Appletrees

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Enfin, des Crocs sur redingote.fr

Où sont les belles maisons en 2016 alors que « Luxe » est quasiment devenu un gros mot ? Interrogez les spécialistes du vintage comme Gauthier Borsarello ou les clients historiques des « belles maisons »: la qualité n’est plus la même qu’il y a 30 ans. On aurait cherché à produire plus,  plus vite, en faisant disparaître le charme de certains détails pour économiser du temps et des matières, pour dépenser plus en affiches de pub. Bref, la pratique a transformé ce qui était la Haute Façon en Industrie du Luxe.
Le glas des belles choses a t il pour autant sonné ? Rassurez vous, à l’heure du digital les porteurs de projets n’ont pas abandonné le produit palpable. La relève est là, prête à en découdre (ahem) et vient ajouter du sang neuf au très haut de gamme.
Lacontrie, Husbands, Guillaume Lancelot en sont les derniers exemples français les plus poignants quand les japonais d’ Hender Scheme ou Visvim s’en mêlent à l’international.
Appletrees, est la dernière venue dans cet univers de quality nerds. Échappée il y a peu d’un studio cosy de Stockholm, elle bien compris cette parfaite balance entre tradition tailleur et l’envie d’une nouvelle clientèle de s’éloigner des vestiaires classiques et des enseignes Fast Fashion.
Passionné de traditions textiles et de vêtements, grand collectionneur, fatigué du prêt à jeter, Victor Sandberg a voyagé aux quatre coins du monde avant de maturer son produit idéal. Un produit qui fasse le pont nécessaire entre confort, plaisir, durabilité et beauté de vieillissement. Victor et son associé, Charles Murray, ont donc choisi de développer une garde-robe unisexe, sans logique de collections saisonnières, se positionnant comme spécialiste de la chemise.
Sur nos superbes photos vous pouvez avoir un aperçu de ce que ça donne sur Victor, sur son balcon à Stockholm.

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London Cloth – Steampunk Weaving

Daniel au travail, en plein coeur de Hackney à Londres

Un jour que l’on imaginera gris et brumeux parce que c’est comme ça que l’on rêve l’outre-Manche, Daniel Harris, un jeune anglais un peu fou, a trouvé de vieilles machines à tisser perdues dans une grange du Pays de Galles. Laissées à l’abandon depuis une trentaine d’années, elles avaient pourtant servi pendant des décennies. Persuadé que ces machines datant de la fin du XIXème en avaient encore sous le capot, Daniel a voulu les revoir fonctionner: il s’est mis en tête de les comprendre, les démonter, les remonter.

En garçon futé il a vite compris comment fabriquer du tissu et a décidé d’ouvrir une petite usine à Londres même et de le vendre à qui en aurait besoin. Ainsi naquit en 2011 London Cloth Company.


Un peu d’huile de coude et de mécanique et hop, on est Loro Piana en beta

Bonne réponse aux problématiques de designers qui cherchent à matérialiser une idée sans engager une grosse manufacture dans la fabrication de 300m de tissu, London Cloth Company semble vendre ses métrages sans minimas et travailler vraiment sur mesure. Si vous pouvez acheter des coupons de matière sur son site, Daniel ne rend pas simplement service aux amateurs de loisirs créatifs mais travaille pour de belles marques établies: Ben Sherman et Nigel Cabourn n’ont pas hésité à lui faire confiance.

Comme ça n’allait pas assez loin, Daniel Harris s’est dit que ça serait bien de réaliser aussi un tissu qui n’utiliserait que de la laine anglaise, chose que les anglais ont arrêté depuis longtemps: la majeure partie de la matière première utilisée par les fabriques de tissu ou de flanelle vient en général de Nouvelle Zélande et d’Australie. Il a donc commencé l’année dernière à construire son offre de Tweed anglais en collaboration un écologiste pour s’assurer que le processus soit le plus eco-friendly possible. London Cloth Company pousse le vice jusqu’à travailler avec les tondeurs de moutons: aucun des fils ne sera teint mais chacun des tissus sera élaboré en fonction de la couleur du troupeau pour réussir à trouver une homogénéité: on obtient une matière 100% naturelle.


