D.S. Dundee – Interview


Jim Pickles et Oliver Pilcher – Fondateurs de D.S. Dundee

Nous vous avions parlé, il y a deux semaines de cela, de la marque D.S. Dundee. Étant curieux d’en savoir plus sur l’origine, la philosophie et l’organisation de la marque nous avons posé quelques questions à Oliver Pilcher, co-fondateur de la marque avec Jim Pickles.
Apparemment, la marque a également plu à French Trotters où une sélection de la collection A/H 2010 est disponible depuis le 25 Novembre. On ne s’attendait honnêtement pas à voir la marque arriver de si tôt en France, ce qui n’est pas pour nous déplaire.
Merci à Oliver et Jim, nous avons beaucoup appris de leurs réponses. Pour information, l’interview a été réalisée en anglais puis traduite en français.


Redingote: Nous avons trouvé très peu d’information concernant la marque sur votre site ou sur votre blog. Nous sommes curieux, comment tout a-t-il commencé?

Oliver: D.S.Dundee a débuté en 1994 quand je travaillais en tant que modéliste dans l’usine de ma mère. (Elle a fondé l’enseigne de vente par correspondance « Pedlars »).
Je travaillais avec des techniciens très talentueux et j’ai commencé à développer quelques designs avec eux.
On produisait alors certains de ces designs en petite série, puis, je prenais la route d’Edinburgh et de Glascow pour essayer de les vendre dans des petites boutiques.


R: Vous avez créé votre marque avec votre associé, Jim Pickles. Quels sont vos rôles au sein de la marque?

O: Jim et moi nous sommes rencontrés quand on avait 18 ans, juste après avoir quitté le lycée. Nous avions des centres d’intérêts similaires et sommes ainsi devenus bons amis.

Pendant ce temps, j’essayais de garder D.S. Dundee à flots en vendant des petites séries de jeans, t-shirts, et pantalons cargo. Jim m’aidait pour les shoots photos et pour le financement de différents projets. Maintenant j’ai le rôle de directeur de création/photographe et Jim est directeur exécutif. Il s’occupe principalement de développer le réseau de distributeurs. Il y a bien sûr beaucoup de nos responsabilités qui s’entrecoupent et il nous arrive régulièrement d’effectuer la vente au magasin tout comme de passer du temps au studio pour la mise au point d’un nouveau modèle de veste.

Une fois nos études finies, j’ai déménagé à NYC et Jim à Tokyo.

Je suis devenu photographe. Jim était professeur d’anglais et s’est ensuite tourné vers la finance quand il est rentré à Londres en 2002.

Quand je suis retourné à Londres fin 2006, Jim ne voulait plus travailler dans une grosse banque de la City, il a tout laissé tomber et nous nous sommes remis à travailler ensemble sur D.S. Dundee.


R: Faîtes-vous tout le stylisme vous-mêmes?

O: Non, nous avons une super équipe de stylistes à notre studio de Dalston, dans l’est de Londres. Abdullah Kok est notre tailleur en chef et modéliste. Il est la clef de voûte de notre entreprise. Elizabeth Reeds est notre styliste senior. Elizabeth a un master de stylisme pour homme à RCA (Royal College of Arts) et a travaillé pour un certain nombre de marques haut-de-gamme auparavant dont Polo, 6876 et Cole Haan. Matthew Johnson est notre apprenti tailleur/assistant styliste et a déjà apporté de bonnes idées. Nous sommes aussi très enthousiastes de l’arrivée de Ayo Blake qui va être en charge de notre gamme de sacs de voyages et de maroquinerie que nous espérons lancer pour P/E 2012.


Vitrine D.S.Dundee chez FrenchTrotters à Paris 1/3


R: D’où tirez-vous votre inspiration? Avez vous des icônes qui vous inspirent?

O: Je pense que mon inspiration vient de l’observation des matières. Une fois que j’ai une magnifique pièce de tissu dans les mains, je peux commencer à réfléchir… Celle-ci ferait un très beau par-dessus, ou quelque chose du genre. J’adore les détails également. De bonnes fermetures éclair, de bons boutons, des languettes de bonne qualité, ce genre de choses.


