Un petit lifting pour FrenchTrotters



Une bien belle nouvelle devanture en bois.

Il y a quelques semaines a réouvert la boutique FrenchTrotters de la rue de Charonne qui avait fermé pour travaux pendant une quinzaine de jours. Entièrement refaite avec beaucoup de goût, elle ajoute pour l’occasion quelques belles nouvelles marques à son univers. Vous pourrez dorénavant y retrouver des pièces Band of Outsiders, Made & Crafted, Bleu de Chauffe et Levi’s Vintage côté masculin, ainsi que Pomandère et Made and Crafted côté féminin (et oui, ils habillent aussi la femme). Khadi&Co et les lampes Gras intègrent la sélection pour introduire un joli rayon pour la maison.

Ne manquez pas l’étage !

Une bonne nouvelle n’arrivant pas toute seule, FrenchTrotters et lab (la marque que l’on distribue aussi sur La Belle Échoppe d’ailleurs) s’associent pour développer une ligne de linge de maison fabriquée en France en utilisant des tissus exclusivement utilisés pour ce projet. Vous avez ici un aperçu du résultat de ce petit coup de pinceau (et de truelle) et également une idée de ce que vous allez pouvoir trouver de douillet en boutique ces prochains jours. Les produits issus de la collaboration entre les boutiques FrenchTrotters et la marque de linge de maison sont disponibles dans les magasins des 28 et 30 rue de Charonne dans le 11ème et du 116 rue Vieille du Temple dans le 3ème, ainsi que sur leur site.

Enfin une bonne raison pour se lever tard…


…ou pour faire une sieste, bien méritée ou non.


Entre ça, l’installation d’un corner FrenchTrotters et La Belle Échoppe chez BioTop à Tokyo et l’ouverture annoncée d’un point de vente de 200 mètres carrés à Paris à la rentrée, je crois que l’on peut dire que ça se bouge chez FrenchTrotters en ce moment.

Les photos de la boutique ont été prises par Nastassia Brückin.

Olivier Messiaen – Turangalîla-Symphonie

Olivier Messiaen, toujours vêtu de chemises incroyables

La Turangalîla-Symphonie est une œuvre majeure d’Olivier Messiaen. Elle a été composée sur demande de Serge Koussevitzky, pour l’Orchestre symphonique de Boston qui la créa de façon triomphale en décembre 1949 sous la direction de Léonard Bernstein.

Le nom de la symphonie (Turangalîla) est composé de deux noms sanscrits. « Turanga » qui signifie « temps qui s’écoule comme le sable dans un sablier », mais aussi « mouvement » ou « rythme ». Le terme « Lîla » signifie quant à lui, le jeu de la vie et de la mort, il peut également signifier amour.
Le sens général qui est souvent donné pour cette œuvre est « chant d’amour », mais le compositeur à également avoué avoir choisi ce terme pour son esthétisme.
En réalité, Messiaen aborde le mythe de Tristan et Yseult dans cette œuvre qui à ce titre, fait partie de la trilogie : le cycle de mélodies Harawi

La Turangalîla-Symphonie met à l’honneur deux instruments au milieu du gigantesque orchestre que l’oeuvre requiert : le piano et les ondes Martenot (instrument électronique inventé par Maurice Martenot). Il est un des plus anciens instrument de musique électronique. Il se caractérise par ses sonorités particulières, dont la plus caractéristique est proche de la sinusoïde, qui évoque des voix « extra-terrestres ». Les sonorités sont assez proches de la scie musicale, mais l’instrument présente bien d’autres richesses et ce particulièrement au niveau de l’expression.
Lors de la création de l’œuvre à Boston, c’est la sœur de Maurice Martenot qui est derrière les ondes et la future femme de Messiaen qui est au piano : Yvonne Loriod.


Maurice Martenot aux ondes Martenot

Le cinquième mouvement de cette œuvre symphonique se nomme « Joie du sang des étoiles », il est une longue explosion de joie, la structure à l’allure d’un scherzo et trio est particulièrement complexe. Les rythmes, eux aussi complexes donnent l’impression d’une grande agitation. Les ondes Martenot jouent un rôle très important dans ce mouvement. 
Le résultat est éblouissant, l’oeuvre étant à mes yeux l’une des plus belles œuvre de la seconde moitié du XXe siècle.


