Bleu de Chauffe pour FrenchTrotters

Le visuel de l’affiche en jette ? vous le retrouverez sur les étiquettes des sacs à dos, comme sur les vieux Lafuma.

 

On le sait,  la rando est à l’honneur depuis quelques saisons et le vêtement technique n’a jamais eu autant le vent en poupe auprès des marques de prêt à porter non spécialisées dans le sport. FrenchTrotters et Bleu de Chauffe (la jeune marque de maroquinerie) ont donc décidé de rendre hommage cet été au fameux sac Lafuma que vous avez pu admirer sur le dos des amateurs de vintage ou dans l’un des nombreux musées passant en révue l’équipement militaire français d’époque. Parfaitement adapté à un usage plus urbain que son grand frère, voici enfin un sac à dos « Bivouac » fait de beaux matériaux dont vous allez avoir l’occasion d’observer le vieillissement progressif. Une belle balade n’étant rien sans photo souvenir vous pourrez garder votre appareil à portée de main sans avoir à prendre un sac encombrant qui viendrait sans doute gêner l’escapade dominicale à venir grâce à la superbe sangle issue de la collaboration. Si vous n’êtes pas du genre à partir en week end pour flâner,  vous pourrez néanmoins garder contact avec cette esthétique brute en habillant votre iPad d’une housse de cuir épais réalisée par de belles mains dans un petit atelier de l’Aveyron. Vous pouvez donc retrouver tout ça dans les boutiques FrenchTrotters des 30 rue de Charonne et 116 rue Vieille du Temple à Paris ainsi que sur le site internet, sans bouger de votre siège.


Hop, les trois coloris en vitrine, accompagnés des accessoires.

 

Une photo à reflet, mal cadrée et mal éclairée: le photo journalisme chez redingote (ou chez moi, si on doit taper sur quelqu’un en particulier).

Aigle – Lookbook PE 2012

Le lookbook printemps été de Aigle est étonnant, beau et dérangeant à la fois. Du coup il soulève de nombreuses questions :

– Est-ce moi qui suis subitement devenu vieux ou bien est-ce Aigle qui est devenu un peu plus cool ?

– Est-ce que le fait que Aigle édite dorénavant une jolie 60-40 veut dire qu’il est temps qu’on se remette à porter des choses asymétriques pour se donner des frissons d’originalité ?

– Qu’est ce que ça vaut en vrai ?

– Est-ce que nos pères et nos beaux-frères sont sur le point d’adopter le look de barbu-moustachu-à-raie-sur-le-côté du modèle ?

– Est-ce que cela signifit que Aigle va bientôt s’inspirer de ses archives pour nous resortir des produits incroyables, comme par exemple des mocassins à semelles en caoutchouc vert résistant aux huiles ?

– Est-ce que la jolie mannequin blonde est bretonne ?

– Est-ce que Aigle serait prêt à travailler avec notre boutique La Belle Échoppe, pour profiter de leurs moyens de production français et faire de belles rééditions de leurs bottes traditionnelles à bandes blanches, aujourd’hui produites à l’étranger ?

– Pourquoi ce « FlashMob » ?

Tweed Run – Vélos, Tweed et thé


Un participant du Tweed Run de Londres

Depuis maintenant 3 ans, le Tweed Run rassemble grands et petits pour un tour de vélo dans une grande ville. Les seules règles: porter du Tweed et avoir un vélo. Après avoir fait un tour par New York le 15 Octobre dernier, le Tweed Run est repassé par son pays natal à Londres le 26 Novembre dernier avant de partir pour Tokyo. Comme annoncé, nous y étions.

Contrairement à celle de 2010, et la précédente de 2011 qui la jouaient solo, cette édition était organisée en partenariat avec Rugby Ralph Lauren pour celébrer leur premier magasin en Europe. Ceci explique aussi l’omniprésence de rayures jaunes et bleues un peu partout sur les photos. Il y avait vraiment tout types de personnes: jeunes, agées, à barbe et à moustache, hommes et femmes. Tout le monde a joué le jeu et si ce n’était pas pour les téléphone portables, appareils photos dernier cri et les quelques Barclay’s bikes (equivalent du Velib’ à Londres) on aurait pu se croire téléporté dans le Londres des années 40.

À grande doses de politesse, cire à moustache et un petit coup de pouce des flasques cachées dans la chaussette, le groupe est parti de Covent Garden pour se diriger vers Trafalgar Square, puis Hyde Park Corner avant de descendre la King’s Road et enfin s’arrêter pour la « Tea Break » promise, le tout agrémenté de grands « Tally Ho! », pour le courage surement.

