Bnhmm – Foulards d’Évasion

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En voilà un qui a fait la guerre, au sens propre

Ceux qui passent leurs dimanches dans de bonnes friperies ou sur d’obscurs site de collectionneurs de militaria seront sûrement familiers avec ces étranges foulards sur lesquels sont imprimés des cartes. Pour les autres, il s’agit en fait d’escape scarves (foulards d’évasion), des coupes de tissu sur lesquelles sont imprimées des cartes de diverses régions du globe. Ces foulards avaient en fait pour objectif de permettre aux soldats britanniques ayant été fait prisonniers de s’orienter en cas d’évasion en territoire occupé.
Ils furent développés pendant la seconde guerre mondiale par le MI9, les services secrets britanniques, sur l’initiative de Christopher Clayton Hutton, sorte de Géo Trouvetou du gadget d’évadé.
Imprimées d’abord sur de la soie, puis sur de la rayonne (la soie synthétique dont on confectionnait aussi les chemises hawaïennes), ces cartes étaient du coup faciles à dissimuler, consultables discrètement et surtout résistantes à l’eau et à l’usure.
Christopher Clayton Hutton, bien avant l’invention du fameux personnage Q de James Bond, avait aussi fait développer, entre autres, des couvertures avec des patrons de vêtements imprimés avec de l’encre invisible, permettant aux évadés de se fabriquer des habits
civils pour passer incognito, mais aussi des bottes avec des talons creux pour y dissimuler des cartes, des boites à cigarettes à double fond et des petites boussoles qui se cachaient dans des boutons de veste. Ces gadgets devaient pouvoir se dissimuler sur une tenue militaire, ou au sein de cadeaux aux prisonniers distribués par la Croix Rouge. Le tunnel de La Grande Évasion n’est pas loin, Hussein Chalayan, son fameux défilé d’Automne-Hiver 2000 et ses robes dissimulées dans les meubles non plus.
Les amis de Bnhmm, passionnés de vêtement vintage, ont mis la main sur un stock complet de ces foulards en parfaits états, datant des années 50. Ils les ont reconditionnés, leur ajoutant une petite couture afin qu’ils ne s’effilochent pas, et les distribuent maintenant sur leur site internet et au sein de quelques points de ventes. Une aubaine maintenant que ces foulards deviennent de plus en plus difficiles à trouver.
On se presse il ne leur en reste presque plus (et Marseille est hélas déjà soldout) !

bnhmm.fr

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The Vintage Showroom


La devanture du magasin au 14 Earlham Street à Londres

On compte surtout les marchés quand on parle de vintage à Londres : Spitalfields le jeudi, Portobello le vendredi, Camden le samedi et Bricklane le dimanche. Si on me demande c’est le programme que je suivrais. Quand il s’agit de boutiques, on tombe souvent sur un os : le prix. Les loyers à Londres sont chers et ça se ressent sur l’étiquette . Alors comment se démarquer de moult boutiques de vintage londoniennes qui proposent souvent tout et n’importe quoi pour des prix loin de raisonnables? The Vintage Showroom fait partie des exemples qui font bande à part de cette faune et propose réellement des produits de qualités, rares et même s’ils sont loin d’être gratuits, valent souvent le prix affiché.



Un aperçu de l’étage principal du magasin

Vintage de l’armée américaine, française ou anglaise en passant par de beaux exemples de chemises hawaïennes, des vestiges des heures de gloire de l’air preppy avec vestes en madras ou chinos d’époque sans oublier workwear français et grands noms du denim d’outre manche, le tout est réuni dans cette espace ouvert toute la semaine. Simon le manager et James, son assistant, sauront vous aider à trouver votre bonheur.

Pour ceux qui cherchent quelque chose de bien particulier, le sous-sol peut être rendu accessible sur demande. Le but de l’endroit est de montrer une sélection des belles pièces que Doug Gunn et son acolyte Roy Luckett gardent à l’écart des yeux du public pour le plaisir des professionnels du cinéma et de la mode.


Le sous-sol: ouvert uniquement sur demande

Lors de notre rencontre avec Doug, nous avons eu la chance d’apprendre en exclusivité qu’ils lanceront prochainement leur marque : F.W Collins, nommée d’après le magasin que la boutique a remplacé. L’avantage de ce nom est son histoire. Avec plus de 160 ans d’existence, le magasin a de quoi raconter une où deux anecdotes pour inspirer les futures collections de la marque. De leurs côté, avec 35 ans d’expérience cumulées dans le monde de la fripe, on fait confiance aux deux associés pour faire les choses bien. Les produits devraient être disponibles à la boutique pour le printemps prochain. Un peu de patience, on ne manquera pas de vous donner plus d’information dès que possible.