Ebbets Field Flannels

Ty Cobb, Detroit, et « Shoeless » Joe Jackson, Cleveland, 1913

J’ai entendu parler de Ebbets Field Flannels pour la première fois au travers de l’interview du fondateur de la marque, Jerry Cohen par Laurent Laporte. Au premier abord, une marque de sportswear américain, fait au USA, respect de la tradition, et tout le tralalala qu’on nous sert à foison dès qu’on parle d’une marque de ce type. Cela ne m’empêche pas pour autant d’aimer ce genre de marque, bien au contraire, mais au bout d’un moment, ça devient un peu banal.


Sacramento Solons 1942 Maillot à Domicile, au salon Jacket Required

Ce qui m’a tout d’abord intéressé dans cet interview concerne la reproduction que la marque a faite de la casquette de baseball des Moultrie Colt 22s, en gardant le défaut initial des « 2 » de formes différentes, et surtout qu’ils se soient donné la peine de noter le détail. Pour être honnête, je n’y connais personnellement pas grand chose aux sports américains. À la rigueur les New York Yankees et les Boston Red Sox quand il s’agit de baseball, quelques équipes de football américain pour avoir vu le Superbowl pour la première fois cette année, mais les équipes qui figurent sur le catalogue de Ebbets Field Flannels, je n’en ai jamais entendu parler. Je vous mets d’ailleurs au défi de me dire que vous en connaissez la moitié. C’est bien pour ça que la marque se distingue des autres. Ne se souciant que très peu des équipes actuelles, la marque va au contraire chercher les inconnues, les petites équipes des Etats Unis qui ont surement aujourd’hui disparu en grande partie, celles du Japon, d’Irlande ou même d’Union Soviétique et refait le tout à l’ancienne. On ne peut pas dire qu’ils soient rancuniers.


Tour of Japan 1934 Authentic Jacket, au salon Jacket Required

J’ai pu rencontrer Jerry Cohen en personne lors de mon passage au salon Jacket-Required à Londres et voir la collection de plus près. La qualité est superbe, on sent vraiment dans les détails et les finitions qu’il ne s’agit pas de production à grande échelle et qu’un soin particulier a été porté à chaque pièce, et le plus surprenant est que le prix est finalement plutôt abordable (outre-Antlantique cela dit). Il reste à voir ce que cela donne une fois en magasin de ce côté ci.


San Francisco Seals 1940 Jacket, au salon Jacket Required. Notez le détail: tricot de laine entre la manche et le dos.

Ce que j’apprécie tout particulièrement dans la démarche de Ebbets Field Flannels est que cela rajoute une nouvelle dimension aux sports dont les maillots sont reproduits. On ne se soucie plus de savoir quelle place du classement occupe l’équipe, puisque il y a de grandes chances qu’elle n’existe plus, mais on se pose plutôt des questions qui concernent l’origine du nom ou du logo, qui étaient les joueurs, pourquoi elles ont disparus… Et puis à part si vous étiez dans le coin lorsque ces équipes jouaient encore, ou si vous sentez fortement lié à une ville en particulier, l’intérêt du maillot devient plus esthétique qu’un signe d’appartenance à une équipe. Il n’est pas non plus improbable d’apprendre une ou deux choses en regardant le catalogue de Ebbets Field Flannels, ce qui n’est pas le cas pour la plupart des marques. Vous saviez par exemple que le Real Madrid avait une équipe de baseball?

Ebbets Field Flannels produit avant tout des maillots de baseball en flannel (ils ont pas choisi ce nom là pour rien), mais aussi des maillots d’autres sports, des casquettes, t-shirts et blousons. Les sports déjà disponibles sont le baseball surtout, puis le football américain, le Hockey sur glace et quelques maillots de foot. Jerry m’a aussi parlé de se mettre à faire des polos de rugby, et ça n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd.

www.ebbets.com

Un aperçu de l’énorme choix de casquettes de baseball proposé par Ebbets Field Flannels au salon Jacket Required

Real Madrid ca. 1939 Maillot à Domicile

Prison Sing Sing  1935 à « Domicile »