Après une orgie de cup cakes, le groupe s’est élancé à nouveau vers Knightsbrige, puis d’avantage vers le sud pour longer la Tamise. La route s’est finie près de Belgrave Square Gardens, au Caledonian Club, où les participants ont pu se réchauffer avec une tasse de thé et/ou un verre de Johnnie Walker Blue Label… l’ordre n’est pas vraiment important.

Les participants ont fait preuve d’originalité, autant pour les habits que pour leurs montures avec de nombreux gentilshommes en plus-fours, complets en tweed et noeuds papillons de toutes les couleurs. Pour les vélos, certains sont allé loin avec des modèles semblant sortir tout droit d’une usine à vapeur des années 30.

Cependant, la réelle conclusion de ce Tweed Run est la suivante: Mesdemoiselles, portez du Tweed! Cela vous va à merveille.

 

Steve de Style Salvage était là aussi pour documenter l’évènement

Il n’y a pas à dire mesdemoiselles, portez du Tweed!

 

Plus d’un passant ont tourné la tête au passage du groupe avec un air étonné

Trafalgar Square

Admiralty House

Hyde Park Corner

Sûrement le vélo le plus incroyable du Run

Ce gentilhomme passait de la musique en parfait accord avec l’ambiance du tour

Première « Tea Break »

Ce gentilhomme m’a demandé de préciser que l’ensemble de sa tenue (chapeau et chaussure compris) ne lui avait coûté que 30£. Faire les puces, ça paie.

Chap Olympiads – Moustaches, Tweeds et Parapluies

Nous n’avions pas pu nous y rendre l’année dernière, on ne pouvait pas les rater une fois de plus: les Chap Olympiads étaient de retour le 16 Juillet dernier. Nous avons eu le droit à de beaux rayons de soleil au début, permettant à chacun de dresser sa nappe pour un picnic. Ces demoiselles s’étaient même couvertes d’une ombrelle pour se protéger du soleil et non de la pluie. De notre côté nous nous étions munis de lamb burgers (burgers à la viande d’agneau) et de quelques carafes de Pimm’s. Puis, inévitablement à Londres, la pluie est arrivée et s’est invitée à la fête. Cela dit, ça n’avait pas l’air de gêner les convives plus que ça: une journée comme les autres pour les chaps.

Pendant que chacun inspectait l’autre à la recherche du plus bel ensemble, et il y avait de très beaux specimens, les participants aux Olympiades se livraient une bataille sans merci lors des jeux organisés pour l’occasion: lutte de moustache, crier sur les étrangers, surf sur table à repasser, joutes à vélo avec attaché-case en guise de bouclier et parapluie en tant que lance, entre autre… Le tout s’est déroulé dans la meilleure humeur possible avec une touche d’humour on ne peut plus anglaise. Nous étions entourés par des costumes en tweed, des hommes aux moustaches défiant les lois de la gravité, des noeuds papillon aux couleurs chatoyantes et de chapeaux coloniaux à se méprendre sur la date du jour. En tous cas, un grand bravo à tous les participants pour être restés en grand nombre à regarder, applaudir et danser tout au long de la journée jusqu’à la fermeture des portes sans jamais faire grise mine. Vivement les prochaines Olympiades.

En attendant, voici quelques autres évènements qui pourront vous intéresser si, comme moi, vous pensez que vous auriez du naître quelques décennies plus tôt: the Blitz Party et Prohibition 1920.  Aussi, gardez un oeil sur le site des Chap Olympiads. Si vous souhaitez participer à la prochaine session, sachez que les places sont parties très vite la dernière fois.

Un petit aperçu de ce que nous avons pu voir lors de notre participation:



Un très bel exemple de moustache


Une scène digne d’un épisode de Mad Men



Un exemple de surf sur planche à repasser

 




Surement le meilleur participant de cette épreuve, bravo! à noter: le verre de Pimm’s à la main


Les participants se préparent pour la lutte de moustache


Le but: arracher un poil à son adversaire à l’aide d’un homard… en plastique,  je vous rassure


La chasse au papillon était ouverte


Veste Filson et Leica à la main, surement une de mes tenues préférés de la journée


Après les jeux, la piste de dance fût ouverte


Une belle façon de porter le bérêt, version Chilienne


Le meilleur pour la fin: médaillé pour la meilleur participation aux jeux

Capsule – Mieux vaut tard que jamais


Koji Norihide, designer de Haversack

Du 25 au 27 Juin dernier, toute l’équipe redingote a fait le déplacement de Londres et d’Orléans pour aller au Capsule show et découvrir les collections Printemps/Été 2012. Nous y étions surtout pour la première apparition physique de La Belle Echoppe. À notre grande surprise et à notre plus grande joie,  l’organisation du salon nous avait invité à tenir un pop-up shop au sein du salon.

