Atlas Market # 2

Un bien chouette flyer.

Tout le monde vous parle de Guerissol mais vous ne parvenez pas à y dénicher la perle rare ? par malchance ou par flemme vous aviez loupé la première édition l’année dernière ? rassurez vous, le Atlas Market revient les 13 et 14 décembre ! Hébergé par Les Petites Gouttes 12 esplanade Nathalie Sarraute dans le 18ème arrondissement de Paris, l’évènement rassemblera des passionnés venus vous proposer leurs trouvailles vintage ou deadstock. Mobilier, vêtements, chaussures et accessoires incroyables ressortiront des placards pour continuer de vivre leur vie. Vous y trouverez des tables basses, des chaises et luminaires ainsi que des vestes, des chemises et des pièces de denim incroyables à des prix raisonnables. Nos chers amis du Magasin Général y partageront également quelques objets chinés aux quatre coins de la planète.

Les mecs de l’ Atlas ont pensé à tout puisque une sélection musicale de l’ évènement sera assurée tout le week end par quelques pointures venues passer leurs morceaux favoris. Pour inaugurer ce week end déjà trop court, vous pourrez y lever le coude dès samedi soir jusqu’ à 2h00 !


Celui ci, vous ne l’aviez pas.

 

Parce que oui, il y aura aussi des marques du futur.

 

Et des pièces mortelles des saisons passées.


Une vraie fripe. En mieux.

London Cloth – Steampunk Weaving

Daniel au travail, en plein coeur de Hackney à Londres

Un jour que l’on imaginera gris et brumeux parce que c’est comme ça que l’on rêve l’outre-Manche, Daniel Harris, un jeune anglais un peu fou, a trouvé de vieilles machines à tisser perdues dans une grange du Pays de Galles. Laissées à l’abandon depuis une trentaine d’années, elles avaient pourtant servi pendant des décennies. Persuadé que ces machines datant de la fin du XIXème en avaient encore sous le capot, Daniel a voulu les revoir fonctionner: il s’est mis en tête de les comprendre, les démonter, les remonter.

En garçon futé il a vite compris comment fabriquer du tissu et a décidé d’ouvrir une petite usine à Londres même et de le vendre à qui en aurait besoin. Ainsi naquit en 2011 London Cloth Company.


Un peu d’huile de coude et de mécanique et hop, on est Loro Piana en beta

Bonne réponse aux problématiques de designers qui cherchent à matérialiser une idée sans engager une grosse manufacture dans la fabrication de 300m de tissu, London Cloth Company semble vendre ses métrages sans minimas et travailler vraiment sur mesure. Si vous pouvez acheter des coupons de matière sur son site, Daniel ne rend pas simplement service aux amateurs de loisirs créatifs mais travaille pour de belles marques établies: Ben Sherman et Nigel Cabourn n’ont pas hésité à lui faire confiance.

Comme ça n’allait pas assez loin, Daniel Harris s’est dit que ça serait bien de réaliser aussi un tissu qui n’utiliserait que de la laine anglaise, chose que les anglais ont arrêté depuis longtemps: la majeure partie de la matière première utilisée par les fabriques de tissu ou de flanelle vient en général de Nouvelle Zélande et d’Australie. Il a donc commencé l’année dernière à construire son offre de Tweed anglais en collaboration un écologiste pour s’assurer que le processus soit le plus eco-friendly possible. London Cloth Company pousse le vice jusqu’à travailler avec les tondeurs de moutons: aucun des fils ne sera teint mais chacun des tissus sera élaboré en fonction de la couleur du troupeau pour réussir à trouver une homogénéité: on obtient une matière 100% naturelle.


Une idée le matin, un prototype le soir. De quoi faire vaciller le coeur de certains porteurs de projets…

Donc oui, si un de ces dimanches vous passez par une brocante ou vous fouilliez sur eBay et que vous trouvez de vieilles machines industrielles que vous avez envie de faire revivre sans rien y connaître, envoyez nous un mail, on mettra la main à la pâte.

Profitez en aussi pour aller voir leur page Facebook, Daniel propose des stages ou des visites de temps en temps. Aller se découvrir une passion pour le tissage pendant quelques mois ça doit être ça peut être assez tentant finalement…

www.londoncloth.com


On charge, direction Londres


Daniel a quand même rajouté un peu de technologie, soyons sérieux.



La Réserve des Arts

Castorama n’a qu’à bien se tenir.

