Mr. Natty – Le secret le mieux gardé de Londres


Quand on change de ville, c’est toujours bon d’avoir des bonnes adresses comme point de départ, et la question du coiffeur n’est pas une mince affaire. Les coiffeurs sont légion à Londres, du coiffeur minute aux rasages traditionnels turques le choix ne manque pas, reste à en trouver un qui n’ira pas s’imaginer que la coiffure tectonique est toujours à la mode ou que le seul bon outil pour couper des cheveux est une tondeuse.



Nous avions déjà parlé de Mr. Natty a.k.a Matt Raine  dans l’article sur la Berwick Jacket. L’intrigue autour du personnage et le site m’a poussé a tenter l’expérience « coiffure et rasage à la serviette mouillée ». Ne cherchez pas, il n’y a pas d’adresse fixe. Les apparitions du maitre barbier sont annoncées sur son blog et les rendez-vous s’organisent ensuite par mail. Autant dire que les places ne restent pas longtemps sans preneurs quand on sait que certains font même le déplacement de Brighton pour venir se faire couper les cheveux et tailler la moustache.



Boxeur, cracheur de feu à ses heures, adepte de la pêche et d’une gitane de temps en temps, ce coiffeur à la moustache bien entretenue vous accueillera avec une part de gâteau et une bonne tasse de thé (so british) avant de passer aux choses sérieuses. Bien installé dans son fauteuil à l’ancienne vous aurez le droit à toute l’attention qu’il se doit. Une fois les cheveux passés au peigne fin, le meilleur est à venir: tout d’abord l’huile essentielle suivi d’une serviette chaude enveloppée autour de la tête, vient alors une première couche de mousse à raser suivie d’une deuxième serviette pour bien préparer la peau. Un processus très relaxant qui vous remettra d’aplomb après un vendredi soir arrosée.



Le résultat est parfait, l’ambiance cordiale, et me voilà en route pour rejoindre le handlebar club d’ici un mois ou deux si tout se passe bien. Adresse chaudement recommandée!



Pour prendre rendez-vous, il suffit d’envoyer un mail a l’adresse suivante: mrnatty0@gmail.com

http://www.mrnatty.com/
http://www.mrnatty.net/

Coupe Choux et arts de la barbe


En ces temps où le port de la moustache et de la barbe sont de bon augure, il est très logique de s’intéresser à la question du rasage. De plus qu’avec ces effluves de traditions omniprésentes, le rasage ça amène tout de suite des clichés dotés d’une esthétique qui a beaucoup de charme, qui n’a rien à envier à Gillette et ses compagnons du rasage minute: coupes choux, blaireaux, on s’imagine déjà en marcel blanc dans la salle de bain, cheveux gominés en arrière face au miroir.

D’ailleurs si on s’applique à suivre les commandement Chap à la lettre, le rasage revêt une importance capitale, on ne plaisante pas avec la pilosité faciale chez les anglais. Les américains ne sont pas en reste au vu des peaux impeccables des personnages de Mad Men ou Boardwalk Empire, en ces temps reculés où les codes strictes de l’élégance ne laissaient pas place au poil de trop (détail relevé par Esquire il y a quelques temps).

Influencés par ce culte de l’esthétique ancienne, de la prohibition au rockabilly, les hipsters semblent vouloir adopter les comportements correspondant: aller chez le barbier du Freeman Sporting Club à NYC devenant un nouveau signe de distinction (Scott Schuman n’échappe d’ailleurs pas à la règle). Rassurez vous, si vous êtes à Paris vous pourrez également tenter l’expérience chez Alain, maître barbier, installé depuis de nombreuses années déjà et qui doit voir grossir sa clientèle de jour en jour en ce moment.

Si vous préférez vous essayer à une nouvelle manière de traiter la corvée vous même, il vous faudra tout de même du matériel: rasoir droit (l’autre nom du coupe choux), blaireau pour appliquer la crème, cuir ou « paddle » pour aiguiser. Vous pourrez d’ailleurs aller chercher tous les conseils nécessaires sur le forum du Coupe Chou Club, étonnante communauté d’addict du rasoir au sabre. S’équiper en grooming, c’est un peu comme les nécessaires à chaussures, on a essentiellement besoin du côté pratique, mais si l’ensemble n’est pas composé de beaux objets, on aura forcément plus de mal à s’en servir.

Sachez en tout cas que les derniers fabricants européens semblent être Thiers Issard du côté français et Dovo en Allemagne, sans oublier les quelques artisans couteliers régionaux qui réalisent souvent des pièces fantastiques, rien qu’au niveau des matériaux. Ne manquez d’ailleurs pas de faire un tour sur le site  internet de Thiers Issard, assez étrangement documenté de commentaires audio sur toutes les pages… qui en apprennent tout de même beaucoup sur la matière coutelière.

Évidement au début, si vous décidez d’essayer, il est probable que vous mettiez beaucoup de temps à maîtriser la technique et que vous versiez un peu de sang… le charme d’une telle pratique a donc un certain prix, allez y avec des pincettes. Ou vous pouvez aussi garder votre Bic jetable même si ça n’est pas très « green », peu de gens vous en feront le reproche, ça a du bon parfois la modernité.

Je vous laisse avec quelques images d’un Thiers Issard « Spartacus » très prisé des amateurs, empruntées sur le forum cité plus haut et d’un « Doble Temple » de Filarmonica, restauré par l’un des membres également.