Gitman pour FrenchTrotters

Les trois modèles de Gitman pour FrenchTrotters.

Dans nos contrées numériques, avec le développement du e-commerce, on a de plus en plus l’impression que les sélections des boutiques se calquent les unes sur les autres. Tirer son épingle du jeu n’est pas toujours facile pour une boutique de prêt à porter, même quand elle s’efforce de ne distribuer que de beaux produits. FrenchTrotters est monté en grade ces dernières années et a tissé des liens très étroits avec ses fournisseurs, ce qui lui permet de temps à autre de pouvoir proposer des produits qu’elle a façonné avec eux. Il y a peu c’était donc au tour de Gitman Vintage de travailler avec FrenchTrotters sur une série de chemises spécialement pour la boutique parisienne, voici quelques images du résultat. Les tissus ont été puisés dans les archives de la marque de chemises américaine: un vichy, un oxford et un tissu à carreaux dans des tons bleus que vous ne retrouverez pas dans la gamme usuelle de chez Gitman. La série est déjà disponible en boutique et sur internet.

Le modèle à carreaux, parfait pour cet été.

 

 

L’oxford Gitman, indétrônable.

Peu avare en initiatives, FrenchTrotters a également réalisé un catalogue papier pour mettre en avant sa propre collection pour cette saison (Printemps Été 2011). Imprimé à Paris sur du papier de très bonne qualité et contenant de belles images réalisées par Nastassia Brückin, vous y trouverez également quelques bonnes adresses soigneusement sélectionnées par Carole et Clarent, qui dirigent les boutiques.

Quelques bonnes adresses !

Levi's Vintage Clothing – La toile


Gamme brute Levi’s Vintage Clothing

Avec notre rapide aperçu du marché du denim premium, on avait souligné la pertinence de la démarche adoptée par Levi’s XX, la nouvelle entité premium de la marque américaine, distincte du géant Levi’s « red tab ». On en avait d’ailleurs parlé plus précisément par la suite, mais sans vraiment s’attacher à inspecter minutieusement quelques modèles.

Il ne suffit en effet pas vraiment de dire qu’un produit est différent pour qu’il le soit réellement et dans un secteur aussi concurrentiel que celui du denim, il fait bon disséquer quelques pièces pour comprendre leurs particularités.

On peut tout d’abord commencer par la matière. La matière d’un jean, c’est de la toile. Or, la toile de jean, c’est américain. Ce que l’on appelle « toile japonaise » est en fait un témoignage de l’amour que les japonais portent à la culture vestimentaire américaine : dans les années 80, quand il a fallu aux États-Unis produire plus et plus rapidement pour satisfaire une demande mondiale croissante, les géants américains du jean ont commencé à produire ailleurs, donc différemment de ce qu’ils avaient l’habitude de faire et le produit a perdu en qualité. Les japonais ont récupéré les machines américaines inutilisées et ont commencé à produire une toile de meilleure qualité que celle utilisée par les grandes marques. La toile japonaise c’est donc une des premières manifestation de la reproduction d’éléments textiles américains par les perfectionnistes japonais amoureux du vêtement.

Cone Denim – North Carolina

Seulement voilà, l’appellation « toile japonaise »  ne veut plus dire grand chose de nos jours: certaines ne sont même plus produites au Japon mais en dehors, à moindre coût, et gardent l’appellation car il s’agit d’une pâle imitation dont la volonté est d’être une toile de jean « façon toile japonaise ». Le tout dans un soucis marketing évidemment.

De ce constat, on peut pointer du doigt l’étiquette présente sur les jeans de la collection de Levi’s Vintage Clothing. Cone Mills est en effet le producteur de toile historique de Levi’s, qui a conservé les machines d’origine et qui tissent comme à l’époque des pièces du début du XXème. Levi’s Vintage Clothing a donc bien sa place sur la American List de Michael Williams : la matière vient des États Unis, elle est produite comme à l’époque et il s’agit d’une des plus belles toiles du monde (appelée « White Oak » du nom de l’usine).