En matière de vêtement ou d’accessoire, quand on commence à parler écologie, recyclage et matériaux de récupération, on a toujours l’impression que l’on va se retrouver kidnappé et habillé en sarouel de chanvre qui gratte. Il y a tout de suite cet aspect « baton+bout de ficelle »/ »vestiaire de copines » qui vient planer au dessus de la conversation. Du coup on arrête d’y penser et on file acheter du neuf fait avec du neuf.

Pourtant l’industrie de la mode pourrait jeter beaucoup moins et réutiliser ses tissus beaucoup plus qu’elle ne le fait, sans pour autant produire des choses dignes des pages fait maison du Elle Déco.

Hermes avait d’ailleurs choisi de montrer l’exemple en réintégrant ses quasi-déchets (produits défectueux et chutes de tissus, de cuir et autres beaux matériaux) dans son incroyable initiative Petit h, dont vous pouvez avoir un bel aperçu ici.


Sélection de produits mis au rebut tout à fait exploitables et modifiables: ici des vitrines de boutique

Plus à notre portée, La Réserve des Arts semble avoir bien compris qu’il y avait quelque chose à faire pour résoudre ce problème de gâchis et savoir comment rendre ces matériaux séduisants aux yeux des designers, étudiants ou bricoleurs éclairés. Le site internet est donc très bien construit, agréable tant à l’oeil qu’au niveau de la navigation, mais surtout les produits disponibles à l’achat par les professionnels ou les étudiants sont bien choisis: réutilisables, propres et abordables.

J’ai eu récemment l’occasion d’aller y fouiller un peu et même si je suis reparti les mains vides (la couleur de cuir que je cherchais n’était pas disponible) j’ai été très bien accueilli par un staff souriant, plein d’énergie et ne se faisant pas prier pour bavarder un peu. Puisqu’il s’agit de déchets industriels je n’ai pas été surpris de ne pas trouver précisément ce que je cherchais: il n’y a pas de production, donc pas nécessairement de suivi, mais une sélection qualitative de matériaux à réutiliser. Vous pourrez donc sûrement y trouver des solutions alternatives ou même de l’inspiration si vous êtes à court.


L’identité visuelle de l’association, prête à faire palir d’envie n’importe quelle jeune marque de streetwear.


« Il est beau mon bracelet, il est frais mon bracelet ! »

Pour être client il faut par contre être adhérent à l’association non lucrative de la Réserve des Arts dont le montant de cotisation annuelle ne devrait pas vous faire tourner de l’oeil. Si vous n’êtes ni étudiant du secteur culturel ni professionnel, essayez tout de même de leur envoyer un mail pour voir si vous pouvez intégrer la chose.

Dernière chose non pas des moindres, La Réserve des Arts a intégré des locaux à Pantin et cherche à y équiper un atelier qui serait accessible moyennant adhésion et réservation pour travailler les matières disponibles sur place. On imagine facilement que ce genre d’endroit sera également propices aux rencontres entre porteurs de projets, à la manière des FabLab et espaces de coworking.

Projet utile, porteur de valeurs intéressantes et de solutions pour les petites entreprises, on peut participer à son financement sur KissKissBankBank ou suivre les derniers arrivages sur Tumblr.

Si vous êtes du genre à vous retrousser les manches et que vous voulez trouver des matières et fournitures de bonne qualité, allez leur rendre visite:


La boutique
Rue Prévost Paradol (partie piétonne), Paris 14ème,
Ouverte du mercredi au samedi de 14h à 19h.
L’ entrepôt et les futurs ateliers
53 rue Cartier Bresson, à Pantin
Ouverte du mardi au vendredi de 10h à 18h

