Damart – Froid Moi? Jamais!



 

Usine Damart à Bingley, Royaume Uni

Il n’a pas fait aussi froid en Europe depuis un bon bout de temps. Avec des température allant jusqu’à -15°C à Orléans et -19,5°C dans le centre de l’Angleterre, un des soucis principaux le matin face à sa penderie est surement de s’habiller chaudement sans pour autant avoir l’air d’un bibendum Michelin.

Que ce soit la ligne Heat Tech de Uniqlo ou l’équivalent chez Gap, le sous-vêtement technique semble être une bonne approche pour garder la chaleur et éviter de rajouter quelques couches de vêtements par dessus sa tenue.

Uniqlo en particulier a frappé très fort en communicant beaucoup sur sa gamme, nous faisant presque oublier qu’une marque Française est déjà sur le créneau depuis plus d’un demi-siècle: Damart.

Cela peut sembler étrange que nous parlions de cette marque sur Redingote. Pourtant, certains de nos lecteurs nous on déjà fait la remarque: nous parlons beaucoup de marques étrangères alors que certaines entreprises font aussi de très bon produits en France, et on ne peut qu’approuver.

On ne dira pas le contraire, l’image de la marque aura plus tendance à vous faire rentrer dans ses magasins accompagné de votre grand-mère plutôt que de votre petite amie. Cela dit, si vous parlez avec vos grands-parents de Damart, une bonne partie d’entre eux en ont sûrement déjà porté ou du moins en ont entendu parler depuis un bon bout de temps.


Moi le premier, je me suis franchement posé la question: est-ce que je serais prêt à acheter du Damart sans avoir peur de laisser dépasser l’étiquette? et après réflexion, je pense bien que oui.

La cible première de la marque sont les séniors ce qui explique peut-être que la communication n’attire pas plus que ça les jeunes actifs. Après, nous aimons porter des vestes en tweed et des pantalons en velours, donc pourquoi pas du Damart?

L’origine de Damart remonte à 1858 avec la création d’une usine de tissage de Laine par la famille Despature à Roubaix. S’ensuit la commercialisation de la fibre Thermolactyl en 1950 qui donne naissance à la marque de VPC Damart trois ans plus tard. L’innovation de la fibre Thermolactyl vient de la création de poches dans la fibre qui emprisonne l’air (le meilleur isolant au monde), tout en laissant respirer la peau. Les propriétés calorifiques de la fibre sont mises en avant par l’agence Havas qui lance le slogan qui assurera le succès de la marque pendant de longues années: « Froid moi? Jamais! ».


Damart pub 1984 2

Depuis sa création la marque a étendu son marché aux USA et à plusieurs pays Européens. Elle a également continué à innover au niveau textile en développant de nouvelles fibres rafraîchissantes (Ocealys), climatisantes (Climatyl) mais aussi amincissantes et hydratantes. Ces derniéres concernent certainement moins les hommes, mais restent innovantes. La fibre à l’origine de leur succès à également fait l’objet d’innovations avec l’ajout de modal (fibre aux propriétés absorbantes à base de cellulose), microfibres ou encore cristaux absorbant les rayons infrarouges pour garder la chaleur du corps. Si certaines de ces innovations peuvent sembler plus commerciales qu’innovantes, la publications d’articles de recherche dans des journaux académiques tel que l’ « International Journal of Clothing Science and Technology » par des chercheurs de la marque, prouve que ce n’est pas pris à la légère.


Suite à la vague de délocalisation qu’ont connu les entreprises textiles Françaises, Damart tient bon jusqu’en 1997 puis délocalise 70% de sa production en Tunisie, gardant la production de ses produits Thermolactyl à Roubaix.
En 2007 la marque décide finalement de délocaliser le reste de sa production en Tunisie mais garde son bureau de recherche et de développement dans ses locaux.
Les différentes organisations s’occupant de Damart à l’étranger étaient, quant à elles, chargées de trouver leurs propres fournisseurs, ce qui explique la présence d’usines Damart aux USA et au Royaume-Uni. Le siège de la marque a désormais décidé de rationaliser sa production et de ne garder que ses meilleurs fabricants à l’étranger.

Après une période difficile, la marque est désormais sur une très bonne pente et progresse à l’international et sur le Net. Cette progression est marquée par le lancement d’une nouvelle offre avec Damart Sport qui propose des vêtements spécifiques aux sports allant de la natation au ski.

Avec des prix comparables à ses concurrents internationaux, Damart représente surement une bonne alternative dans l’offre des sous-vêtements techniques malgré son positionnement quelque peu « vieillot ». Après tout, si l’image vous dérange mais que vous aimez le produit, qui saura que vous en portez sous vos vêtements?


