S.E.H Kelly – Interview

Nous vous avions parlé de S.E.H Kelly il y a un peu moins d’un an. Cette toute jeune marque anglaise a pour particularité, outre le fait qu’ils ne fasse confectionner leurs vêtements qu’au Royaume-Uni, de n’utiliser que des tissus et autres accessoires tissés et fabriqués sur place. Nous avions à l’époque été séduit par une telle démarche, qui a l’intérêt de pousser encore plus loin le concept d’une production locale de vêtement. Bien entendu nous aurions sûrement été moins intéressé si leurs produits ne nous plaisaient pas autant. Nous les avons rencontré il y a peu et leur avons poser quelques questions, l’occasion de revenir sur leur expérience et sur l’avenir de S.E.H Kelly. Cet article est illustré par des images provenant de la section Makers de leur site, mettant en valeur le travail de leur fournisseurs à l’aide de très belles photos. Ici une usine produisant des draps de laine, localisée dans le Yorkshire.

Redingote : Nous pensons que les gens s’intéressent de plus en plus à ce qu’ils consomment. Ils souhaitent savoir d’où viennent ces produits, comment ceux-ci ont été réalisés et par qui. Avez-vous remarqué un tel regain d’intérêt ?

S.E.H Kelly : C’est une des raisons qui nous a poussé à lancer S.E.H Kelly. Nous avions remarqué que les gens commencent doucement à s’intéresser à l’origine des produits. Qui a fait ca ? Et comment ? Est-ce que c’est vraiment de la qualité ? Est-ce qu’ils pourront porter ça toute leur vie ? Ce sont autant de questions auxquelles nous tentons d’apporter des réponses.

C’est pour cela que nos collections sont toutes petites, nous voulions proposer des produits simples, rien de trop guidé par les tendances. Uniquement des pièces que les gens pourront garder et porter durant des années, peu importe ce qui sera à la mode.

Lorsque nous écrivons à propos d’une nouvelle chemise ou d’une nouvelle veste, nous ne décrivons pas vraiment la manière dont celle-ci est cintrée ou comment elle va rendre son propriétaire cool. Nous préférons parler de la provenance du tissu et de ce genre de choses. Nous pensons que c’est plus intéressant, que cela a plus de valeur.

Pour nous il est aussi très important de parler des gens avec qui nous travaillons. Si ils en venaient à cesser leur activité ce serait alors très difficile de relancer cette industrie en Angleterre. Ce serait vraiment une grande perte. Par exemple nous travaillions avec une bonneterie qui a tout simplement disparu lors de nos deux premiers mois d’activité. Du jour au lendemain, nous n’avons plus eu aucune nouvelle d’eux.

Nous aimons particulièrement travailler avec des usines à Londres parce que nous pouvons aller les voir régulièrement : pour les rencontrer, voir ce qu’ils font et s’assurer que le niveau de qualité est conforme à nos attentes. D’autres fabricants avec qui nous travaillons au Royaume-Uni existent depuis des centaines d’années et nous avions travaillé avec eux sur Savile Row, donc nous connaissons leurs méthodes. Certains de leurs employés travaillent là-bas depuis plus de 30 ans, alors nous connaissons effectivement les personnes qui réalisent nos produits.

Ce sont vraiment eux les professionnels. On lit beaucoup de choses à propos des difficultés que rencontre le secteur en ce moment. Ils n’ont pas vraiment besoin de nous en fait. Dernièrement la demande a beaucoup augmenté, beaucoup de marques recommencent à produire au Royaume-Uni.

Redingote : Nous avons remarqué un véritable support pour cette industrie au Royaume-Uni, par exemple la campagne de sensibilisation « Save Our Skills » du magazine Drapers (sorte de « Journal du Textile » anglais). Avez-vous l’impression que les choses ont un peu changé ?

S.E.H Kelly : On a l’impression que beaucoup de marques réalisent que les consommateurs sont intéressés par des prduits premiums faits au Royaume-Uni. Certains de nos fournisseurs ne travaillaient qu’avec des marques traditionnelles, et maintenant les plus grandes chaînes de magasins veulent travailler avec eux. C’est surtout dû au prestige de proposer un produit Made in UK. C’est une très bonne chose pour les usines, nous espérons que cela va continuer.

Redingote : Vous avez décidé de ne travailler qu’avec des tissus ou accessoires provenant du Royaume-Uni . J’imagine que cela a un impact sur vos collections. De quelle manière cette contrainte influence-t-elle vos créations ?

S.E.H Kelly : Il y a des choses que nous ne pouvons pas faire. Certains tissus, par exemple, ne sont tout simplement pas disponibles ici. C’est le cas des tissus techniques mais il est aussi très difficile de faire fabriquer des T-shirt en jersey ici. Il y a peut-être une ou deux usines pour cela, mais elles ont des minimums de quantité élevés, ce que nous ne pouvons pas encore faire. Par contre au Royaume-Uni il est assez facile de trouver de la laine, du lin et de la soie.