Une idée le matin, un prototype le soir. De quoi faire vaciller le coeur de certains porteurs de projets…

Donc oui, si un de ces dimanches vous passez par une brocante ou vous fouilliez sur eBay et que vous trouvez de vieilles machines industrielles que vous avez envie de faire revivre sans rien y connaître, envoyez nous un mail, on mettra la main à la pâte.

Profitez en aussi pour aller voir leur page Facebook, Daniel propose des stages ou des visites de temps en temps. Aller se découvrir une passion pour le tissage pendant quelques mois ça doit être ça peut être assez tentant finalement…

www.londoncloth.com


On charge, direction Londres


Daniel a quand même rajouté un peu de technologie, soyons sérieux.



Atlas Market

« Objets classiques du passé, du présent et du futur »

Si par malchance ou par flemme d’affronter cette météo capricieuse vous avez loupé les premières brocantes de l’année rassurez vous, le Atlas Market du week end prochain se déroule en intérieur. Hébergé à la galerie Ofr du 20 rue Dupetit Thouars dans le 3ème arrondissement de Paris, l’évènement rassemblera des passionnés venus vous proposer leurs trouvailles vintage ou deadstock: mobilier, vêtements, chaussures et accessoires d’un autre âge ressortiront des placards les samedi 8 et dimanche 9 juin de 11h à 19h. Soyez sûr que vous y trouverez des tables basses, des chaises et luminaires ainsi que des vestes militaires et des pièces de denim incroyables à des prix raisonnables (l’autre avantage de la seconde main héhé). FrenchTrotters aura également le plaisir de ressortir quelques produits de ses archives pour l’occasion et donc de vous laisser fouiller parmi les pièces neuves mais oubliées de chez Nigel Cabourn, Gitman, Our Legacy, Engineered Garments ou Visvim… Nos chers amis du Magasin Général y partageront quelques objets chinés aux quatre coins de la planète.

J’y serais le dimanche 9 donc si vous n’hésitez pas si vous voulez bavarder un peu et venir voir de beaux vêtements, envoyez moi un mail sur redingote, je me ferais un plaisir de vous y rencontrer.

FrenchTrotters, qui monte qui monte…

Street teasing !


Ça fait quelques mois que la presse spécialisée en parle et vous l’avez peut être déjà lu sur quelques blogs ça et là sur les internets mais il fallait qu’on vous en touche deux mots parce que nos partenaires qui ouvrent une nouvelle boutique de 200m2 à Paris même pas 7 ans après leur premiers pas, ça nous fait forcément un petit quelque chose.

Située au 128 rue vieille du temple, à deux pas de l’actuelle boutique FrenchTrotters Homme, le grand et nouvel espace sera l’occasion d’introduire, aux côtés de l’homme, la sélection femme de FrenchTrotters en plein coeur du Marais à Paris. Déjà proposées dans la boutique du 30 rue de Charonne près de Bastille, vous pourrez retrouver dans ce nouveau lieu certaines marques chères à l’enseigne parisienne ainsi que les lignes FrenchTrotters pour la femme : Michel Vivien, Pomandere, Avril Gau, Laurence Doligé se feront donc également un plaisir de se pavaner dans les rayons.

Côté homme on retrouvera également la ligne FrenchTrotters, quelques unes des marques qui ont fait le succès des boutiques et des nouvelles venues dans la sélection: Gitman Bros, Enginereed Garments, Nigel Cabourn, Nanamica, Alden, SNS, Levi’s Vintage et Barena seront donc de la partie.

Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, Carole et Clarent proposeront une sélection inédite d’objets, de linge et de mobilier dans un espace reservé à la déco intérieure et à la maison, y seront proposées entre autres les créations d’Astier de Villate, Lab. , Khadi & Co et Linge Particulier.

Connaissant le goût certain du couple de dénicheurs de belles choses, on peut être sûr que l’aménagement de la nouvelle boutique sera à la hauteur et qu’il détonnera forcément de l’ambiance habituelle des boutiques environnantes. À n’en pas douter vous y retrouverez également un staff incroyable ayant toujours le bon conseil et le compas dans l’oeil.