D’autres publicité Damart sont disponible sur le site de l’INA

Blake et Mortimer – So british since 1946


On parle beaucoup de stars du cinéma comme icônes. Steve McQueen, James Dean et consorts reviennent souvent comme exemple sur les blogs traitant de mode ou de vêtement. On aime aussi beaucoup ce côté du cinéma, mais les personnages de bande dessinée ont également leur place en tant que représentant d’un style. Que ce soit le Corto Maltese de Hugo Pratt, incarnant le style du marin baroudeur, Tintin et son pantalon cinq poche dont il était question dans le documentaire « Jeans, une planète en bleu » ou Blake et Mortimer et leur influence english upper class, ces personnages ont marqué leur époque.

L’actualité autour du nouvel album des aventures de Blake et Mortimer, « La malédiction des trente deniers », nous donne l’occasion de revenir sur ces deux personnages qui m’ont personnellement fait passer plus d’une nuit caché à lire sous la couette après l’extinction des feux obligatoires étant petit.




Les deux compères, Sir Francis-Percy Blake et Philip-Edgar-Angus Mortimer, tous deux issues des prestigieuses universités que sont Eton et le M.I.T, traversent le globe de long en large afin d’élucider les plus grands mystères souvent pimentés par les plans diaboliques du mystérieux Colonel Olrik. Mélange de roman policier, d’Histoire et de science-fiction, les deux personnages déjouent pièges, énigmes et complots, pipe à la bouche et tirés à quatre épingles dans la mesure du possible.

Pulls marins, chinos, vestes en tweed, vestes militaires, trenchs, nœuds papillons et j’en passe, bien que l’aventure de cette dernière édition se passe en 1955, nos héros semblent tout à fait dans l’air du temps et pourraient inspirer plus d’une tenue.

Depuis l’époque d’Edgar P. Jacobs, le créateur des aventures de Blake et Mortimer, les choses ont bien changé. Les réunions en librairie pour parler BD ont donné naissance à des forums pour passionnés et le marketing est rentré dans la danse avec des partenariats de plutôt bon goût puisque un des sponsors n’est autre que le célèbre constructeur de voitures anglaises, Morgan.

Les scénaristes de la bande dessinée se relaient depuis la mort de Edgar P. Jacobs. Le dernier en date étant le célèbre Jean Van Hamme (XIII, Thorgal, Largo Winch) qui signe son cinquième numéro de la série et avoue par la même occasion s’être inspiré généreusement de Indiana Jones pour écrire son scénario. Cela n’altère en rien le résultat, une aventure où l’on retrouve tous les codes de la série avec peut-être quelques évidences dans le scénario, mais concernant les codes vestimentaires, on est ravit.

Si la série vous passionne ou que vous êtes juste curieux d’en savoir plus, un blog est dédié aux actualités liées aux deux personnages et le site officiel nous en apprend beaucoup sur leurs histoires et leurs univers. Bonne lecture!


LN-CC – Late Night Chameleon Cafe

 

The Skeletal Space

LN-CC (Late Night Chameleon Cafe) est une nouvelle boutique en ligne qui a ouvert en août dernier. Après quelques mois d’activité, le site a ouvert un espace physique dans ses locaux situés dans l’Est de Londres. Avec quelques aperçus en ligne et la possibilité de visiter le magasin seulement sur rendez-vous, autant dire que nous avons été curieux.

Tout est réuni pour offrir une expérience hors du commun. Situé au sous-sol du 18 Shacklewell Lane à Dalston et donc loin de toutes boutiques pouvant offrir des produits comparables, le magasin conçu par Gary Card intrigue dès que la porte d’entrée est poussée. Introduit par un escalier éclairé à la lumière violette, on pénètre alors dans un espace qui met tous les sens en éveil. Odeurs, bruits, éclairage, toucher, une expérience d’achat qui va au-delà de la simple flânerie en magasin.


The Forest

Les premiers pas se font dans la « forêt », odeur d’encens, bruits d’oiseaux, lumière sombre et lueur au bout du tunnel aux aspects irréels.

On rentre alors dans le « Skeletal Space », un tunnel fait de bois et éclairé par des néons passant au travers de panneaux oranges, donnant à l’endroit de faux airs de « 2001, l’odyssée de l’espace » de Kubrick. De ce tunnel partent alors 4 salles ayant chacune une identité bien particulière.