Cela peut aussi avoir un bon côté d’être limité ainsi, cela force à être plus créatif. Nous avons été obligé de penser à des manières originales d’utiliser des tissus. Par exemple il est très facile de se procurer de la laine ou du cachemire ici, contrairement au coton ou plus généralement aux tissus pour chemises, c’est pour cela que certaines de nos chemises sont constituées d’un mélange de laine et de cachemire.

Redingote : Nous avons lu que Thomas Mason (un fabricant anglais historique de tissus pour chemises) avait délocalisé sa production ?

S.E.H Kelly : En effet, la production a été délocalisée en Italie. Cela veut dire qu’il nous a fallut réfléchir à d’autres tissus qui fonctionneraient pour fabriquer une belle chemise. Certaines de nos chemises sont bien plus épaisses que d’habitude car elles sont en partie constituées de cachemire. Le lin est toujours très bon au Royaume-Uni alors nous en utilisons aussi pour nos chemises.

Cela nous force aussi à collaborer de manière plus étroite avec nos fournisseurs. Nous avons travaillé sur des tissus exclusifs avec certains fabricants afin d’avoir plus de variété, plus de couleurs. Ce n’est pas quelque chose que nous nous serions embêtés à faire si nous avions eu accès à tous les tissus du monde.

Redingote : Quelle importance a votre expérience sur Savile Row dans votre travail d’aujourd’hui ?

S.E.H Kelly : Je n’ai pas vraiment appliqué les même styles, parce que je travaillais sur des pièces bien plus structurées, certaines plus casuals aussi, mais principalement des costumes. J’étais en charge du développement de produit pour la gamme prêt à porter d’une maison de Savile Row. Cela signifie que les designers m’apportaient leurs créations et que je devais développer les produits avec les usines. Certaines de ces usines sont totalement hors de notre portée maintenant, ils proposent des tissus à plus de 100 £ le mètre. Sur Savile Row il était possible de les utiliser parce que c’était vraiment du très haut de gamme. C’est intéressant parce que nous travaillons maintenant avec les mêmes usines, mais nous utilisons des tissus plus accessibles.

Redingote : Pour l’instant vos produits ne sont disponibles que sur votre site internet. Est-ce que vous projetez d’être distribués en boutique multi-marque ?

S.E.H Kelly : Nous avons discuté avec quelques magasins au début, des magasins dans lesquels nous aimerions bien être maintenant. Nous n’étions juste pas certains de pouvoir faire ceci tout en conservant des prix raisonnables. Nous allons peut-être venir à Capsule à Paris en janvier prochain, mais d’abord il nous faut travailler à diviser notre offre en différentes gammes de prix. Nous pourrons ensuite voir comment distribuer nos produits dans différents magasins.

Redingote : On ressent une forte inspiration workwear derrière votre dernière collection, comment cela va-t-il évoluer ?

S.E.H Kelly : Je pense que nous sommes en train de nous éloigner intuitivement du workwear.

Les produits sur lesquels j’ai travaillé au cours de mon expérience à Savile Row étaient totalement différents, c’était presque l’opposé. Utiliser des tissus et matières premières provenant de ce monde pour les appliquer sur des styles complètement différents était très intéréssant.

Quoiqu’il arrive, nos collections seront toujours composées de produits simples dans des couleurs plutôt neutres.

Pour la prochaine collection, quelques pieces sont influencées par un côté plus tailoring, certaines pièces d’extérieur font penser à certaines des pièces les plus casual sur lesquelles j’ai pu travailler sur Savile Row. Evidemment nous ne metterons pas d’épaulettes ou quoique ce soit de trop structuré, cela restera donc assez proche de ce que nous faisons déjà.

Ce qui est bien avec le workwear c’est l’aspect fonctionnel des pièces : Où disposer les poches ? Quelles profondeur celles-ci doivent-elles avoir ? Mais cela n’est pas uniquement important pour le workwear, et nous pensons constamment à ceci lorsque nous concevons nos collections.

Hipshops


Le staff derrière le projet Hipshops

Que ce soit à Berlin, Paris, Londres ou Amsterdam se retrouver dans les capitales (ou les grandes villes) européennes est toujours un soucis lorsqu’il s’agit de mettre le doigt sur les meilleures boutiques en un minimum de temps. Évidement certains guides touristiques sont très bien faits mais parcourir les pages en marchant n’est pas forcément l’idéal quand il s’agit de visiter une ville et les descriptions flatteuses des boutiques peuvent se révéler (très) décevantes une fois sur place.

Claudia et Mike, de jeunes entrepreneurs de Bucharest, ont donc eu envie de partager leurs découvertes sur la toile. Avec un goût remarquable ils ont sélectionné quelques uns des meilleurs endroits de chacune des plus grandes villes du monde et offre l’adresse ainsi que quelques photos sur leur site internet Hipshops.com. Chacun d’entre nous peut d’ailleurs les aider à ajouter des adresses grâce à un formulaire, la soumission sera ensuite étudiée par le staff de Hipshops. Le contenu du site ne devrait donc pas trop souffrir des abus e-marketteux de boutiques envieuses de se retrouver dans la belle sélection.

