de passez chez Biotop pour vivre l’expérience complète, ça change de ce que l’on peut voir en Europe. On revient rapidement avec d’autres trouvailles nippones, et vous laisse avec quelques photos supplémentaires.

Adam et Ropé Biotop
4-6-44 Shirokanedai
Minato-ku
Tokyo, Japon, 108-0071
biotop.adametrope.com


On retrouve au rez-de-chaussée le fleuriste Fuga ainsi qu’une selection de produits de soins, d’ambiance et de lavage bio


Le premier étage regroupe les collection homme et femme qui comprennent une selection de produits multi-marques ainsi que la marque en propre Adam et Ropé


Le restaurant « Irvin Place » propose un menu sain et équilibré qui correspond au concept du magasin

Capsule – DS Dundee AH 2012-2013




Parmi les nombreuses marques présentes à la dernière édition du salon Capsule à Paris se trouvaient nos amis de D.S. Dundee. Le label écossais, qui ne cesse de se développer, nous a présenté une collection Automne – Hiver 2012 comportant toujours plus de belles pièces à manches en tweed ou en toile cirée. Cela bouge aussi au niveau de leurs points de vente. La marque est récemment apparue au sein de l’offre du légendaire fournisseur preppy américain J.Press. Les étudiants de Yale ou de Harvard (si ceux-ci portent autre chose que des sweats à capuches) pourront donc s’offrir un complet D.S. Dundee au sein de leur J.press local. En France on pouvait jusqu’ici trouver leur offre très british en exclusivité chez FrenchTrotters et au Bon Marché, mais de nouveaux points de ventes sont prévus pour les prochaines saisons (Le Rayon Frais à Bordeaux par exemple). Pas vraiment étonnant quand on voit la qualité de leur offre et leur positionnement en terme de prix. Voici un petit avant-goût de ce qui nous attendra en boutique l’hiver prochain.

 


Poutine maison à la française

Photos « Boozy Night Out » par Marc Sutton himself.


C’est l’anniversaire d’un de mes meilleurs amis, Sacha, et en guise de cadeau je décide de lui cuisiner un plat. Cet homme au palet distingué possède toutefois une forte affection pour les plats de type Junk food. Ces plats qui en fin de soirée sur les coups de 4h du matin après une sortie bien arrosée, prennent une dimension incomparable. Sans complexes, on avale les calories car ce qu’on recherche à ce moment précis avant tout sont des bouchées pleines de goût et une assiette qui ne se vide jamais.

Et le plat qui résume parfaitement ces émotions, c’est évidemment la Poutine que j’ai récemment eu l’occasion de goûter lors d’une visite au Canada.

Je dois maintenant vous raconter la folle soirée qui s’est déroulée le 14 Janvier dernier. Sur les coups de 21h00, j’ai ordonné à Sacha d’aller faire sa soirée sans retenue. À 4h du matin, lors de son retour, Sacha, sans doute dans un état un peu éméché, trouverai la reine de la Junk food post-soirée : la Poutine. Mais attention, pas une vulgaire poutine de bar mais une poutine revisitée à la française pour raffiner ce plat, qui à la base peut paraitre légèrement brute. Âmes sensibles… s’abstenir.

Recette pour 4 personnes

Ça commence bien…


Fond de veau maison:

– 2kg d’os de veau
– 100g de carottes
– 2 oignons
– 4L d’eau
– 1 bouquet garni
– Gros sel et poivre
– 1 cuillère à soupe de farine

Le fond de veau maison peut prendre un certain temps à préparer mais le résultat vaut vraiment l’effort. De toute manière, j’avais six heures à perdre.

1. Commencez par préchauffer votre four à 250°. Placez les os de veau dans un grand plat à four. Enfournez pendant 30 à 35 minutes. Vous commencez désormais à humer les odeurs alléchantes du veau qui rôti dans votre four.

2. Sortez le plat du four et placez les os dans une très grande marmite. Allumez le gaz ou vos plaques électriques. Placez le plat de cuisson avec les sucs de cuissons collés au fond. Versez à peu prés 100ml d’eau et laissez frémir pour décoller les sucs. Une fois les sucs décollés, versez tout le liquide dans la grande marmite.

3. Placez le bouquet garni, les carottes coupées en rondelles ainsi que les oignons coupés en quarts. Ajoutez 4 litres d’eau dans la marmite. Salez et poivrez. Cuire pendant un peu plus de 3h à mi-feux pour obtenir une sauce d’une bonne densité en goût et d’une bonne consistance.