Usine de tissage Cone Mills

Si certaines de ses autres pièces sont assemblées en Turquie, les jeans bruts en toile Cone Mills que propose la marque sont montés outre-atlantique, afin de satisfaire sa clientèle puriste, désireuse de retrouver le produit des années 50 et de coller à son ADN d’archiviste du vêtement américain.

Dans les articles qui vont suivre on va pouvoir s’amuser à continuer de remarquer le travail effectué par Levis Vintage Clothing pour reproduire les modèles d’époque jusque dans les moindres détails. Une fois que ce sera fait, les modèles phares de la marque n’auront plus de secrets pour vous !

Apolis et Filson : The Philantropist Briefcase

Notre amour pour Filson ne cessera jamais, et les égarements colorés de Filson Japan Red Label n’y changeront rien. Du coup leur collaboration avec Apolis, la marque américaine proposant des produits issus du commerce équitable, n’augure que du bon. Cela fait maintenant plusieus années qu’Apolis travaille avec des ONG de pays en voie de développement pour la production de certaines pièces de leurs collections. Mais cela ne fonctionnerait pas sans de bons produits et une bonne image et c’est pourquoi Apolis collabore régulièrement avec des marques plus établies.

Cette sacoche est donc le résultat de la collaboration de ces deux marques bien appréciées ici. L’originalité du produit ? Outre le branding qui reste discret, le coloris noir est exclusif car pas habituellement disponible chez Filson. L’innovation est aussi à trouver dans le sourcing : Le coton vient D’Ouganda tandis que la sacoche est confectionnée aux États-Unis, dans les ateliers de Filson. Ce sac est parmi les classiques de la marque américaine et c’est un véritable plus que de pouvoir la trouver en version responsable, et en noir.

Disponible chez FrenchTrotters.

 

 

Flight jackets en peau retournée (2/2) – B-3

Type B-3


L’aura des flight jackets dépasse largement celle de toutes les autres pièces militaires. Pour moi, ce succès est tout autant le résultat des spécificités des vestes (simplicité, matériaux, praticité) que celui du métier de ceux qui les ont portés. En effet être pilote fait, et fera toujours rêver, plus particulièrement depuis l’époque des Spitfires. Ajoutons à cela que ces pilotes faisaient peindre des pin-up sur la carlingue de leur engins ainsi que sur leurs vestes, et vous obtenez la définition du « cool » à l’américaine. D’ailleurs Les flight jacket feront partie intégrante, au même titre que les jeans, du bagage culturel américain prêt à envahir l’Europe dès la fin de la seconde guerre mondiale.

Après avoir décrit le fameux bomber Irvin de la Royal Air Force, jetons un œil aux productions en peau retournée de l’armée de l’air américaine (appelée USAAC puis USAAF et qui deviendra finalement l’USAF en 47).


Commençons par la plus ancienne et la plus connue : La Type B-3. Ce blouson est l’équivalent américain de la Irvin et est entrée en service peu de temps après celle-ci, en mai 1934. Encore une fois sa fonction fut de protéger des pilotes des conditions extrêmes endurées en vol.

La B-3, tout comme la Irvin, est constituée de peau de mouton retournée. Pour les premières versions, cette peau fut conservée tannée telle quelle, sans application d’une couche supplémentaire de protection. Cependant leur fragilité poussa à traiter la surface extérieure de ces vestes. Tout d’abord avec une couche de protection dans les tons bruns/rouges (ce qui donna à ces vestes le surnom de redskins), puis par un vernis coloré brun foncé standard (ou seal brown) à partir de 1942, peu après l’entrée en guerre des Etats-unis. Le col de la B-3 est plus large que celui de la Irvin, celui-ci est en effet refermable par non pas une, mais deux sangles, et des boutons pressions permettent de le maintenir abaissé si nécessaire. Deux autres sangles sur les côtés permettent d’ajuster la taille, comme sur la USN Deck Jacket A-2. Une poche est cousue sur la droite afin d’y glisser éventuellement une carte, des gants ou même un paquet de cigarettes et une couche de cuir est ajoutée sur les manches pour plus de résistance. Le cuir ajouté sur la veste (sur les manches, pour la poche, pour les sangles et pour les coutures) étant d’une autre provenance que la peau retournée constituant la veste, on observe une différence de texture et parfois de ton entre ces éléments. Autre particularité de la veste, celle-ci n’a pas d’épaulettes mais possède à la place et pour la même fonction de petits carrés de cuir cousus aux épaules.