The Light Space

The Light Space

La première est la « Light Space ». Une salle remplie de meubles blancs sur roulettes permettant de la moduler au fil des saisons. L’idée ici est de présenter des pièces plus « urbaines » avec des marques telles que Nigel Cabourn, Unused ou Hobo.


The Warmth Space

Vient ensuite la « Warmth Space » qui, malgré son nom, est beaucoup plus sombre et luxueuse que la précédente et propose des marques telles que Damir Doma ou Rick Owens.


The Earth Space

The Earth Space

The Earth Space

La dernière salle dédiée au vêtement est la « Earth Space ». Entièrement construite en bois brut, on retrouve les couleurs et les matières du couloir par la présence de gravier au sol et le bois, omniprésent à travers tout le magasin. Cet espace présente également des marques très haut de gamme telles que Tze Goh ou Martin Margiela. En comparaison à la « Warmth Space », les couleurs des vêtements sont ici plus chaudes avec beaucoup de blanc.


The Celestial Space

On s’éloigne ensuite du vêtement et on entre dans le second univers du magasin : la musique. Le « Celestial Space » est une bibliothèque de rareté. Rassemblant vinyls et livres en éditions limitées dédiés à la mode, cet espace est le fruit de la recherche du fondateur du site, John Skelton, et de Dan Mitchell qui s’occupe de tous les achats de la boutique avec lui. Conor Donlon, libraire spécialisé dans les livres rares, les a également assisté dans leur sélection.


The music space

Finalement, la dernière pièce actuellement accessible au public est la « Music Space ». Créé en association avec Mickey Boyle, ingénieur connu du milieu de la musique underground, la salle disposera du système son utilisé par Led Zeppelin eux-mêmes ainsi qu’un équipement audio de pointe faisant de la salle un des endroit les mieux outillés en la matière à Londres.

Cette salle servira comme espace pour accueillir les clients pendant la journée et les évènements organisés par LN-CC la nuit. Elle sera terminée début 2011, marquant la fin de la phase I du magasin. La phase II commencera alors et aura pour but de construire une galerie d’art où se tiendront expositions et projections.


Dan Mitchell & John Skelton

Je trouve que cette initiative pour un magasin en ligne est une réelle innovation. En permettant à ses clients de passer du virtuel au réel, LN-CC leurs donne la possibilité de rentrer dans leurs univers physiquement et de comprendre l’identité de la marque. Chose qui n’est pas toujours facile à faire pour un magasin présent seulement en ligne. On peut alors voir, toucher et porter le produit de notre choix avant de passer à l’acte et être plus certain qu’un produit qui coûte souvent plusieurs centaines de livres sera à la hauteur de nos attentes.

Pour mieux nous aider à comprendre l’identité de LN-CC, nous avons demandé à Dan Mitchell de nous montrer ce qui serait pour lui les produits les plus représentatifs de la boutique. Voici sa sélection:


Manteau Damir DomaPantalon Sasquatchfabrix
Jacket Damir DomaTrousers Sasquatchfabrix

Le but avoué de la boutique est d’offrir une sélection de produits qui se démarque des autres, de partager le fruit de leurs recherches et de faire découvrir à tous ceux qui voudront se rendre à leur boutique une réelle expérience d’achat. « Peu importe si vous venez et n’achetez rien – nous serions heureux que vous repartiez avec ce que vous voulez, que ce soit vêtements, informations ou savoir ». Cette dernière phrase est issue de la présentation de la boutique sur son site. On ne peut que saluer une telle initiative. Pour nous en tout cas, l’expérience est réussie.

Photo: mooonprod.tumblr.com & LN-CC

D.S. Dundee – Interview


Jim Pickles et Oliver Pilcher – Fondateurs de D.S. Dundee

Nous vous avions parlé, il y a deux semaines de cela, de la marque D.S. Dundee. Étant curieux d’en savoir plus sur l’origine, la philosophie et l’organisation de la marque nous avons posé quelques questions à Oliver Pilcher, co-fondateur de la marque avec Jim Pickles.
Apparemment, la marque a également plu à French Trotters où une sélection de la collection A/H 2010 est disponible depuis le 25 Novembre. On ne s’attendait honnêtement pas à voir la marque arriver de si tôt en France, ce qui n’est pas pour nous déplaire.
Merci à Oliver et Jim, nous avons beaucoup appris de leurs réponses. Pour information, l’interview a été réalisée en anglais puis traduite en français.


Redingote: Nous avons trouvé très peu d’information concernant la marque sur votre site ou sur votre blog. Nous sommes curieux, comment tout a-t-il commencé?