4. Après 3h de cuisson, filtrez la sauce avec un chinois dans une casserole. A feu doux, réchauffez le fond veau et incorporez 1 cuillère à soupe de farine. Lors de cette manipulation, armez-vous d’un petit fouet pour éviter d’éventuels grumeaux. Vous pouvez vous même gérer la densité de votre sauce en y incorporant plus ou moins de farine. Sachant qu’il est nécessaire que la sauce nappe et adhère bien aux aliments. A la fin, vérifier l’assaisonnement et savourez le goût exquis et incomparable du fond veau maison. Il est temps de reprendre nos esprits et de s’attaquer à la viande

La viande empruntée au hachis Parmentier :

– 700g de bœuf bouilli
– 400g de chair à saucisse
– 3 oignons
– 1 bouquet de persil
– 75g de beurre
– Sel et poivre

1. Dans une très grande poêle, faites fondre 50g de beurre à feu moyen. Réduire la température et cuire les oignons émincés jusqu’à ce qu’ils deviennent transparents. Quand les oignons ont bien fondus, ajoutez la chair à saucisse et bien mélanger avec les oignons. Laissez cuire pendant 7 minutes. Ajoutez alors la viande de bœuf hachée en incorporant petit à petit le reste du beurre. Quand le mélange vous parait homogène, ajoutez le persil plat émincé et assaisonnez.

2. Mettre la poêle de côté et recouvrir.

Le plat commence à prendre vie, on attaque la dernière ligne droite, il est maintenant temps de retrousser les manches et préparer vos frites maison.

Frites maison:

– 2kg de pommes de terre

1. Epluchez les pommes de terre et coupez en tranches puis en bâtonnets.

2. Préchauffez votre friteuse et y plonger les frites. Lorsqu’elles sont dorées et croustillantes, posez les frites sur un papier absorbant pour enlever l’excédent de gras.

Ouuuf, après ce coup de chaud, on est finalement prêt à dresser l’assiette. Et ça tombe bien, Sacha qui est en chemin, commence à m’envoyer des sms où je devine son impatience. Faites réchauffer la sauce et la viande. Sur une assiette, disposez une belle portion de frites au centre. Couvrir généreusement les frites de viande en y incorporant des cubes de mozzarella à cuire et finalement, nappez le tout trés généreusement de fond de veau maison. Et voilà, une poutine maison à la française.

Le fromage fond délicatement sous la chaleur du fond de veau maison. J’entends sonner et j’aperçois l’ombre de Sacha pousser la porte d’entrée, je distingue alors son regard brillant. Il se rapproche de moi à grande foulées, affamé et prêt à déguster. La suite, je vous laisse la découvrir par vous même…

…et apparemment ça ne se termine pas trop mal non plus.

Jehan Alain – Étude sur les doubles notes

Jehan Alain

Jehan Alain est un compositeur et organiste français né à Saint-Germain-en-Laye le 3 février 1911 et mort en juin 1940 (mort pour la France au champ d’honneur près de Saumur). Essentiellement connu pour ses œuvres « organistiques » Jehan Alain a également composé quelques pièces pour piano, restées un peu trop oubliées du grand public.

Connaissant parfaitement l’intégrale de son œuvre pour orgue, je me suis récemment demandé s’il avait trouvé le temps, dans sa trop courte vie, de composer pour d’autres instruments. C’est donc comme ça que je suis tombé sur ses pièces pour piano. Je ne manque surtout pas l’occasion de vous faire entendre son Étude sur les doubles notes, en espérant que cela attise votre curiosité sur ce magnifique compositeur.

Audio clip: Adobe Flash Player (version 9 or above) is required to play this audio clip. Download the latest version here. You also need to have JavaScript enabled in your browser.

Interview d'Olivier Polge – SpiceBomb

Olivier Polge, entouré de Viktor et Rolf (ou Rolf et Viktor ?)

Il y a quelques semaines, nous avons été invités par L’Oréal à assister au défilé homme de Viktor & Rolf ainsi qu’à une soirée organisée pour le lancement de leur nouveau parfum pour homme : SpiceBomb. Pourquoi L’Oréal ? Tout simplement parce que c’est le géant des cosmétiques français qui est derrière de nombreux parfums de marques de mode, telles que Maison Martin Margiela, Cacharel ou Armani par exemple, et cela inclus donc Viktor & Rolf

Faute d’une véritable culture dans le domaine, nous ne traitons pas assez sur redingote de l’univers riche, complexe et très intéressant de la parfumerie. C’est un monde de créations qui possède ses chefs d’oeuvres, ses artistes, ses artisans, ses machines de guerres commerciales mais aussi ses challengers indépendants. Un monde qui évolue souvent de pair avec celui de la mode, et qui comme celui-ci se laisse s’approprier et concerne tout le monde.