Aujourd’hui ce blouson a atteint le statut de pièce culte, et les deux sangles retombant du col, sont une particularité assez forte de la veste qui a inspiré beaucoup de créateurs, on les retrouve partout. Il semble que cela ait notamment inspiré Christopher Bailey pour la collection Burberry de cet hiver : ici et , une belle interprétation à mon goût. Cependant, d’autres blousons en peau retournée furent produits pour l’armée de l’air américaine. Moins célèbres que le B-3 ils présentent tout de même tous des détails originaux intéressants.


Type B-6 by Eastman Leather


Tout d’abord, la B-6 est un peu la petite soeur de la B-3. Entrée en fonction à la fin des années 30 et moins chaude que la B-3, elle servit de compromis entre celle-ci et la fameuse A-2. La fourrure y est d’ailleurs coupée plus courte. Ayant été conçue quelques années après la B-3, des améliorations ont été apportées : Des poches plus pratiques sont présentes, les sangles à la taille ont été remplacées par des zips sur les cotés, les manches se resserent grâce à un bouton pression, et des épaulettes ainsi que des soufflets apparaîssent. Le col, quant à lui, est plus fin que celui de la B3, et une seule sangle permet de le refermer. On peut dailleurs retrouver des B-3 vintages sur lesquels ont été installés un col de B-6, permettant aux aviateurs une meilleure visibilité lorsque remonté.


Type D-1 by Eastman Leather


Tout comme la Irvin, une version de la B-3 existe pour le personnel au sol, plus particulièrement les mécaniciens qui eux-aussi ont affaire à des températures parfois difficiles. La D-1 est faîte de la même fourrure courte que la B-6 et, tout comme cette dernière ne possède qu’une sangle autour d’un col. Plus courte, ses poches se ferment par des zips.


ANJ-4 by Eastman Leather


Finalement, la ANJ-4 est la dernière veste de pilote de l’USAAF conçue en peau retournée. Celle-ci fut distribuée à partir de 1943 pour remplacer la B-3. Elle ne le sera cependant que pendant moins d’un an pour être remplacée par une veste doublée. Résultat de l’expérience sur le front des pilotes américains, on remarque que sa forme se rapproche des flight jackets en cuir plus classiques. L’ensemble des manches, ainsi que le bas de la veste sont recouvert de renforts en cuirs pour des raisons de solidité. Des tricotines font aussi leur apparition au poignet, empêchant le vent de s’engoufrer dans les manches. Des sangles sur le côté permettent toujours d’ajuster la taille de la veste.

Aujourd’hui, de nombreux fabriquants proposent des répliques plus ou moins fidèles de ces vestes. Près de chez nous, il y a notamment Eastman Leather (distribué chez American Classics à Londres) et Aero Leathers (distribué chez Rocker Speed Shop à Paris) qui proposent de belles pièces.

Voici enfin quelques photos de la seconde guerre mondiale où figurent certaines de ces vestes.