Oliver: D.S.Dundee a débuté en 1994 quand je travaillais en tant que modéliste dans l’usine de ma mère. (Elle a fondé l’enseigne de vente par correspondance « Pedlars »).
Je travaillais avec des techniciens très talentueux et j’ai commencé à développer quelques designs avec eux.
On produisait alors certains de ces designs en petite série, puis, je prenais la route d’Edinburgh et de Glascow pour essayer de les vendre dans des petites boutiques.


R: Vous avez créé votre marque avec votre associé, Jim Pickles. Quels sont vos rôles au sein de la marque?

O: Jim et moi nous sommes rencontrés quand on avait 18 ans, juste après avoir quitté le lycée. Nous avions des centres d’intérêts similaires et sommes ainsi devenus bons amis.

Pendant ce temps, j’essayais de garder D.S. Dundee à flots en vendant des petites séries de jeans, t-shirts, et pantalons cargo. Jim m’aidait pour les shoots photos et pour le financement de différents projets. Maintenant j’ai le rôle de directeur de création/photographe et Jim est directeur exécutif. Il s’occupe principalement de développer le réseau de distributeurs. Il y a bien sûr beaucoup de nos responsabilités qui s’entrecoupent et il nous arrive régulièrement d’effectuer la vente au magasin tout comme de passer du temps au studio pour la mise au point d’un nouveau modèle de veste.

Une fois nos études finies, j’ai déménagé à NYC et Jim à Tokyo.

Je suis devenu photographe. Jim était professeur d’anglais et s’est ensuite tourné vers la finance quand il est rentré à Londres en 2002.

Quand je suis retourné à Londres fin 2006, Jim ne voulait plus travailler dans une grosse banque de la City, il a tout laissé tomber et nous nous sommes remis à travailler ensemble sur D.S. Dundee.


R: Faîtes-vous tout le stylisme vous-mêmes?

O: Non, nous avons une super équipe de stylistes à notre studio de Dalston, dans l’est de Londres. Abdullah Kok est notre tailleur en chef et modéliste. Il est la clef de voûte de notre entreprise. Elizabeth Reeds est notre styliste senior. Elizabeth a un master de stylisme pour homme à RCA (Royal College of Arts) et a travaillé pour un certain nombre de marques haut-de-gamme auparavant dont Polo, 6876 et Cole Haan. Matthew Johnson est notre apprenti tailleur/assistant styliste et a déjà apporté de bonnes idées. Nous sommes aussi très enthousiastes de l’arrivée de Ayo Blake qui va être en charge de notre gamme de sacs de voyages et de maroquinerie que nous espérons lancer pour P/E 2012.


Vitrine D.S.Dundee chez FrenchTrotters à Paris 1/3


R: D’où tirez-vous votre inspiration? Avez vous des icônes qui vous inspirent?

O: Je pense que mon inspiration vient de l’observation des matières. Une fois que j’ai une magnifique pièce de tissu dans les mains, je peux commencer à réfléchir… Celle-ci ferait un très beau par-dessus, ou quelque chose du genre. J’adore les détails également. De bonnes fermetures éclair, de bons boutons, des languettes de bonne qualité, ce genre de choses.


R: Vos noms n’ont pas vraiment de points communs avec D.S. Dundee. D’où vient le nom de la marque?

O: J’ai essayé plusieurs noms avant qui ont semblé très mal vieillir. Je me suis dit que si je l’appelais comme une ville d’Écosse (celle où je suis né), cela donnerai une dimension de permanence. Le D.S. vient de notre devise en latin « destino signum » qui signifie « garant des standards de la création ». (Les initiales donne un bon look au nom et lui ont ajouté un cachet mystique!).


R: Quelle est votre pièce préférée?

O: J’aime les costumes en tweed. Je pense que notre coupe est très belle et que les tweeds sont parfaits pour cette saison.


R: J’ai remarqué que vous faisiez du co-branding avec Robert Noble pour les vestes en tweed. Est-ce que vous faîtes également des partenariats similaires avec d’autres produits?

O: Nous avons fait une veste géniale cette saison avec la fabrique de Harris Tweed… Nous travaillons également étroitement avec Lovat Mills à Hawick. Nous adorons les gens là bas, ils tissent un tweed magnifique. Les bottes et les chaussures sont faites chez Joseph Cheaney & Sons, un des meilleurs fabricants de chaussures au Royaume-Uni. Nous ne mettons pas les deux marques sur les chaussures mais nous n’en faisons pas un secret non plus. C’est très agréable de travailler avec quelques-uns des meilleurs artisans au Royaume-Uni.


Vitrine D.S.Dundee chez FrenchTrotters à Paris 2/3


R: D’après ce que j’ai pu voir, vos produits sont d’une qualité exceptionnelle. Comment choisissez-vous vos fournisseurs?