R: Vos noms n’ont pas vraiment de points communs avec D.S. Dundee. D’où vient le nom de la marque?

O: J’ai essayé plusieurs noms avant qui ont semblé très mal vieillir. Je me suis dit que si je l’appelais comme une ville d’Écosse (celle où je suis né), cela donnerai une dimension de permanence. Le D.S. vient de notre devise en latin « destino signum » qui signifie « garant des standards de la création ». (Les initiales donne un bon look au nom et lui ont ajouté un cachet mystique!).


R: Quelle est votre pièce préférée?

O: J’aime les costumes en tweed. Je pense que notre coupe est très belle et que les tweeds sont parfaits pour cette saison.


R: J’ai remarqué que vous faisiez du co-branding avec Robert Noble pour les vestes en tweed. Est-ce que vous faîtes également des partenariats similaires avec d’autres produits?

O: Nous avons fait une veste géniale cette saison avec la fabrique de Harris Tweed… Nous travaillons également étroitement avec Lovat Mills à Hawick. Nous adorons les gens là bas, ils tissent un tweed magnifique. Les bottes et les chaussures sont faites chez Joseph Cheaney & Sons, un des meilleurs fabricants de chaussures au Royaume-Uni. Nous ne mettons pas les deux marques sur les chaussures mais nous n’en faisons pas un secret non plus. C’est très agréable de travailler avec quelques-uns des meilleurs artisans au Royaume-Uni.


Vitrine D.S.Dundee chez FrenchTrotters à Paris 2/3


R: D’après ce que j’ai pu voir, vos produits sont d’une qualité exceptionnelle. Comment choisissez-vous vos fournisseurs?

O: On fait principalement le tour du Royaume-Uni en voiture pour rencontrer les usines et voir ce qu’elles peuvent faire. Nous recevons parfois des recommandations, nous demandons alors des échantillons et les faisons ensuite analyser par notre tailleur qui connait vraiment bien son métier.


R: Sont-ils tous situés au Royaume-Uni ou en Europe?

O: Ils sont tous situés au Royaume-Uni et en Europe. Principalement le Royaume-Uni, le Portugal et l’Italie.

L’exception étant notre nouvelle collection de denim que nous lançons au P/E 2011. C’est du denim selvedge japonais.


R: Le « made in UK » semble avoir beaucoup d’importance au Royaume-Uni. Certaines marques plutôt récentes comme Albam ou S.E.H Kelly ont trouvé une place sur le marché en suivant cette tendance. Pensez-vous que cette tendance va durer et que plus de marques vont ouvrir?

O: J’espère que cela va continuer étant donné que cela encouragera les producteurs du pays à investir comme leurs homologues européens dans de véritables équipements de pointe et d’adopter également une approche professionnelle identique. Le problème principal ici est d’attirer de la main d’œuvre plus jeune dans les usines. Le gouvernement devrait encourager ce genre de profession. Plus il y aura de marques qui fabriqueront au Royaume-Uni, plus les usines auront une chance de survivre.


R: Avez vous des raisons d’être déçu du marché de l’habillement?

O: Non pas vraiment. Cependant il nous est arrivé de rencontrer des gens décevants dans ce milieu…



R: Avez-vous un souhait en particulier concernant l’évolution de la mode masculine et de son marché?

O: Pas vraiment. J’ai envie de faire du vêtement féminin aussi vite que possible afin que l’on puisse vraiment gagner de l’argent! Aussi – Cela serait bien si les hommes commençaient à faire les magasins avec conviction, à penser qu’ils ont de l’allure dans des vêtements, sans avoir besoin d’emmener leurs copines et leurs femmes pour leur dire!


Vitrine D.S.Dundee chez FrenchTrotters à Paris 3/3


R: Vous venez juste d’ouvrir votre premier magasin en propre au 18, Lamb Street à Londres. Comment étiez-vous distribués auparavant?

O: Nous avons des agents géniaux aux USA et au Japon ce qui nous a permis d’y être distribué depuis deux saisons. À part ça, cela passait seulement à travers notre site et quelques magasins au Royaume-Uni qui nous sont fidèles.


R: Quels sont vos projets pour la marque dans un futur proche? Peut-on s’attendre à de nouveaux produits ou à de nouveaux magasins?

