Last


Last but not least

En terme de mode masculine, le Japon est sûrement le pays où l’on trouve les journaux spécialisés les plus pointus au monde. C’est donc toujours un plaisir de parcourir les rayons de la librairie japonaise Junku à Paris (je vous en avais déjà parlé ici) à la recherche de nouvelles merveilles de maniaquerie obsessionnelle.

Mon dernier butin s’appelle Last, se lit à l’envers, et ne possède que de très rares phrases déchiffrables par le non-japonophone que je suis. Last, les calcéophiles les plus bilingues d’entre vous le savent déjà, signifie « forme » en anglais: c’est un terme qui décrit l’outil en bois ou en plastique sur lequel va être bâti et « formé » un soulier. Last est donc bien entendu dédié aux amateurs de belles chaussures, et le numéro que j’ai entre les mains propose un véritable abécédaire des grands bottiers internationaux: y figurent nos nationaux Corthay, John Lobb, Paraboot, Berluti, aux côtés de classiques tels qu’Edward Green ou Alden, et accompagnés de quelques découvertes.

La mise en page et les visuels sont d’une qualité assez rare, et chaque marque est présentée accompagnée de quelques-uns de ses modèles emblématiques. Sont aussi présentés quelques visites d’ateliers français d’exception, notamment ceux de John Lobb et de Berluti, et d’un tailleur japonais basé à Courbevoie dont il me tarde d’apprendre un peu plus …


Mighty-Mac – Lookbook par Hiroshi Watatani

 

L’illustration a longtemps été le standard pour représenter la mode. Avant que la photographie se fasse plus accessible, les magazines ainsi que les publicités nous présentaient des produits exclusivement dessinés. Rien de tel qu’une illustration de qualité pour représenter l’univers d’une marque, le travail d’un créateur et les valeurs que celui-ci porte. Un petit tour à l’exposition Drawing Fashion (jusqu’au 6 mars au Design Museum de Londres) m’a convaincu que nous avons beaucoup perdu lorsque la photo a remplacé les dessins sur les couvertures des magazines de mode.

Avec un peu de retard, j’ai découvert lors du dernier salon Capsule le lookbook de l’été 2010 de Mighty-Mac. L’été dernier a été l’apogée du retour du look BCBG américain, qui se fera surement moins présent l’été prochain. Personnellement je ne m’en lasse pas et j’ai donc adoré ce lookbook illustré, présentant des scènes semblant sorties d’un été des années 60 à Cap Cod.

Mighty-Mac est une de ces marques japonaise dont on entend pas trop parler en Europe. Peu distribuée, je n’ai pu apprécier la qualité de leurs produits que la semaine dernière, lors d’une visite au Dover Street Market, le fameux multi-marque londonien. Mighty-Mac se spécialise dans le vêtement à inspiration nautique avec une précision toute japonaise. Les vêtements reprennent les couleurs des pavillons, sortes de drapeau servant à communiquer en mer, chaque forme signifiant une lettre ou un chiffre. Ces pavillons se retrouvent parfois même sur la totalité d’une veste ou sur les poches de leurs pantalons et shorts et assurent à leurs propriétaires d’apporter une touche de fantaisie lors de leurs prochaines régates.




L’auteur de ce lookbook est Hiroshi Watatani, illustrateur reconnu au Japon pour son travail. Bien que non-spécialisé, il avoue volontiers être intéressé par la mode et ses illustrations ont souvent pour thème l’Amérique de l’après guerre ou le vêtement masculin classique (qu’il semble apprécier personnellement). Je vous laisse avec une photo de lui ainsi que quelques-unes de ses créations trouvées sur la toile.


Hiroshi Watatani très élégant en col rond épinglé, malgré une veste un peu grande – photo provenant de Bespoke Me




J. Panther Luggage Co.

Dessinés à New York, et fabriqués en Nouvelle Angleterre  par des artisans, J. Panther Luggage Co. témoigne bien de l’amour des japonais pour la culture américaine et sa garde robe. Inspiré par des pièces du début des années 60, les sacs de la marque sauront séduire les amateurs de vintage qui regrettent cette époque qui leur est particulièrement chère.

La petite marque met un point d’honneur à développer un produit utile pour ceux qui se déplacent beaucoup, soignant le détail pour leur plus grand confort. D’ailleurs si l’esthétique générale des produits nous vient du passé, tout a été réactualisé pour  prendre en compte les usages dont on pourrait faire maintenant avec ces superbes sacs.

Avec les images explicatives visibles plus bas, on se rend compte facilement que le design et les détails ne sont pas là par hasard mais bel et bien adaptés à l’utilisation de chacun: ça respire le travail bien fait, dans lequel rien a été laissé a la fatalité, par la même occasion on se rend compte que c’est tout compte fait assez rare.

Côté matériaux, le cuir est récolté et tanné aux USA et est également utilisé par la NBA et la NFL. Pour ce qui est de la toile canvas, J. Panther s’adresse à l’un des fournisseurs de l’armée du Royaume-Uni pour une solidité sans faille.

Le créateur est quant à lui diplomé de la célèbre St Martins School of Art&Design de Londres, a travaillé pour Burberry en tant que designer et chez Evisu Genes comme global creative director. Profitant d’un curriculum déjà impressionnant, Johnny Diamandis se lance donc dans l’accessoire de luxe d’inspiration américaine tout en continuant à donner des cours à la Parsons New York et au Royal College of Art de Londres.

Le tout devrait arriver en boutique en Janvier prochain, ce qui nous laissera le temps de vous donner plus d’informations quant à la distribution. Il semble d’ailleurs que le produit soit assez peu distribué en France, avis aux amateurs !