O: On fait principalement le tour du Royaume-Uni en voiture pour rencontrer les usines et voir ce qu’elles peuvent faire. Nous recevons parfois des recommandations, nous demandons alors des échantillons et les faisons ensuite analyser par notre tailleur qui connait vraiment bien son métier.


R: Sont-ils tous situés au Royaume-Uni ou en Europe?

O: Ils sont tous situés au Royaume-Uni et en Europe. Principalement le Royaume-Uni, le Portugal et l’Italie.

L’exception étant notre nouvelle collection de denim que nous lançons au P/E 2011. C’est du denim selvedge japonais.


R: Le « made in UK » semble avoir beaucoup d’importance au Royaume-Uni. Certaines marques plutôt récentes comme Albam ou S.E.H Kelly ont trouvé une place sur le marché en suivant cette tendance. Pensez-vous que cette tendance va durer et que plus de marques vont ouvrir?

O: J’espère que cela va continuer étant donné que cela encouragera les producteurs du pays à investir comme leurs homologues européens dans de véritables équipements de pointe et d’adopter également une approche professionnelle identique. Le problème principal ici est d’attirer de la main d’œuvre plus jeune dans les usines. Le gouvernement devrait encourager ce genre de profession. Plus il y aura de marques qui fabriqueront au Royaume-Uni, plus les usines auront une chance de survivre.


R: Avez vous des raisons d’être déçu du marché de l’habillement?

O: Non pas vraiment. Cependant il nous est arrivé de rencontrer des gens décevants dans ce milieu…



R: Avez-vous un souhait en particulier concernant l’évolution de la mode masculine et de son marché?

O: Pas vraiment. J’ai envie de faire du vêtement féminin aussi vite que possible afin que l’on puisse vraiment gagner de l’argent! Aussi – Cela serait bien si les hommes commençaient à faire les magasins avec conviction, à penser qu’ils ont de l’allure dans des vêtements, sans avoir besoin d’emmener leurs copines et leurs femmes pour leur dire!


Vitrine D.S.Dundee chez FrenchTrotters à Paris 3/3


R: Vous venez juste d’ouvrir votre premier magasin en propre au 18, Lamb Street à Londres. Comment étiez-vous distribués auparavant?

O: Nous avons des agents géniaux aux USA et au Japon ce qui nous a permis d’y être distribué depuis deux saisons. À part ça, cela passait seulement à travers notre site et quelques magasins au Royaume-Uni qui nous sont fidèles.


R: Quels sont vos projets pour la marque dans un futur proche? Peut-on s’attendre à de nouveaux produits ou à de nouveaux magasins?

O: Maillots de bain. Sacs de voyage. Bikinis. Produits de soin, denim, whisky. Nous commençons à vraiment faire des expériences avec les tweeds en les huilant et les lavant jusqu’à aboutir à quelque chose de visuellement fort avec un touché incroyable.

Nous aimerions ouvrir un autre magasin à Londres pour l’A/H 2011. Un magasin à NYC d’ici 3 ans.


R: Nous aimons beaucoup votre marque, d’où cette dernière question: quand verra-t-on votre marque arriver en France?

O: La semaine prochaine (25 Novembre). Nous aurons une collection capsule de l’A/H 2010 disponible chez FrenchTrotters à Paris à temps pour Noël!

Nous présenterons également l’A/H 2011 au salon (Capsule) à Paris le 22,23 et 24 Janvier.


R: Merci!


Dickies, Carhartt et Ben Davis – American Stories


Dickies est une de ces marques qui a toujours été présente et s’est adaptée à travers le temps aux tendances. Si vous me demandez aujourd’hui qui est le client typique de Dickies, je vous dirai surement un rappeur américain avec un bandana sur le front. Cependant, il en est en fait tout autre.

Se fiant à son expérience passée, Dickies retourne à ses racines et met l’accent sur son origine comme marque de vêtement de travail. La vidéo ci-dessous a des petits accents de propagande mais retrace et illustre très bien l’histoire de la marque.



Dickies History from Blue Distribution on Vimeo.


Carharrt a aussi suivi un chemin similaire. Fabriquant de vêtements de travail au départ, elle a utilisé son savoir faire pour s’attaquer au monde du streetwear et du skate en particulier. Avec succès on peut dire. Cela dit la marque elle aussi reviens à ses racines et ressort des produits très inspirés par son expérience du vêtement de travail pour le plaisir des nostalgiques et des amoureux de la planche à roulette. Ces produits sont présent dans leurs gamme Heritage.



