Pitti Uomo – Mackintosh

Mackintosh utilise des laines de chez Loro Piana et n’hésite pas à le faire savoir.

Cet article est le premier article d’une petite série qui durera tout le long de la fashion-week homme. Le but est de donner un aperçu de ce que réserve la saison prochaine (ici l’hiver 2012-2013) via quelques photos prises sur les salons professionnels, de surveiller ce que font les marques qu’on aime, et pourquoi pas d’en découvrir des nouvelles. Ces articles présenteront nos réactions à chaud, accompagnés de photos prises lors des salons.

Commencons donc par Pitti Uomo où j’ai la chance d’avoir été dépêché cette semaine. Ce salon, situé à Florence en Italie, et dédié au vêtement masculin, est une énorme machine : plus de 950 marques exposées (dont près de 620 italiennes) et 30 000 visiteurs sur une petite semaine. Depuis quelques saisons déjà, les projecteurs du monde entier se braquent sur l’Italie, qui a conservé un bien meilleur tissu industriel textile que ses voisins, et qui cultive un style bien particulier. C’est pour toutes ces raisons que Pitti Uomo est aujourd’hui devenu un salon de référence dans la mode masculine haut de gamme en Europe.

Première marque ayant attiré mon attention : Mackintosh. La marque britannique au très riche héritage a récemment subit un petit lifting. Ce rajeunissement s’est vu accompagné d’une ouverture d’un magasin dans le quartier de Mayfair, à Londres, ainsi que de quelques collaborations remarquées : Kitsuné, Converse, Nigel Cabourn … Pour ce qui est de l’histoire de la marque, les marketeux parleront ici d’un branduit : en effet « mac » est devenu un nom courant pour désigner le type d’imperméable vendu par la marque. La maison britannique s’est en effet fait connaître grace à des imperméables taillés dans un tissu très particulier composé de sergé sur le dessus, de popeline en dessous, et de gomme entre les deux pour garantir l’étanchéité. C’est toujours le même tissu qui est utilisé par la marque aujourd’hui sur toute une gamme de produits, qui sont encore réalisés à la main en Écosse. Cette gamme est assortie de doublures détachables en laine, sourcée chez Loro Piana, de quoi ravir des clients exigeants. La marque collabore aussi avec Loro Piana pour une autre gamme d’imperméables, où la matière première est une laine traitée et sistante à l’eau. Enfin une dernière gamme plus originale et créative appelée « 104 » reprend des classiques de l’outerwear anglais et les adapte à la sauce Mackintosh.

La gamme de Mackintosh en laine Loro Piana


La gamme de Mackintosh en laine Loro Piana

 

La marque fait attention aux détails : ici le raccord sur la poche d’un imperméable

 

La gamme « 104 », plus créative (et colorée !)

 

La gamme « 104 »

 

Encore un exemple de détail travaillé : la patte de serrage du poignet est doublée en velours côtelé marron assorti au col.

 

Le col d’un veste de la collection « 104 »

Leur modèle iconique, dans la matière qui a fait le succès initial de Mackintosh


Leur modèle iconique, dans la matière qui a fait le succès initial de Mackintosh

 

Leur modèle iconique, dans la matière qui a fait le succès initial de Mackintosh

Blake et Mortimer – So british since 1946


On parle beaucoup de stars du cinéma comme icônes. Steve McQueen, James Dean et consorts reviennent souvent comme exemple sur les blogs traitant de mode ou de vêtement. On aime aussi beaucoup ce côté du cinéma, mais les personnages de bande dessinée ont également leur place en tant que représentant d’un style. Que ce soit le Corto Maltese de Hugo Pratt, incarnant le style du marin baroudeur, Tintin et son pantalon cinq poche dont il était question dans le documentaire « Jeans, une planète en bleu » ou Blake et Mortimer et leur influence english upper class, ces personnages ont marqué leur époque.