Cela dit, Capsule est aussi le salon de la fashion week homme que nous préférons avec beaucoup de marques qui incarnent ce que nous recherchons et qui ont d’ailleurs déjà été présentées sur ce blog. Que ce soit Yuketen, Levi’s Vintage, John Boultbee, Gitman Vintage, D.S.Dundee ou Camo pour n’en citer que quelqu’unes, toutes étaient présentes. Il y a bien sur aussi des marques à découvir telles que Used Future ou New England Shirt Company ou encore Howlin’. De jeunes marques qui s’inspirent du vieux pour faire du neuf ou des vieilles histoires remises au goût du jour, l’histoire de la mode dira-t-on. Toujours plus d’idées et d’inspirations lors de ce salon que nous ne manquerons pas de visiter en Octobre prochain.



Silhouette #1 Haversack à Capsule


Silhouette #2 Haversack à Capsule


Chemise Gitman Vintage


Chemise Gitman Vintage


Howlin: une belle marque de maille à découvrir


Silhouette #1 Monitaly à Capsule


Chemise Used Future: rayure et pois, plus besoin de choisir


Robert Kidder, New England Shirt Co.


Yuki Matsuda, designer de Yuketen


Sur le stand Mighty Mac


Sur le stand Yuketen et Monitaly


… et une belle moustache avant de partir

Mr. Natty – Le secret le mieux gardé de Londres


Quand on change de ville, c’est toujours bon d’avoir des bonnes adresses comme point de départ, et la question du coiffeur n’est pas une mince affaire. Les coiffeurs sont légion à Londres, du coiffeur minute aux rasages traditionnels turques le choix ne manque pas, reste à en trouver un qui n’ira pas s’imaginer que la coiffure tectonique est toujours à la mode ou que le seul bon outil pour couper des cheveux est une tondeuse.



Nous avions déjà parlé de Mr. Natty a.k.a Matt Raine  dans l’article sur la Berwick Jacket. L’intrigue autour du personnage et le site m’a poussé a tenter l’expérience « coiffure et rasage à la serviette mouillée ». Ne cherchez pas, il n’y a pas d’adresse fixe. Les apparitions du maitre barbier sont annoncées sur son blog et les rendez-vous s’organisent ensuite par mail. Autant dire que les places ne restent pas longtemps sans preneurs quand on sait que certains font même le déplacement de Brighton pour venir se faire couper les cheveux et tailler la moustache.



Boxeur, cracheur de feu à ses heures, adepte de la pêche et d’une gitane de temps en temps, ce coiffeur à la moustache bien entretenue vous accueillera avec une part de gâteau et une bonne tasse de thé (so british) avant de passer aux choses sérieuses. Bien installé dans son fauteuil à l’ancienne vous aurez le droit à toute l’attention qu’il se doit. Une fois les cheveux passés au peigne fin, le meilleur est à venir: tout d’abord l’huile essentielle suivi d’une serviette chaude enveloppée autour de la tête, vient alors une première couche de mousse à raser suivie d’une deuxième serviette pour bien préparer la peau. Un processus très relaxant qui vous remettra d’aplomb après un vendredi soir arrosée.



Le résultat est parfait, l’ambiance cordiale, et me voilà en route pour rejoindre le handlebar club d’ici un mois ou deux si tout se passe bien. Adresse chaudement recommandée!



Pour prendre rendez-vous, il suffit d’envoyer un mail a l’adresse suivante: mrnatty0@gmail.com

http://www.mrnatty.com/
http://www.mrnatty.net/

Junya Watanabe – P/E 2011



Les soldes sont presque finies, nous sortons de la courte période de présentation des collections Automne/Hiver 2011. Les amateurs de nouveautés vont donc porter leur attention vers les collections Printemps/Eté 2010 qui ont déjà commencé à envahir les magasins. Plutôt difficile de s’imaginer en chemise hawaïenne alors que le thermomètre se veut encore timide. Je vous propose donc d’y arriver en douceur avec un défilé comportant de nombreuses pièces d’extérieur, des sortes de mélanges entre des parkas 60/40, des cabans et des duffle-coats.