Allez, plus qu’un bon coup de peinture…

Tommy Ton à Pitti Uomo été 2012

Comme chaque saison, GQ.com a dépêché le photographe Tommy Ton au salon professionnel de mode masculine italien Pitti Uomo. Pour ne pas changer, ce salon a été un véritable défilé de mode, et il y en a pour tous les goûts : des plus extravagants aux plus classiques. Le plus impressionnant c’est surtout qu’il y a fait en moyenne entre 30 et 35°, et donc porter un costume trois pièces, une cravate et ceci avec décontraction c’est véritablement ce que l’on peut appeler être cool. Je vous laisse avec une sélection de photos, le reste est disponible sur GQ.com. Nous étions aussi présents au salon, afin d’essayer de repérer des nouveautés excitantes qui arriveront en boutique l’été prochain, cet article est donc l’introduction d’une petite série sur le Pitti Uomo de cet été. À suivre donc …

Olivier et sa Cameraman




Olivier et sa chère (ahah) Cameraman, de Nigel Cabourn

 

Salut Olivier, c’est quoi cette veste ?

C’est ma parka Nigel Cabourn, le truc plus résistant que j’ai jamais porté. Avec ça, j’ai l’impression de pouvoir partir à l’assaut de la lande écossaise, même avec un vent de malade et une pluie de taré.

D’où est ce qu’elle vient ? elle a une histoire particulière ?

Je l’ai achetée chez FrenchTrotters, après avoir hésité à vendre un rein pour me l’offrir à New York. Du coup, j’ai sagement épargné, c’est un achat complètement raisonné, et je dois dire que l’idée d’investir dans un vêtement en me disant que je dois en prendre soin me plait bien. C’est exactement la même chose quand tu achètes une paire de Alden : tu sais que tu vas tout faire pour les garder le plus longtemps possible, tu vas les entretenir avec amour, ça n’offre aucune prise au temps. Je trouve que ça permet de développer un rapport affectif à certaines pièces, et par les temps qui courent, ça fait du bien.

Et toi, tu as une histoire vécue avec cette pièce ?

J’aime autant penser à tous les endroits où j’ai vadrouillé avec qu’imaginer tous ceux où je l’emmènerai encore. J’adore l’embarquer en milieu hostile, en forêt, en mer, ou tester son étanchéité en scooter. C’est une pièce qui doit vivre, respirer. A vrai dire, je préfère le grand air aux espaces confinés : en soirée, j’aime pas trop la laisser au vestiaire, j’ai toujours peur qu’il lui arrive une misère.

L’usure du Mackintosh: c’est bien parti pour être vraiment joli.

 

Qu’est ce qui fait que tu l’aimes particulièrement ?

Il y a rien de plus énervant qu’une pièce d’outerwear que tu dois ménager, c’est un comme si t’achetais un parapluie hydrophobe. Du coup, je trouve que c’est le bon alliage entre un vêtement élégant et un vêtement utilitaire (et je dis pas ça parce que le « workwear » revient en force depuis quelques saisons).

Ce qui est amusant c’est que c’est un produit rare mais quand on traîne sur internet on tombe régulièrement sur ce modèle qui impressionne pas mal tous les blogeurs mode qui n’ont pas trouvé assez de partenariats pour pouvoir se la payer. Je sais que tu traines un peu sur les mêmes sites que moi quand il s’agit de vêtements, du coup est ce que ça te dérange de temps en temps ?

C’est vrai que sur les dernières saisons, la Cameraman est l’un des plus gros dénominateurs communs entre blogueurs mode. Mais ça m’arrive souvent de me faire interpeller dans la rue et que des gens reconnaissent la pièce. Pourtant, jusqu’à présent, je l’ai jamais croisée sur les épaules de quelqu’un d’autre. Ce serait assez marrant : on pourrait se faire un high five entre amateurs de belles choses.

Pourquoi ce modèle ci en particulier ?

Si je dis pas de bêtises, Nigel Cabourn avait commencé par ressortir la Cameraman dans une espèce de laine bouillie. Je me souviens qu’à l’époque, je trouvais déjà la pièce magnifique, mais j’étais pas ultra fan de la matière, je trouvais ça un peu convenu. Quand j’ai vu ce mélange Harris Tweed / Mackintosh dans des tonalités similaires, j’ai flashé instantanément. Le Mac traditionnel à moins de 25 ans, c’est un peu compliqué, mais là ça créé une rupture. D’autant plus que c’est une matière qui vieillit merveilleusement bien.

