The Vintage Showroom


La devanture du magasin au 14 Earlham Street à Londres

On compte surtout les marchés quand on parle de vintage à Londres : Spitalfields le jeudi, Portobello le vendredi, Camden le samedi et Bricklane le dimanche. Si on me demande c’est le programme que je suivrais. Quand il s’agit de boutiques, on tombe souvent sur un os : le prix. Les loyers à Londres sont chers et ça se ressent sur l’étiquette . Alors comment se démarquer de moult boutiques de vintage londoniennes qui proposent souvent tout et n’importe quoi pour des prix loin de raisonnables? The Vintage Showroom fait partie des exemples qui font bande à part de cette faune et propose réellement des produits de qualités, rares et même s’ils sont loin d’être gratuits, valent souvent le prix affiché.



Un aperçu de l’étage principal du magasin

Vintage de l’armée américaine, française ou anglaise en passant par de beaux exemples de chemises hawaïennes, des vestiges des heures de gloire de l’air preppy avec vestes en madras ou chinos d’époque sans oublier workwear français et grands noms du denim d’outre manche, le tout est réuni dans cette espace ouvert toute la semaine. Simon le manager et James, son assistant, sauront vous aider à trouver votre bonheur.

Pour ceux qui cherchent quelque chose de bien particulier, le sous-sol peut être rendu accessible sur demande. Le but de l’endroit est de montrer une sélection des belles pièces que Doug Gunn et son acolyte Roy Luckett gardent à l’écart des yeux du public pour le plaisir des professionnels du cinéma et de la mode.


Le sous-sol: ouvert uniquement sur demande

Lors de notre rencontre avec Doug, nous avons eu la chance d’apprendre en exclusivité qu’ils lanceront prochainement leur marque : F.W Collins, nommée d’après le magasin que la boutique a remplacé. L’avantage de ce nom est son histoire. Avec plus de 160 ans d’existence, le magasin a de quoi raconter une où deux anecdotes pour inspirer les futures collections de la marque. De leurs côté, avec 35 ans d’expérience cumulées dans le monde de la fripe, on fait confiance aux deux associés pour faire les choses bien. Les produits devraient être disponibles à la boutique pour le printemps prochain. Un peu de patience, on ne manquera pas de vous donner plus d’information dès que possible.



La plaque de F.W.Collins

Le clou du spectacle s’est déroulé le jour précédent, lorsque nous avons eu la chance de visiter le studio du Vintage Showroom. L’accès y est exclusivement réservé aux professionnels malheureusement, donc si vous voulez juste jeter un œil, ça risque d’être compliqué.

L’endroit recèle de trésors incroyables : Une Ursula suit réalisé par Barbour sur demande du Capitaine George Phillips, commandant du sous-marin HMS Ursula en 1937, est surement un des plus impressionnant. Vous n’aurez sûrement pas l’occasion d’en voir une autre de si tôt. Quand on sait que c’est de là que provient l’idée de la Barbour International portée notamment par Steve McQueen, ça laisse rêveur.



Doug Gunn


Plus on avance dans le showroom, plus nos yeux d’amateurs s’écarquillent, les pièces sont plus rares les unes que les autres et les prix le montrent bien. C’est beau, c’est rare, c’est inaccessible au commun des mortels que nous sommes, bref, c’est incroyable. Bienvenue au paradis du vintage.


Veste en camo reversible et Belstaff Trialmaster à la patine incroyable


Merci à Doug pour cette chance, on suivra le lancement prochain de F.W. Collins de très près, vous pouvez en être sûr.


The Vintage Showroom
14 Earlham Street
London, WC2H 9LN
t: +44 (0)207 836 3964
e: sm@thevintageshowroom.com

www.thevintageshowroom.com

John Boultbee – Le vêtement par Brooks England

C’est l’air du temps, de nombreuses entreprises se lancent dans ce secteur en pleine expansion qu’est celui des vêtements casual pour cyclistes. La grande problématique de ce type de vêtement consiste à conserver un look portable et attirant, tout en offrant des caractéristiques techniques adaptées à la circulation urbaine à vélo. Ces caractéristiques peuvent prendre de nombreuses formes : bandes réfléchissantes, aérations, protection du vent, de la pluie, ainsi qu’une bonne adaptation au vélo en lui même afin d’éviter de se retrouver le pantalon coincé dans le pédalier, d’éviter les taches d’huiles, et d’obtenir une aisance nécessaire au pédalage.

Et voilà qu’une marque que l’on attendait pas forcément annonce le lancement d’une gamme de vêtement : Brooks Englands. Les cyclistes connaissaient déjà Brooks pour fabriquer des selles de vélo de qualité, principalement en cuir, dans la campagne anglaise depuis 1866. Les selles Brooks sont d’une durabilité exceptionnelle et se patinent comme il faut avec le temps, certains modèles que Brooks produit aujourd’hui le sont d’ailleurs depuis plus de 70 ans. Avec une image de marque telle que celle de Brooks, nous sommes plus qu’impatient de voir le résultat de cette extension de marque, qui, on l’imagine, souhaite toucher tout d’abord la base de client existante de Brooks. Cette gamme, nommée John Boultbee, du nom d’un grand voyageur anglais du 19eme siècle,  se devra donc de respecter ce qui fait l’image de marque et l’héritage de l’entreprise, mais pour des vêtements, c’est donc prometteur.

Pour réaliser cette collection, la marque s’est associée avec Timothy Everest, tailleur anglais ayant été formé sur Saville Row.  Il a depuis pris ses distances du classicisme du Row, aussi bien au sens figuré que littéralement car son atelier se trouve à Spitalfields. Ce touche-à-tout, acteur aux côtés de Ozwald Boateng ou Richard James dans ce que certains ont appelé le New bespoke movement dans les 90’s, a donc participé à cette ajout de « modernité » dans l’offre proposée par les tailleurs anglais de l’époque. Il est maintenant aussi Creative Contributor et Sartorial Advisor pour le magazine singapourien The Rake, qui est dédié au luxe pour homme et fait la part belle au sur-mesure. Concernant le vêtement utilitaire, notamment pour cycliste, il n’en est pas à son premier essai car il avait déjà collaborer avec Rapha (marque qui avait aussi travaillé avec Paul Smith, on en avait parlé ici) pour la réalisation d’un costume trois pièces.

Concernant John Boultbee, Brooks n’a pour l’instant diffusé que des visuels d’un seul modèle, mais le résultat semble réussi. Cette veste en Ventile (tissu technique anglais en coton jouissant d’un regain de notoriété, aussi présent chez Albam ou Nigel Cabourn) rappelle une Barbour Internationnal ou une Belstaff Trialmaster avec un col plus structuré, et on nous promet plein de petits détails techniques à destination des cyclistes. Des bandes réfléchissantes, de quoi accrocher ses clés, une sangle pour porter la veste sur son dos, des renforts là où il faut ainsi qu’un système de fermeture efficace pour se protéger du temps, tout ceci se cachant discrètement dans la veste lorsque l’on est pas sur son vélo. A suivre donc …