B-6

 

B-3, A-2 et B-6


B-3 et B-6


B-3

Boardwalk Empire, côté vestiaire

L’engouement pour Mad Men en France, ça a quelque chose de vraiment étrange. On a d’abord l’impression que la presse française a découvert la série cet été, alors que la première saison a tout de même commencé en 2007. Ensuite les critiques vont quasiment toutes dans la même  direction alors que l’intrigue perd vraiment de la vitesse, et que si ça reste amusant à regarder, c’est sûrement grâce à l’esthétique de l’époque, aux femmes, et surtout aux costumes de chez Brooks Brothers mis en scène. Du coup Mad Men, même si Don Draper est un champion du style, on regardait un peu par défaut. En effet, dès que l’on recherche une série avec de beaux costumes, une ambiance travaillée, une intrigue captivante et une esthétique générale impeccable, l’offre tend à être très réduite.  Heureusement il y a quelque semaines, la relève est arrivée et on se rend compte que dès que les gros bonnets du cinéma commencent à s’en mêler, le monde de la série commence à passer aux choses sérieuses.

Évidement, pour ce qui est des costumes, il est sûrement très difficile de rater quelque chose dès que l’on s’intéresse à la Prohibition et aux années folles tellement l’époque est riche au niveau du textile: la série produite par Martin Scoresese et Mark Wahlberg, ça commençait bien, on savait déjà que rien n’allait être laissé au hasard.

Dans Boardwalk Empire, les personnages sont très travaillés et chacun d’entre eux voit ses traits de caractères, ses origines sociales et géographiques retranscrit dans les plis de ses vêtements. Les matériaux utilisés pour fabriquer les pièces nécessaires sont ceux que l’on trouvait à l’époque et John Dunn, le costumier, ne voulait pas utiliser des pièces issues de friperies. L’équipe aurait dû les restaurer et elles risquaient de paraître suspectes à l’écran. Il a donc fait appel Martin Greenfield, une sommité du monde des maîtres tailleurs, qui après avoir travaillé pour Brooks Brothers dans sa jeunesse, habillait entre autres Paul Newman et Bill Clinton. Ce grand monsieur du costume ne se contente d’ailleurs pas de ses gloires passées et entretient également des liens étroits avec Rag&Bone et Band of Outsiders. On peut avoir un aperçu de son atelier sur  The Selby, et c’est assez plaisant à regarder.

Pour commencer notre rapide tour d’horizon, nous allons commencer par le personnage principal. Interprété par Steve Buscemi, une des cartes des frères Coen (entre autres), Enoch « Nucky » Thompson est une sorte d’homme d’affaire qui est arrivé au sommet à la sueur de son front, en utilisant la force et la corruption, et il entend bien conserver les privilèges qu’il a réussi à obtenir. Comme la plupart des détenteurs de fortunes nouvellement acquises, il aime à faire remarquer son succès et sa réussite par des tenues tape à l’oeil, chatoyantes et luxueuses. On se rappelle surtout de Steve Buscemi dans des rôles de ratés ou de personnages secondaires, ici sous les feux de la rampe, on peut imaginer que ces costumes colorés compensent avec l’impression de faiblesse à laquelle renvoie son physique.  D’ailleurs vous aurez le plaisir de remarquer au fil des épisodes que ses costumes sont très souvent colorés et ornés d’accessoires qui rappellent son identité à ses interlocuteurs.

De stature tout à fait différente, on peut s’intéresser à Arnold Rothstein, ponte de l’alcool à New York, interprété par Michael Stuhlbar, encore piqué aux frères Coen. Ses costumes impeccables, assez sobres, rehaussés de quelques accessoires bien sentis en font l’un des personnages les plus élégants de Boardwalk Empire. Calme, éduqué, posé, violent, il a beaucoup de classe et sait manipuler les codes vestimentaires des classes sociales élevés pour ne pas en faire trop et passer pour un parvenu. Précisement ce qu’il peut manquer à notre ami Nucky.

Michael Shannon aka Nelson Van Alden, l’agent du « Federal bureau of internal revenue » n’est qu’austérité. Fanatique religieux, il prend son travail très à coeur et son costume, sans fioriture, ne lui sert qu’à travailler efficacement.