www.lareservedesarts.org

Jinji

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Le fatigue pants d’Orslow

Située au 22, rue des Canettes dans le 6ème arrondissement de Paris, Jinji est la boutique pour homme à connaître rive gauche, surtout si vous aimez les produits authentiques et le style workwear.
On y trouve un mélange de marques traditionnelles et établies, des labels japonais ultra pointus que Julien est le seul à distribuer en France, et du vintage américain soigneusement choisi (M-65, Utility shirt et Jungle jacket).
La boutique a pour principe de proposer le meilleur de chaque produit pour homme, que le fabricant soit nouveau sur le marché ou qu’il ait fait ses preuves depuis des décennies, pour définir un style digne des plus belles silhouettes vues sur Free & Easy, et qui ne vous transformera pas en sapin de noël.
On retrouve par exemple des pièces authentiques comme les jeans Levi’s Vintage made in USA en toile Cone Mills, les pulls Inverallan tricotés dans le Clackmannanshire pour les marins écossais depuis des générations, les t-shirts Velva Sheen tubulaires fabriqués aux Etats-Unis ou les sacs et vêtements Filson conçus pour les pêcheurs et chasseurs américains depuis 1897.
En plus de cette sélection de marques traditionnelles, Julien distribue les labels japonais les plus difficiles à trouver en Europe.
Pour avoir bien chaud cet hiver vous trouverez de grosses paires de chaussettes Kapital teintes en indigo, des gilets Brown’s Beach, les indispensables chemises blanches en oxford Orslow, des chemises en chambray et un jeans Momotaro en coton du Zimbabwé de 18oz teint lui aussi, en indigo naturel.
Les chaussures Sanders, les New Balance made in USA, les Stan Smith ou une paire de Nike compléteront cette silhouette moderne et pointue.
Après tout ce name dropping, une mention spéciale pour l’arrivée des produits Champion par le designer américain Todd Snyder fabriqués au Canada et en Italie, essayés et plus qu’approuvés, et des manteaux et gilets Coldtech, marque technique américaine que Julien est allé dénicher : c’est chaud, imperméable, et différent de toutes ces doudounes canadiennes qui ont fini par nous lasser…
Je vous laisse découvrir le reste sur jinji.fr, sur Instagram ou sur leur page Facebook !

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T-shirt Velva Sheen, tubulaires et Made in USA, en pack de deux ou non.

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Hender Scheme


Chez Hender Scheme, on bosse avec de vieilles machines. Simples et robustes.

Célia Granger, laContrie, Isaac Reina, Ephtée… les maisons de maroquinerie indépendantes et intéressantes ne manquent pas en France (Ephtée est un peu à part, puisqu’elle fait des malles), le savoir faire haut de gamme traditionnel y est préservé même si on le décrit beaucoup comme en voie de disparition. Les seuls à qui on aurait quelque chose à envier à ce niveau là sont sûrement les japonais. Anglais, italiens, espagnols et américains ont également des artisans incroyables mais le style qu’ils développent est souvent moins subtil, peut être un tantinet plus tacky en ce qui concerne la maroquinerie. Le Japon regorge quant à lui de petits ateliers aux savoir-faire époustouflants, animés par une quête de perfection (là dessus, n’hésitez pas à visionner l’excellent documentaire Jiro Dreams of Sushi), qui ont cette idée juste d’une pièce parfaitement équilibrée.

Ryo au travail. Notez que le cuir est pré-percé pour gagner du temps, là où l’artisan traditionnel perce au fur et à mesure de sa couture, ce qui sera plus joli.

Amoureux de processus et de produits respirant la qualité, Ryo Kashiwazaki d’ Hender Scheme a bien compris l’intérêt de faire appel à ce vivier pour produire ses collections. Le label a également remarqué que ces mêmes artisans avaient du mal à communiquer ou ne savaient pas toujours comment attirer les regards de ces jeunes fashion-addicts qui traînent sur Four Pins et qui sont sûrement les consommateurs de produits haut de gamme de demain: susciter leur envie c’était se placer dans le paysage, leur montrer, à l’instar de Visvim, qu’un autre « luxe » était possible, loin du cognac et des manchettes en platine. Les vieilles maisons européennes ont d’ailleurs exactement ce même problème, d’attirer une clientèle plus jeune (sans compter Hermes évidement). Hender Scheme a donc réussi le pari: la marque s’est fait un nom ces deux dernières années en trouvant un moyen d’allier savoir-faire traditionnel et design populaire pour créer un cocktail qui étonne: reproduire des sneakers emblématiques à la main, dans de beaux cuirs naturels non teints . Quand les icônes de la fast-fashion et de la culture hip-hop rencontrent des techniques ancestrales, ça parle tout de suite à notre génération: blogs de streetwear et boutiques indépendantes de petits créateurs haut de gamme ont tous été très enthousiastes.

La fameuse paire de Jordan IV.

La Cortez, ça faisait longtemps.

Une boîte à mouchoirs en papier ? parfaite pour la plage arrière. Ça ne se prend pas trop au sérieux chez Hender Scheme apparemment, du coup j’aime encore plus la marque.