Notez aussi la fun shirt en dessous, l’air de rien.


Qu’est ce que tu aimes ou recherches quand on touche au vêtement ?

Je suis attaché à la culture du vêtement, ce qu’il dit sur son époque, ce à quoi il se rattache. Du coup, mon vestiaire est une sorte de mindmapping où je m’amuse à tracer des liens entre telle et telle pièce. Après, j’aime bien qu’un vêtement dure, parce que je veux qu’il puisse faire partie de moi, au même titre que la musique que j’écoute ou les films que j’aime. C’est pas valable sur tout (j’achète encore des t-shirts American Apparel), mais j’ai besoin d’avoir des sapes qui ne soient pas périssables. Quand tu m’as demandé de choisir ma pièce préférée, j’ai hésité à ramener une vieille paire de Vans Era, quand elles étaient encore fabriquées aux Etats-Unis. Je dois les avoir depuis 6 ou 7 ans, c’est probablement les chaussures que je porte le plus. Elles tiennent bon, mais surtout, ça me rappelle mes premiers « engagements » culturels, quand j’ai commencé à vraiment me rattacher à une communauté (à l’époque, le hardcore de chez Dischord). Si j’avais du les jeter au bout de deux ans, j’aurais jamais pu développer cet attachement.

Qu’est ce que tu penses de la mode en général ?

Disons que j’entretiens un rapport affectif à la mode, et un rapport plus « cérébral » à l’industrie de la mode. En ce moment, j’essaie de me documenter un peu sur la sociologie du vêtement, c’est comme se pencher sur un mouvement musical, littéraire ou cinématographique. J’essaie de me forger un esprit critique, d’avoir une approche épistémologique, ça m’aide à fuir le cycle infernal des saisons. printemps/été, automne/hiver, printemps/été, automne/hiver, et ainsi de suite, ça me fatigue un peu. J’ai envie de savoir pourquoi je porte tel ou tel vêtement, et pas seulement d’un point de vue strictement esthétique.

Vue de dos, parce que la coupe est également très réussie.

 

Quelle marque a particulièrement retenu ton attention ces derniers temps ?

Depuis deux ou trois ans, dans le désordre, et en en oubliant certains, je dirais Our Legacy, Mark McNairy, Engineered Garments et Nanamica. Et Nigel Cabourn, forcément.

Pour toi, est ce que la notion de marque est importante ? qu’est ce que tu recherches chez une marque ?

J’y attache assez peu d’importance, même si j’aime bien les marques qui possèdent une histoire ou une identité forte. En revanche, j’essaie d’identifier ce que je préfère chez telle ou telle marque pour y trouver mon compte : j’adore les coupes de chemise de chez Gitman ou Our Legacy, les chinos de Barena sont impeccables, et j’ai jamais mal aux pieds dans les Paraboot.

Les blogs de mode ou de vêtement à ton avis c’est un bon moyen d’influencer les garde robe par les temps qui courent ?

Je rangerais ça en deux catégories : les blogs qui se contentent de faire de la prescription, qui font office de lookbook, et ceux qui essaient de prendre de la hauteur et d’expliquer pourquoi telle ou telle pièce est vraiment intéressante. Je trouve ça vraiment bien de faire de la pédagogie autour de la mode, qui est souvent perçue comme une religion ultra-normée par ceux qui la font et comme un passe-temps futile par 95% des gens. Le vêtement est une contrainte sociale depuis que l’homme a décidé de ne pas se balader à poil, mais ça n’empêche pas d’y prendre un peu de plaisir.

Olivier est journaliste médias pour Télérama et chroniqueur sur Le Mouv. Il collabore également à Snatch.

Vendor – Tokyo


L’entrée du magasin

Un des premiers constats que l’on peut faire lorsqu’on commence à faire les boutiques au Japon est le travail qui rentre dans la conception de chaque boutique. Que ce soit votre boucher du coin, une librairie plus petite qu’un studio parisien ou le Galerie Lafayette local : tout est soigné dans les plus petits détails. Autant dire que les boutiques de vêtements ne font pas exception, bien au contraire. Vendor en est un très bel exemple, tout comme Biotop dont nous parlions la semaine dernière.

