Savile Row par James Sherwood

On prolonge légèrement notre passage dans Savile Row et le monde des tailleurs avec la sortie du livre de James Sherwood « Savile Row, les maîtres tailleurs du sur-mesure Britannique » programmée courant novembre. Le journaliste londonien qui écrit notamment pour le Financial Times ou le Herald Tribune évolue depuis quelques années dans le milieu du vêtement et semble d’ailleurs en être devenu une petite personnalité: son site relate ses différentes expositions autour de la « London Cut » et la préface de l’ouvrage à paraître est signée Tom Ford, sûrement l’un des créateurs vedette les plus intéressants de la dernière décennie.

Le livre disponible en pré-commande sur Amazon se veut donc rendre hommage au savoir faire concentré dans le quartier de Mayfair, en retraçant l’histoire des tailleurs les plus illustres et de leur clientèle fortunée, des hommes d’État aux milliardaires en passant par les acteurs hollywoodiens les plus élégants.

Le texte des premières pages d’introduction sont disponibles sur le blog d’Hugo – Parisian Gentleman – un passionné de costume. Pour rester dans le monde de la « culture tailleur » n’hésitez d’ailleurs surtout pas à vous pencher sur l’excellent Stiff Collar qui détaille ses articles avec ses propres illustrations.


Samson François

Samson François est un des plus grands pianistes français. Ses interprétations de Chopin, Schumann, Ravel ou encore Debussy connaissent un très grand succès et sont aujourd’hui encore considérées comme une référence.

Mort très jeune, il nous laisse quand même de magnifiques archives vidéos que l’on doit en partie à Claude Santelli qui offrait à l’époque des moments de télévision comme on ne connaît plus !

Ci-dessous un entretien passionnant avec Samson François. Il donne sa vision de l’interprétation et explique qu’il préfère se concentrer sur les courbes mélodiques plutôt que de s’enfermer dans le carcan de la mesure.

« Toute ma conception de la musique a toujours été plus ou moins sentimentale. Je ne pense pas être porteur de messages, j’aime la musique par amour, tout bêtement et sans me poser de questions. » – Samson François


Toccata de Debussy, composée en 1901-02, tirée de sa Suite « Pour le piano » (3eme mouvement) :


Ballade n°4 de Frédéric Chopin, extrait d’un documentaire de Claude Santelli (1967) :


3eme mouvement du deuxième concerto pour piano de Frédéric Chopin :


The Rig Out 3

On ne présente plus la boutique en ligne anglaise Oi Polloi et sa sélection pointue. Chose intéressante, Oi polloi publie depuis quelques temps un magazine, mettant en avant leur sélection autour d’articles originaux et de belles photos. Le magasin de Manchester en est à son troisième numéro et la qualité de la publication n’a cessé de s’améliorer depuis la première parution en Juin 2009.

On imagine que The Rig Out est un outil de communication efficace pour véhiculer les valeurs de Oi Polloi, et mettre en scène leur sélection dans un environnement plus « lifestyle ».

De nombreuses entreprises à l’origine des magazines arrivant aujourd’hui sur le marché sont présentes sur trois fronts : la presse, le commerce avec une boutique, et un support internet mixant blog et web-shop. Les trois fonctionnant de manière complémentaire, faisant la promotion des autres, et créant un véritable univers que peut adopter le client.

Alors que les dernières années ont vu se multiplier les marques de vêtement couplées à des labels de musique (APC, Kitsune…), et que la presse traditionnelle semble emboiter le pas à l’industrie du disque en s’inclinant face à l’internet, un nouveau business-model serait en train d’apparaître ? Bien sûr, il est difficile de comparer The Rig Out, Inventory et Monocle car ces entreprises ont des origines diverses et des cœurs de métier qu’on imagine bien différents, cependant il sera intéressant de surveiller leurs évolutions…

Voici quelques images issues du magazine, qu’il sera possible d’acheter au magasin Levi’s Vintage à Paris, ou directement sur le site des auteurs.