La plaque de F.W.Collins

Le clou du spectacle s’est déroulé le jour précédent, lorsque nous avons eu la chance de visiter le studio du Vintage Showroom. L’accès y est exclusivement réservé aux professionnels malheureusement, donc si vous voulez juste jeter un œil, ça risque d’être compliqué.

L’endroit recèle de trésors incroyables : Une Ursula suit réalisé par Barbour sur demande du Capitaine George Phillips, commandant du sous-marin HMS Ursula en 1937, est surement un des plus impressionnant. Vous n’aurez sûrement pas l’occasion d’en voir une autre de si tôt. Quand on sait que c’est de là que provient l’idée de la Barbour International portée notamment par Steve McQueen, ça laisse rêveur.



Doug Gunn


Plus on avance dans le showroom, plus nos yeux d’amateurs s’écarquillent, les pièces sont plus rares les unes que les autres et les prix le montrent bien. C’est beau, c’est rare, c’est inaccessible au commun des mortels que nous sommes, bref, c’est incroyable. Bienvenue au paradis du vintage.


Veste en camo reversible et Belstaff Trialmaster à la patine incroyable


Merci à Doug pour cette chance, on suivra le lancement prochain de F.W. Collins de très près, vous pouvez en être sûr.


The Vintage Showroom
14 Earlham Street
London, WC2H 9LN
t: +44 (0)207 836 3964
e: sm@thevintageshowroom.com

www.thevintageshowroom.com

Flight jackets en peau retournée (2/2) – B-3

Type B-3


L’aura des flight jackets dépasse largement celle de toutes les autres pièces militaires. Pour moi, ce succès est tout autant le résultat des spécificités des vestes (simplicité, matériaux, praticité) que celui du métier de ceux qui les ont portés. En effet être pilote fait, et fera toujours rêver, plus particulièrement depuis l’époque des Spitfires. Ajoutons à cela que ces pilotes faisaient peindre des pin-up sur la carlingue de leur engins ainsi que sur leurs vestes, et vous obtenez la définition du « cool » à l’américaine. D’ailleurs Les flight jacket feront partie intégrante, au même titre que les jeans, du bagage culturel américain prêt à envahir l’Europe dès la fin de la seconde guerre mondiale.

Après avoir décrit le fameux bomber Irvin de la Royal Air Force, jetons un œil aux productions en peau retournée de l’armée de l’air américaine (appelée USAAC puis USAAF et qui deviendra finalement l’USAF en 47).


Commençons par la plus ancienne et la plus connue : La Type B-3. Ce blouson est l’équivalent américain de la Irvin et est entrée en service peu de temps après celle-ci, en mai 1934. Encore une fois sa fonction fut de protéger des pilotes des conditions extrêmes endurées en vol.

La B-3, tout comme la Irvin, est constituée de peau de mouton retournée. Pour les premières versions, cette peau fut conservée tannée telle quelle, sans application d’une couche supplémentaire de protection. Cependant leur fragilité poussa à traiter la surface extérieure de ces vestes. Tout d’abord avec une couche de protection dans les tons bruns/rouges (ce qui donna à ces vestes le surnom de redskins), puis par un vernis coloré brun foncé standard (ou seal brown) à partir de 1942, peu après l’entrée en guerre des Etats-unis. Le col de la B-3 est plus large que celui de la Irvin, celui-ci est en effet refermable par non pas une, mais deux sangles, et des boutons pressions permettent de le maintenir abaissé si nécessaire. Deux autres sangles sur les côtés permettent d’ajuster la taille, comme sur la USN Deck Jacket A-2. Une poche est cousue sur la droite afin d’y glisser éventuellement une carte, des gants ou même un paquet de cigarettes et une couche de cuir est ajoutée sur les manches pour plus de résistance. Le cuir ajouté sur la veste (sur les manches, pour la poche, pour les sangles et pour les coutures) étant d’une autre provenance que la peau retournée constituant la veste, on observe une différence de texture et parfois de ton entre ces éléments. Autre particularité de la veste, celle-ci n’a pas d’épaulettes mais possède à la place et pour la même fonction de petits carrés de cuir cousus aux épaules.

Aujourd’hui ce blouson a atteint le statut de pièce culte, et les deux sangles retombant du col, sont une particularité assez forte de la veste qui a inspiré beaucoup de créateurs, on les retrouve partout. Il semble que cela ait notamment inspiré Christopher Bailey pour la collection Burberry de cet hiver : ici et , une belle interprétation à mon goût. Cependant, d’autres blousons en peau retournée furent produits pour l’armée de l’air américaine. Moins célèbres que le B-3 ils présentent tout de même tous des détails originaux intéressants.