Le magasin est très haut de plafond, permettant ainsi plus d’espace d’étalage

Situé dans le quartier très branché de Nakameguro, à quelques pas du magasin Army Gym de Nigel Cabourn, Vendor frappe tout d’abord par l’énorme espace qu’il occupe, surtout quand on a une idée du loyer du coin. Sorte de loft rêvé de tout mordu de fringue, le magasin propose une belle sélection de musique, d’accessoires et de pièces venant essentiellement de marques nippones ainsi qu’une poignée d’Europe et des Etats-Unis.

Du côté japonais on retrouvera donc Nonnative, Hobo et Comme des Garçons par Junya Watanabe sans oublier la marque en propre du magasin « Vendor Things » qui n’a rien a envier de ses compatriotes. Pour l’Europe, les anglais de Folk et les suédois Klättermusen sont là, tandis que les Etats-Unis sont bien représentés par Generic Surplus, la toute nouvelle marque Batten Sportswear et Todd Snyder. Les collaborations exclusives vont également bon train, et dans l’ensemble tout vaut vraiment un coup d’oeil.

La selection de musique s’intègre parfaitement dans l’organisation du magasin

Le merchandising fait parti de l’attraction au magasin: tableaux regroupant des collections d’insectes, crânes de singes sculptés et surtout, le caméléon. Le tout dans un environnement boisé et parsemé de plantes. On se balade donc volontiers aux quatre coins du magasin à la recherche de nouvelles bizarreries et découvertes et en trouvant par la même occasion un bon lot de produits que l’on ramènerai volontier dans ses valises.

Une des curiosités du lieu: le crâne de singe sculpté

Vendor est donc une adresse à faire si vous êtes de passage dans le quartier tant pour la selection que pour la boutique en elle même. Cependant vous pouvez aussi aller jeter un coup d’oeil sur leur boutique hébergée chez Zozotown. Loin d’être une ville de fous, Zozotown est une sorte de Farfetch Japonais, qui existait bien avant ce dernier cela dit, et qui mérite d’y faire un tour. Avec l’aide de Google Translate et une bonne dose d’interprétation ça devrait bien se passer.

Vendor Nakameguro
1F, 1-23-14 Aobadai Meguro-ku
Tokyo 153-0042 
Vendor.co.jp
zozo.jp/shop/vendor

Un peu plus de photo pour les curieux. Un indice : un animal s’y cache.

Pitti Uomo – Mackintosh

Mackintosh utilise des laines de chez Loro Piana et n’hésite pas à le faire savoir.

Cet article est le premier article d’une petite série qui durera tout le long de la fashion-week homme. Le but est de donner un aperçu de ce que réserve la saison prochaine (ici l’hiver 2012-2013) via quelques photos prises sur les salons professionnels, de surveiller ce que font les marques qu’on aime, et pourquoi pas d’en découvrir des nouvelles. Ces articles présenteront nos réactions à chaud, accompagnés de photos prises lors des salons.

Commencons donc par Pitti Uomo où j’ai la chance d’avoir été dépêché cette semaine. Ce salon, situé à Florence en Italie, et dédié au vêtement masculin, est une énorme machine : plus de 950 marques exposées (dont près de 620 italiennes) et 30 000 visiteurs sur une petite semaine. Depuis quelques saisons déjà, les projecteurs du monde entier se braquent sur l’Italie, qui a conservé un bien meilleur tissu industriel textile que ses voisins, et qui cultive un style bien particulier. C’est pour toutes ces raisons que Pitti Uomo est aujourd’hui devenu un salon de référence dans la mode masculine haut de gamme en Europe.