Le cas de Jimy Darmody est assez amusant, habillé au début de pièces tout à fait quelconques, on aura l’occasion de constater son ascension au sein du syndicat du crime italien lors de sa prise de mesure pour son complet bleu marine. À partir du moment où il aura revêti le vêtement, une véritable transformation s’opère et il deviendra l’un des personnages clés de la série. Interprété par Michaël Pitt, le rôle relancera sans aucun doute la carrière du jeune acteur.

Chalky White est un peu l’équivalent de Nucky Thompson au niveau de son style vestimentaire. Sûrement un des seuls noirs américain à avoir sa place dans les affaires à cette époque, il est très fier, et veut prouver son statut grâce à ses vêtements. On avait déjà croisé l’acteur dans The Wire où il jouait le rôle très réussi de Omar Little, un braqueur  semant la pagaille dans Baltimore. Sa garde robe ressemble beaucoup à celle de Nucky.

Bref, si vous cherchez un moyen de passer le dimanche froid qui nous attend au coin du feu, et de passer un bon moment, n’hésitez pas à vous pencher sur Boardwalk Empire. La série nous fait revivre le sentiment qu’on a pu éprouver en regardant Les Affranchis, Le Parrain II ou Il était une fois en Amérique et nous permet de nous délecter d’une esthétique poussée très agréable.

Dickies, Carhartt et Ben Davis – American Stories


Dickies est une de ces marques qui a toujours été présente et s’est adaptée à travers le temps aux tendances. Si vous me demandez aujourd’hui qui est le client typique de Dickies, je vous dirai surement un rappeur américain avec un bandana sur le front. Cependant, il en est en fait tout autre.

Se fiant à son expérience passée, Dickies retourne à ses racines et met l’accent sur son origine comme marque de vêtement de travail. La vidéo ci-dessous a des petits accents de propagande mais retrace et illustre très bien l’histoire de la marque.



Dickies History from Blue Distribution on Vimeo.


Carharrt a aussi suivi un chemin similaire. Fabriquant de vêtements de travail au départ, elle a utilisé son savoir faire pour s’attaquer au monde du streetwear et du skate en particulier. Avec succès on peut dire. Cela dit la marque elle aussi reviens à ses racines et ressort des produits très inspirés par son expérience du vêtement de travail pour le plaisir des nostalgiques et des amoureux de la planche à roulette. Ces produits sont présent dans leurs gamme Heritage.



Quant à Ben Davis, la marque a choisi de rester fidèle au milieu du workwear developpant des collection spécifique pour le marché Japonais, à travers des collaborations avec des marques tel que Journal Standard ou en propre. Par rapport à Carharrt et Dickies, Ben Davis a sans doute une image plus haut de gamme à l’étranger ce qui ne l’empêche pas de s’être attaquée aussi au millieu du streetwear comme le prouve la video ci-dessous.



Quoiqu’il en soit, de manière plus ou moins voulue ces marques ont toutes été adoptées par le milieu du streetwear pour leurs praticité et leurs savoir-faire en matière de vêtements résistants à toutes épreuves. Aujourd’hui avec la tendance du workwear qui dure depuis un certain temps déjà, ils reviennent à leurs premier amour, le workwear,et l’intègrent dans leurs collections grand public. Une bonne occasion de se refaire une jeunesse et de retrouver une clientèle qui était habituée à faire les friperies pour retrouver les standards de qualité d’antan.

Levi’s Vintage Clothing Store – Paris

 

 

On vous en parlait il y a quelques mois, et vous avez pu observer ses arrivées dans de très belles boutiques récemment, Levi’s Vintage Clothing s’offre un nouveau visage pour les années à venir. Combiné avec Made & Crafted au sein d’une structure à part entière, Levi’s XX, distincte de Levi’s, il s’agit maintenant de réinvestir quelques lieux avec cette identité très qualitative.

Même si vous parcourez l’article sur Levi’s XX en diagonale, vous vous rendrez compte que la démarche est assez intéressante puisqu’elle puise constament dans le passé de Levi’s, donc de la garde robe américaine, pour en reproduire les éléments ou tout simplement s’en inspirer.