Type B-6 by Eastman Leather


Tout d’abord, la B-6 est un peu la petite soeur de la B-3. Entrée en fonction à la fin des années 30 et moins chaude que la B-3, elle servit de compromis entre celle-ci et la fameuse A-2. La fourrure y est d’ailleurs coupée plus courte. Ayant été conçue quelques années après la B-3, des améliorations ont été apportées : Des poches plus pratiques sont présentes, les sangles à la taille ont été remplacées par des zips sur les cotés, les manches se resserent grâce à un bouton pression, et des épaulettes ainsi que des soufflets apparaîssent. Le col, quant à lui, est plus fin que celui de la B3, et une seule sangle permet de le refermer. On peut dailleurs retrouver des B-3 vintages sur lesquels ont été installés un col de B-6, permettant aux aviateurs une meilleure visibilité lorsque remonté.


Type D-1 by Eastman Leather


Tout comme la Irvin, une version de la B-3 existe pour le personnel au sol, plus particulièrement les mécaniciens qui eux-aussi ont affaire à des températures parfois difficiles. La D-1 est faîte de la même fourrure courte que la B-6 et, tout comme cette dernière ne possède qu’une sangle autour d’un col. Plus courte, ses poches se ferment par des zips.


ANJ-4 by Eastman Leather


Finalement, la ANJ-4 est la dernière veste de pilote de l’USAAF conçue en peau retournée. Celle-ci fut distribuée à partir de 1943 pour remplacer la B-3. Elle ne le sera cependant que pendant moins d’un an pour être remplacée par une veste doublée. Résultat de l’expérience sur le front des pilotes américains, on remarque que sa forme se rapproche des flight jackets en cuir plus classiques. L’ensemble des manches, ainsi que le bas de la veste sont recouvert de renforts en cuirs pour des raisons de solidité. Des tricotines font aussi leur apparition au poignet, empêchant le vent de s’engoufrer dans les manches. Des sangles sur le côté permettent toujours d’ajuster la taille de la veste.

Aujourd’hui, de nombreux fabriquants proposent des répliques plus ou moins fidèles de ces vestes. Près de chez nous, il y a notamment Eastman Leather (distribué chez American Classics à Londres) et Aero Leathers (distribué chez Rocker Speed Shop à Paris) qui proposent de belles pièces.

Voici enfin quelques photos de la seconde guerre mondiale où figurent certaines de ces vestes.


B-6

 

B-3, A-2 et B-6


B-3 et B-6


B-3

US Navy deck jackets – N-1 et A-2

USN Deck Jacket N-1

Continuons notre inventaire des pièces militaires cultes avec les vestes de pont ou Deck Jackets de la marine américaine. Comme leur nom le laisse imaginer, ces vestes étaient utilisées par les équipages lorsqu’il fallait intervenir sur le pont, en contact direct avec les éléments. Ces vestes se veulent avant tout pratiques, chaudes, et laissent à leur porteur la liberté de mouvement nécessaire à leurs interventions. On remarque que comme presque toujours sur les vêtements utilitaires, la forme suit la fonction, et c’est d’autant plus flagrant lorsque l’on compare ces vestes de ponts avec d’autre vestes de la défense américaine, comme les field jackets par exemple.

Le N-1 fut créée par la US navy en 44. Sa première version, fidèle au reste de la garde robe de la marine de l’époque, était bleu marine. Cette couleur fut rapidement changée en kaki afin de permettre aux soldats un meilleur camouflage. L’expérience des rudes conditions subies par la marine durant le début de la seconde guerre mondiale a permit d’aboutir à la création de ce veste, qui est un peu l’ultime veste de la navy US pour se protéger du froid.

Ce manteau possède des caractéristiques originales : sa doublure est en alpaga, procurant un confort assez rare sur les vêtements militaires. Un zip central ainsi qu’un rabat boutonné permet sa fermeture, ce qui donne au manteau une petite asymétrie charmante. Le col rond fourré en alpaga se relève et peut se fermer par une languette.

Les authentiques Deck Jacket N-1, comme beaucoup de pièces militaires, possèdent divers détails permettant de retracer leurs histoires : des pochoirs sont souvent visibles sur la poitrine et sur le dos, indiquant l’affectation et le nom du propriétaire original. De même, l’étiquette sur la doublure affiche la référence du fabriquant et le numéro de contrat permet de retrouver la date de fabrication.