O: Maillots de bain. Sacs de voyage. Bikinis. Produits de soin, denim, whisky. Nous commençons à vraiment faire des expériences avec les tweeds en les huilant et les lavant jusqu’à aboutir à quelque chose de visuellement fort avec un touché incroyable.

Nous aimerions ouvrir un autre magasin à Londres pour l’A/H 2011. Un magasin à NYC d’ici 3 ans.


R: Nous aimons beaucoup votre marque, d’où cette dernière question: quand verra-t-on votre marque arriver en France?

O: La semaine prochaine (25 Novembre). Nous aurons une collection capsule de l’A/H 2010 disponible chez FrenchTrotters à Paris à temps pour Noël!

Nous présenterons également l’A/H 2011 au salon (Capsule) à Paris le 22,23 et 24 Janvier.


R: Merci!


Dickies, Carhartt et Ben Davis – American Stories


Dickies est une de ces marques qui a toujours été présente et s’est adaptée à travers le temps aux tendances. Si vous me demandez aujourd’hui qui est le client typique de Dickies, je vous dirai surement un rappeur américain avec un bandana sur le front. Cependant, il en est en fait tout autre.

Se fiant à son expérience passée, Dickies retourne à ses racines et met l’accent sur son origine comme marque de vêtement de travail. La vidéo ci-dessous a des petits accents de propagande mais retrace et illustre très bien l’histoire de la marque.



Dickies History from Blue Distribution on Vimeo.


Carharrt a aussi suivi un chemin similaire. Fabriquant de vêtements de travail au départ, elle a utilisé son savoir faire pour s’attaquer au monde du streetwear et du skate en particulier. Avec succès on peut dire. Cela dit la marque elle aussi reviens à ses racines et ressort des produits très inspirés par son expérience du vêtement de travail pour le plaisir des nostalgiques et des amoureux de la planche à roulette. Ces produits sont présent dans leurs gamme Heritage.



Quant à Ben Davis, la marque a choisi de rester fidèle au milieu du workwear developpant des collection spécifique pour le marché Japonais, à travers des collaborations avec des marques tel que Journal Standard ou en propre. Par rapport à Carharrt et Dickies, Ben Davis a sans doute une image plus haut de gamme à l’étranger ce qui ne l’empêche pas de s’être attaquée aussi au millieu du streetwear comme le prouve la video ci-dessous.



Quoiqu’il en soit, de manière plus ou moins voulue ces marques ont toutes été adoptées par le milieu du streetwear pour leurs praticité et leurs savoir-faire en matière de vêtements résistants à toutes épreuves. Aujourd’hui avec la tendance du workwear qui dure depuis un certain temps déjà, ils reviennent à leurs premier amour, le workwear,et l’intègrent dans leurs collections grand public. Une bonne occasion de se refaire une jeunesse et de retrouver une clientèle qui était habituée à faire les friperies pour retrouver les standards de qualité d’antan.

Beethoven – Sonate pour piano n°17

Wilhelm Kempff au piano

Il n’est plus vraiment nécessaire de présenter Ludwig van Beethoven, tout le monde en a déjà entendu parler, tout le monde connaît sa neuvième symphonie (au moins la version « vocoders » d’Orange mécanique), tout le monde connait sa symphonie n°5, tout le monde connaît le premier mouvement de sa sonate « Clair de lune », et qui n’a jamais entendu la Lettre à Elise ?!

Re-situons tout de même son oeuvre dans le temps :
Beethoven a connu Mozart en fin de vie, son art se situe donc à l’extrémité du classicisme. Il n’y a pas réellement de trace chez lui de l’esprit romantique allemand dont il a pourtant vu les prémices avec Weber et Schubert, et qui s’épanouira avec Schumann et Mendelssohn. Beaucoup de romantiques se réclameront de Beethoven lorsqu’ils iront plus loin dans l’emploi expressif des timbres instrumentaux ou encore quand ils transformeront les formes héritées du XVIIIe siècle. Mais la tendance des romantiques à invoquer des tableaux ou encore leur interprétation fantastique de la nature sont des innovations étrangères à l’art de Beethoven.