Quant à Ben Davis, la marque a choisi de rester fidèle au milieu du workwear developpant des collection spécifique pour le marché Japonais, à travers des collaborations avec des marques tel que Journal Standard ou en propre. Par rapport à Carharrt et Dickies, Ben Davis a sans doute une image plus haut de gamme à l’étranger ce qui ne l’empêche pas de s’être attaquée aussi au millieu du streetwear comme le prouve la video ci-dessous.



Quoiqu’il en soit, de manière plus ou moins voulue ces marques ont toutes été adoptées par le milieu du streetwear pour leurs praticité et leurs savoir-faire en matière de vêtements résistants à toutes épreuves. Aujourd’hui avec la tendance du workwear qui dure depuis un certain temps déjà, ils reviennent à leurs premier amour, le workwear,et l’intègrent dans leurs collections grand public. Une bonne occasion de se refaire une jeunesse et de retrouver une clientèle qui était habituée à faire les friperies pour retrouver les standards de qualité d’antan.

D.S.Dundee – Gentleman citizen



 


 

Le Royaume-Uni est plein de bonnes idées en ce moment. De plus en plus de marques décident de se lancer et surfent sur la tendance du qualitatif et durable. Qui a dit qu’une période de récession n’était pas un moment propice pour lancer un projet?

Nous vous avons déjà parlé de Albam et S.E.H Kelly. D.S Dundee est une autre de ces marques anglaises pleines d’idées qui nous a surpris par la qualité de ses produits ainsi que par son image très juste. Personnellement, je pourrais porter à peu près tout ce qu’ils proposent en ce moment.

Fraîchement arrivée à Spitalfields Market, dans l’est de Londres il y a seulement quelques semaines de cela, la marque existe pourtant depuis plusieurs années. Après avoir distribué D.S.Dundee au travers de leur site internet, les deux entrepreneurs à la tête de la marque, Jim et Oliver ont ouvert leurs première boutique au 18 Lamb Street à seulement quelques pas de la boutique Albam.


La nouvelle boutique D.S.DUNDEE au 18, Lamb Street à Londres


D.S Dundee propose des produits inspirés de la plus pure tradition anglaise. Costumes trois pièces en Tweed, vestes de chasse en laine ou cirées, chaussures de ville ou bottes produites à Northampton (tout comme Tricker’s), capitale de la chaussure anglaise. En résumé, de quoi habiller les traders de la City tout autant que les citadins adeptes du style gentleman farmer. Autre point fort de la marque: son lookbook. Réalisé par le co-fondateur Oliver Pilcher qui est également photographe, le lookbook nous fait voyager et nous plonge dans l’univers D.S.Dundee . On s’imagine assez rapidement sous la neige emmitouflé dans un manteau de tweed. Ça donne envie.

Le site de la marque en dit assez peu sur ses origines et ses inspirations. Nous avons donc posé quelques questions à ses fondateurs pour en savoir plus. L’interview complet sera disponible dans un prochain post. On a hâte de tout savoir.


Voici une sélection de la collection A/H 2010:


 

tenue 2


tenue 3


tenue 4








Be Linen – La clé du lin


Au travers de cette vidéo de Benoit Millot vous pourrez découvrir la filière complète du lin. De la récolte à la confection de vêtements ou de décoration, le réalisateur nous emmène dans différents endroits en France et en Italie et parvient à nous immerger dans l’univers de cette matière dont nous sommes loin de soupçonner toutes les propriétés. Une vidéo comme on les aime.

vu sur Kitsuné Noir




BE LINEN MOVIE from Benoit MILLOT on Vimeo.


Tricker's – Bottes full brogues Stow

Nous vous avons récemment présenté la maison Tricker’s. Voici un de leurs classiques qui a particulièrement retenu notre attention : les bottes full brogues Stow en chestnut brown.

Ce modèle est parfaitement adapté à la vie en plein air grâce à son cuir traité pour résister à l’eau et à sa semelle à double couche de cuir, ce qui n’empêche en rien de le porter en ville. Ces bottes incarnent parfaitement ce qui a fait la réputation de Tricker’s et qui lui permet de se distinguer des autres grands noms de la chaussure anglaise. Produit du meilleur savoir-faire britannique allié aux matières les plus nobles et solides, ces bottes accompagneront sans aucun doute leur propriétaire pendant de nombreuses saisons et en toutes occasions, à conditions qu’il en prenne soin bien évidemment.

Elles sont disponibles à l’international sur My Wardrobe.

