Olivier et sa Cameraman




Olivier et sa chère (ahah) Cameraman, de Nigel Cabourn

 

Salut Olivier, c’est quoi cette veste ?

C’est ma parka Nigel Cabourn, le truc plus résistant que j’ai jamais porté. Avec ça, j’ai l’impression de pouvoir partir à l’assaut de la lande écossaise, même avec un vent de malade et une pluie de taré.

D’où est ce qu’elle vient ? elle a une histoire particulière ?

Je l’ai achetée chez FrenchTrotters, après avoir hésité à vendre un rein pour me l’offrir à New York. Du coup, j’ai sagement épargné, c’est un achat complètement raisonné, et je dois dire que l’idée d’investir dans un vêtement en me disant que je dois en prendre soin me plait bien. C’est exactement la même chose quand tu achètes une paire de Alden : tu sais que tu vas tout faire pour les garder le plus longtemps possible, tu vas les entretenir avec amour, ça n’offre aucune prise au temps. Je trouve que ça permet de développer un rapport affectif à certaines pièces, et par les temps qui courent, ça fait du bien.

Et toi, tu as une histoire vécue avec cette pièce ?

J’aime autant penser à tous les endroits où j’ai vadrouillé avec qu’imaginer tous ceux où je l’emmènerai encore. J’adore l’embarquer en milieu hostile, en forêt, en mer, ou tester son étanchéité en scooter. C’est une pièce qui doit vivre, respirer. A vrai dire, je préfère le grand air aux espaces confinés : en soirée, j’aime pas trop la laisser au vestiaire, j’ai toujours peur qu’il lui arrive une misère.

L’usure du Mackintosh: c’est bien parti pour être vraiment joli.

 

Qu’est ce qui fait que tu l’aimes particulièrement ?

Il y a rien de plus énervant qu’une pièce d’outerwear que tu dois ménager, c’est un comme si t’achetais un parapluie hydrophobe. Du coup, je trouve que c’est le bon alliage entre un vêtement élégant et un vêtement utilitaire (et je dis pas ça parce que le « workwear » revient en force depuis quelques saisons).

Ce qui est amusant c’est que c’est un produit rare mais quand on traîne sur internet on tombe régulièrement sur ce modèle qui impressionne pas mal tous les blogeurs mode qui n’ont pas trouvé assez de partenariats pour pouvoir se la payer. Je sais que tu traines un peu sur les mêmes sites que moi quand il s’agit de vêtements, du coup est ce que ça te dérange de temps en temps ?

C’est vrai que sur les dernières saisons, la Cameraman est l’un des plus gros dénominateurs communs entre blogueurs mode. Mais ça m’arrive souvent de me faire interpeller dans la rue et que des gens reconnaissent la pièce. Pourtant, jusqu’à présent, je l’ai jamais croisée sur les épaules de quelqu’un d’autre. Ce serait assez marrant : on pourrait se faire un high five entre amateurs de belles choses.

Pourquoi ce modèle ci en particulier ?

Si je dis pas de bêtises, Nigel Cabourn avait commencé par ressortir la Cameraman dans une espèce de laine bouillie. Je me souviens qu’à l’époque, je trouvais déjà la pièce magnifique, mais j’étais pas ultra fan de la matière, je trouvais ça un peu convenu. Quand j’ai vu ce mélange Harris Tweed / Mackintosh dans des tonalités similaires, j’ai flashé instantanément. Le Mac traditionnel à moins de 25 ans, c’est un peu compliqué, mais là ça créé une rupture. D’autant plus que c’est une matière qui vieillit merveilleusement bien.

Notez aussi la fun shirt en dessous, l’air de rien.


Qu’est ce que tu aimes ou recherches quand on touche au vêtement ?

Je suis attaché à la culture du vêtement, ce qu’il dit sur son époque, ce à quoi il se rattache. Du coup, mon vestiaire est une sorte de mindmapping où je m’amuse à tracer des liens entre telle et telle pièce. Après, j’aime bien qu’un vêtement dure, parce que je veux qu’il puisse faire partie de moi, au même titre que la musique que j’écoute ou les films que j’aime. C’est pas valable sur tout (j’achète encore des t-shirts American Apparel), mais j’ai besoin d’avoir des sapes qui ne soient pas périssables. Quand tu m’as demandé de choisir ma pièce préférée, j’ai hésité à ramener une vieille paire de Vans Era, quand elles étaient encore fabriquées aux Etats-Unis. Je dois les avoir depuis 6 ou 7 ans, c’est probablement les chaussures que je porte le plus. Elles tiennent bon, mais surtout, ça me rappelle mes premiers « engagements » culturels, quand j’ai commencé à vraiment me rattacher à une communauté (à l’époque, le hardcore de chez Dischord). Si j’avais du les jeter au bout de deux ans, j’aurais jamais pu développer cet attachement.

Qu’est ce que tu penses de la mode en général ?

Disons que j’entretiens un rapport affectif à la mode, et un rapport plus « cérébral » à l’industrie de la mode. En ce moment, j’essaie de me documenter un peu sur la sociologie du vêtement, c’est comme se pencher sur un mouvement musical, littéraire ou cinématographique. J’essaie de me forger un esprit critique, d’avoir une approche épistémologique, ça m’aide à fuir le cycle infernal des saisons. printemps/été, automne/hiver, printemps/été, automne/hiver, et ainsi de suite, ça me fatigue un peu. J’ai envie de savoir pourquoi je porte tel ou tel vêtement, et pas seulement d’un point de vue strictement esthétique.

Vue de dos, parce que la coupe est également très réussie.

 

Quelle marque a particulièrement retenu ton attention ces derniers temps ?