Après inscription, chaque utilisateur peut trouver des boutiques ou des galleries selon ses centres d’intérêts, les produits qu’il recherche ou même selon sa proximité géographique. Le tout est bien sûr partageable sur les réseaux sociaux et sera porté sur Iphone et autres tablettes très bientôt pour que l’on puisse y accéder à tout moment. Le contenu est donc très utile, l’accès facile et le rendu graphique très bon: Bravo Hipshops ! retrouvez les sur Facebook juste ici.

Smythson of Bond Street

Bloc-notes, collection Mara

Découvert sur l’excellent blog anglais Style Salvage, Smythson est une petite pépite qui se devait d’avoir son article ici.

Généralement, lorsqu’on parle de maroquinerie ou de vêtements, les Royal Warrants britanniques sont des labels à suivre. Ces labels sont décernés aux fournisseurs de la famille royale britannique et couvrent tous les aspects de leur vie. De la fabrication des selles de leurs chevaux jusqu’aux céréales qu’ils mangent le matin. En terme de vêtements et d’accessoires, qualité et héritage d’outre-manche sont souvent au rendez-vous chez les bénéficiaires du label : Lobb, Turnbull & Asser, Trickers, Barbour, Ede & Ravenscroft ou meme Swaine Adeney Brigg pour n’en citer que quelques-uns. Smythson accumule aujourd’hui les 3 Royal Warrants existant, ce qui est tout de même à noter !
Au passage, j’en profite pour glisser ce petit lien menant a une sympathique série photo du magazine japonais 2nd qui met en avant ces labels.

Royals Warrants de Smythson

Installé sur la très chic Bond Street, la rue de Londres où l’on peut trouver tous les géants mondiaux du luxe (et aussi la rue où les loyers de boutiques sont les plus élevés au monde), Smythson n’a pas à rougir face à toutes ces grandes marques, en effet ils y sont tout de même installés depuis la fin du 19ème siècle. Mais que font-ils ? La première licence commerciale de Frank Smythson, lorsqu’il ouvrit cette boutique en 1887 indiquait : « First class stationery, leather goods and cabinet work » de la papeterie, de la maroquinerie et des rangements donc. Hélas, si on peut encore trouver de temps en temps sur Ebay de magnifiques organisateurs de bureau doublés de cuir, la marque d’aujourd’hui se spécialise plutôt dans les deux premières catégories.

Porte-monnaie, collection Pigskin

L’offre de la boutique est très axée sur des produits simples, fonctionnels, même si la maroquinerie pour femme s’autorise à être plus créative. Portefeuilles, housse pour passeport, trousses de voyage, housses pour Iphone, Ipad ou laptop, les modèles sont beaux, bien finis et font ce qu’on leur demande. Certains modèles sont présents dans différents cuirs et chacun peut donc y trouver l’accessoire parfait, d’autant plus que si l’on peut trouver des logos sur certains produits, ceux-ci se font très discrets.

Trousse de voyage, collection Pigskin

Smythson est aussi papetier et propose de créer cartons d’invitation, papier à en-tête et autres cartes de visites selon vos goûts. De la rencontre de ces deux vocations sont nés les produits les plus connus de Smythson : des livres, carnets et autres répertoires téléphoniques couvert de cuir et aux titres dorés ou argentés. L’offre s’est développée et contient maintenant des journaux dédiés à reporter les plongées exotiques, à lister les bons vins et leurs caractéristiques, et même des atlas et autres cartes de Londres …

Atlas géographique, collection Mara

Dans les années 50, soucieux de se développer aux Etats-unis, la marque lance une gamme de carnets et de répertoires avec des titres humoristiques. Un répertoire avec inscrit sur la couverture « Blondes, Brunettes and Redheads » (soit « Blondes, Brunes et Rousses »), qui propose de ranger vos contacts en fonction de leur couleur de cheveux, voit le jour et fait un carton.  La marque a donc décidé de continuer et d’élargir cette gamme, qui existe encore aujourd’hui. Le contraste entre l’aspect luxueux des carnets et des titres tels que « Blah, Blah, Blah » ou « Bright Ideas » est du plus bel effet !

Carnet Panama « Top Secret »

Mais la véritable force de Smythson, c’est de proposer de personnaliser tout ces produits. A l’instar de la papeterie, les clients peuvent donc laisser s’exprimer toute leur créativité en demandant de graver, ou d’inscrire en doré ou en argenté, un petit mot, des initiales, un logo, tout est possible.

D’ailleurs le mois dernier un des artisans de Smythson était présent dans la boutique de Bond Street pour marquer directement les produits, face aux clients. Nous avons donc eu le droit à une petite démonstration dont voici les photos. En France, Smythson est notamment distribué chez Colette, à Paris.


The Vintage Showroom


La devanture du magasin au 14 Earlham Street à Londres

On compte surtout les marchés quand on parle de vintage à Londres : Spitalfields le jeudi, Portobello le vendredi, Camden le samedi et Bricklane le dimanche. Si on me demande c’est le programme que je suivrais. Quand il s’agit de boutiques, on tombe souvent sur un os : le prix. Les loyers à Londres sont chers et ça se ressent sur l’étiquette . Alors comment se démarquer de moult boutiques de vintage londoniennes qui proposent souvent tout et n’importe quoi pour des prix loin de raisonnables? The Vintage Showroom fait partie des exemples qui font bande à part de cette faune et propose réellement des produits de qualités, rares et même s’ils sont loin d’être gratuits, valent souvent le prix affiché.