Jazz, moustaches et inspirations nautiques sont au menu de la vidéo ci-dessous, présentant le défilé printemps/été 2010 de Junya Watanabe. Le créateur, qui travaille toujours avec des partenaires que l’on apprécie, nous avait dernièrement étonné en ajoutant de petits « twists » à des chemises button-down réalisées avec Brooks Brothers, ou à des brogues réalisées avec Trickers. Ce qui m’impressionne particulièrement, c’est l’aisance avec laquelle le designer semble mixer les classiques, en présentant souvent des pièces juxtaposant les caractéristiques de plusieurs produits en un seul. Et même si l’on est pas toujours convaincus, on apprécie les références, par exemple de ces mélanges entre vestes et pulls norvégiens, qui seront en vente l’hiver prochain.

Enfin, j’apprécie aussi que certaines pièces aient été conçues en collaboration avec St James, Trickers ou Mackintosh. Celles-ci, tout en garantissant le savoir-faire mis en oeuvre pour la réalisation de ces pièces, permettront sûrement de faire connaître ces grands classiques du prêt à porter à un public plus large.


via Très Bien Shop



Coupe Choux et arts de la barbe


En ces temps où le port de la moustache et de la barbe sont de bon augure, il est très logique de s’intéresser à la question du rasage. De plus qu’avec ces effluves de traditions omniprésentes, le rasage ça amène tout de suite des clichés dotés d’une esthétique qui a beaucoup de charme, qui n’a rien à envier à Gillette et ses compagnons du rasage minute: coupes choux, blaireaux, on s’imagine déjà en marcel blanc dans la salle de bain, cheveux gominés en arrière face au miroir.

D’ailleurs si on s’applique à suivre les commandement Chap à la lettre, le rasage revêt une importance capitale, on ne plaisante pas avec la pilosité faciale chez les anglais. Les américains ne sont pas en reste au vu des peaux impeccables des personnages de Mad Men ou Boardwalk Empire, en ces temps reculés où les codes strictes de l’élégance ne laissaient pas place au poil de trop (détail relevé par Esquire il y a quelques temps).

Influencés par ce culte de l’esthétique ancienne, de la prohibition au rockabilly, les hipsters semblent vouloir adopter les comportements correspondant: aller chez le barbier du Freeman Sporting Club à NYC devenant un nouveau signe de distinction (Scott Schuman n’échappe d’ailleurs pas à la règle). Rassurez vous, si vous êtes à Paris vous pourrez également tenter l’expérience chez Alain, maître barbier, installé depuis de nombreuses années déjà et qui doit voir grossir sa clientèle de jour en jour en ce moment.

Si vous préférez vous essayer à une nouvelle manière de traiter la corvée vous même, il vous faudra tout de même du matériel: rasoir droit (l’autre nom du coupe choux), blaireau pour appliquer la crème, cuir ou « paddle » pour aiguiser. Vous pourrez d’ailleurs aller chercher tous les conseils nécessaires sur le forum du Coupe Chou Club, étonnante communauté d’addict du rasoir au sabre. S’équiper en grooming, c’est un peu comme les nécessaires à chaussures, on a essentiellement besoin du côté pratique, mais si l’ensemble n’est pas composé de beaux objets, on aura forcément plus de mal à s’en servir.

Sachez en tout cas que les derniers fabricants européens semblent être Thiers Issard du côté français et Dovo en Allemagne, sans oublier les quelques artisans couteliers régionaux qui réalisent souvent des pièces fantastiques, rien qu’au niveau des matériaux. Ne manquez d’ailleurs pas de faire un tour sur le site  internet de Thiers Issard, assez étrangement documenté de commentaires audio sur toutes les pages… qui en apprennent tout de même beaucoup sur la matière coutelière.

Évidement au début, si vous décidez d’essayer, il est probable que vous mettiez beaucoup de temps à maîtriser la technique et que vous versiez un peu de sang… le charme d’une telle pratique a donc un certain prix, allez y avec des pincettes. Ou vous pouvez aussi garder votre Bic jetable même si ça n’est pas très « green », peu de gens vous en feront le reproche, ça a du bon parfois la modernité.

Je vous laisse avec quelques images d’un Thiers Issard « Spartacus » très prisé des amateurs, empruntées sur le forum cité plus haut et d’un « Doble Temple » de Filarmonica, restauré par l’un des membres également.

