Sport, Esthétique et Technique, partie I

En retraçant brièvement l’origine de la redingote, pièce de vestiaire masculin dont on a emprunté le nom pour intituler ce blog, on constate que son apparition se fait aux aurores du 19ème siècle.

Il semblerait que le mot soit tout simplement une déformation de l’anglais « riding coat », donc de l’expression « manteau pour chevaucher »: la redingote aurait donc été inventée pour faciliter le port du manteau à dos de cheval tout en restant élégant.

Une fois encore, on est face à un phénomène que l’on connaît bien: les pièces créées pour répondre à un besoin pratique, continuent d’exister dans le temps de manière durable, tandis que les pièces dessinées ou modifiées par pur soucis esthétique et pour coller à la tendance semblent être vouées à une durée plus éphémère. Bien sûr, il y a des exceptions, je vous vois venir en brandissant la cravate !

Si le sujet de la création d’un vêtement élégant pour répondre à un besoin technique semble assez désuète, détrompez vous, il arrive encore de nos jours que certains designers se penchent sur des questions très actuelles, par exemple, le vélo.

Moyen de transport urbain très utilisé dans les grandes villes d’Europe, d’ailleurs très en vogue en ce moment sûrement grâce à la tendance « pignon fixe » (parce que oui, on peut lui trouver de bons côtés), le vélo peut néanmoins présenter quelques inconvénients quand il s’agit d’arriver au bureau à l’heure, alerte et immaculé. Il y a donc un besoin auquel pourraient répondre quelques designers de vêtement talentueux: faire de beaux vêtements, dans des matières permettant d’éviter la transpiration, la chaleur, et de bien se protéger contre les intempéries.

On a d’abord eu des marques proches du monde du vélo réfléchissant simplement à des coupes facilitant la pratique cycliste, comme WoodWood avec son chino Eland 91, qui se resserait au niveau des chevilles pour que la chaîne n’abime pas le pantalon. Ou encore des marques comme J.Lindberg, s’en inspirant surtout au niveau de l’esthétique générale d’une collection.

Ensuite on pense à des marques comme Rapha, se souciant à la fois de l’esthétique et de la fonction finale du vêtement avec toutes les implications techniques que cela peut entraîner, mais très orientée vers une clientèle sportive.

Côté actualité, il y a récement eu cette belle vidéo mettant en scène Paul Smith avec l’équipe cycliste Rapha Condor, qui mettait le doigt sur une partie de ce challenge que les designers vont avoir à relever dans un futur proche, et que certains exploitent déjà.

Cela fait d’ailleurs quelques temps que Rapha et Paul Smith travaillent ponctuellement ensemble sur des accessoires destinées à la pratique du vélo, le designer anglais étant un fan de cyclisme depuis sa jeunesse. Cet hiver ils sont allés un peu plus loin en proposant une veste technique, ce qui devrait continuer en s’accentuant sur Printemps Eté  2011 selon ViaComit.

Ceux qui poussent la chose le plus loin c’est sans doute Arc’Téryx, la marque canadienne d’outerwear, avec leur ligne Veillance. Moyennant un budget assez élevé, on pourra choisir chez Arc’Téryx Veillance une tenue en parfaite adéquation avec le monde de l’entreprise: un costume en GORE-TEX avec des coutures thermosoudées et des poches étanches, complètement coupe vent.

Le plus étonnant, outre la coupe d’une veste très technique reprenant celle d’un blazer, est qu’ils sont allés jusqu’à développer une ligne de chemises reprenant ces technologies. L’ensemble empêche donc la pénétration d’eau dans le textile tout en laissant passer la transpiration, et peut être trouver chez The Glade.

La question des chaussures pour les pédales automatiques est également un domaine ou l’innovation a sa place, puisque la plupart des modèles restent des modèles de sport à proprement parler. Fondée en 1994, Mission Workshop s’est donc attelé à la tache et développe une basket pour pédale automatique avec laquelle on peut marcher normalement. L’initiative est à saluer mais je suis assez impatient de voir ce que le chemin qui mènera à la production de pièces abordables et esthétiquement vraiment réussies, aura à nous faire découvrir.

6ème salon du vintage de Paris

D’année en année le salon du Vintage de Paris prend de l’ampleur de manière considérable !

La 6ème édition se déroulera dans l’espace des Blancs Manteaux, au 48 rue vieille du temple, samedi 25 et dimanche 26 septembre. L’endroit vous ouvre ses portes de 10h à A9h et dispose d’une surface deux fois plus importantes que pour les précédentes éditions. Il accueillera 80 exposants, tous spécialistes du vêtement, de la mode et du design. L’entrée devient libre et gratuite , c’est donc une bonne occasion de chiner un peu si vous n’avez ni le temps ni le reflex de parcourir les brocantes de Province tout au long de l’année !

Velour – Un brin de Nostalgi

Encore une fois, c’est un réel plaisir de découvrir les pièces de la marque suédoise Velour, qui se fait beaucoup remarquer depuis quelques saisons, notamment en raison de la qualité de ses produits.