Maillot de hockey sur glace de l’équipe Olympique de l’Union Soviétique – 1972

Hiroshima Carp 1953, Maillot à l’Exterieur

Veste « Clubhouse » des Indianapolis Clowns

T-Shirt des Hawaii Islanders – 1961

Maillot de Football des Staten Island Stapletons – 1929

Jacquards de Fair Isle


En faisant quelques recherches suite à l’article de Vanessa sur le pull Fair Isle, j’ai eu la bonne surprise de tomber sur le site des archives publiques des îles Shetlands. Cela peut sembler un peu bizarre, mais les sites d’archives sont pour moi de véritables trésors. En Grande-Bretagne, ces institutions ont la bonne idée de numériser une partie de leurs fichiers, et de les rendre accessibles en ligne. Cela m’avait d’ailleurs permit d’illustrer un article de belles photos de marins qui peuplaient la côte est de l’Angleterre au début du siècle dernier, et surtout de leurs fameux pulls. Je passe donc pas mal de temps à regarder des photos de vacances de ces inconnus ayant vécu à une autre époque, souvent les descriptions contiennent même les noms, l’année et les conditions de la prise de vue. Au final c’est un peu comme une sorte de Facebook peuplé de gens disparus au style incroyable. Ces sites renferment surtout des merveilles photographiques, fruits hasardeux du talent des photographes, souvent amateurs et inconnus. Voici donc une petite sélection de détails provenant de photos de ces archives, toutes liées par la présence de pulls Fair Isle, suivis de photos couleurs des pulls en eux même. Ces pulls, dont certains ont 100 ans bien tassés, permettent de bien prendre conscience de la richesse des motifs et du foisonnement des couleurs de l’époque. Et oui, on est souvent bien loin des rééditions ternes que l’on nous sert aujourd’hui.

Celui-ci date de 1931 et ressemble étrangement à celui que porte la jeune fille en photo juste au dessus


Celui-ci est une réplique du pull qui fut envoyé en 1922 au Prince de Galles, qui créa un véritable phénomène de mode en le portant lors d’une partie de golf à St Andrews. C’est à partir de ce moment là qu’une industrie se développa sur les îles Shetlands pour répondre à l’importante demande de pulls colorés


Pull des années 20. L’utilisation de telles couleurs se développa dans les années 20 avec la popularisation des colorants chimiques


Pull des années 40, le motif est appelé « lino » car on dit qu’il s’inspire du linoleum ! Les motifs des pulls Fair Isle sont souvent inspirés des objets de tous les jours présents sur l’île à l’époque de leur fabrication


Pull des années 1900, filé, teint et tricoté de manière artisanale. Les couleurs présentent ici sont obtenues à partir de pigments naturels trouvés sur l’île. Dans les années 20, l’apparition des colorants chimiques permirent de plus grandes fantaisies


Celui-ci date des années 1890, on note que les motifs étaient plus basiques à l’époque


Pull des années 1920


Celui-ci date des années 50 et présente l’étoile typique des pulls norvégiens. Durant la seconde guerre mondiale, beaucoup de norvégiens émigrèrent sur les Shetlands, ce qui se traduisit par une révolution dans les motifs des pulls Fair Isle : l’apparition de cette fameuse étoile











Memento

Plus discret (et de meilleur goût) que celle de March LAB pour colette: la montre de gousset vue par Memento.


Parmi les marques qui cherchent à nous contacter pour obtenir un petit post sur redingote, il y a des projets comme ça qui nous tapent tout de suite dans l’oeil. Quand on a découvert les photos j’étais assez enthousiaste parce que l’objet est vraiment joli: une montre à gousset en inox qui vient se loger dans une coque de bois que l’on peut changer à sa guise. Ensuite, je me suis posé la question de l’utilisation en restant assez sceptique: si après les guerres mondiales qui ont encombré le milieu du XXème siècle l’usage de la montre bracelet s’est vraiment généralisé, ça n’était sûrement pas pour rien. Avoir l’heure au poignet sonne aujourd’hui comme une évidence pratique, beaucoup moins il y a une centaine d’année. La montre bracelet est cependant bien ancrée dans nos modes de vies et il est désormais inconcevable de vivre sans voir défiler chaque minute, chaque seconde et sans rester très organisés. D’ailleurs nous vivons nous aussi une transformation en ce moment: le bel objet que vous arborez fièrement sous votre manchette est souvent et tristement remplacé par des smartphones qui changent eux aussi notre relation au temps.


Hop, si vous ne trouviez pas l’utilité de la 5ème poche, en voici un exemple en image.


Memento part donc un peu du même constat mais avance qu’avec une montre à gousset on a le choix, comme si la dolce vita pouvait tenir dans le creux d’une paume. On peut alors choisir de ne pas regarder l’heure, de ne pas succomber au réflexe du coup d’oeil rapide sur la trotteuse qui peut en dire long à votre interlocuteur. En effet, une fois rangée dans la 5ème poche de jean elle nous offre le choix d’aborder la journée en prenant une autre distance avec l’heure et donc quasiment une autre relation avec le temps qui passe.