Complètement refaite, la boutique Levi’s du 21, rue Vieille du Temple dans IVème arrondissement de Paris se transforme donc en Levi’s Vintage Clothing Store à part entière: vous n’y trouverez plus de Red Tab, uniquement du premium avec Levi’s Vintage Clothing. Cette nouvelle entité étant très prometteuse, la boutique ne présage rien de mauvais, allez y les yeux fermés.


 

 

Levi's par Filson – Oil Finish Trucker Jacket

Dernièrement, nous étions plutôt déçus des collaborations annoncées par les marques que nous suivons, Supreme n’impressionne plus tandis APC et Carhartt méritaient mieux. Même si ces collaborations ont sûrement réussi à faire venir les curieux dans les magasins entre deux saisons, pas grand chose d’intéressant à retenir au niveau des produits.

Aujourd’hui, Filson et Levis, deux entreprises centenaires américaines s’allient pour créer une petite collection qui apporte un peu de fraîcheur. Parmi des produits globalement en denim, une pièce sort du lot : la trucker jacket en tin cloth.

La formule est simple, prenez une veste Levi’s type 3 à poches, le fameux tissu « Tin cloth » – signature de la marque de Seattle – et ajoutez-y un col et des poignets dégradés. Faîtes confectionner le tout aux Etats-Unis et vous aurez une belle pièce 100% américaine qui prendra une belle patine avec le temps.

J’ai toujours apprécié les collaborations simples de ce goût, mixant une coupe classique avec un tissu reconnu. A porter lorsque votre M65 en K-way APC ne vous tient pas assez chaud.

Disponible sur le site de Filson.

Free & Easy Magazine

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Puisqu’on a tous envie de s’offrir une garde robe intemporelle cette année (la mode et ses paradoxes cruels), on commence à comprendre notre vendeur de fripe préféré, qui porte la même chemise en chambray depuis 1967.

On s’intéresse aussi aux Japonais, qui ont compris ça bien avant nous. Ils ont d’ailleurs la chance d’avoir un magazine, Free & Easy, qui est depuis longtemps un peu la synthèse de tout ce qu’on aime en ce moment. Ce magazine lancé en 2006 est presque exclusivement consacré aux vêtements vintages et classiques américains. Uniformes de l’armée US, perfectos, 501 à liserés, vêtements de travail, chemises de club de bowling, bottes de bûcherons, tout ce dont on peut rêver y est documenté avec détail, à grand renfort de photos explicites.

Hélas peu exploitables pour les non-japanophones, les titres en anglais ainsi que les photos procurent tout de même d’intéressants zooms sur les détails de ces pièces de collection.

J’ai longtemps cherché où est-ce que je pouvais trouver ce magazine sur Paris, maintenant je partage l’info : Il est disponible à la librairie japonaise Junku et il y coûte une vingtaine d’euros.

 

Junku
18, rue des Pyramides 75001 PARIS

Ci-dessous quelques scans permettant d’apprécier la qualité du mensuel :

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Red Wing – Irish Setter

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Avec le grand retour du workwear et du besoin des consommateurs de produits durables, on se satisfait de moins en moins de produits « made in china » ou autre pays low-cost qui ne vont durer qu’une saison. Durabilité, solidité et intemporalité sont des qualités qui vont réellement influer sur le choix du produit. Une marque de botte a prouvé qu’elle possédait ces qualités en produisant depuis plus d’un siècle des modèles devenus mythiques: la marque Red Wing.

Revenons un peu sur l’histoire de cette marque. L’entreprise est fondée en 1905 par Charles H. Beckman dans la paisible ville de Red Wing, Minnesota.

Pour l’anecdote, cet entrepreneur, cherchant chaussure à son pied, décide de les fabriquer lui-même, ne trouvant pas ce qu’il cherchait.