En 1997, suite à une fouille dans les stocks du magasin de sa grand-mère, fermé depuis une dizaine d’années, Per Andersson a décidé avec quelques amis de revendre ces pièces d’une autre époque. Situé à Göteborg, en Suède, le magasin « Nostalgi » proposait des répliques de vêtements, de l’art et du design en plus des stocks du magasin de la grand-mère du fondateur.

Le magasin attira beaucoup de jeunes gens branchés qui donnèrent l’inspiration à l’équipe en place de lancer en 2002 leur propre marque du nom de Velour.

La marque développe aujourd’hui une collection de très beaux vêtements à des prix raisonnables comparé à la concurrence. L’idée est de proposer des vêtements inspirés de classiques avec tout ce qui fait la particularité du style scandinave: un brin de folie dans les couleurs et les imprimés. C’est ce qu’ils appellent eux-même le « Feelgood Preppy ».

Ci dessous un extrait de leur collection automne-hiver 2010/2011 …

… et la vidéo qui va avec:

La marque continue sur la même lancée l’été prochain et nous avons pu voir un aperçu sur Selectism:

http://www.velour.se/

Vestes de l'armée francaise : Satin 300, F1 et F2

Aujourd’hui, toute l’offre en matière de veste, blouson et manteau est basée sur des rééditions ou des adaptations de modèles classiques, généralement des vêtements militaires ou utilitaires. Il est toujours passionnant de retourner à la source de l’inspiration des créateurs et industriels actuels. Cet article est le premier d’une série de descriptions de pièces militaires cultes inspirant les créateurs d’aujourd’hui, détaillant les évolutions de vêtements purement fonctionnels à travers le temps.

Veste M64 ou Satin 300

Commençons par étudier un modèle que tout le monde ou presque possède dans sa garde robe : les vestes F1 et F2 de l’armée française. Trouvable dans tous les surplus français pour un prix très abordable, elle est à peu près portée par tout le monde en France, de la fashionista au bcbg. Mais cette veste se trouve aussi très facilement dans des surplus à l’étranger, profitant d’un succès global.

Veste M64 ou Satin 300, aperçu du rabat coupe-vent

Jusqu’au début des années 80, la tenue du combattant français, alors appelée M64 ou Satin 300 était composée d’un tissu satiné plutôt épais d’où celle-ci tirait son nom. La forme de la veste de cette tenue semble annoncer de manière grossière les F1 et F2, celle-ci est en effet bien plus large et plus longue. Les spécificités des vestes françaises sont déjà présentes : deux poches poitrines verticales s’ouvrant avec un zip, et deux poches à revers aux hanches. Cette veste possède des épaulettes et une capuche amovible qui peut se boutonner derrière le col. De plus, un cordon interne permet de serrer la veste à la taille, à la manière des field jackets américaines. Des boutons permettent de fermer les poignets ainsi que les poches à revers mais aucun n’est apparent, il s’agit en effet d’éviter que quoi que ce soit n’entrave la manipulation du matériel.

 

Veste F1 raccourcie

L’épaisseur du tissu de cette tenue la rend pénible à utiliser lorsqu’il fait chaud, et c’est pour cette raison que celle-ci a été remplacée au début des années 80 par la tenue F1.

La tenue F1 se démarque principalement de la S300 par le tissu utilisé pour sa confection : un herringbone 65 % coton et 35% polyester 210gr/m. Ce tissu est en effet plus léger, si bien qu’il posera rapidement des problèmes de résistance. Le style de la veste subit lui aussi une mise à jour, celle-ci devient plus près du corps et des détails fonctionnels sont améliorés : Les boutons sont remplacés par des boutons pressions et les poches zippés s’ouvrent cette fois vers le bas, et non l’inverse. Les boutons destinés à l’accueil de la capuche sont supprimés et le rabat coupe-vent disparaît lui aussi.

Veste F1 raccourcie

Trouvant les S300 et F1 trop longues, il était très commun de voir des officiers les faire raccourcir chez un tailleur. Même maintenant, il est fréquent de tomber sur ces versions modifiées dans des surplus. Non seulement la veste est raccourcie, mais un élastique couvrant tout le pan arrière de la veste est souvent ajouté.

Veste F2, aperçu du rabat coupe-vent

A la fin des années 80, la F1 est remplacée par la F2, les modifications apportées par les officiers ont été appliqué sur la nouvelle veste : deux élastiques équipent maintenant l’arrière de la veste et celle-ci est plus courte faisant du coup disparaître le cordon interne qui permettait de la serrer à la taille. Le tissu est bien sûr remplacé par une version plus résistante du précédent, du herringbone 65% coton et 35% polyester 270 gr/m.  Le rabat coupe-vent réapparaît, mais est plus petit qu’il fut sur les satin 300 et ne couvre que le haut de la veste.

Il arrive maintenant de voir des F2 sans les poches au niveau des hanches, celles-ci furent en effet supprimées en 1994 car elles n’étaient que très peu utilisées sur le terrain.

