Memento

Plus discret (et de meilleur goût) que celle de March LAB pour colette: la montre de gousset vue par Memento.


Parmi les marques qui cherchent à nous contacter pour obtenir un petit post sur redingote, il y a des projets comme ça qui nous tapent tout de suite dans l’oeil. Quand on a découvert les photos j’étais assez enthousiaste parce que l’objet est vraiment joli: une montre à gousset en inox qui vient se loger dans une coque de bois que l’on peut changer à sa guise. Ensuite, je me suis posé la question de l’utilisation en restant assez sceptique: si après les guerres mondiales qui ont encombré le milieu du XXème siècle l’usage de la montre bracelet s’est vraiment généralisé, ça n’était sûrement pas pour rien. Avoir l’heure au poignet sonne aujourd’hui comme une évidence pratique, beaucoup moins il y a une centaine d’année. La montre bracelet est cependant bien ancrée dans nos modes de vies et il est désormais inconcevable de vivre sans voir défiler chaque minute, chaque seconde et sans rester très organisés. D’ailleurs nous vivons nous aussi une transformation en ce moment: le bel objet que vous arborez fièrement sous votre manchette est souvent et tristement remplacé par des smartphones qui changent eux aussi notre relation au temps.


Hop, si vous ne trouviez pas l’utilité de la 5ème poche, en voici un exemple en image.


Memento part donc un peu du même constat mais avance qu’avec une montre à gousset on a le choix, comme si la dolce vita pouvait tenir dans le creux d’une paume. On peut alors choisir de ne pas regarder l’heure, de ne pas succomber au réflexe du coup d’oeil rapide sur la trotteuse qui peut en dire long à votre interlocuteur. En effet, une fois rangée dans la 5ème poche de jean elle nous offre le choix d’aborder la journée en prenant une autre distance avec l’heure et donc quasiment une autre relation avec le temps qui passe.

Bien sûr, rien ne vous empêche d’y voir comme moi au premier abord le côté purement esthétique et de concevoir cette montre uniquement comme un bijou, le côté utile n’intervenant qu’en second lieu voir pas du tout. Le lookbook ne se prive d’ailleurs pas de l’envisager comme ça: attachée à un sac à main la montre devient un élément purement décoratif assez plaisant, ou un moyen discret de garder l’heure en vue une fois le sac déposé au pied de la table d’un café.

Parfait en vacances pour oublier un peu le temps qui défile.


Remplacez le lien de coton par une chainette discrète ou un cordon en cuir tressé selon votre look: vous avez là un bel accessoire qui dépasse nonchalamment de votre poche arrière, et ça y est, vous êtes beau. Par contre si vous tentez l’expérience, et même si vous aimez le hip hop, gardez à l’esprit que Flavor Flav sera le seul à pouvoir l’arborer autour de son cou. Blague à part, le projet à le mérite d’être audacieux, bien pensé et bien exécuté, jusqu’à être livré dans un packaging impeccable.


Pour l’instant vous pouvez en trouver directement sur le site, chez Kapok à Hong Kong et bientôt dans de belles boutiques tout autour de la planète.


Ces demoiselles devraient également y trouver un accessoire intéressant…


The Perfect Tangent

Dans cette orgie de vêtements de travail et de classiques américains dont se délectent les blogs actuellement, on a tendance à oublier que certains créateurs pensent également très bien le vêtement et envisagent parfaitement la nécessité du côté fonctionnel.

Pak Man Lee et sa belle marque The Perfect Tangent sont là pour nous le rappeler. Outre son patronyme qui pourrait vous rappeler un grand classique du jeu vidéo, le créateur chinois (ayant fait ses armes aux états unis) et amoureux des mathématiques développe une idée très intéressante à travers sa collection. Cela nous a tout de suite beaucoup parlé en arrivant devant sa collection au salon Rendez Vous: toutes les dimensions des éléments qui composent les vêtements issus de la collection The Perfect Tangent sont calculées en fonction du nombre d’or. Ainsi, elles sont toutes proportionnelles.

Parfois quand une marque passe du S au M, il arrive que les manchettes entre les deux tailles restent de la même longueur, la taille se faisant sur le tissu coupé plus ou moins haut sur la manche. Or, en calculant les dimensions selon le nombre d’or sur tous les éléments de la chemise, la taille de la manchette sera toujours proportionnelle à la taille de la manche et cette démarche est reprise pour toutes les pièces, sur tous les éléments du vêtement. Et toute la démarche du créateur de Hong Kong est pensé comme cela, de manière très ingénieuse. Il expliquera ensuite que l’esthétique pour l’esthétique ne l’intéresse pas, et qu’en tant que designer il conçoit des pièces qui sont faites pour servir. Il faut donc qu’elles soient pratiques à utiliser.

Quelques détails viennent également renforcer l’idée que les vêtements ont également été pensés utiles. Par exemple l’inclinaison des poches est destinée à assurer un confort optimal et un accès facile (pour les poches intérieures par exemple), tandis qu’on  remarque que sur certaines chemises les manchettes ont été cousues de façon à ne pas retomber, une fois retroussées sur les bras.

Ce leitmotiv de « design intelligent » est combiné avec une réalisation sans failles: que ce soit au niveau du montage des pièces et des doublures,  de la sélection des matières, le produit correspond parfaitement à son positionnement haut de gamme. Sa distribution dans le monde parle d’ailleurs d’elle même puisque l’on retrouve The Perfect Tangent chez Isetan au Japon, American Rag à Los Angeles, Roden Gray à Vancouver et Fred Segal Man à Santa Monica. Là encore la marque est disponible un peu loin de nos contrées européennes et on trouve une belle opportunité d’introduire quelque chose de qualité sur le marché local qui souffre encore parfois d’un certain manque d’originalité.

Si la démarche vous intéresse également vous pourrez suivre Pac et l’aventure The Perfect Tangent sur le blog qui y est consacré, avant que le site n’ouvre ses portes très prochainement.