Le point fort de la soirée fut ma rencontre avec Olivier Polge, le parfumeur derrière la dernière fragrance masculine de Viktor & Rolf. Olivier Polge n’en est pas à son coup d’essai car il a déjà participé à de nombreuses créations, dont FlowerBomb et Dior Homme. En effet, les créateurs de mode n’ayant généralement pas les compétences techniques pour réaliser un jus, ceux-ci travaillent habituellement avec un ou plusieurs parfumeurs professionnels. Ceux-ci participent donc pleinement au processus d’élaboration de ce qui fait l’essence d’un parfum, mais restent en général dans l’ombre. Certains font tout de même parler d’eux, tel que Jean-Claude Ellena, le nez exclusif d’Hermès et auteur d’ouvrages autour de la parfumerie, ou alors Jacques Polge (le père d’Olivier Polge) qui est responsable des créations chez Chanel depuis plus de 25 ans.

Par l’intermédiaire de L’Oreal, nous avons pu poser quelques questions à Olivier Polge sur le métier de parfumeur et autour de la création de SpiceBomb. Les voici accompagnées de ses réponses.


Redingote : Est-ce que vous vous êtes toujours destiné à devenir parfumeur ?

Olivier Polge : Non, je me suis d’abord intéressé à d’autres domaines, comme l’histoire de l’art que j’ai étudiée avant de faire un stage de parfumerie en laboratoire, où j’ai découvert les matières premières. Ce fût le départ de ma vocation pour le métier de parfumeur.

Redingote : Quel type de formation est-ce que l’on suit pour faire ce métier ? Comment apprend-on les bases techniques nécessaires à la création d’un parfum ?

Olivier Polge : Pour moi l’idéal est de se former sur le tas, à partir de l’expérience qu’on acquiert en pratiquant. C’est un métier expérimental, c’est auprès d’un parfumeur et au contact des métiers de la parfumerie qu’on se forme vraiment.

R. : Est-ce courant d’apprendre ce métier sur le tas ?

O. P. : Même si l’on suit le cursus d’une école, c’est une fois au sein d’une société au cœur de la parfumerie professionnelle que l’on se forme.

R. : Vous avez reçu le prix international du parfum en 2009, qu’est-ce que cela symbolise pour vous ?

O. P. : Une récompense est toujours un honneur. C’est très agréable de recevoir un prix, c’est aussi une forme de reconnaissance de son travail.

R. : Pouvez-vous nous parler du jus de Spicebomb ?

O. P. : L’idée était d’offrir un pendant masculin à Flowerbomb. J’ai composé le parfum autour de l’idée d’une explosion d’épices. Deux accords se confrontent dans le parfum : le premier est un accord explosif, détonnant fait de notes épicées fraîches fusantes – élémi et poivre rose – et de zestes frais de bergamote et pamplemousse. Le second est un accord addictif, brûlant fait de notes vibrantes d’épices incandescentes – piment et safran –, des notes masculines du cuir et du tabac, et des notes boisées brutes du vétiver.

 

Le flacon de SpiceBomb

R. : Aujourd’hui, une grande partie de l’offre parfum est associée à des marques de mode, comment se passe en général la collaboration avec ces marques ?

O. P. : C’est très différent d’une marque à l’autre. Cela peut aller d’une indépendance totale vis-à-vis de la maison de mode jusqu’à une implication à toutes les étapes du projet.

R. : Dans le cas de Viktor and Rolf, comment cela s’est-il passé ?

O. P. : Viktor & Rolf sont très impliqués. Après Flowerbomb, ils sont revenus nous voir avec l’envie de créer une bombe pour les hommes. Ils ont fondé les bases du projet et évoqué le nom « Spicebomb », qui a été le point de départ de ma création. Ils sont ensuite venus régulièrement au cours du développement, afin de partager leurs commentaires, leurs préférences et afin que je puisse leur soumettre mes idées. La collaboration a été très stimulante et créative.

R. : Comment est-ce que cela se passe lorsque les créateurs sont impliqués dans la création d’un parfum ? Échangez-vous en termes d’odeurs, de notes, ou plutôt d’idées, de concepts, d’images ?

O. P. : Cela dépend du créateur en face de nous mais l’on s’accroche souvent à des images. Le premier travail dans tous les cas est de trouver un langage commun afin que nous soyons sûrs de nous comprendre correctement.

R. : En quoi consiste le métier de parfumeur au jour le jour ?

O. P. : Beaucoup de notre temps est consacré à sentir des matières premières, à élaborer de nouvelles formules, à les retravailler en redosant certains ingrédients, en en ajoutant de nouveaux. On tâtonne, on réévalue  et on peaufine ses créations au jour le jour.

R. : Où est-ce qu’un parfumeur trouve son inspiration ?

O. P. : Je dirai que comme un peintre se nourrit de peinture, un parfumeur se nourrit de parfums.

R. : Qu’appréciez-vous en terme de mode masculine ? Qu’aimez-vous porter ? Est-ce ce que cela vous inspire dans votre travail ?

O.P. : Personnellement j’aime une mode un peu stricte et construite. J’aime porter des costumes. Ce que je porte n’est pas une source directe d’inspiration dans mon travail. Je fais passer en premier l’idée de la marque et l’interaction avec les créateurs.