Bien sûr, rien ne vous empêche d’y voir comme moi au premier abord le côté purement esthétique et de concevoir cette montre uniquement comme un bijou, le côté utile n’intervenant qu’en second lieu voir pas du tout. Le lookbook ne se prive d’ailleurs pas de l’envisager comme ça: attachée à un sac à main la montre devient un élément purement décoratif assez plaisant, ou un moyen discret de garder l’heure en vue une fois le sac déposé au pied de la table d’un café.

Parfait en vacances pour oublier un peu le temps qui défile.


Remplacez le lien de coton par une chainette discrète ou un cordon en cuir tressé selon votre look: vous avez là un bel accessoire qui dépasse nonchalamment de votre poche arrière, et ça y est, vous êtes beau. Par contre si vous tentez l’expérience, et même si vous aimez le hip hop, gardez à l’esprit que Flavor Flav sera le seul à pouvoir l’arborer autour de son cou. Blague à part, le projet à le mérite d’être audacieux, bien pensé et bien exécuté, jusqu’à être livré dans un packaging impeccable.


Pour l’instant vous pouvez en trouver directement sur le site, chez Kapok à Hong Kong et bientôt dans de belles boutiques tout autour de la planète.


Ces demoiselles devraient également y trouver un accessoire intéressant…


Le pull Fair Isle


Edouard VIII, le prince de Galles, en tenue de golf : plus fours en tweed et pull Fair Isle

Les Shetlands sont un chapelet d’îles au nord de l’Ecosse dont l’une est particulièrement connue pour ses motifs tricotés : Fais Isle. Penchons nous un peu sur la riche histoire de ce pull que l’on peut voir partout aujourd’hui.

Historiquement, le tricot vient du monde arabe, et a été très répandu dès le Xème siècle. Les plus vieilles pièces ont été retrouvées dans des tombeaux coptes datant du 4ème et du 5ème siècle. Les peuples arabes l’ont introduit dans les pays annexés (Espagne, Sicile), puis il a été ramené en Europe du nord par les Normands. Anecdote singulière, ce sont les marins espagnols naufragés sur les côtes des îles britanniques qui y enseignèrent l’art du tricot aux insulaires, suite à la destruction de leurs navires par les Anglais en 1588.

Traditionnellement,  les pêcheurs britanniques, français ou hollandais portaient des tricots en jersey damassé. Le jacquard fut prisé pour son épaisseur, résistant au froid et à l’humidité du climat nordique.

La technique utilisée sur l’île pour obtenir des motifs diversifiés, complexes et colorés pouvait nécessiter jusqu’à l’emploi de 17 fils. Une des spécificités du pull Fair Isle est que la couleur des laines peut changer dans le milieu du dessin. Il peut y avoir jusqu’à 12 couleurs utilisées par pull, dont jamais plus de deux par rang. Tricotés par les femmes de marins, uniques et personnels, ils étaient une véritable carte d’identité de son propriétaire.

Les dessins, inspirés de la nature, ont subi de nombreuses influences géographiques et culturelles. Certains ont été identifiés comme originaires d’Extrême-Orient, de Chine, d’Inde, de Turquie, et on trouve par exemple un motif représentant  un arbre inconnu sur l’île. On trouve également des inspirations espagnoles et maures, mais la source principale reste la Scandinavie, notamment le motif « OXO » venu d’Estonie, dont on répertorie plus de 160 variantes, ou l’étoile norvégienne. Cette richesse et cette pluralité des influences est due au trafic maritime important, Fair Isle étant un port de passage au confluant des pays Baltes.

En Grande-Bretagne, c’est en 1921, qu’un négociant offrit au Prince de Galles, Edouard VIII, un pull à motif « OXO », qui sortit le jacquard Fair Isle de son rôle de vêtement de travail.

Côté français, en 1943 Jean Marais porte un pull jacquard dans « L’éternel retour » de Jean Delannoy et contribue à le rendre populaire en France pour les sports d’hiver. Ces deux évènements dans l’histoire du Fair Isle ne suffirent pas à lui insuffler un renouveau durable.