Un aperçu de l’étage principal du magasin

Vintage de l’armée américaine, française ou anglaise en passant par de beaux exemples de chemises hawaïennes, des vestiges des heures de gloire de l’air preppy avec vestes en madras ou chinos d’époque sans oublier workwear français et grands noms du denim d’outre manche, le tout est réuni dans cette espace ouvert toute la semaine. Simon le manager et James, son assistant, sauront vous aider à trouver votre bonheur.

Pour ceux qui cherchent quelque chose de bien particulier, le sous-sol peut être rendu accessible sur demande. Le but de l’endroit est de montrer une sélection des belles pièces que Doug Gunn et son acolyte Roy Luckett gardent à l’écart des yeux du public pour le plaisir des professionnels du cinéma et de la mode.


Le sous-sol: ouvert uniquement sur demande

Lors de notre rencontre avec Doug, nous avons eu la chance d’apprendre en exclusivité qu’ils lanceront prochainement leur marque : F.W Collins, nommée d’après le magasin que la boutique a remplacé. L’avantage de ce nom est son histoire. Avec plus de 160 ans d’existence, le magasin a de quoi raconter une où deux anecdotes pour inspirer les futures collections de la marque. De leurs côté, avec 35 ans d’expérience cumulées dans le monde de la fripe, on fait confiance aux deux associés pour faire les choses bien. Les produits devraient être disponibles à la boutique pour le printemps prochain. Un peu de patience, on ne manquera pas de vous donner plus d’information dès que possible.



La plaque de F.W.Collins

Le clou du spectacle s’est déroulé le jour précédent, lorsque nous avons eu la chance de visiter le studio du Vintage Showroom. L’accès y est exclusivement réservé aux professionnels malheureusement, donc si vous voulez juste jeter un œil, ça risque d’être compliqué.

L’endroit recèle de trésors incroyables : Une Ursula suit réalisé par Barbour sur demande du Capitaine George Phillips, commandant du sous-marin HMS Ursula en 1937, est surement un des plus impressionnant. Vous n’aurez sûrement pas l’occasion d’en voir une autre de si tôt. Quand on sait que c’est de là que provient l’idée de la Barbour International portée notamment par Steve McQueen, ça laisse rêveur.



Doug Gunn


Plus on avance dans le showroom, plus nos yeux d’amateurs s’écarquillent, les pièces sont plus rares les unes que les autres et les prix le montrent bien. C’est beau, c’est rare, c’est inaccessible au commun des mortels que nous sommes, bref, c’est incroyable. Bienvenue au paradis du vintage.


Veste en camo reversible et Belstaff Trialmaster à la patine incroyable


Merci à Doug pour cette chance, on suivra le lancement prochain de F.W. Collins de très près, vous pouvez en être sûr.


The Vintage Showroom
14 Earlham Street
London, WC2H 9LN
t: +44 (0)207 836 3964
e: sm@thevintageshowroom.com

www.thevintageshowroom.com

Mr. Natty – Le secret le mieux gardé de Londres


Quand on change de ville, c’est toujours bon d’avoir des bonnes adresses comme point de départ, et la question du coiffeur n’est pas une mince affaire. Les coiffeurs sont légion à Londres, du coiffeur minute aux rasages traditionnels turques le choix ne manque pas, reste à en trouver un qui n’ira pas s’imaginer que la coiffure tectonique est toujours à la mode ou que le seul bon outil pour couper des cheveux est une tondeuse.



Nous avions déjà parlé de Mr. Natty a.k.a Matt Raine  dans l’article sur la Berwick Jacket. L’intrigue autour du personnage et le site m’a poussé a tenter l’expérience « coiffure et rasage à la serviette mouillée ». Ne cherchez pas, il n’y a pas d’adresse fixe. Les apparitions du maitre barbier sont annoncées sur son blog et les rendez-vous s’organisent ensuite par mail. Autant dire que les places ne restent pas longtemps sans preneurs quand on sait que certains font même le déplacement de Brighton pour venir se faire couper les cheveux et tailler la moustache.



Boxeur, cracheur de feu à ses heures, adepte de la pêche et d’une gitane de temps en temps, ce coiffeur à la moustache bien entretenue vous accueillera avec une part de gâteau et une bonne tasse de thé (so british) avant de passer aux choses sérieuses. Bien installé dans son fauteuil à l’ancienne vous aurez le droit à toute l’attention qu’il se doit. Une fois les cheveux passés au peigne fin, le meilleur est à venir: tout d’abord l’huile essentielle suivi d’une serviette chaude enveloppée autour de la tête, vient alors une première couche de mousse à raser suivie d’une deuxième serviette pour bien préparer la peau. Un processus très relaxant qui vous remettra d’aplomb après un vendredi soir arrosée.



Le résultat est parfait, l’ambiance cordiale, et me voilà en route pour rejoindre le handlebar club d’ici un mois ou deux si tout se passe bien. Adresse chaudement recommandée!