Le problème dans tout ça c’est que l’on pourrait penser que la démarche est un peu du design facile, jouant avec les frontières parfois floues entre contrefaçon et création. À mes yeux il s’agit surtout d’un beau développement produit doublé d’une belle opération de communication alliant artisanat ancestral et culture populaire, qui offre un moyen de garder plus de 10 ans une paire de Jordan IV qui s’embellira avec le temps, de la même manière qu’une paire sortie des ateliers Weston. On espère juste que le label va réussir à sortir de ce schéma bientôt pour se faire remarquer par ses propres chaussures, et non par une « simple » version haut de gamme de modèles existants.

www.henderscheme.com et merci à Haven pour les images !

Pop-up De Bonne Facture


La chouette devanture, Galerie Vivienne

De Bonne Facture, qu’on ne décrit plus, tiens un pop-up shop du 18 au 22 septembre au sein de la galerie Vivienne, non loin du Palais Royal, à Paris. L’occasion de découvrir la troisième édition de la marque, d’apprécier ses belles matières et tous les détails qualitatifs que réservent ses produits. La galerie Vivienne, ses boiseries, peintures et mosaïques, offrent un écrin idéal pour accueillir la première boutique de la marque.

N’oubliez pas de passer la tête chez les voisins Arts & Science, qui hélas ne vendent plus d’homme au sein de cette boutique depuis 2 saisons, mais dont l’univers de marque vaut le coup d’oeil.

 

Beams Rive Gauche

Tada ! Beams a enfin une adresse à Paris.

Amis des marques et des vêtements venus du pays du soleil levant, la rentrée du Bon Marché devrait vous plaire: l’événement rassemble depuis 10 jours et jusqu’au 18 Octobre une sélection de créateurs et de marques japonaises au 2éme étage. Vous y retrouverez entre autres Beams, Momotaro, Porter, Delfonics et même Orslow côté vêtement masculin ainsi qu’une pléthore de produits issus de la culture populaire japonaises et de quelques belles éditions de livres. Je ne vous cache pas que la soirée de lancement était plutôt bien achalandée en Hibiki 12 ans, ce qui explique probablement ma réactivité incroyable à dire un mot à propos de cet événement, 10 jours après, redingote style. Ça vous laisse encore un mois pour aller jeter un coup d’oeil lors de vos déambulations shopping. Ne serait ce que pour aller jeter un oeil à La Grande Épicerie qui propose également quelques produits nippons supplémentaires pour l’occasion. On notera en tout cas que le display des stands est très bien agencé et qu’on voit tout de suite que le but premier n’était pas de maximiser le chiffre d’affaire au mètre carré: une bonne partie de l’étage accueille une exposition du travail de Tadao Ando, ex-boxeur devenu architecte, et du bienfaiteur Soichiro Fukutake , qui construisent ensemble une île-musée sur Naoshima. Ils sont forts ces japonais.

www.lebonmarche.com

Ah parfait ! j’avais justement besoin d’un stylo qui soit aussi un puzzle ! ils sont forts ces japonais…

O.Ballou

La gouaille napolitaine en cachemire à 400€

O.Ballou c’est un peu la rencontre du made in Italy et d’Akhenaton dans le clip de Je danse le Mia. La marque a un univers qui sent bon l’Italie du sud, à des lieues des vestes trop serrées et des accumulations de pochettes de Pitti Uomo. Cet univers est celui d’un fabuleux patrimoine artistique souvent laissé à l’abandon, de petits deals, de bouchers inquiétants, de grèves des éboueurs, de processions religieuses et de plages bondées. C’est un petit peu comme si les jeunes protagonistes de Gomorra magouillaient du Cucinelli tombé du camion.
En fouinant un peu, on réalise avec une pointe de déception que O.Ballou est en réalité une marque londonienne fondée par un Néo-Zélandais, qui prend donc tout logiquement son inspiration entre Naples et la Sicile.
Simon Cato, le fondateur, s’explique : « C’est important que les gens comprennent que cet esprit très italien est juste un concept avec lequel nous jouons« . Tout est tout de même fabriqué au pays de la porchetta, et la marque se spécialise dans la maille et le cuir, en recherchant en priorité une belle qualité de réalisation. « Il y a un aspect street assez fort, mais en même temps une certaine sophistication. C’est cet équilibre qui nous intéresse vraiment« . La marque est relativement nouvelle et n’a pour l’instant que quelques produits disponibles en ligne, et seulement 4 points de vente dans le monde.
A surveiller donc.
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Sapeur – Pocket Square

On comprend vite d’où vient le flou artistique.