Première marque ayant attiré mon attention : Mackintosh. La marque britannique au très riche héritage a récemment subit un petit lifting. Ce rajeunissement s’est vu accompagné d’une ouverture d’un magasin dans le quartier de Mayfair, à Londres, ainsi que de quelques collaborations remarquées : Kitsuné, Converse, Nigel Cabourn … Pour ce qui est de l’histoire de la marque, les marketeux parleront ici d’un branduit : en effet « mac » est devenu un nom courant pour désigner le type d’imperméable vendu par la marque. La maison britannique s’est en effet fait connaître grace à des imperméables taillés dans un tissu très particulier composé de sergé sur le dessus, de popeline en dessous, et de gomme entre les deux pour garantir l’étanchéité. C’est toujours le même tissu qui est utilisé par la marque aujourd’hui sur toute une gamme de produits, qui sont encore réalisés à la main en Écosse. Cette gamme est assortie de doublures détachables en laine, sourcée chez Loro Piana, de quoi ravir des clients exigeants. La marque collabore aussi avec Loro Piana pour une autre gamme d’imperméables, où la matière première est une laine traitée et sistante à l’eau. Enfin une dernière gamme plus originale et créative appelée « 104 » reprend des classiques de l’outerwear anglais et les adapte à la sauce Mackintosh.

La gamme de Mackintosh en laine Loro Piana


La gamme de Mackintosh en laine Loro Piana

 

La marque fait attention aux détails : ici le raccord sur la poche d’un imperméable

 

La gamme « 104 », plus créative (et colorée !)

 

La gamme « 104 »

 

Encore un exemple de détail travaillé : la patte de serrage du poignet est doublée en velours côtelé marron assorti au col.

 

Le col d’un veste de la collection « 104 »

Leur modèle iconique, dans la matière qui a fait le succès initial de Mackintosh


Leur modèle iconique, dans la matière qui a fait le succès initial de Mackintosh

 

Leur modèle iconique, dans la matière qui a fait le succès initial de Mackintosh

FrenchTrotters au Pitti Uomo

Daiki Suziki, d’Enginereed Garments

Avec l’Angleterre, l’Italie est l’un des pays, les plus reconnus en Europe pour son patrimoine vestimentaire et les savoir faire qui y restent en matière de confection. Vous allez  d’ailleurs sûrement beaucoup en entendre parler dans les saisons à venir tant les jeunes marques italiennes semblent prometteuses. Un des événements incontournables du prêt à porter haut de gamme de ces dernières années est le Pitti Uomo, un salon professionnel qui se déroule à Florence. Tous les acteurs majeurs sont venu y présenter leurs collections aux acheteurs et boutiques qui auront la chance de les proposer dans leurs rayons dès le Printemps 2012. Particulièrement impressionnant cette saison le salon accueillait 1000 collections et 32 000 visiteurs.

FrenchTrotters at Pitti Uomo from FrenchTrotters on Vimeo.

Clarent Dehlouz de FrenchTrotters (et notre associé sur La Belle Échoppe) nous offre donc cette vidéo qui nous permet de faire le tour du salon à la rencontre de quelques uns de nos designers préférés. On en profitera pour remarquer la chemise Woolrich Woolen Mills avec la « poche journal » , Nigel Cabourn qui s’en va faire un tour en Inde, Mark Mc Nairy qui semble nous avoir concocté quelques surprises (d’un goût assez relatif vous en conviendrez), Made and Crafted qui a su se doter d’une très bonne image de marque en quelques saisons seulement, Dexter de Want les essentiels de la vie, et bien sûr Yuki Matsuda de Yuketen qui tente toutes les folies sur des bases de chaussures pourtant très classiques.

LN-CC – Late Night Chameleon Cafe

 

The Skeletal Space

LN-CC (Late Night Chameleon Cafe) est une nouvelle boutique en ligne qui a ouvert en août dernier. Après quelques mois d’activité, le site a ouvert un espace physique dans ses locaux situés dans l’Est de Londres. Avec quelques aperçus en ligne et la possibilité de visiter le magasin seulement sur rendez-vous, autant dire que nous avons été curieux.

Tout est réuni pour offrir une expérience hors du commun. Situé au sous-sol du 18 Shacklewell Lane à Dalston et donc loin de toutes boutiques pouvant offrir des produits comparables, le magasin conçu par Gary Card intrigue dès que la porte d’entrée est poussée. Introduit par un escalier éclairé à la lumière violette, on pénètre alors dans un espace qui met tous les sens en éveil. Odeurs, bruits, éclairage, toucher, une expérience d’achat qui va au-delà de la simple flânerie en magasin.