Le piano a une importance considérable dans les premières oeuvres de Beethoven, il compose de nombreuses sonates dont la 17ème est sans doute l’une des plus connues, on la nomme communément la sonate « La Tempête ».
Beethoven compose la sonate n°17 en 1802, il est alors très inquiet par sa surdité croissante, c’est d’ailleurs en 1802 qu’il écrit la lettre de détresse, Testament de Heiligenstadt. L’inquiétude de Beethoven se retrouve clairement dans la sonate, on y découvre une atmosphère très sombre, déchirante.

Interprété ici par le génial Wilhelm Kempff, l’allegretto de la sonate « La Tempête » :

The Chap, la révolution par le Tweed

Outre manche, il se passe des choses formidables. Non contents d’avoir un héritage considérable en matière de vêtement et de développer quelques unes des jeunes marques les plus intéressantes ces dernières années, les anglais ont également cette capacité de tourner en dérision leur élégance. Le premier témoignage de cet état d’esprit un peu farfelu autour du vêtement, on s’y intéressait en traitant du Tweed Run il y a quelques temps: une course en vélo dans les rues de Londres, tout de Tweed vêtu. Il m’a été donné de rencontré le second au détour d’une friperie londonienne bien connue, lorsque j’apercevais des magazines à l’air vieillot posés sur une table. Les deux numéros de « The Chap » ont tout de suite capté mon attention: esthétique de revues des années 50, des looks incroyables sur les couvertures, des sommaires où l’on retrouve des mots comme « Cognac », « Land Rovers », « Steampunks », ou encore « Vintage Watches ». Le cocktail s’annonçait explosif.

De retour en France, c’est en découvrant le site de la petite publication que j’envisageai la partie immergée de l’iceberg. Plus qu’une simple parution presse toujours en activité, « The Chap » se veut véhiculer un véritable mode de vie et donner les instructions pour devenir un gentleman moderne à l’anglaise.

Faisant de leurs convictions stylistiques un véritable code de l’élégance véritable, les « Chap » croient en une révolution de la société par le Tweed et les bonnes manières que doit adopter celui qui en porte. Toujours appliqué avec dérision par les membres de ce cercle restreint, le manifeste des « Chap » résume parfaitement l’idéologie que prône cette communauté. Les commandements chap font l’objet d’une traduction sûrement approximative dans les lignes qui suivent, mais vous en saisirez au moins l’idée:

« 1. THOU SHALT ALWAYS WEAR TWEED. No other fabric says so defiantly: I am a man of panache, savoir-faire and devil-may-care, and I will not be served Continental lager beer under any circumstances.

1. Tu devras toujours porter du Tweed. Il n’y a pas d’autre tissu qui dise avec autant de fougue: « je suis un homme de panache, insouciant, sachant se tenir et l’on ne me servira de Continental lager beer sous aucun prétexte ».

2 THOU SHALT NEVER NOT SMOKE. Health and Safety « executives » and jobsworth medical practitioners keep trying to convince us that smoking is bad for the lungs/heart/skin/eyebrows, but we all know that smoking a bent apple billiard full of rich Cavendish tobacco raises one’s general sense of well-being to levels unimaginable by the aforementioned spoilsports.

2. Tu devras fumer constamment. Les cadres de « Healt and Safety » et autres praticiens médicaux continuent d’essayer de nous convaincre que fumer est mauvais pour les poumons/la peau/les sourcils, mais on sait tous que fumer une pipe remplie d’un bon tabac Cavendish élève le sens général du bien être à des niveaux inimaginables par les rabat-jois pré-mentionnés.

3 THOU SHALT ALWAYS BE COURTEOUS TO THE LADIES. A gentleman is never truly seated on an omnibus or railway carriage: he is merely keeping the seat warm for when a lady might need it. Those who take offence at being offered a seat are not really Ladies.

Tu devras toujours être courtois avec les femmes. Un gentleman n’est jamais vraiment assis dans un bus ou un train: il est toujours en train de garder la place à bonne température quand une femme pourrait en avoir besoin. Les femmes qui s’offusquent lorsqu’on leur offre un siège n’en sont pas vraiment.