Savile Row Field Day

Les temps sont durs pour l’industrie du textile. Que ce soit le coût de la main d’œuvre, du transport ou du coton, les fabricants font face à de nombreuses difficultés. Avec la période de crise que nous avons tous senti passer, la demande en laine en a aussi fait les frais.

Dans le but de relancer l’économie autour de laine, les tailleurs de la rue la plus connue au monde pour son savoir-faire, Savile Row à Londres, organisent une semaine de promotion de leur matière de prédilection. Soutenue par Sa Majesté le Prince de Galles, la semaine de promotion commencera le 11 octobre 2010 et verra Savile Row se transformer en pâturage pour moutons ce jour là. Le but étant de démontrer que la laine n’est pas aussi inconfortable que certains pourraient le penser.

Pendant cette journée, les producteurs expliqueront la manière dont est traitée la laine pour aboutir à la matière noble utilisée par les tailleurs de la rue. Certains des tailleurs en question ouvriront leurs portes et leurs ateliers à tous les visiteurs afin que chacun puisse avoir un aperçu de leur savoir-faire et du travail nécessaire pour créer les costumes que portent les grands de ce monde.

Pour plus de détails sur l’événement, le programme complet de la journée, le plan pour y aller et la liste des tailleurs participant à l’événement, rendez vous ici.

US Army field jackets : M-1943, M-1951 et M-1965

M65 - Photo par Scott Schuman (thesartorialist.blogspot.com)

M65 – Photo par Scott Schuman (thesartorialist.blogspot.com)

Continuons notre inventaire des pièces militaires cultes avec les vestes de combat ou field jackets de l’armée US : les M-1943, M-1951 et M-1965 (respectivement M43, M51 et M65). Les field jackets sont apparues au cours de la seconde guerre mondiale, où l’expérience sur le terrain des soldats américains démontra que l’équipement de l’époque (La courte M41 et le Service Coat) n’était pas approprié.

M43 Alpha Industries

Reproduction de M43 par Alpha Industries

La M43 fut distribuée à partir de 1944 par l’armée américaine, elle est le fruit d’un tout nouveau principe alors mis en avant par la division équipement de l’armée : celui d’un uniforme composé d’une superposition de différentes couches. En effet, l’armée américaine étant présente sur différents fronts, il était important de développer un équipement modulable et adaptable. L’équipement du soldat américain est depuis composé de multiples pièces à superposer en fonction des conditions climatiques et/ou de l’aisance nécessaire. Les field jackets furent les piliers centraux des uniformes US et ne sont donc pas forcément des vestes chaudes, elles peuvent accueillir une doublure (boutonnable ou non) et c’est avant tout ce que l’ont va mettre au dessus ou en dessous qui va permettre de se réchauffer, de se protéger de la pluie, de la neige … (je conseille au passage la lecture de l’article de Hell’s Kitchen sur la M44, sous-couche possible de la M43)

La M43 est une veste longue, arrivant aux hanches et qui possède quatre poches cargos sur l’avant, deux à la poitrine et deux au niveau des hanches. Un lien interne au niveau de la taille permet de serrer la veste à son gré, et un rabat au niveau du col permet de fermer ce dernier en vue de protéger son cou si nécessaire. Le col, qui conserve la forme en pointe des service coats, peut accueillir une capuche grâce à des boutons. Les autres boutons de cette veste, aussi bien aux poches qu’au niveau de fermeture centrale, sont cachés en vue d’éviter toute gêne avec le matériel.

Cette veste fut adoptée rapidement et fit preuve de son efficacité, à tel point que de nombreux pays développèrent depuis des vestes étrangement ressemblantes …

M51 - Supreme SS 2010

Reproduction de M51 par Supreme – Collection SS 2010

Quelques années plus tard, la guerre de Corée créa de nouveaux besoins d’équipement, et la M43 fut améliorée. C’est ainsi qu’est née la M50, veste qui n’eut qu’une courte durée de vie car rapidement remplacée par la M51. Les M50 sont des M43 un petit peu modifiées, en effet des boutons furent ajoutés en vue d’accueillir une doublure, boutonnable cette fois. S’en est suivit la M51, encore une modernisation mineure car un zip fut ajouté à la fermeture centrale de la veste, et les boutons furent remplacés par des boutons clipsables en métal, sur le rabat de la veste et aux poches. Les boutons classiques aux poignets ainsi qu’au col furent conservés.

