Gants Omega

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On est là pour les liasses

Après celui sur E.G. Cappelli, voici le second article dédié à la fabrication napolitaine. Naples a longtemps été le centre de l’industrie du gant en Italie, et Omega est une entreprise familiale quasi-centenaire officiant dans ce secteur, en plein centre de Naples.

Niché à Naples dans le quartier de la Sanita, coeur battant de la capitale des Deux-Siciles, quartier populaire aussi vivant que déglingué, l’atelier d’Omega n’a pas pignon sur rue. Il n’y a pas non plus d’indication, c’est sur les conseils d’un voisin qu’on se rend au quatrième étage d’un bâtiment vétuste et que l’on frappe à la porte de l’appartement. Le curieux y est accueilli par Mauro, le patron, qui parle bien et beaucoup français. Véritable destination touristique (l’adresse de l’atelier figure même sur certains guides), on est immédiatement pris en main et guidé par Mauro et sa passionnante logorrhée artisanale.

L’atelier ressemble plutôt à un vieil appartement délabré, et a des allures de Disneyland de l’artisanat : des machines à coudre mécaniques, une cuisine à la tapisserie très 70’s, des sièges rafistolés créant une sorte de boro napolitain, des ouvrières en blouses colorées attelées à coudre des gants, la clope à l’équilibre précaire au bout des lèvres, et sur les murs les photos de vacances du staff accompagnant l’obligatoire poster de Naples, avec en fond le Vésuve siégeant en double mont Fuji local.

Je ne rentrerai pas dans les détails techniques de fabrication, le sujet ayant été déjà couvert sur le web français (sur Bonne Gueule et Milanese Special Selection). J’ajouterais juste que les liasses de peau découpée, passent littéralement par la fenêtre, via un système de poulie, en direction des appartements des ouvrières. Elles sont équipées chez elles pour réaliser la couture des gants, et réalisent une partie des finitions directement à la main.

Omega fait ou a fait des gants pour quasiment tout le monde, de grandes marques de luxe comme Dior ou Saint Laurent, en passant par des grands magasins français et japonais, jusqu’à des marques plus grand public aux prix plus accessibles. Mauro propose même certains de ses produits directement sur place au prix de gros. On repart donc avec une paire de gants en pécari doublés en cachemire pour l’hiver prochain.
Grazie. Arrivederci. Direction Da Michele pour une pizza.

Omega SRL
12 via Stella
80137 Napoli
www.omegasrl.com

Une sélection de gants Omega est aussi vendue sur Zampa di Gallina.

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E. & G. Cappelli, Naples

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#patternporn

A Naples, la cravate est sacrée et sa cathédrale s’appelle Marinella. La petite boutique de cette entreprise centenaire est un lieu de pèlerinage obligé pour tout homme d’affaire désireux de s’offrir un souvenir napolitain. Les plus renseignés s’orienteront vers l’appartement où la marque présente l’ensemble de ses collections. Situé à l’étage, on y accède au flair par la cour de l’immeuble. Mais il se peut qu’au faste baroque de la cathédrale, vous préféreriez le charme discret et l’intimité d’une chapelle, et c’est à peu près ce que propose E. & G. Cappelli.
A quelques encablures de Chiaia, il faudra s’aventurer dans une cour (le sport auquel tout visiteur en quête de fatto a mano devra s’habituer) – celle-là même qui abrite la Sartoria Formosa – pour trouver la petite porte menant à ce que l’on pourrait nommer la crypte des sept plis.
Pour des tarifs un poil en dessous de Marinella, Cappelli propose une offre moins classique, plus osée et contemporaine. Tout est là : grenadine de soie doublée ou non, cinq plis, sept plis, du tricot, de la laine et du lin, du paisley et de l’ancient madder, des mélanges de matières… Patrizio Cappelli, le propriétaire des lieux, voyage très régulièrement en Angleterre afin de sécuriser les plus belles étoffes et imprimés.
Le plus est l’offre sur mesure : pour une vingtaine d’euros et une petite semaine de patience supplémentaires, il vous est possible d’obtenir une cravate dans le tissu désiré et de choisir sa longueur, sa largeur, sa doublure ou son absence. Cela permet surtout de choisir parmi la très belle sélection de tissus vintage de la marque, dont les rouleaux et découpes sont disposés çà et là dans la boutique, telles les reliques du saint patron de la sprezzatura.

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Tout beau, tout neuf

Back

Back back dans les bacs !

Redingote pour nous a toujours été un projet en cours. Un peu comme une maison de vacances dont les rénovations ne se termineront jamais. Un petit coin de paradis. L’endroit sur internet où on se permet d’errer sans but précis, d’essayer des choses, de partager, de se tromper, de tenter des collaborations ou des partenariats avec nos amis, des lecteurs, des gens qu’on estime. Il y a eu des hauts, des bas, de la latence, des soubresauts, des bonnes idées, de mauvaises, de l’énergie et du temps investi…

Toujours est il que 7 ans après nous n’avons toujours pas quitté le navire et qu’on a encore envie de le faire vivre et avancer, de rencontrer toujours plus de gens, découvrir et apprendre toujours plus de choses.

Avec cette nouvelle maquette la recette ne change pas, c’est toujours nous derrière, 4 types indépendants et passionnés qui n’ont pas encore été racheté par un groupe de communication pour diffuser des publicités douteuses (donnez nous un coup de fil, on ne sait jamais).

De temps en temps vous y trouverez sûrement des articles incroyables de notre entourage ou de personnes dont la vision n’est pas trop éloignée de la notre. D’ ailleurs si vous avez des idées n’hésitez pas, on se fera un plaisir d’en discuter. Par contre on en avait un peu marre de ce format. Retour à la simplicité donc, place à l’image, toujours peu d’articles, toujours sur des choses qui nous intéressent et qu’on a plaisir à partager.

À bientôt !

O.Ballou

La gouaille napolitaine en cachemire à 400€

O.Ballou c’est un peu la rencontre du made in Italy et d’Akhenaton dans le clip de Je danse le Mia. La marque a un univers qui sent bon l’Italie du sud, à des lieues des vestes trop serrées et des accumulations de pochettes de Pitti Uomo. Cet univers est celui d’un fabuleux patrimoine artistique souvent laissé à l’abandon, de petits deals, de bouchers inquiétants, de grèves des éboueurs, de processions religieuses et de plages bondées. C’est un petit peu comme si les jeunes protagonistes de Gomorra magouillaient du Cucinelli tombé du camion.
En fouinant un peu, on réalise avec une pointe de déception que O.Ballou est en réalité une marque londonienne fondée par un Néo-Zélandais, qui prend donc tout logiquement son inspiration entre Naples et la Sicile.
Simon Cato, le fondateur, s’explique : « C’est important que les gens comprennent que cet esprit très italien est juste un concept avec lequel nous jouons« . Tout est tout de même fabriqué au pays de la porchetta, et la marque se spécialise dans la maille et le cuir, en recherchant en priorité une belle qualité de réalisation. « Il y a un aspect street assez fort, mais en même temps une certaine sophistication. C’est cet équilibre qui nous intéresse vraiment« . La marque est relativement nouvelle et n’a pour l’instant que quelques produits disponibles en ligne, et seulement 4 points de vente dans le monde.
A surveiller donc.
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