4 THOU SHALT NEVER, EVER, WEAR PANTALOONS DE NIMES. When you have progressed beyond fondling girls in the back seats of cinemas, you can stop wearing jeans. Wear fabrics appropriate to your age, and, who knows, you might even get a quick fumble in your box at the opera.

Tu ne devras jamais, jamais, porter des « Pantalons de Nîmes ». Quand tu as passé l’étape de t’amuser avec les filles dans les sièges du fond au cinéma, tu peux arrêter de porter des jeans. Porte des tissus approprié pour ton âge et qui sait, peut être même que tu recommenceras dans ta loge à l’opéra.

5 THOU SHALT ALWAYS DOFF ONE’S HAT. Alright, so you own a couple of trilbies. Good for you – but it’s hardly going to change the world. Once you start actually lifting them off your head when greeting, departing or simply saluting passers-by, then the revolution will really begin.

Tu devras toujours te enlever ton chapeau. D’accord, tu possèdes quelques couvre-chefs. Nous sommes heureux pour toi mais ce n’est pas ça qui va changer le monde. Une fois que tu commenceras à le soulever de ta tête pour dire bonjour, au revoir, ou simplement pour saluer les passants, alors la révolution aura commencé.

6 THOU SHALT NEVER FASTEN THE LOWEST BUTTON ON THY WESKIT. Look, we don’t make the rules, we simply try to keep them going. This one dates back to Edward VII, sufficient reason in itself to observe it.

Tu ne devras jamais attacher le bouton le plus bas de ton gilet. Regarde, on ne fait pas les règles, on essaye simplement de les faire perdurer. Celle ci date d’ Edouard VII, c’est une raison suffisante pour la respecter.

7 THOU SHALT ALWAYS SPEAK PROPERLY. It’s quite simple really. Instead of saying « Yo, wassup? », say « How do you do? »

Tu devras toujours parler correctement. Il s’agit de quelque chose d’assez simple. À la place de dire « Yo mec, bien? », dis « Comment vas tu ? »

8 THOU SHALT NEVER WEAR PLIMSOLLS WHEN NOT DOING SPORT. Nor even when doing sport. Which you shouldn’t be doing anyway. Except cricket.

Tu ne porteras jamais de basket si tu n’es pas en train de faire du sport. Même pas si tu fais du sport. Ce que tu ne devrais pas faire d’ailleurs. Sauf du cricket.

9 THOU SHALT ALWAYS WORSHIP AT THE TROUSER PRESS. At the end of each day, your trousers should be placed in one of Mr. Corby’s magical contraptions, and by the next morning your creases will be so sharp that they will start a riot on the high street.

Tu devras toujours rendre hommage au presse pantalon. À la fin de chaque jour, tes pantalons devrons être rangés dans un des engins magiques de Monsieur Corby et le matin suivant tes plis seront si droit qu’ils déclencheront des émeutes sur les grands boulevards.

10 THOU SHALT ALWAYS CULTIVATE INTERESTING FACIAL HAIR. By interesting we mean moustaches, not beards.

Tu devras toujours cultiver les aspects intéressants de la pilosité faciale. Par intéressants nous voulons bien sûr parler des moustaches, pas des barbes. »

Ainsi encore une fois, quand il s’agit de s’habiller et de pousser leurs délires un peu loin, les anglais font preuve d’un savoir faire plus que certain.

Ayant vu le jour en 2000 « The Chap » soufflera bientôt sa onzième bougie. La période a d’ailleurs été choisi par l’éditeur Broché et les deux fondateurs du magazine, Gustav Temble et Vic Darkwood, pour éditer « Le manifeste Chap : Savoir-vivre Révolutionnaire pour Gentleman moderne » un recueil de leur savoir en français. Le livre est déjà disponible chez le plus grand libraire du monde et ornera forcément très bien votre bibliothèque. Ceux d’entre vous qui voudraient se pencher sur la version originale, sachez que le style si particuliers des auteurs n’est pas forcément très accessible mais ne manque pas d’un trait d’humour assez plaisant.