Veste F2

Le look sympa ainsi que l’étendu du succès de cette veste, bien au delà de son utilisation première, en a fait un vêtement véritablement culte. Et c’est avec grand plaisir que l’on ressent sa présence derrière de nombreuses créations actuelles.

Veste APC d’il y a quelques saisons

César Franck – Prélude, Fugue et Variations

Pendant près d’un siècle et demi, de Bach jusqu’à Brahms, il faut passer de l’autre côté du Rhin pour trouver la plus grande richesse musicale mondiale. Les plus grands compositeurs s’y comptent à la pelle : Mozart, Haydn, Beethoven, Schubert, Wagner… pour ne citer qu’eux.

De notre côté du Rhin, c’est une toute autre affaire, on ne trouve en effet aucun équivalent. Il existe bien entendu quelques compositeurs français, mais dont la productivité n’est que très relative.

Il faut donc attendre le début du XIXe pour voir apparaître en France une prospérité musicale qu’on attendait finalement depuis « le Grand » Couperin… C’est donc à partir de l’époque romantique que la France va rayonner dans le monde entier avec un nombre de compositeur impressionnant : Franck, Fauré, Widor, Bizet, Saint-Saëns et plus tard, Ravel, Debussy, Poulenc, Messiaen, Dutilleux… La liste est encore longue.

César Franck, né en 1822, fait partie de cette génération que voit naître la France à la moitié du XIXe siècle. Il sème sa route de chefs-d’oeuvre avec un génie tant harmonique que mélodique et réussi à révolutionner la forme musicale.

Le Prélude, Fugue et Variations op. 18, est une pièce pour orgue, dédiée à Camille Saint-Saëns. Il existe de nombreuses transcriptions notamment celle pour piano qui est l’une de ses pièces la plus jouée.
Je vous laisse donc apprécier la version pour deux pianos, ainsi que la version pour orgue ci-dessous.

Prélude, Fugue et Variations au piano :

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Prélude, Fugue et Variations à l’orgue :

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J. Panther Luggage Co.

Dessinés à New York, et fabriqués en Nouvelle Angleterre  par des artisans, J. Panther Luggage Co. témoigne bien de l’amour des japonais pour la culture américaine et sa garde robe. Inspiré par des pièces du début des années 60, les sacs de la marque sauront séduire les amateurs de vintage qui regrettent cette époque qui leur est particulièrement chère.

La petite marque met un point d’honneur à développer un produit utile pour ceux qui se déplacent beaucoup, soignant le détail pour leur plus grand confort. D’ailleurs si l’esthétique générale des produits nous vient du passé, tout a été réactualisé pour  prendre en compte les usages dont on pourrait faire maintenant avec ces superbes sacs.

Avec les images explicatives visibles plus bas, on se rend compte facilement que le design et les détails ne sont pas là par hasard mais bel et bien adaptés à l’utilisation de chacun: ça respire le travail bien fait, dans lequel rien a été laissé a la fatalité, par la même occasion on se rend compte que c’est tout compte fait assez rare.

Côté matériaux, le cuir est récolté et tanné aux USA et est également utilisé par la NBA et la NFL. Pour ce qui est de la toile canvas, J. Panther s’adresse à l’un des fournisseurs de l’armée du Royaume-Uni pour une solidité sans faille.

Le créateur est quant à lui diplomé de la célèbre St Martins School of Art&Design de Londres, a travaillé pour Burberry en tant que designer et chez Evisu Genes comme global creative director. Profitant d’un curriculum déjà impressionnant, Johnny Diamandis se lance donc dans l’accessoire de luxe d’inspiration américaine tout en continuant à donner des cours à la Parsons New York et au Royal College of Art de Londres.

Le tout devrait arriver en boutique en Janvier prochain, ce qui nous laissera le temps de vous donner plus d’informations quant à la distribution. Il semble d’ailleurs que le produit soit assez peu distribué en France, avis aux amateurs !

 

Levi’s Vintage Clothing Store – Paris

 

 

On vous en parlait il y a quelques mois, et vous avez pu observer ses arrivées dans de très belles boutiques récemment, Levi’s Vintage Clothing s’offre un nouveau visage pour les années à venir. Combiné avec Made & Crafted au sein d’une structure à part entière, Levi’s XX, distincte de Levi’s, il s’agit maintenant de réinvestir quelques lieux avec cette identité très qualitative.

Même si vous parcourez l’article sur Levi’s XX en diagonale, vous vous rendrez compte que la démarche est assez intéressante puisqu’elle puise constament dans le passé de Levi’s, donc de la garde robe américaine, pour en reproduire les éléments ou tout simplement s’en inspirer.

Complètement refaite, la boutique Levi’s du 21, rue Vieille du Temple dans IVème arrondissement de Paris se transforme donc en Levi’s Vintage Clothing Store à part entière: vous n’y trouverez plus de Red Tab, uniquement du premium avec Levi’s Vintage Clothing. Cette nouvelle entité étant très prometteuse, la boutique ne présage rien de mauvais, allez y les yeux fermés.