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Cette marque a une forte dimension historique , et la raconte très bien. Au travers de leur site vous pourrez suivre les différentes étapes que la marque a traversé en passant par deux guerres mondiales, la grande dépression, et aux dernières nouvelles, elle a aussi survécu la crise actuelle.

Cette réussite provient certainement de l’incroyable qualité de ses produits: des semelles pour la plupart cousues Goodyear , une fabrication « made in USA » dans le Minnessota et des clients exigeants qui en redemandent.

Cette authenticité historique et l’incroyable qualité des produits Red Wing lui ont value un important succès auprès des consommateurs (sûrement) les plus exigeants à l’heure actuelle : Les Japonais.

La marque, comme beaucoup d’autres, a un site fait tout spécialement pour eux et produit une ligne de chaussures conçue exclusivement pour ce marché : la collection Wabasha.

Les modèles vont de la chaussure de ville facilement portable et visuellement agréable à la chaussure 100% professionnelle qui vous posera de nombreux problèmes d’ordre esthétique le matin quand il s’agira de la porter avec un jean mais qui vous laissera confiant à l’idée de recevoir une altère sur votre orteil droit.

Un de leurs modèle phare est la chaussure dite « Irish Setter », qui porte la référence 877. Cette chaussure conçue pour la chasse peut être décrite comme une botte « mocassin ». Elle tire son nom du chien de chasse « Irish Setter » ou « Red Setter » dont la couleur de la robe rappelle celle du cuir utilisé pour la première ligne de 877 en 1950. Aujourd’hui, sûrement face à son succès, Red Wing a décliné ce modèle en de nombreuses gammes différentes qu’elle distribue sous son nom d’origine et qui sont dédiées à la pratique de la chasse: les Irish Setter hunting boots.

Le cousu mocassin qui donne à ce modèle son aspect si particulier est aussi présent sur les modèles 875 et 8131. Certaines distinctions méritent d’être fait.

n°877

N°877


Red Wing - 875

n°875

Red Wing - N°8131

n°8131

La 877 est haute de 8-inch (environ 20 cm) et possède une couture qui continue sur le côté. vers l’arrière de la chaussure. Ce détail qui rappel la construction du mocassin « classique » est propre au modèle original de Irish Setter.

La 875 est construite sur la même base que sa grande sœur. Même forme du pied, même cousu mocassin et même cuir. Deux différences sont à noter: la botte est moins haute (6-inch soit environ 15 cm) et le cousue latérale diffèrent. Il suit la courbe du pied pour finir à la semelle et reprendre plus loin afin de bien prendre le talon.

Viens ensuite le modèle 8131 qui est la version actualisée de la 875: forme plus fine, grain du cuir affiné, et bout moins arrondit. Ce modèle qui est peut-être plus facile à porter, possède néanmoins le style de l’original.

Si le choix de la taille, de la coupe ou de la forme peuvent être sujet à débat, le style « Irish Setter » est devenu incontournable au point de faire l’objet de nombreuses collaborations. Des marques comme Concepts, Nom de Guerre ou Neighborhood, ont tenté de réinterpréter ce modèle mythique en y ajoutant un peu de leurs identités. La dernière collaboration en date est sûrement celle avec Woolrich. Vous pouvez en voir les détails ici.

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A l’heure actuelle, où le workwear fait fureur et où l’on recherche des produits réellement durables, Red Wing fait figure de référence, et ce n’est pas prêt de changer.

http://www.rwleatherboots.com/





Visite de l’usine Red Wings

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Jack Nicholson, dans « One Flew Over the Cuckoo’s Nest » (1975). Scan du Free & Easy de janvier 2010

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Photo par Scott Schuman (thesartorialist.blogspot.com)

Red Wing - the Sartorialist

Photo par Scott Schuman (thesartorialist.blogspot.com)

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Une photo qui montre bien l’esprit de la marque

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Chaussure faite pour l’ouverture du Flag Ship/Musée Red Wing dans le Minnesota en Août dernier. Plus de détails ici.