Burberry – Echarpe en cachemire

Burberry est une marque à l’histoire longue et intéressante : se reposant sur son passé d’inventeur de la gabardine ainsi que de fournisseur de l’armée anglaise pendant la 1ère guerre mondiale, la marque, jusqu’à la fin du siècle dernier, vendit principalement des écharpes et des trench-coats ainsi que toutes sortes de produits décorés de son fameux motif écossais. Elle fut ensuite violemment redynamisée au début des années 2000, notamment sous l’impulsion de Rose Marie Bravo, qui permit à l’entreprise de se positionner en tant que marque de designer telle qu’on la connait aujourd’hui.

Ici, nous ne sommes pas forcément très fan de tout ce qui est outrageusement ostentatoire. Nous savons reconnaître le savoir-faire ainsi que l’expertise nécessaire à la réalisation de produits de luxe, mais l’abondance de logo est parfois ennuyeuse, elle ne met pas en valeur l’intérêt du produit en tant que tel.

Les écharpes en écossais sont pour moi un véritable classique, évoquant le style BCBG tout autant que celui apprécié à la sortie des matchs de foot. Ce type de produit est tellement présent partout, qu’il perd pour moi tout son coté symbolique de produit bling bling. Je n’avais d’ailleurs jamais croisé de véritable écharpes Burberry auparavant, tellement les produits semblables, pas forcément illégaux, sont légions.

Cette écharpe toute en cachemire est fabriquée en Ecosse, elle est donc garante de l’héritage très britannique de Burberry. Sauf incident de lavage, je parie qu’une telle écharpe sera toujours d’actualité dans 5, 10 ou 20 ans…

Disponible à l’international sur My Wardrobe.


Crédit photo : Amaury Guillais

James Ellroy, Un tueur sur la route

« En 1965, les adolescents des classes moyennes de L.A prisaient trois styles vestimentaires: le surfeur, le loubard et le minet de collège. Les surfeurs, qu’ils fussent réellement surfeurs ou non, portaient des Levis en velours blanc, des tennis Jack Purcell « Beau Sourire » et des Pendleton; les loubards, membres d’un gang ou modèle « pseudo-rebelle », portaient pantalons de treillis fendus dans le bas, chemises de marque et casquettes de gardien honoraire de ferme-prison. Le minet de collège avait une préférence pour le style mocassins, chandail, col à pointes boutonnées, toujours en vogue. Je me dis que trois tenues de chaque style suffiraient pour me donner une coloration protectrice. »

James Ellroy, Un tueur sur la route – 1986


D.S.Dundee – Gentleman citizen



 


 

Le Royaume-Uni est plein de bonnes idées en ce moment. De plus en plus de marques décident de se lancer et surfent sur la tendance du qualitatif et durable. Qui a dit qu’une période de récession n’était pas un moment propice pour lancer un projet?

Nous vous avons déjà parlé de Albam et S.E.H Kelly. D.S Dundee est une autre de ces marques anglaises pleines d’idées qui nous a surpris par la qualité de ses produits ainsi que par son image très juste. Personnellement, je pourrais porter à peu près tout ce qu’ils proposent en ce moment.

Fraîchement arrivée à Spitalfields Market, dans l’est de Londres il y a seulement quelques semaines de cela, la marque existe pourtant depuis plusieurs années. Après avoir distribué D.S.Dundee au travers de leur site internet, les deux entrepreneurs à la tête de la marque, Jim et Oliver ont ouvert leurs première boutique au 18 Lamb Street à seulement quelques pas de la boutique Albam.


La nouvelle boutique D.S.DUNDEE au 18, Lamb Street à Londres


D.S Dundee propose des produits inspirés de la plus pure tradition anglaise. Costumes trois pièces en Tweed, vestes de chasse en laine ou cirées, chaussures de ville ou bottes produites à Northampton (tout comme Tricker’s), capitale de la chaussure anglaise. En résumé, de quoi habiller les traders de la City tout autant que les citadins adeptes du style gentleman farmer. Autre point fort de la marque: son lookbook. Réalisé par le co-fondateur Oliver Pilcher qui est également photographe, le lookbook nous fait voyager et nous plonge dans l’univers D.S.Dundee . On s’imagine assez rapidement sous la neige emmitouflé dans un manteau de tweed. Ça donne envie.

Le site de la marque en dit assez peu sur ses origines et ses inspirations. Nous avons donc posé quelques questions à ses fondateurs pour en savoir plus. L’interview complet sera disponible dans un prochain post. On a hâte de tout savoir.