Pour prendre rendez-vous, il suffit d’envoyer un mail a l’adresse suivante: mrnatty0@gmail.com

http://www.mrnatty.com/
http://www.mrnatty.net/

Son of a Stag – Londres



Après avoir dégotté un bon réparateur de jeans à Paris en la personne de Georges, je me suis vu confronté à un dilemme à Londres. Si j’avais continué à porter mon jean préféré il aurait atteint un niveau d’usure tel que j’aurais pu être qualifié d’exhibitionniste.

La bonne vieille technique du bouche à oreille m’a orienté vers Son of a Stag qui paraitrait-il, ferait de bonnes réparations. En effet le magasin situé dans le quartier de Brick Lane, dans l’est de Londres, offre de réparer les jeans en plus d’avoir une très belle sélection de marques et modèles dans un esprit biker clairement affiché dès l’entrée du magasin.


 

Le magasin va plus loin que la simple réparation: il propose aussi un service de lavage spécialisé et la possibilité de personnaliser son jean. Soucieux du détail, ils utilisent une machine à coudre à point chaînette « Union Special » d’époque et les fils d’origine correspondant à la marque de votre jean.



J’ai donc décidé de leur confier mon jean pour la réparation des plus gros dégâts, un peu soucieux du coût et du rendu final. La première étape a consisté à faire une revue complète des accrocs avec un des vendeurs : lesquels réparer, lesquels laisser, quoi utiliser pour combler les trous (Denim ou toile blanche au choix). Le tout accompagné d’une explication de comment les réparations allaient être faites et du pourquoi certaines s’avéreraient compliquées. En bref, un service complet, clair et à l’écoute du client. Me voilà confiant pour la suite.


 

Après une semaine, je retourne à la boutique récupérer mon bien. On m’apprend alors qu’il n’a toujours pas été fait : ils n’avaient pas réussi à trouver la même toile avec un délavage similaire parmi leur stock de jeans dédiés à la réparation. Le stock est pourtant incroyable et affiche des marques tels que Ernest Sewn, Edwin et Levi’s entre autres. Ils me demandent donc d’attendre un peu plus afin de trouver une correspondance plus proche parmis les autres jeans qu’ils comptent recevoir.
Plutôt soucieux de l’aspect final que pressé, j’attends donc. Le magasin n’étant pas satisfait des trouvailles, on m’oriente alors plutôt vers de la toile blanche pour un meilleur rendu. Le résultat final est à la hauteur de mes attentes et le prix est plus que raisonable. Client satisfait!


Un très bon magasin qui connait ses produits et dont l’équipe est réellement passionnée par ce qu’elle vend : ça ne se trouve pas à tous les coins de rue. Une adresse où je ne manquerais pas de me rendre à l’avenir pour toute réparation délicate!


Son of a Stag
The Old Truman Brewery
91 Brick Lane, London
E1 6QL. England, U.K.
http://www.sonofastag.com/
+44 (0)20 7247 33 33

Plus de photos du résultat:



Portobello Market – True Vintage

 

Je ne sais pas vous, mais on a un petit penchant pour les vieux trucs sur Redingote. Je parle de vêtement bien sur. Toujours est-il qu’il nous est parfois arrivé de chercher une veste d’une époque passée et de se retrouver face à des prix prohibitifs, et/ou pas des masses de produits de qualité.

La moitié de l’équipe vivant à Londres, nous avons fait pas mal de marchés, magasins spécialisés plus ou moins bien et un des meilleurs endroits est sans hésiter Portobello market. Certains de ces vendeurs sont de véritables puits d’informations, connaissent ce qu’ils vendent et peuvent même vous dégotter une perle rare du fond de leurs réserves à condition que vous sachiez ce que vous voulez.

Si le vêtement est ce que vous cherchez et que vous arrivez à ne pas succomber à l’odeur des gauffres, crèpes et autres cupcakes, filez directement tout au fond du marché sous le chapiteau blanc. Le vêtement d’occasion n’étant pas une science exacte, la marchandise disponible dépend des trouvailles de la semaine, donc hésitez pas à passer régulièrement pour ne pas rater les bonnes affaires.

Paul


Le stand de Paul


Les noms à retenir sont Paul, Chris et Doug. Ce sont nos 3 vendeurs préférés qui ont souvent les plus belles pièces. Doug a aussi une boutique sur Covent Garden qui s’appelle the vintage showroom où une propose une incroyable collection de raretés vintage si vous êtes prêts à mettre un peu plus au bout. Vous pourrez trouver chez ces vendeurs de l’équipement militaire américain et parfois français mais aussi des vêtements de travail et des pièces typiquement anglaises comme des Barbours ou des pulls de Guernesey.


Le stand de Doug


Après votre petit tour sur le marché, d’autres endroits valent le coup d’oeil. Un peu plus loin en vous éloignant du marché se trouve un marchand de tissu vintage où les couturiers/couturières pourront trouver leur bonheur en vue de dénicher de quoi faire une cravate par exemple. Le « King Falafel » est aussi un de nos arrêts préféré lors d’une visite au marché. Juste à côté du chapiteau, pour 5£ vous obtiendrez de quoi vous remettre d’aplomb et vous consoler de l’argent que vous venez de dépenser.