The Forest

Les premiers pas se font dans la « forêt », odeur d’encens, bruits d’oiseaux, lumière sombre et lueur au bout du tunnel aux aspects irréels.

On rentre alors dans le « Skeletal Space », un tunnel fait de bois et éclairé par des néons passant au travers de panneaux oranges, donnant à l’endroit de faux airs de « 2001, l’odyssée de l’espace » de Kubrick. De ce tunnel partent alors 4 salles ayant chacune une identité bien particulière.


The Light Space

The Light Space

La première est la « Light Space ». Une salle remplie de meubles blancs sur roulettes permettant de la moduler au fil des saisons. L’idée ici est de présenter des pièces plus « urbaines » avec des marques telles que Nigel Cabourn, Unused ou Hobo.


The Warmth Space

Vient ensuite la « Warmth Space » qui, malgré son nom, est beaucoup plus sombre et luxueuse que la précédente et propose des marques telles que Damir Doma ou Rick Owens.


The Earth Space

The Earth Space

The Earth Space

La dernière salle dédiée au vêtement est la « Earth Space ». Entièrement construite en bois brut, on retrouve les couleurs et les matières du couloir par la présence de gravier au sol et le bois, omniprésent à travers tout le magasin. Cet espace présente également des marques très haut de gamme telles que Tze Goh ou Martin Margiela. En comparaison à la « Warmth Space », les couleurs des vêtements sont ici plus chaudes avec beaucoup de blanc.


The Celestial Space

On s’éloigne ensuite du vêtement et on entre dans le second univers du magasin : la musique. Le « Celestial Space » est une bibliothèque de rareté. Rassemblant vinyls et livres en éditions limitées dédiés à la mode, cet espace est le fruit de la recherche du fondateur du site, John Skelton, et de Dan Mitchell qui s’occupe de tous les achats de la boutique avec lui. Conor Donlon, libraire spécialisé dans les livres rares, les a également assisté dans leur sélection.


The music space

Finalement, la dernière pièce actuellement accessible au public est la « Music Space ». Créé en association avec Mickey Boyle, ingénieur connu du milieu de la musique underground, la salle disposera du système son utilisé par Led Zeppelin eux-mêmes ainsi qu’un équipement audio de pointe faisant de la salle un des endroit les mieux outillés en la matière à Londres.

Cette salle servira comme espace pour accueillir les clients pendant la journée et les évènements organisés par LN-CC la nuit. Elle sera terminée début 2011, marquant la fin de la phase I du magasin. La phase II commencera alors et aura pour but de construire une galerie d’art où se tiendront expositions et projections.


Dan Mitchell & John Skelton

Je trouve que cette initiative pour un magasin en ligne est une réelle innovation. En permettant à ses clients de passer du virtuel au réel, LN-CC leurs donne la possibilité de rentrer dans leurs univers physiquement et de comprendre l’identité de la marque. Chose qui n’est pas toujours facile à faire pour un magasin présent seulement en ligne. On peut alors voir, toucher et porter le produit de notre choix avant de passer à l’acte et être plus certain qu’un produit qui coûte souvent plusieurs centaines de livres sera à la hauteur de nos attentes.

Pour mieux nous aider à comprendre l’identité de LN-CC, nous avons demandé à Dan Mitchell de nous montrer ce qui serait pour lui les produits les plus représentatifs de la boutique. Voici sa sélection:


Manteau Damir DomaPantalon Sasquatchfabrix
Jacket Damir DomaTrousers Sasquatchfabrix

Le but avoué de la boutique est d’offrir une sélection de produits qui se démarque des autres, de partager le fruit de leurs recherches et de faire découvrir à tous ceux qui voudront se rendre à leur boutique une réelle expérience d’achat. « Peu importe si vous venez et n’achetez rien – nous serions heureux que vous repartiez avec ce que vous voulez, que ce soit vêtements, informations ou savoir ». Cette dernière phrase est issue de la présentation de la boutique sur son site. On ne peut que saluer une telle initiative. Pour nous en tout cas, l’expérience est réussie.

Photo: mooonprod.tumblr.com & LN-CC