Crédit photo : Amaury Guillais

Nigel Cabourn – Interview




La rédaction du précédent article sur Nigel Cabourn nous a donné envie d’en savoir plus. Heureusement, Nigel Cabourn a bien voulu répondre directement à nos questions sur ses précédentes expériences, ses sources d’inspiration ainsi que sur la démarche d’approvisionnement de la marque. Nous avons recueilli ces informations en anglais, donc afin de ne pas dénaturer les propos recueillis tout en les rendant accessibles au plus grand nombre de nos lecteurs nous avons opter pour une traduction tout en laissant la version originale de l’interview dans la version anglaise.


Redingote: Quelle a été l’idée qui a donné naissance à Cricket Clothing Limited ?

Nigel Cabourn: J’ai commencé Cricket Clothing Ltd alors que j’étais encore étudiant en école de mode en 1971. A cette époque, c’était plus cool d’avoir un nom d’entreprise plutôt qu’un nom de styliste. J’ai commencé avec Cricket car ce sport m’intéressait particulièrement et j’ai pensé que ça irai parfaitement comme nom de marque. D’ailleurs, les premières créations que j’ai faites en 1971 ressemblaient à une veste de cricket !


R: Est-ce que vous suiviez la même politique de sourcing que celle de la marque Nigel Cabourn, c’est à dire de fabriquer autant que possible en Angleterre ?

N C: En 1971, en tant qu’étudiant en mode sortant de l’école, je n’avais pas d’autres choix que de créer ma ligne de vêtements en Angleterre. C’était la seule possibilité à l’époque. Aujourd’hui, la marque Nigel Cabourn reste attachée à la production en Angleterre, et ceci en utilisant des matières originaires de Grande-Bretagne. Je pense qu’on pourrait dire que cette marque suit la même politique de sourcing que la précédente, mais les choses ont beaucoup changé.


R: Quand et comment vous est venu l’idée de créer la marque Nigel Cabourn telle que nous la connaissons aujourd’hui ?

N C: Comme vous le savez, la marque Nigel Cabourn d’aujourd’hui est issue de ma volonté de recentrer l’activité de l’entreprise en 2002. Cette année là, j’ai décidé que j’en avais marre de faire des produits commerciaux et de me concentrer sur des collections spéciales en édition limitée. Cela a commencé avec la collection Everest. J’ai eu un tel succès avec cette collection, notamment au Japon, que j’ai décidé de continuer et de créer des collections faites en Angleterre avec des matières provenant de Grande-Bretagne, de grande qualité et possédant une réelle intégrité.


R: Vos produits sont assez techniques et peuvent demander une certaine culture du vêtement pour être appréciés. Avez-vous trouvé cela difficile de trouver une clientèle au début ?

N C: Je n’ai eu aucun problème à trouver de nouveaux clients pour la nouvelle marque Nigel Cabourn. Ceci est dut au fait que nous avons fait coïncider le lancement de la marque en 2003 avec le 50ème anniversaire de la conquête de l’Everest par Sir Edmund Hillary. Nous avons fait une exposition au Japon et tout est parti de là. J’ai une importante clientèle pour ce type de produit. Au cours des quatre dernières années, je l’ai vraiment développé en ce qui concerne les vêtements uniques.


R: Trouvez vous que le workwear et les prix élevés font bon ménage ? Ne pensez vous pas que vendre des produits inspirés par le workwear ou les vêtements militaires à des prix élevés revient à s’éloigner de leur usage principal ?

N C: Il n’y a aucun problème à ce que du workwear ou du vêtement militaire soit vendu à des prix élevés. Personne ne s‘en soucie vraiment tant que le vêtement est beau, bien fait et de la plus haute qualité. Après tout, nous ne faisons que 100 à 300 pièces par modèle, ce qui nous permet d’avoir une offre très unique sur le marché.


R: Pouvez-vous nous expliquer où vous trouvez votre inspiration pour créer un vêtement ?

N C: L’inspiration pour créer un vêtement vient principalement de ma collection de 3000 à 4000 vêtements vintage ainsi que d’ouvrages d’occasion. La totalité de mon inspiration vient de là, et ce à chaque saison.


R: Pouvez-vous nous parler brièvement de votre passion et de la manière dont vous vous procurez des objets aussi rares ?

N C: J’ai une énorme passion pour les vieux vêtements. Je porte une attention toute particulière aux détails et à la matière et c’est ce qui m’intéresse dans les vêtements rares que je réunis au travers de mes voyages autour du monde.


R: Nous apprécions beaucoup votre volonté de produire autant que possible en Angleterre pour la ligne « Authentic » et au Japon pour la collection « Mainline ». Ne trouvez vous pas cela difficile de trouver tous les éléments nécessaires à la production d’un vêtement au même endroit ?