Jean Marais dans « L’éternel Retour » (1943), de Jean Delannoy

Après quelques décennies à avoir souffert d’une image ringarde,  il a été la grande surprise de l’hiver 2010, parmi les come-back pas franchement attendus. Cet artisanat minutieux et travaillé a enfin retrouvé ses lettres de noblesse et s’est vu renouvelé, modernisé. On l’a notamment vu en total look sur le défilé hiver 2010-2011 D&G, et chaque marque, toutes origines confondues, a profité de la tendance pour imaginer sa version du Fair Isle. On notera particulièrement l’utilisation étonnante des motifs Fair Isle par Juny Watanabe sur des Teddy et des vestes, dans sa collection de l’hiver 2011-2012. Mais cet engouement soudain pour ces motifs, dont le tricotage est maintenant totalement industrialisé, ne sauve pas pour autant ces techniques traditionnelles vieilles de plusieurs siècles sont aujourd’hui en voie de disparition avec les dernières tricoteuses.

Patron Bestway datant des années 40


Portrait d’Edouard VIII par John St. Helier Lander

 

Stanley Cursiter, The Fair Isle jumper, 1923

Article par Vanessa Montalbano, retrouvez ses autres articles sur son blog.


Arthur Honegger – Pacific 231

Arthur Honegger

Arthur Honegger est un compositeur suisse, né au Havre en 1892. Il a été élève au conservatoire de Zürich puis au conservatoire de Paris dans lequel il a suivi les cours de Charles-Marie Widor et de Vincent d’Indy. Il reste à Paris toute sa vie et y accomplit toute sa carrière musicale.

Amoureux des locomotives à vapeur je ne pouvais pas résister à l’envie de vous faire entendre l’une de ses oeuvres les plus connues qui scelle la célébrité du compositeur : Pacific 231. Cette oeuvre est en réalité le premier des trois Mouvements Symphonique, composés entre 1923 et 1933. Ce premier mouvement a été composé pour accompagner le film « La Roue » de Abel Gance.

La musique d’Honegger tente ici d’imiter tous les bruits qu’une locomotive à vapeur peut émettre. Pari difficile mais plutôt réussi, on retrouve bien les grincements de ferrailles, les explosions de vapeur, ou encore le bastringue du freinage…
Honegger utilise pour cela un orchestre composé de bois (par trois), 4 cors, 3 trompettes, 3 trombones, 1 tuba, batterie, et cordes.


Pacific 231 G558

Le nom de l’oeuvre (Pacific 231) est le nom d’un modèle de locomotive à vapeur sortie en France en 1907, étudié par la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans pour pallier le manque de puissance des Atlantic. 
Elle est sans aucun doute l’une des plus belles locomotives construites en France.

éclectic – 8 rue Charlot


Un classique bien coupé qui recèle bien des secrets…


Par les temps qui courent, il pourrait paraître un peu étrange d’imaginer une marque de vêtement sans logo. Une marque qui ne se soucierait pas du calendrier des saisons de mode ou encore qui ne tournerait qu’autour d’une pièce et non pas d’une ligne complète, le tout sans chercher à communiquer plus que ça. Finalement ce serait vouloir se placer comme un spécialiste soigné et soucieux de l’allure et des besoins de ses clients plus que comme une marque commerçante cherchant à combler leurs envies fugaces.

Frank Malègue fait un peu ce pari en lançant éclectic l’année dernière, une marque avec laquelle il ne propose que des vestes et de belles pièces à manches. Dès le départ éclectic se positionne comme un spécialiste de la veste en prêt à porter : on fait très attention aux coupes, qui donnent de l’allure en restant près du corps, et également aux matières qui sont  belles, recherchées et agréables au toucher. Alors que la plupart des acteurs versaient l’année dernière dans l’héritage, le retour aux sources et la mode des pièces vintage, Frank Malègue décide avec éclectic de commencer à travailler sur des tissus techniques. Ainsi vous pourrez retrouver des pièces en laines imperméables, d’autres dotées de doublures chauffantes et respirantes ou encore un caban en Cordura indéchirable, spécialement étudié pour sa resistance à l’abrasion.

Veste en laine, doublée en polaire: on est bien.


Soucieux de faire fabriquer des vêtements véritablement beaux, éclectic ne coupe pas les ponts avec l’amour du savoir faire malgré son penchant pour l’innovation. L’ensemble de la collection est donc fabriqué dans un atelier italien du Veneto, à Trévise, qui travaille habituellement avec les grandes maisons de tailleurs: on peut donc compter sur une réalisation de haute qualité. Vous pouvez également le constater avec les quelques clichés qui illustrent mon propos: les finitions sont impeccables (même vraiment très belles, regardez les boutons) et le labeling est des plus discrets.