L’actualité autour du nouvel album des aventures de Blake et Mortimer, « La malédiction des trente deniers », nous donne l’occasion de revenir sur ces deux personnages qui m’ont personnellement fait passer plus d’une nuit caché à lire sous la couette après l’extinction des feux obligatoires étant petit.




Les deux compères, Sir Francis-Percy Blake et Philip-Edgar-Angus Mortimer, tous deux issues des prestigieuses universités que sont Eton et le M.I.T, traversent le globe de long en large afin d’élucider les plus grands mystères souvent pimentés par les plans diaboliques du mystérieux Colonel Olrik. Mélange de roman policier, d’Histoire et de science-fiction, les deux personnages déjouent pièges, énigmes et complots, pipe à la bouche et tirés à quatre épingles dans la mesure du possible.

Pulls marins, chinos, vestes en tweed, vestes militaires, trenchs, nœuds papillons et j’en passe, bien que l’aventure de cette dernière édition se passe en 1955, nos héros semblent tout à fait dans l’air du temps et pourraient inspirer plus d’une tenue.

Depuis l’époque d’Edgar P. Jacobs, le créateur des aventures de Blake et Mortimer, les choses ont bien changé. Les réunions en librairie pour parler BD ont donné naissance à des forums pour passionnés et le marketing est rentré dans la danse avec des partenariats de plutôt bon goût puisque un des sponsors n’est autre que le célèbre constructeur de voitures anglaises, Morgan.

Les scénaristes de la bande dessinée se relaient depuis la mort de Edgar P. Jacobs. Le dernier en date étant le célèbre Jean Van Hamme (XIII, Thorgal, Largo Winch) qui signe son cinquième numéro de la série et avoue par la même occasion s’être inspiré généreusement de Indiana Jones pour écrire son scénario. Cela n’altère en rien le résultat, une aventure où l’on retrouve tous les codes de la série avec peut-être quelques évidences dans le scénario, mais concernant les codes vestimentaires, on est ravit.

Si la série vous passionne ou que vous êtes juste curieux d’en savoir plus, un blog est dédié aux actualités liées aux deux personnages et le site officiel nous en apprend beaucoup sur leurs histoires et leurs univers. Bonne lecture!


Burberry – Echarpe en cachemire

Burberry est une marque à l’histoire longue et intéressante : se reposant sur son passé d’inventeur de la gabardine ainsi que de fournisseur de l’armée anglaise pendant la 1ère guerre mondiale, la marque, jusqu’à la fin du siècle dernier, vendit principalement des écharpes et des trench-coats ainsi que toutes sortes de produits décorés de son fameux motif écossais. Elle fut ensuite violemment redynamisée au début des années 2000, notamment sous l’impulsion de Rose Marie Bravo, qui permit à l’entreprise de se positionner en tant que marque de designer telle qu’on la connait aujourd’hui.

Ici, nous ne sommes pas forcément très fan de tout ce qui est outrageusement ostentatoire. Nous savons reconnaître le savoir-faire ainsi que l’expertise nécessaire à la réalisation de produits de luxe, mais l’abondance de logo est parfois ennuyeuse, elle ne met pas en valeur l’intérêt du produit en tant que tel.

Les écharpes en écossais sont pour moi un véritable classique, évoquant le style BCBG tout autant que celui apprécié à la sortie des matchs de foot. Ce type de produit est tellement présent partout, qu’il perd pour moi tout son coté symbolique de produit bling bling. Je n’avais d’ailleurs jamais croisé de véritable écharpes Burberry auparavant, tellement les produits semblables, pas forcément illégaux, sont légions.

Cette écharpe toute en cachemire est fabriquée en Ecosse, elle est donc garante de l’héritage très britannique de Burberry. Sauf incident de lavage, je parie qu’une telle écharpe sera toujours d’actualité dans 5, 10 ou 20 ans…

Disponible à l’international sur My Wardrobe.


Crédit photo : Amaury Guillais