 

Le problème du passionné, c’est qu’il a soif. Une soif intarissable. Il a soif de connaissances, soif d’expériences et souvent soif de mettre les mains dans le cambouis pour façonner à son tour l’univers dans lequel il évolue. Après avoir lancé Autour du cou, Le Magasin Général, Whereisthecool? et participé à l’aventure Diastème, Laurent Laporte commençait à avoir trop de temps libre pour se tourner les pouces (quand ce n’est pas les jambes) en cherchant une autre occasion de nous faire sourire. Il n’allait vraisemblablement pas rester comme ça et nous présente donc sa dernière danseuse: « Sapeur Pocket Square« , des pochettes carrées dans des tissus qu’il a ramené du Sénégal il y a quelques années. À porter comme vous voulez, comme vous le sentez, même (surtout ?) avant 18h.

Fabriquées dans le 11ème arrondissement de Paris pour égayer un blazer, une poche arrière de jean ou une Levis Type II, ces pochettes pleines de couleurs feront tourner de l’oeil  votre cousin germain pompeusement venu exhiber son carré Hermes au cours d’ un mariage estival. Nous on en a pris de mauvaises photos en terrain basque pendant qu’il était occupé à faire des gifs bigarés.


Déposée nonchalamment au hasard d’une poche poitrine…

 

… ou mise à l’épreuve de pliages scientifiques…

 

…ces pochettes raviveront la flamme du coquet qui sommeille.

 

Chuck 70's

Si certains produits traversent si bien les époques, c’est souvent parce qu’ils connaissent de constantes et subtiles mises à jour. On connaît bien l’exemple du 501, qui est régulièrement re-dessiné pour s’adapter aux silhouettes contemporaines, mais c’est aussi le cas des parfums, dont les noms et étiquettes restent les mêmes, mais dont les jus sont adaptés aux goûts et aux réglementations. Il en est de même pour la Converse Chuck Taylor, qui depuis sa création au début du XXe siècle, a doucement évolué pour devenir celle que l’on connait aujourd’hui.

On ne va pas s’étendre sur la riche histoire de la Chuck, le modèle mythique fut créé en 1917 pour la pratique du basketball, et plus qu’aucun autre modèle, celle-ci fut continuellement portée depuis cette époque aussi bien sur les terrains qu’en dehors.

Après la récente ré-apparition bienvenue de la Jack Purcell sur le marché européen, Converse nous présente aujourd’hui un nouveau modèle, qui se trouve être une ré-édition de la Chuck Taylor des années 70 : la Chuck 70’s. Et même si la fabrication n’a pas été relocalisée au sein de l’usine historique de Converse, c’est tout de même une belle réussite : tous les détails historiques sont présents.

Vu de loin comme ça, vite fait, on voit pas trop la différence, mais comme souvent dans la mode masculine, le diable est dans les détails. Cette nouvelle ancienne Converse présente donc :

– Une semelle plus épaisse et un bout plus rond, qui lui donne ce sympathique look vintage, et la sensation étrange de porter une vraie paire de sneakers bien épaisse plutôt que la paire de Converse toute légère dont on a l’habitude.

– Des renforts intérieurs, visibles grâce aux coutures latérales, qui avaient disparues sur les dernières Converse. Ce renfort est situé tout juste à l’endroit subissant le plus de tension, ce qui devrait assurer une meilleure durée de vie…

– Une toile de coton bien plus épaisse et des lacets de meilleure facture.

– La « plaque d’immatriculation » à l’arrière de la semelle, bleu foncée, et une sorte de patch pour mettre votre pseudo de basketteur pro sous la languette du pied droit.

Pour avoir eu quelques paires d’époques dans les mains, on peut dire que l’effet est réussi, les rares différences restantes avec le modèle originales étant le Made in USA présent sur la semelle intérieure et sur la « plaque d’immatriculation », que l’on ne retrouve pas sur la réédition.

J’ai retrouvé un Free & Easy datant de 2009 où il était question des Converse vintage. Vous trouverez ci-dessous quelques scans de ce fabuleux magazine japonais vous permettant d’apprécier de beaux modèles d’époques.

Cette couture, qui avait depuis disparu de la plupart des modèles de Chuck Taylor, sert en fait à maintenir un renfort intérieur.

 

Le patch avec le logo est toujours du côté intérieur, en effet son origine est fonctionnelle, il permettait d’assurer une bonne protection des malléoles.

 

Pour les maniaques du monogramme, c’est ici que cela se passe. Détail historique amusant, cette impression n’est visible que sur la languette du pied droit.

 

Sur la gauche une Chuck 70’s et sur la droite une Chuck tout court. On voit bien les différences d’épaisseur, la couture latérale supplémentaire et la différence de tenue des baskets.