The Chap, la révolution par le Tweed

Outre manche, il se passe des choses formidables. Non contents d’avoir un héritage considérable en matière de vêtement et de développer quelques unes des jeunes marques les plus intéressantes ces dernières années, les anglais ont également cette capacité de tourner en dérision leur élégance. Le premier témoignage de cet état d’esprit un peu farfelu autour du vêtement, on s’y intéressait en traitant du Tweed Run il y a quelques temps: une course en vélo dans les rues de Londres, tout de Tweed vêtu. Il m’a été donné de rencontré le second au détour d’une friperie londonienne bien connue, lorsque j’apercevais des magazines à l’air vieillot posés sur une table. Les deux numéros de « The Chap » ont tout de suite capté mon attention: esthétique de revues des années 50, des looks incroyables sur les couvertures, des sommaires où l’on retrouve des mots comme « Cognac », « Land Rovers », « Steampunks », ou encore « Vintage Watches ». Le cocktail s’annonçait explosif.

De retour en France, c’est en découvrant le site de la petite publication que j’envisageai la partie immergée de l’iceberg. Plus qu’une simple parution presse toujours en activité, « The Chap » se veut véhiculer un véritable mode de vie et donner les instructions pour devenir un gentleman moderne à l’anglaise.

Faisant de leurs convictions stylistiques un véritable code de l’élégance véritable, les « Chap » croient en une révolution de la société par le Tweed et les bonnes manières que doit adopter celui qui en porte. Toujours appliqué avec dérision par les membres de ce cercle restreint, le manifeste des « Chap » résume parfaitement l’idéologie que prône cette communauté. Les commandements chap font l’objet d’une traduction sûrement approximative dans les lignes qui suivent, mais vous en saisirez au moins l’idée:

« 1. THOU SHALT ALWAYS WEAR TWEED. No other fabric says so defiantly: I am a man of panache, savoir-faire and devil-may-care, and I will not be served Continental lager beer under any circumstances.

1. Tu devras toujours porter du Tweed. Il n’y a pas d’autre tissu qui dise avec autant de fougue: « je suis un homme de panache, insouciant, sachant se tenir et l’on ne me servira de Continental lager beer sous aucun prétexte ».

2 THOU SHALT NEVER NOT SMOKE. Health and Safety « executives » and jobsworth medical practitioners keep trying to convince us that smoking is bad for the lungs/heart/skin/eyebrows, but we all know that smoking a bent apple billiard full of rich Cavendish tobacco raises one’s general sense of well-being to levels unimaginable by the aforementioned spoilsports.

2. Tu devras fumer constamment. Les cadres de « Healt and Safety » et autres praticiens médicaux continuent d’essayer de nous convaincre que fumer est mauvais pour les poumons/la peau/les sourcils, mais on sait tous que fumer une pipe remplie d’un bon tabac Cavendish élève le sens général du bien être à des niveaux inimaginables par les rabat-jois pré-mentionnés.

3 THOU SHALT ALWAYS BE COURTEOUS TO THE LADIES. A gentleman is never truly seated on an omnibus or railway carriage: he is merely keeping the seat warm for when a lady might need it. Those who take offence at being offered a seat are not really Ladies.

Tu devras toujours être courtois avec les femmes. Un gentleman n’est jamais vraiment assis dans un bus ou un train: il est toujours en train de garder la place à bonne température quand une femme pourrait en avoir besoin. Les femmes qui s’offusquent lorsqu’on leur offre un siège n’en sont pas vraiment.

4 THOU SHALT NEVER, EVER, WEAR PANTALOONS DE NIMES. When you have progressed beyond fondling girls in the back seats of cinemas, you can stop wearing jeans. Wear fabrics appropriate to your age, and, who knows, you might even get a quick fumble in your box at the opera.

Tu ne devras jamais, jamais, porter des « Pantalons de Nîmes ». Quand tu as passé l’étape de t’amuser avec les filles dans les sièges du fond au cinéma, tu peux arrêter de porter des jeans. Porte des tissus approprié pour ton âge et qui sait, peut être même que tu recommenceras dans ta loge à l’opéra.

5 THOU SHALT ALWAYS DOFF ONE’S HAT. Alright, so you own a couple of trilbies. Good for you – but it’s hardly going to change the world. Once you start actually lifting them off your head when greeting, departing or simply saluting passers-by, then the revolution will really begin.

Tu devras toujours te enlever ton chapeau. D’accord, tu possèdes quelques couvre-chefs. Nous sommes heureux pour toi mais ce n’est pas ça qui va changer le monde. Une fois que tu commenceras à le soulever de ta tête pour dire bonjour, au revoir, ou simplement pour saluer les passants, alors la révolution aura commencé.