N C: Non, je n’ai aucun problème à produire Authentic et à faire produire Mainline au Japon. La clé est de travailler avec ce qu’il y a de disponible dans chacun des deux pays et de ne pas tenter de créer des choses qui n’y existent pas.


R: Pourquoi avoir décider d’ouvrir le seul magasin Nigel Cabourn, The Army Gym, au Japon et pas en Angleterre ?

N C: Pour être honnête, j’avais déjà mon propre magasin à Londres il y a 15 ans de cela. A cette époque, nous vendions des produits commerciaux. J’ai décidé d’ouvrir le magasin au Japon car il y a énormément de gens qui s’intéressent à ce que je fais là bas. De plus, je savais qu’un succès serait beaucoup plus appréciable étant donné l’amour des japonais pour les vêtements authentiques et originaux. C’est pour cela que nous avons ouvert « the Army Gym » là bas et nous battons des records de ventes chaque semaine.


Un grand merci à Nigel Cabourn de nous avoir accorder un peu de son temps. Ci-dessous des visuels de la collection automne-hiver 2010, dont certaines pièces sont en vente chez FrenchTrotters.


cabourn.com


Trickers – Des brogues anglaises

Tricker’s est sans doute une des plus belles marques de chaussures made in England et sûrement la plus ancienne encore présente aujourd’hui.

La marque a été fondée en 1829, il y a donc un peu plus de 180 ans, par Joseph Tricker qui a été un des premiers artisans chausseurs à s’installer à Northampton, au centre du Royaume-Uni. Tout en cultivant son savoir-faire depuis 5 générations, la marque a su s’adapter à la demande de ses clients et faire évoluer ses modèles pour en arriver à ce qu’ils sont aujourd’hui.

Les produits caractéristiques de la marque se trouvent dans la collection Country : des chaussures larges, solides, avec une semelle très épaisse et fait dans un cuir traité pour résister à l’eau. Ce type de chaussure qui ont fait la renommée de Tricker’s tire ses origines des chaussures que l’on appelle brogues. Ces chaussures d’origine écossaise et irlandaise étaient à l’origine faites en cuir non tanné, et les trous qui ornaient le cuir étaient conçus pour laisser s’échapper l’eau qui s’y infiltrait. En somme des chaussures de paysans utilisées pour traverser les champs et indigne à être portée en soirée ou au travail. Les choses ayant bien changé aujourd’hui, ces chaussures sont devenues de réelles pièces d’artisanat et de précision, entièrement faites à la main dans la plus pure tradition anglaise. Autrement dit, vous êtes plus qu’encouragés à les porter dans des situations plus formelles.

La marque présente 3 collections: Jermyn Street, 1829 et Country.

Les collections Jermyn Street (rue à Londres où est situé le magasin flagship de la marque) et 1829 présentent des modèles classiques d’aujourd’hui adaptés au porté actuel: plus fin et habillé.

La collection Country (chaussures et bottes) est directement inspiré des brogues d’autrefois, ce qui explique un pied très large et une semelle épaisse. On retrouve d’ailleurs deux types de semelles pour ce type de chaussures : les doubles semelles en cuir et les semelles commando. De quoi affronter les éléments de la campagne anglaise.

Tricker’s possède toujours son usine en propre à Northampton où sont également situées toutes les fonctions administratives. Si vous passez à Londres, vous pourrez également visiter leur boutique sur Jermyn Street. Cette rue est connue pour offrir tout l’attirail du parfait gentleman: Chemises, chaussures, cigares. De la grande mesure au prêt à porter, cette rue, se situant à proximité de la fameuse Savile Row, est l’endroit parfait pour se débarrasser de quelques livres de plus après la commande de votre costume. La boutique se situe à proximité d’autres grands noms de la chaussures tels que Church’s, Crockett & Jones, John Lobb ou Edward Green et propose toutes les gammes de la marques ainsi que des modèles bespoke.

Cet article est aussi l’occasion de vous rappeler l’existence du magasin The Shoe Healer dont nous vous avions parlé précédemment et qui est connu pour modifier les modèles de vos choix selon vos goûts. Cela dit, si l’inspiration vous manque Tricker’s est aussi connu pour ses nombreuses collaborations avec certains des meilleurs points de ventes d’Europe ainsi qu’avec des stylistes de renom tel que Junya Watanabe. Quelques exemples ci-dessous.


Brogues par Tricker’s- collection Country

Tricker’s x Junya Watanabe

Tricker’s x Present

Tricker’s x 14 Oz