M65 - Alpha Industries

Reproduction de M65 par Alpha Industries

Enfin, la M65 est la field jacket ayant été distribuée le plus longtemps, ce qui a fait d’elle une pièce véritablement culte. Développée par l’armée américaine en 1965, en plein milieu de la guerre du Vietnam, elle est l’évolution de la M43 et de la M51 et a progressivement remplacée cette dernière. Le col fut changé en col rond, et un zip y fut intégré afin d’y rouler une capuche dans la doublure. Les boutons aux poignets, ainsi que le rabat au col furent cette fois remplacés par des bandes velcro.

Après de longues années de service, elle finit sa carrière en 2009 mais restera surement encore longtemps la pièce phare de tous les surplus.

Woody Allen en M51 - Annie Hall

Woody Allen en M51 dans Annie Hall (1977) – On apercoit « USMC » (US Marine Corps) sur la poche gauche

 

Robert de Niro en M65 - Taxi Driver

Robert de Niro en M65 dans Taxi Driver (1976)

 

M51 - Photo par Scott Schuman (thesartorialist.blogspot.com)

M51 – Photo par Scott Schuman (thesartorialist.blogspot.com)

 

M65 - Photo par Scott Schuman (thesartorialist.blogspot.com)

M65 – Photo par Scott Schuman (thesartorialist.blogspot.com)

Albert Roussel – Poème de la forêt

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Pas facile de se faire une place au beau milieu des modernes français ! En effet, Albert Roussel est contemporain (entres autres) de Camille Saint-Saëns, Gabriel Fauré, Maurice Ravel, ou encore de Claude Debussy, on vit à cette époque l’apogée de la musique française… Alors que la « concurrence » est rude, Roussel connaît une belle carrière et sa renommée dépasse même largement les frontières hexagonales.
Cependant, il est aujourd’hui souvent laissé de côté au profit des compositeurs précités.

Albert Roussel arrive tardivement à la musique. Ayant pris des cours de piano dès son jeune âge, ses dispositions musicales n’étaient pas passées inaperçues, mais il préfère se consacrer aux études pour devenir marin et rentre à l’École navale en 1887. Au bout de 2 ans, il ressort aspirant 2eme classe et son activité musicale est quasi nulle. Quelques temps plus tard, sur les instances de Joseph Kozul (directeur du conservatoire de Roubaix), Albert Roussel se met sérieusement aux études musicales et renonce à sa carrière dans la marine.

Il poursuit son cursus musicale à Paris et suit les cours d’Eugène Gigout ainsi que de Vincent d’Indy en classe de contrepoint.

Il écrit ses premières oeuvres la trentaine passée, celles-ci subissent à travers d’Indy l’influence franckiste tandis que les suivantes seront plus imprégnées de l’atmosphère debussyste.
Albert Roussel ne se découvrira vraiment qu’au début des années 1920 avec ses oeuvres « Pour une fête de printemps » et sa deuxième symphonie (ce qui fera sans doute l’objet d’un deuxième article).

C’est le deuxième mouvement (Renouveau) de sa première symphonie que je vous laisse écouter juste en dessous, Albert Roussel cède dans cette oeuvre aux suggestions debussytes…

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Men of the Cloth

L’artisanat vestimentaire a le vent en poupe. Même si beaucoup s’intérèssent en ce moment de très près à ce qui se fait de l’autre côté de l’Atlantique, il ne faut pas oublier le patrimoine exceptionnel en la matière dont nous disposons ici, à proximité, en Europe.