Le marché est ouvert du vendredi au dimanche. Le vendredi est le meilleur jour pour s’y rendre: peu de monde et les vendeurs viennent de déballer leurs marchandises. Vous pourrez ainsi parler plus librement avec eux et négocier en toute tranquillité.


Chris


Si vous ne trouvez pas votre bonheur, ça arrive, vous pouvez toujours vous rabattre sur le très bon Garbstore à quelques pas de là, et si le tourisme vous intéresse, il y a aussi le Travel Book Store qui a été immortalisé par « Coup de foudre à Notting Hill ». Bonne chasse! 

On vous laisse avec quelques autres images des vendeurs:


Doug, photo provenant du blog Mister Mort, jettez un oeil à ses photos de Portobello market ici


 


D.S. Dundee – Interview


Jim Pickles et Oliver Pilcher – Fondateurs de D.S. Dundee

Nous vous avions parlé, il y a deux semaines de cela, de la marque D.S. Dundee. Étant curieux d’en savoir plus sur l’origine, la philosophie et l’organisation de la marque nous avons posé quelques questions à Oliver Pilcher, co-fondateur de la marque avec Jim Pickles.
Apparemment, la marque a également plu à French Trotters où une sélection de la collection A/H 2010 est disponible depuis le 25 Novembre. On ne s’attendait honnêtement pas à voir la marque arriver de si tôt en France, ce qui n’est pas pour nous déplaire.
Merci à Oliver et Jim, nous avons beaucoup appris de leurs réponses. Pour information, l’interview a été réalisée en anglais puis traduite en français.


Redingote: Nous avons trouvé très peu d’information concernant la marque sur votre site ou sur votre blog. Nous sommes curieux, comment tout a-t-il commencé?

Oliver: D.S.Dundee a débuté en 1994 quand je travaillais en tant que modéliste dans l’usine de ma mère. (Elle a fondé l’enseigne de vente par correspondance « Pedlars »).
Je travaillais avec des techniciens très talentueux et j’ai commencé à développer quelques designs avec eux.
On produisait alors certains de ces designs en petite série, puis, je prenais la route d’Edinburgh et de Glascow pour essayer de les vendre dans des petites boutiques.


R: Vous avez créé votre marque avec votre associé, Jim Pickles. Quels sont vos rôles au sein de la marque?

O: Jim et moi nous sommes rencontrés quand on avait 18 ans, juste après avoir quitté le lycée. Nous avions des centres d’intérêts similaires et sommes ainsi devenus bons amis.

Pendant ce temps, j’essayais de garder D.S. Dundee à flots en vendant des petites séries de jeans, t-shirts, et pantalons cargo. Jim m’aidait pour les shoots photos et pour le financement de différents projets. Maintenant j’ai le rôle de directeur de création/photographe et Jim est directeur exécutif. Il s’occupe principalement de développer le réseau de distributeurs. Il y a bien sûr beaucoup de nos responsabilités qui s’entrecoupent et il nous arrive régulièrement d’effectuer la vente au magasin tout comme de passer du temps au studio pour la mise au point d’un nouveau modèle de veste.

Une fois nos études finies, j’ai déménagé à NYC et Jim à Tokyo.

Je suis devenu photographe. Jim était professeur d’anglais et s’est ensuite tourné vers la finance quand il est rentré à Londres en 2002.

Quand je suis retourné à Londres fin 2006, Jim ne voulait plus travailler dans une grosse banque de la City, il a tout laissé tomber et nous nous sommes remis à travailler ensemble sur D.S. Dundee.


R: Faîtes-vous tout le stylisme vous-mêmes?

O: Non, nous avons une super équipe de stylistes à notre studio de Dalston, dans l’est de Londres. Abdullah Kok est notre tailleur en chef et modéliste. Il est la clef de voûte de notre entreprise. Elizabeth Reeds est notre styliste senior. Elizabeth a un master de stylisme pour homme à RCA (Royal College of Arts) et a travaillé pour un certain nombre de marques haut-de-gamme auparavant dont Polo, 6876 et Cole Haan. Matthew Johnson est notre apprenti tailleur/assistant styliste et a déjà apporté de bonnes idées. Nous sommes aussi très enthousiastes de l’arrivée de Ayo Blake qui va être en charge de notre gamme de sacs de voyages et de maroquinerie que nous espérons lancer pour P/E 2012.


Vitrine D.S.Dundee chez FrenchTrotters à Paris 1/3


R: D’où tirez-vous votre inspiration? Avez vous des icônes qui vous inspirent?

O: Je pense que mon inspiration vient de l’observation des matières. Une fois que j’ai une magnifique pièce de tissu dans les mains, je peux commencer à réfléchir… Celle-ci ferait un très beau par-dessus, ou quelque chose du genre. J’adore les détails également. De bonnes fermetures éclair, de bons boutons, des languettes de bonne qualité, ce genre de choses.


R: Vos noms n’ont pas vraiment de points communs avec D.S. Dundee. D’où vient le nom de la marque?