Voici une sélection de la collection A/H 2010:


 

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Uniqlo – Produits d'appel

Il faut l’avouer, les vêtements dont nous traitons sur redingote sont généralement plutôt cher. Ces prix sont souvent justifiés par l’apport de valeurs difficilement trouvables dans des produits de grande consommation : une démarche travaillée, une qualité irréprochable ou une histoire ancienne…


Cependant, Uniqlo, une de ces grandes enseignes à bas prix, sort des produits semblant nous cibler directement. Que ce soit pour des chemises button-down en oxford, des sweaters à bouclettes ou bien des jeans bruts en toile japonaise, Uniqlo a de quoi attirer le connaisseur. Bien entendu, aucune des valeurs ajoutées citées précédemment ne sont présentes, leurs produits sont le plus souvent fabriqués en Chine et parfois les finitions laissent un peu à désirer. La qualité perceptible reste tout de même importante, on est loin du produit qui se désintègre après deux lavages en machine.

Ouvrons une petite parenthèse pour traiter de leurs jeans made in japan. Uniqlo propose en effet plusieurs coupes d’un jean totalement confectionné au Japon, en toile japonaise. Ce produit d’appel est assez impressionnant car tous les détails que l’on trouve habituellement sur des produits plus haut de gamme y sont présents, c’est donc un bon compromis pour les amateurs de denim que l’histoire du produit importe peu.

Comment expliquer qu’Uniqlo, concurrent d’H&M, de Zara et de Gap, propose aujourd’hui des produits pointus de la sorte ?

Une partie de la réponse vient probablement de la nationalité de la marque japonaise. En effet, aujourd’hui il y a 835 boutiques Uniqlo dans le monde, dont 703 rien qu’au Japon. On imagine donc que ces quelques produits ont trouvé une clientèle au Japon où l’on sait que les pièces d’héritage américain ont actuellement un grand succès.

Peut-être aussi s’agit il de faire cross-shopper ces connaisseurs. Prenons le cas des grandes enseignes de fast-fashion (Zara et Topshop en tête) : Celles-ci attirent leurs clients en proposant des modèles fortement inspirés des créations de grands noms du prêt à porter de luxe.  Non seulement des personnes non-clientes des grandes marques viennent acheter ces produits, mais aussi les clients de ces grandes marques de luxes, qui y voient une solution complémentaire de remplir leur garde robe. Proposer de tels produits est donc un bon moyen pour Uniqlo d’attirer les amateurs de denim bruts et autres chemises en chambray.

Ci-dessous quelques exemples des produits simples et efficaces proposés chez Uniqlo. Sont présents notamment la chemise button-down en oxford, le sweater ainsi que le denim japonnais mentionnés plus haut.


Nat King Cole

Nat King Cole est l’un des plus grands crooners des années 50′ avec bien entendu Frank Sinatra, Perry Como ou encore Dean Martin. Mort il y a maintenant 45 ans, sa voix chaude de baryton et son accent si articulé émerveille encore tous les amateurs et même néophytes du monde entier.

Ses premiers rapports avec la musique sont avec sa mère qui dirigeait le choeur de l’église, il travaille avec elle le piano et l’orgue et acquiert une expérience importante en accompagnant la messe à l’orgue tous les dimanche matin. Il créé son premier groupe de jazz en rentrant à l’école secondaire, la musique qu’il fait est inspirée par Louis Amstrong qu’il écoute beaucoup.

Son premier succès arrive quelques années plus tard. Il est produit par le label Capitol Records avec la chanson Straighten Up and Fly Right enregistrée par Nat King Cole et son Trio. Cet enregistrement marque le début d’une longue collaboration entre le label et Cole.

Straighten Up and Fly Right :


Arrive ensuite la fameuse époque des enregistrements « King Cole Trio » (fin des années 40′) avec lesquels il se fait vraiment connaître, il devient même un des premiers artistes noirs a devenir très apprécié du public blanc. Plusieurs volumes verront le jour, c’est la grande période crooner de Nat King Cole.

Une poignée d’années plus tard, en 1951, il sort son premier gros tube : la chanson Unforgettable de Irving Gordon.