Le documentaire Men of the Cloth, qui promet d’être un document assez exceptionnel, nous raconte donc l’histoire de trois maîtres tailleurs italiens, en situant ensuite leur profession dans le contexte actuel en soulignant parfois la difficulté pour ce corps de métier de susciter des vocations.

Produit par la Fondation nationale Italo-américain et par l’ Institut New yorkais de la Culture Italienne, le documentaire s’attache à faire ressentir la passion qui anime ces hommes et révéle la complexité d’un tel artisanat dans un monde très concurrentiel, où le costume a tout de même perdu beaucoup de la magie qu’il dégageait à l’époque à laquelle aller chez le tailleur n’était pas seulement l’affaire de quelques passionnés.

Vicki Vasilopoulos (journaliste pour Esquire, DNR…) suit donc pendant quelques temps Joe Centofanti, Nino Corvato et Checchino Fonticoli trois tailleurs italiens aux parcours bien différents: si les deux premiers exercent aux États Unis, l’un dans la banlieue de Philadelphie, l’autre sur la Madison avenue à New York, le dernier n’est autre que le co-fondateur de l’illustre maison Brioni, qui se tourne vers le futur en fondant une école, la « Brioni factory of artisans ».

Le budget du film étant malheureusement assez léger il semble que la production soit assez lente, le site internet fait d’ailleurs appel aux dons, mais il est sûr qu’à sa sortie il devrait séduire plus d’un amateur de vêtement et de traditions.

photos superbes: JDN

Carolyn Massey – Printemps/été 2011

Alors que c’est officiellement l’automne depuis quelques jours, certains designers continuent de nous présenter leurs collections de l’été prochain. Carolyn Massey, la créatrice anglaise que l’on suit de près depuis maintenant plusieurs saisons, nous évite cependant tout choc thermique en diffusant cette superbe vidéo, qui semble avoir été tournée en Bretagne ou en Normandie.

Un paysage rural, des nuages et du vent servent de toile de fond pour la présentation de sa collection printemps/été 2011, portée par des modèles aux allures de promeneurs côtiers. Si les longues chemises dépassant sous les pulls ne feront sûrement pas l’unanimité, les magnifiques nuances de beige, de rouille et de blanc, ainsi que les vestes d’inspiration utilitaire semblent être de belles réussites.

Gustav Holst, The Planets

Gustav Holst est un compositeur anglais d’origine suédoise. Méconnu du « grand public », il est pourtant l’inspirateur d’un grand nombre de compositeurs et en particulier de musique de film.
Il est, au côté de Ralph Vaughan Williams, Frederick Delius ou encore Edward Elgar l’une des grandes figures de la musique anglaise du XXe siècle. Sa suite symphonique « The Planets » est son oeuvre la plus jouée. Écrite entre 1914 et 1917, cette composition est le fruit d’une étude sur les planètes du système solaire (hormis la Terre), Holst attribue une couleur différente pour chacune de celles-ci à travers sa musique.

Après avoir émis de vives critiques sur les compositeurs modernes tels que Stravinsky ou Schoenberg, ces deux compositeurs vont pourtant l’influencer assez largement dans son travail sur « The Planets » tant sur l’orchestration que sur la musique elle-même. Les influences de Stravinsky avec l’Oiseau de feu, Petrouchka et Le Sacre du printemps sont frappantes à l’écoute de cette suite symphonique !
L’ensemble des cuivres de l’orchestre est très fortement mis en avant, ils se font entendre presque sans discontinuer dans les mouvements Mars et Jupiter. Cet amour pour les timbres cuivrés lui vient sans doute de son apprentissage du trombone pendant ses études musicales.

Son thème « Mars » inspirera Bill Conti pour sa musique de film L’Étoffe des héros, ainsi que Hans Zimmer pour Gladiator (2000) lors de la séquence de bataille dans l’arène « Barbarian horde ».

Les deux extraits ci-dessous (Mars et Jupiter) ont également dû inspirer John Williams lorsque ce dernier a composé la musique de star wars, adorateurs et autres fanatiques de la saga ne manqueront pas d’apprécier !

Mars :

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Jupiter :

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