O: J’ai essayé plusieurs noms avant qui ont semblé très mal vieillir. Je me suis dit que si je l’appelais comme une ville d’Écosse (celle où je suis né), cela donnerai une dimension de permanence. Le D.S. vient de notre devise en latin « destino signum » qui signifie « garant des standards de la création ». (Les initiales donne un bon look au nom et lui ont ajouté un cachet mystique!).


R: Quelle est votre pièce préférée?

O: J’aime les costumes en tweed. Je pense que notre coupe est très belle et que les tweeds sont parfaits pour cette saison.


R: J’ai remarqué que vous faisiez du co-branding avec Robert Noble pour les vestes en tweed. Est-ce que vous faîtes également des partenariats similaires avec d’autres produits?

O: Nous avons fait une veste géniale cette saison avec la fabrique de Harris Tweed… Nous travaillons également étroitement avec Lovat Mills à Hawick. Nous adorons les gens là bas, ils tissent un tweed magnifique. Les bottes et les chaussures sont faites chez Joseph Cheaney & Sons, un des meilleurs fabricants de chaussures au Royaume-Uni. Nous ne mettons pas les deux marques sur les chaussures mais nous n’en faisons pas un secret non plus. C’est très agréable de travailler avec quelques-uns des meilleurs artisans au Royaume-Uni.


Vitrine D.S.Dundee chez FrenchTrotters à Paris 2/3


R: D’après ce que j’ai pu voir, vos produits sont d’une qualité exceptionnelle. Comment choisissez-vous vos fournisseurs?

O: On fait principalement le tour du Royaume-Uni en voiture pour rencontrer les usines et voir ce qu’elles peuvent faire. Nous recevons parfois des recommandations, nous demandons alors des échantillons et les faisons ensuite analyser par notre tailleur qui connait vraiment bien son métier.


R: Sont-ils tous situés au Royaume-Uni ou en Europe?

O: Ils sont tous situés au Royaume-Uni et en Europe. Principalement le Royaume-Uni, le Portugal et l’Italie.

L’exception étant notre nouvelle collection de denim que nous lançons au P/E 2011. C’est du denim selvedge japonais.


R: Le « made in UK » semble avoir beaucoup d’importance au Royaume-Uni. Certaines marques plutôt récentes comme Albam ou S.E.H Kelly ont trouvé une place sur le marché en suivant cette tendance. Pensez-vous que cette tendance va durer et que plus de marques vont ouvrir?

O: J’espère que cela va continuer étant donné que cela encouragera les producteurs du pays à investir comme leurs homologues européens dans de véritables équipements de pointe et d’adopter également une approche professionnelle identique. Le problème principal ici est d’attirer de la main d’œuvre plus jeune dans les usines. Le gouvernement devrait encourager ce genre de profession. Plus il y aura de marques qui fabriqueront au Royaume-Uni, plus les usines auront une chance de survivre.


R: Avez vous des raisons d’être déçu du marché de l’habillement?

O: Non pas vraiment. Cependant il nous est arrivé de rencontrer des gens décevants dans ce milieu…



R: Avez-vous un souhait en particulier concernant l’évolution de la mode masculine et de son marché?

O: Pas vraiment. J’ai envie de faire du vêtement féminin aussi vite que possible afin que l’on puisse vraiment gagner de l’argent! Aussi – Cela serait bien si les hommes commençaient à faire les magasins avec conviction, à penser qu’ils ont de l’allure dans des vêtements, sans avoir besoin d’emmener leurs copines et leurs femmes pour leur dire!


Vitrine D.S.Dundee chez FrenchTrotters à Paris 3/3


R: Vous venez juste d’ouvrir votre premier magasin en propre au 18, Lamb Street à Londres. Comment étiez-vous distribués auparavant?

O: Nous avons des agents géniaux aux USA et au Japon ce qui nous a permis d’y être distribué depuis deux saisons. À part ça, cela passait seulement à travers notre site et quelques magasins au Royaume-Uni qui nous sont fidèles.


R: Quels sont vos projets pour la marque dans un futur proche? Peut-on s’attendre à de nouveaux produits ou à de nouveaux magasins?

O: Maillots de bain. Sacs de voyage. Bikinis. Produits de soin, denim, whisky. Nous commençons à vraiment faire des expériences avec les tweeds en les huilant et les lavant jusqu’à aboutir à quelque chose de visuellement fort avec un touché incroyable.

Nous aimerions ouvrir un autre magasin à Londres pour l’A/H 2011. Un magasin à NYC d’ici 3 ans.


R: Nous aimons beaucoup votre marque, d’où cette dernière question: quand verra-t-on votre marque arriver en France?

O: La semaine prochaine (25 Novembre). Nous aurons une collection capsule de l’A/H 2010 disponible chez FrenchTrotters à Paris à temps pour Noël!

Nous présenterons également l’A/H 2011 au salon (Capsule) à Paris le 22,23 et 24 Janvier.


R: Merci!


D.S.Dundee – Gentleman citizen



 


 

Le Royaume-Uni est plein de bonnes idées en ce moment. De plus en plus de marques décident de se lancer et surfent sur la tendance du qualitatif et durable. Qui a dit qu’une période de récession n’était pas un moment propice pour lancer un projet?