Pendant les années 50′ Nat King Cole signe des titres très mielleux, plus modernes… C’est Gordon Jenkins, un de ses meilleurs arrangeurs, qui réalise les instrumentations et arrive à envelopper sa voix par des milliers de violons à l’image de sa chanson Where Did Everyone Go.

Where Did Everyone Go :

 

Il fait de nombreuses apparitions télévisuelles et présente même pendant plusieurs années le Nat King Cole Show devenant ainsi l’un des premiers noirs américains à être responsable d’une émission de télévision aux État-Unis créant à l’époque une importante controverse.

Le Nat King Cole Show, ici avec Billy Preston à l’âge de 10 ans : un trésor de la télévision.

Nat King Cole est reconnu aujourd’hui comme l’une des personnalités les plus importantes de la musique des États-Unis, il est mort prématurément d’un cancer du poumon en 1965, il n’avait que 45 ans…

Pissaladière aux anchoix

Les baisses de températures et les précipitations toujours plus fortes et fréquentes ont tendance à me rendre quelques peu nostalgique du climat que nous avons la chance de connaître en plein cœur de l’été ; le temps des rassemblements en plein air : dans les parcs, les festivals de musique ou une projection de film indépendant dans le jardin d’un hôtel particulier. Nous invitons les rayons de soleil et la fraicheur douce de l’été rythmer nos journées.

Dans ce contexte idyllique, il faut bien évidement nous restaurer. Pour moi, échanger un repas entre amis est la plus belle interaction sociale qui existe sur cette terre, et de mes souvenirs des chauds mois passés, je garde un met particulièrement propice à nous replonger dans cette saison jusqu’à l’année prochaine.

L’été dernier, je me rendais au festival la Villette Sonique à Paris avec mes amis Francis, Aurélie & Jean Jacques. Le rendez-vous était fixé sur le coup de 16h. J’étais évidemment en charge d’apporter quelque chose à grignoter. On me confie généralement cette tache, je déçois rarement. Je voulais donc célébrer l’été et quoi de mieux, dans ce contexte de partage et d’échange, qu’une pissaladière. Le fait même d’écrire le mot  « pissaladière » me donne des palpitations et fait surgir en moi les saveurs de la Provence : la douceur de l’oignon mêlé aux anchois salés, le tout saupoudré d’une petite touche d’origan. Mais revenons sur terre, je vais vous expliquer comment la préparer.

Ingrédients :

1 rouleau de pâte feuilletée pur beurre – 200g

7 oignons de taille moyenne

3 cuillères à soupe d’huile ou 40g de beurre

4 à 8 anchois marinés

Une cuillerée à café d’origan séché

2 cuillères à café de Bovril

2 cuillères à café de Miel

Commencez par éplucher les oignons,  coupez-les ensuite en rondelles pas trop fines. Effilez. Rincez vos yeux et séchez vos larmes, le plus dur est passé.

Maintenant, on va commencer à se faire plaisir… Faites fondre le beurre ou l’huile, lorsqu’il/elle crépite ajoutez les oignons. N’oubliez pas de saler & poivrer, tournez les oignons de temps en temps et au bout de 25 min introduisez le miel et le bovril. Le bovril  est une délicatesse anglaise, une sorte de viandox raffiné. Attention à ne pas trop saler les oignons car le bovril est déjà assez salé en soi.

Laisser les oignons reposer à feux doux pendant 10 mins. Goûtez et vous devez sentir des oignons doucement sucrés relevés par un léger gout de viande salé. Une belle introduction qui va vous faire comprendre ce qu’il va se passer plus tard. Laissez les oignons dans la poêle.

Dérouler la pâte et la piquer à la fourchette. Au couteau, marquer (sans couper !) une bordure de 1cm. Répartir les oignons cuits. Parsemer d’origan. Répartir les anchois sur les oignons en forme d’étoile pour faire un anchois par part.

Faites cuire au four pendant 15 min en vérifiant bien que ça ne brûle pas trop, le temps de dorer la pâte.

Et maintenant, que vous dire ? Regardez simplement la photo de mes amis dévorant cette superbe tarte, bercés par la combinaison des saveurs sucrées et salées aux accents de la terre et de la mer.