6 THOU SHALT NEVER FASTEN THE LOWEST BUTTON ON THY WESKIT. Look, we don’t make the rules, we simply try to keep them going. This one dates back to Edward VII, sufficient reason in itself to observe it.

Tu ne devras jamais attacher le bouton le plus bas de ton gilet. Regarde, on ne fait pas les règles, on essaye simplement de les faire perdurer. Celle ci date d’ Edouard VII, c’est une raison suffisante pour la respecter.

7 THOU SHALT ALWAYS SPEAK PROPERLY. It’s quite simple really. Instead of saying « Yo, wassup? », say « How do you do? »

Tu devras toujours parler correctement. Il s’agit de quelque chose d’assez simple. À la place de dire « Yo mec, bien? », dis « Comment vas tu ? »

8 THOU SHALT NEVER WEAR PLIMSOLLS WHEN NOT DOING SPORT. Nor even when doing sport. Which you shouldn’t be doing anyway. Except cricket.

Tu ne porteras jamais de basket si tu n’es pas en train de faire du sport. Même pas si tu fais du sport. Ce que tu ne devrais pas faire d’ailleurs. Sauf du cricket.

9 THOU SHALT ALWAYS WORSHIP AT THE TROUSER PRESS. At the end of each day, your trousers should be placed in one of Mr. Corby’s magical contraptions, and by the next morning your creases will be so sharp that they will start a riot on the high street.

Tu devras toujours rendre hommage au presse pantalon. À la fin de chaque jour, tes pantalons devrons être rangés dans un des engins magiques de Monsieur Corby et le matin suivant tes plis seront si droit qu’ils déclencheront des émeutes sur les grands boulevards.

10 THOU SHALT ALWAYS CULTIVATE INTERESTING FACIAL HAIR. By interesting we mean moustaches, not beards.

Tu devras toujours cultiver les aspects intéressants de la pilosité faciale. Par intéressants nous voulons bien sûr parler des moustaches, pas des barbes. »

Ainsi encore une fois, quand il s’agit de s’habiller et de pousser leurs délires un peu loin, les anglais font preuve d’un savoir faire plus que certain.

Ayant vu le jour en 2000 « The Chap » soufflera bientôt sa onzième bougie. La période a d’ailleurs été choisi par l’éditeur Broché et les deux fondateurs du magazine, Gustav Temble et Vic Darkwood, pour éditer « Le manifeste Chap : Savoir-vivre Révolutionnaire pour Gentleman moderne » un recueil de leur savoir en français. Le livre est déjà disponible chez le plus grand libraire du monde et ornera forcément très bien votre bibliothèque. Ceux d’entre vous qui voudraient se pencher sur la version originale, sachez que le style si particuliers des auteurs n’est pas forcément très accessible mais ne manque pas d’un trait d’humour assez plaisant.

Tweed Run – pignon sur rue


Tweed Run

Il y a quelques semaines a eu lieu à Londres la seconde édition du Tweed Run.

Cet événement, qui a vu le jour suite à une discussion sur un forum de pignon fixe londonien, a permis à 400 personnes toutes de tweed vêtues de défiler à vélo dans la capitale anglaise.

Les participants moustachus ont parcouru la ville vêtus de casquettes de tweed, de tenues de campagne et de vestes de chasse aux couleurs automnales. L’occasion de participer à diverses activités organisées par les partenaires de l’événement : concours de moustaches improbables dans un pub, « cup of tea » dans un parc et élection de la meilleure tenue sur Saville Row.

Les organisateurs  peuvent se vanter d’avoir au sein de leurs sponsors H Huntsman & Sons, la traditionnelle maison de tailleur de Saville Row. Les fonds récoltés ont permis d’envoyer un beau chèque à l’association caritative Bikes4Africa.

Ce défilé fut un plaisir pour les yeux, aussi bien grâce aux tenues que grâce aux vélos : beaucoup de vieux vélos porteurs rénovés, d’élégants hollandais et de fixes colorés… Tout ceci s’est déroulé dans une ambiance plutôt bon enfant, il paraît même que la voiture de queue distribuait du gin aux participants …

Ci-dessous quelques photos de participants et de leurs montures que j’ai pu prendre juste avant le départ.

www.tweedrun.com

Tweed Run

Tweed Run

Tweed Run

Tweed Run

Tweed Run

Tweed Run

Tweed Run