La N-1 est entrée en service en 44, juste à temps pour entrer dans l’histoire et être utilisé sur les plages normandes lors du débarquement. Elle fut ensuite utilisée pendant une vingtaine d’année, avant d’être remplacé par la A-2. Bien qu’assez commune aux US, il est plutôt difficile de s’en procurer une en Europe aujourd’hui. Il est toujours possible de se tourner vers des reproductions japonaises, qui poussent le détail jusqu’à utiliser des zips deadstock pour être le plus fidèle à l’original possible (The Real McCoy’s ou Buzz Rickson).

La A-2 fut elle introduite à la fin des 50’s et fut distribuée jusqu’à la fin des années 90. La forme reste similaire à la N-1, une poche à rabat est ajoutée à la poitrine et des sangles sur les côtés permettent de la serrer aux hanches. L’alpaga a été remplacé par du synthétique et le col n’est plus fourré. Elle conserve néanmoins ses poignets élastiques, permettant d’éviter que le vent ne s’engouffre dans les manches comme cela se ferait avec un caban.

Ci-dessous une photo de la A-2 ainsi que des photos de la N-1 portée, par Paul Newman et par des marins américains.

USN Deck Jacket A-2



Paul Newman sur le tournage de « Somebody Up There Likes Me » en 1956


Nigel Cabourn – L'histoire comme inspiration

Bien tranquillement situé près de Newcastle au Nord-Est de l’Angleterre, Nigel Cabourn fabrique des vêtements de très haute qualité largement inspirés de vêtements vintages issue de l’armée, du workwear ou encore de l’alpinisme.

Nigel Cabourn a créé sa première collection dès sa sortie de Northumbria University en 1971. Il fonde tout d’abord « Cricket Clothing Ltd. » mais ce n’est qu’en 2003 qu’il fonde la marque éponyme Nigel Cabourn.

Nigel Cabourn utilise des inspirations différentes à chaque collection qui touchent toujours à un des trois sujets cités plus haut. A savoir: militaire, workwear ou alpinisme. Il a récemment travaillé sur des thèmes tel que le colonialisme anglais en Inde (Ete 2010) ou encore la marine anglaise (Hiver 2010), tout en ayant pour inspiration principale l’expédition anglaise qui a atteint le sommet de l’Everest le 29 mai 1953 et dirigée par Sir Edmund Hillary, son idole .

« The Ascent of Nigel Cabourn », sortie pour l’hiver 2003, est la première collection de la marque. Elle est fut créée pour le 50ème anniversaire de l’ascension de Sir Edmund Hillary au sommet de l’Everest en Mai 1953 et reprend la garde robe des membres de l’expédition. Les pièces de cette collection telles que la « Antarctic Parka » ou encore la « Cameraman Jacket » sont depuis devenus des classiques de la marque et sont même réédités tous les ans.

La ligne directrice de la marque est de reproduire des vêtements vintages le plus fidèlement possible en n’utilisant que les meilleures matières et, de préférence, celles d’origine. Ainsi, pour prendre l’exemple de la veste d’alpinisme phare de la marque, l' »Antarctic Parka » , Nigel Cabourn a utilisé la matière Ventile. Cette matière qui est utilisée par l’armée anglaise depuis les années 30 est 100% coton. Ses propriétés isolantes et protectrices viennent de son tissage très serré en oxford qui gonfle au contact de l’eau, l’empêchant de s’infiltrer d’avantage.

Ce créateur à la tête d’une petite entreprise au grand nom dans le milieu du workwear, et particulièrement au Japon, aime son pays et le lui rend bien. Au travers de sa collection « Authentic », il s’inspire de matières anglaises et produit entièrement cette ligne dans son pays d’origine. Il réitère le même procédé au Japon, avec sa « Mainline », produite principalement au Japon avec des matières japonaises. Ce procédé lui permet d’obtenir des matières et des méthodes de production différentes et ainsi reproduire (parce que c’est surtout de ça qu’il s’agit) les modèles qu’il a sélectionné dans son énorme collection.

Cette collection est en grande partie la source de son succès. Grâce à une recherche acharnée depuis plus de 40 ans à travers des vides greniers, brocantes, marchés aux puces ou autre source de trésors du passé, ce passionné a réussi à regrouper une des plus importantes collections de vintage au monde. Sa collection de plus de 4000 pièces rares s’agrandit selon ses dires de « 100 à 200″ articles par an. Des manteaux de la R.A.F aux pantalons de la Royal Navy, cette collection, principalement militaire, regroupe des articles permettant de revivre tous les moments de la vie des soldats en temps de guerre: t-shirts, besaces, polos de rugby, pulls, parkas ou encore veston d’officier, tout y est pour trouver l’inspiration nécessaire à vous vêtir de la tête au pied comme en l’an 40.