Depuis deux ou trois ans, dans le désordre, et en en oubliant certains, je dirais Our Legacy, Mark McNairy, Engineered Garments et Nanamica. Et Nigel Cabourn, forcément.

Pour toi, est ce que la notion de marque est importante ? qu’est ce que tu recherches chez une marque ?

J’y attache assez peu d’importance, même si j’aime bien les marques qui possèdent une histoire ou une identité forte. En revanche, j’essaie d’identifier ce que je préfère chez telle ou telle marque pour y trouver mon compte : j’adore les coupes de chemise de chez Gitman ou Our Legacy, les chinos de Barena sont impeccables, et j’ai jamais mal aux pieds dans les Paraboot.

Les blogs de mode ou de vêtement à ton avis c’est un bon moyen d’influencer les garde robe par les temps qui courent ?

Je rangerais ça en deux catégories : les blogs qui se contentent de faire de la prescription, qui font office de lookbook, et ceux qui essaient de prendre de la hauteur et d’expliquer pourquoi telle ou telle pièce est vraiment intéressante. Je trouve ça vraiment bien de faire de la pédagogie autour de la mode, qui est souvent perçue comme une religion ultra-normée par ceux qui la font et comme un passe-temps futile par 95% des gens. Le vêtement est une contrainte sociale depuis que l’homme a décidé de ne pas se balader à poil, mais ça n’empêche pas d’y prendre un peu de plaisir.

Olivier est journaliste médias pour Télérama et chroniqueur sur Le Mouv. Il collabore également à Snatch.

Oï Polloï – Cottonopolis

Certaines pièces sembleraient produites à Manchester.

Oï Polloï semble sur le point de lancer sa propre ligne !

La très belle boutique de Manchester, qui est également devenue une référence sur le web, va toujours un peu plus loin que les autres dans sa sélection. Elle trouve toujours le moyen d’y incorporer un peu d’originalité (Gregory en ce moment par exemple) en suivant tout de même les tendances lourdes qui se profilent: c’est justement ce qu’il est devenu de plus en plus difficile de faire avec le développement d’internet.

Oï Polloï lance donc Cottonopolis (le nom vient du surnom donné à Manchester en raison de la concentration d’usine de coton au 19ème siècle), une petite collection composée d’une parka, de lainages italiens et de quelques ceintures pour l’instant. Les photos que vous voyez mettent en scène un prototype de Parka sur le dos de Nigel Lawson, le co-fondateur d’Oï Polloï faisant du vélo dans Manchester.

Apparemment on ne sait pas encore si la marque sera disponible ailleurs ni exactement quand les pièces seront disponibles: il ne serait pas étonnant que la gamme s’étende, c’est donc une affaire à surveiller. Particulièrement fan de la boutique, je ne peux qu’espérer que Cottonopolis soit à la hauteur et connaisse le même succès.

Cette bonne surprise et les images m’ont été rapportées par The Daily Street, un bon blog anglais dédié au streetwear.

Junya Watanabe – P/E 2011



Les soldes sont presque finies, nous sortons de la courte période de présentation des collections Automne/Hiver 2011. Les amateurs de nouveautés vont donc porter leur attention vers les collections Printemps/Eté 2010 qui ont déjà commencé à envahir les magasins. Plutôt difficile de s’imaginer en chemise hawaïenne alors que le thermomètre se veut encore timide. Je vous propose donc d’y arriver en douceur avec un défilé comportant de nombreuses pièces d’extérieur, des sortes de mélanges entre des parkas 60/40, des cabans et des duffle-coats.




Jazz, moustaches et inspirations nautiques sont au menu de la vidéo ci-dessous, présentant le défilé printemps/été 2010 de Junya Watanabe. Le créateur, qui travaille toujours avec des partenaires que l’on apprécie, nous avait dernièrement étonné en ajoutant de petits « twists » à des chemises button-down réalisées avec Brooks Brothers, ou à des brogues réalisées avec Trickers. Ce qui m’impressionne particulièrement, c’est l’aisance avec laquelle le designer semble mixer les classiques, en présentant souvent des pièces juxtaposant les caractéristiques de plusieurs produits en un seul. Et même si l’on est pas toujours convaincus, on apprécie les références, par exemple de ces mélanges entre vestes et pulls norvégiens, qui seront en vente l’hiver prochain.

Enfin, j’apprécie aussi que certaines pièces aient été conçues en collaboration avec St James, Trickers ou Mackintosh. Celles-ci, tout en garantissant le savoir-faire mis en oeuvre pour la réalisation de ces pièces, permettront sûrement de faire connaître ces grands classiques du prêt à porter à un public plus large.


via Très Bien Shop



Frenchtrotters, la ligne s'étend pour cet hiver !

Après avoir réalisé une chemise ce printemps, FrenchTrotters annonce une collection beaucoup plus complète pour cet hiver. Vous pourrez donc dans quelques semaines retrouver de nouveaux coloris de chemises, un chino, une belle parka, une veste coupe vent réversible ainsi que des vêtements pour la femme. Comme pour la première pièce, les vêtements sont montés impeccablement dans un petit atelier de confection à Paris, signés et numérotés par le chef de production, dans les plus belles étoffes issues des chutes de tissus de maisons de luxe. Le soucis du détail reste très présent, avec par exemple différentes matières par pièces ou de vrais boutons en nacre…

Comme vous le savez, les coûts de production en France quand il s’agit de ce niveau de détail sont très élevés, ce qui aboutit souvent à des prix boutiques hors d’atteinte, au vu des marges pratiquées par les maisons de luxe. Avec cette ligne, FrenchTrotters réussi donc à vous proposer des pièces d’un très bon rapport qualité prix, ce qui est actuellement un des enjeux majeurs du marché du vêtement, et que l’on a de plus en plus de mal à trouver.