Boutons en métal lisse, joli contraste chaud/froid d’une direction artistique soignée.

 

Un labeling très discret, témoignage de bon goût.

En terme d’image, Frank Malègue semble vouloir souhaiter que sa marque reste accessible à une population plus large que celle de quelques initiés méticuleux: pour lui, chaque veste peut être portée par des gens différents d’un nombre de manières tout autant différentes. Pour mettre en lumière cet aspect il a lancé le projet photographique « éclectic portraits » qui met en scène des clichés de ses clients, ses proches et ses amis ayant étés photographiés dans la cave de la boutique. Chacun porte une veste éclectic à sa façon et participe à l’image de la marque, le résultat est bien sûr moins diffusé qu’une campagne classique, moins onéreux également mais beaucoup plus authentique, et sur le long terme ça peut donner quelque chose d’assez intéressant.

Rien à craindre avec ça sur le dos, en hiver comme par temps de pluie.


La veste devient alors un élément vraiment remarquable de votre garde-robe, assez décomplexée, un peu à la manière d’un jean que chacun usera et portera selon son look. On s’approprie une pièce multiforme qui devient quasiment une armure, qui protège volontiers du monde extérieur et que l’on pourra adapter à sa silhouette selon ses envies et ses humeurs. On l’envisage également comme une pièce hors du temps, dont on ne se lassera pas au bout d’une saison et qui relèvera avec succès l’épreuve du temps: l’idée du haut de gamme revient à grand pas, mieux vaut avoir une veste incroyable que 10 blazers mal coupés aux finitions juste moyennes que l’on est sûr de croiser à tous les coins de rues. Au pire on pourra la remiser dans un vieux coffre, le temps que vos enfants la trouvent assez cool pour l’enfiler à leurs tours.

Pas de photo maison pour celle ci, mais ça vous donne un aperçu de l’endroit.


Le positionnement luxe de la marque ne serait rien sans un un bel endroit pour lui servir d’écrin. La boutique éclectic est située dans le haut-marais à Paris, au 8 rue Charlot et l’espace joue également la carte du travail bien fait au niveau des matières et des textures (métal brut, pierres apparentes, peintures et plâtres burinés…). Les quelques vestes suspendues ou sur mannequins qui occupent l’endroit y apportent une ambiance chaude assez particulière et en sont les pièces maîtresses: rien ne vient perturber la lecture de la collection, on a tout de suite les yeux rivés sur les vêtement. L’accueil sympathique, ouvert et prompt à la conversation de Frank et de son équipe termine d’en faire un endroit où l’on a une réelle envie d’aller s’habiller. Je vous invite donc vraiment à aller y faire un tour, et surtout à aller essayer les pièces que propose la marque, ne serait ce que pour vous faire une idée du toucher des lainages et autres matières utilisées.

Pitti Uomo – Hentsch Man AW 2012-2013

Les déclinaisons classiques de chemises Hentsch Man sont toujours présentes.


Pour continuer avec nos retours du salon italien Pitti Uomo, parlons à nouveau de Hentsch Man, une marque que l’on suit et apprécie depuis un petit moment. L’an dernier, nous avions même interviewé sa fondatrice Alexia Hentsch. Le label anglais continue de proposer des coupes simples et bien réalisées qu’il décline dans de nombreux tissus différents. De nouvelles pièces voient tout de même le jour dans la collection de l’hiver prochain, par exemple un pantalon à double pince, une doudoune sans manche ou une parka bi-matière en coton huilé. Cependant, les pièces que l’on avait aimé au début de Hentsch Man sont toujours là : chemises, vestes croisées ou non, chinos, proposés dans de nombreuses matières qui tombent souvent juste, à l’instar de cette veste grise au tissu moucheté ou de ces chemises en laine. Nous continuerons donc à les suivre de près …


Cette silhouette résume bien l’aspect simple et casual de la marque à mon goût.


Les tissus utilisés sont toujours bien sélectionnés.


Des chinos en velours côtelé aux couleurs vives.


Détail d’une veste croisée.


Détail du pantalon à double pince en laine, qui était accompagné d’une veste.


Un mac mi-long en pied de poule moucheté.


Pantalon en laine dans un prince de Galles très sympathique.


Des chemises en laine aux allures workwear mais pas trop…


Disponible dans une gamme de couleurs bien choisies


Et enfin la doudoune sans manche, dans le même tissu moucheté que la veste grise plus haut.