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US Army field jackets : M-1943, M-1951 et M-1965

M65 - Photo par Scott Schuman (thesartorialist.blogspot.com)

M65 – Photo par Scott Schuman (thesartorialist.blogspot.com)

Continuons notre inventaire des pièces militaires cultes avec les vestes de combat ou field jackets de l’armée US : les M-1943, M-1951 et M-1965 (respectivement M43, M51 et M65). Les field jackets sont apparues au cours de la seconde guerre mondiale, où l’expérience sur le terrain des soldats américains démontra que l’équipement de l’époque (La courte M41 et le Service Coat) n’était pas approprié.

M43 Alpha Industries

Reproduction de M43 par Alpha Industries

La M43 fut distribuée à partir de 1944 par l’armée américaine, elle est le fruit d’un tout nouveau principe alors mis en avant par la division équipement de l’armée : celui d’un uniforme composé d’une superposition de différentes couches. En effet, l’armée américaine étant présente sur différents fronts, il était important de développer un équipement modulable et adaptable. L’équipement du soldat américain est depuis composé de multiples pièces à superposer en fonction des conditions climatiques et/ou de l’aisance nécessaire. Les field jackets furent les piliers centraux des uniformes US et ne sont donc pas forcément des vestes chaudes, elles peuvent accueillir une doublure (boutonnable ou non) et c’est avant tout ce que l’ont va mettre au dessus ou en dessous qui va permettre de se réchauffer, de se protéger de la pluie, de la neige … (je conseille au passage la lecture de l’article de Hell’s Kitchen sur la M44, sous-couche possible de la M43)

La M43 est une veste longue, arrivant aux hanches et qui possède quatre poches cargos sur l’avant, deux à la poitrine et deux au niveau des hanches. Un lien interne au niveau de la taille permet de serrer la veste à son gré, et un rabat au niveau du col permet de fermer ce dernier en vue de protéger son cou si nécessaire. Le col, qui conserve la forme en pointe des service coats, peut accueillir une capuche grâce à des boutons. Les autres boutons de cette veste, aussi bien aux poches qu’au niveau de fermeture centrale, sont cachés en vue d’éviter toute gêne avec le matériel.

Cette veste fut adoptée rapidement et fit preuve de son efficacité, à tel point que de nombreux pays développèrent depuis des vestes étrangement ressemblantes …

M51 - Supreme SS 2010

Reproduction de M51 par Supreme – Collection SS 2010

Quelques années plus tard, la guerre de Corée créa de nouveaux besoins d’équipement, et la M43 fut améliorée. C’est ainsi qu’est née la M50, veste qui n’eut qu’une courte durée de vie car rapidement remplacée par la M51. Les M50 sont des M43 un petit peu modifiées, en effet des boutons furent ajoutés en vue d’accueillir une doublure, boutonnable cette fois. S’en est suivit la M51, encore une modernisation mineure car un zip fut ajouté à la fermeture centrale de la veste, et les boutons furent remplacés par des boutons clipsables en métal, sur le rabat de la veste et aux poches. Les boutons classiques aux poignets ainsi qu’au col furent conservés.

M65 - Alpha Industries

Reproduction de M65 par Alpha Industries

Enfin, la M65 est la field jacket ayant été distribuée le plus longtemps, ce qui a fait d’elle une pièce véritablement culte. Développée par l’armée américaine en 1965, en plein milieu de la guerre du Vietnam, elle est l’évolution de la M43 et de la M51 et a progressivement remplacée cette dernière. Le col fut changé en col rond, et un zip y fut intégré afin d’y rouler une capuche dans la doublure. Les boutons aux poignets, ainsi que le rabat au col furent cette fois remplacés par des bandes velcro.

Après de longues années de service, elle finit sa carrière en 2009 mais restera surement encore longtemps la pièce phare de tous les surplus.

Woody Allen en M51 - Annie Hall

Woody Allen en M51 dans Annie Hall (1977) – On apercoit « USMC » (US Marine Corps) sur la poche gauche

 

Robert de Niro en M65 - Taxi Driver

Robert de Niro en M65 dans Taxi Driver (1976)

 

M51 - Photo par Scott Schuman (thesartorialist.blogspot.com)

M51 – Photo par Scott Schuman (thesartorialist.blogspot.com)

 

M65 - Photo par Scott Schuman (thesartorialist.blogspot.com)

M65 – Photo par Scott Schuman (thesartorialist.blogspot.com)