Nous vous avons déjà parlé de Albam et S.E.H Kelly. D.S Dundee est une autre de ces marques anglaises pleines d’idées qui nous a surpris par la qualité de ses produits ainsi que par son image très juste. Personnellement, je pourrais porter à peu près tout ce qu’ils proposent en ce moment.

Fraîchement arrivée à Spitalfields Market, dans l’est de Londres il y a seulement quelques semaines de cela, la marque existe pourtant depuis plusieurs années. Après avoir distribué D.S.Dundee au travers de leur site internet, les deux entrepreneurs à la tête de la marque, Jim et Oliver ont ouvert leurs première boutique au 18 Lamb Street à seulement quelques pas de la boutique Albam.


La nouvelle boutique D.S.DUNDEE au 18, Lamb Street à Londres


D.S Dundee propose des produits inspirés de la plus pure tradition anglaise. Costumes trois pièces en Tweed, vestes de chasse en laine ou cirées, chaussures de ville ou bottes produites à Northampton (tout comme Tricker’s), capitale de la chaussure anglaise. En résumé, de quoi habiller les traders de la City tout autant que les citadins adeptes du style gentleman farmer. Autre point fort de la marque: son lookbook. Réalisé par le co-fondateur Oliver Pilcher qui est également photographe, le lookbook nous fait voyager et nous plonge dans l’univers D.S.Dundee . On s’imagine assez rapidement sous la neige emmitouflé dans un manteau de tweed. Ça donne envie.

Le site de la marque en dit assez peu sur ses origines et ses inspirations. Nous avons donc posé quelques questions à ses fondateurs pour en savoir plus. L’interview complet sera disponible dans un prochain post. On a hâte de tout savoir.


Voici une sélection de la collection A/H 2010:


 

tenue 2


tenue 3


tenue 4








Trickers – Des brogues anglaises

Tricker’s est sans doute une des plus belles marques de chaussures made in England et sûrement la plus ancienne encore présente aujourd’hui.

La marque a été fondée en 1829, il y a donc un peu plus de 180 ans, par Joseph Tricker qui a été un des premiers artisans chausseurs à s’installer à Northampton, au centre du Royaume-Uni. Tout en cultivant son savoir-faire depuis 5 générations, la marque a su s’adapter à la demande de ses clients et faire évoluer ses modèles pour en arriver à ce qu’ils sont aujourd’hui.

Les produits caractéristiques de la marque se trouvent dans la collection Country : des chaussures larges, solides, avec une semelle très épaisse et fait dans un cuir traité pour résister à l’eau. Ce type de chaussure qui ont fait la renommée de Tricker’s tire ses origines des chaussures que l’on appelle brogues. Ces chaussures d’origine écossaise et irlandaise étaient à l’origine faites en cuir non tanné, et les trous qui ornaient le cuir étaient conçus pour laisser s’échapper l’eau qui s’y infiltrait. En somme des chaussures de paysans utilisées pour traverser les champs et indigne à être portée en soirée ou au travail. Les choses ayant bien changé aujourd’hui, ces chaussures sont devenues de réelles pièces d’artisanat et de précision, entièrement faites à la main dans la plus pure tradition anglaise. Autrement dit, vous êtes plus qu’encouragés à les porter dans des situations plus formelles.

La marque présente 3 collections: Jermyn Street, 1829 et Country.

Les collections Jermyn Street (rue à Londres où est situé le magasin flagship de la marque) et 1829 présentent des modèles classiques d’aujourd’hui adaptés au porté actuel: plus fin et habillé.

La collection Country (chaussures et bottes) est directement inspiré des brogues d’autrefois, ce qui explique un pied très large et une semelle épaisse. On retrouve d’ailleurs deux types de semelles pour ce type de chaussures : les doubles semelles en cuir et les semelles commando. De quoi affronter les éléments de la campagne anglaise.

Tricker’s possède toujours son usine en propre à Northampton où sont également situées toutes les fonctions administratives. Si vous passez à Londres, vous pourrez également visiter leur boutique sur Jermyn Street. Cette rue est connue pour offrir tout l’attirail du parfait gentleman: Chemises, chaussures, cigares. De la grande mesure au prêt à porter, cette rue, se situant à proximité de la fameuse Savile Row, est l’endroit parfait pour se débarrasser de quelques livres de plus après la commande de votre costume. La boutique se situe à proximité d’autres grands noms de la chaussures tels que Church’s, Crockett & Jones, John Lobb ou Edward Green et propose toutes les gammes de la marques ainsi que des modèles bespoke.

Cet article est aussi l’occasion de vous rappeler l’existence du magasin The Shoe Healer dont nous vous avions parlé précédemment et qui est connu pour modifier les modèles de vos choix selon vos goûts. Cela dit, si l’inspiration vous manque Tricker’s est aussi connu pour ses nombreuses collaborations avec certains des meilleurs points de ventes d’Europe ainsi qu’avec des stylistes de renom tel que Junya Watanabe. Quelques exemples ci-dessous.


Brogues par Tricker’s- collection Country

Tricker’s x Junya Watanabe

Tricker’s x Present

Tricker’s x 14 Oz