Drake’s SS15

« – Comment vais-je pouvoir peler cette orange avec sprezzatura sans faire tomber ma veste ? »

Pour son lookbook SS15, Drake’s a fait appel à l’illustrateur japonais Akira Sorimachi, dont le trait vous sera peut-être familier pour être régulièrement apparu sur les couvertures du magazine Monocle. Sur ces illustrations, toutes les pièces présentées sont extraites de la nouvelle collection de Drake’s et de ses diverses collaborations, des cravates aux souliers, en passant par les vestes, chemises, panamas et pochettes. La marque s’aventure petit à petit dans un vestiaire complet, mais toujours avec l’extrême justesse qui caractérisait déjà ses collections d’accessoires.
Nous avons été récemment exposés à quelques illustrateurs japonais avec des styles aussi différents qu’intéressants, qui possèdent souvent une patte rétro très contemporaine. Leurs univers sont simples, colorés et positifs et ceux-ci s’attardent parfois sur la mode masculine, on pense notamment à Hiroshi Watatani, à Satoshi Hashimoto (qui a collaboré sur la dernière maquette de M, le magazine du Monde) ou à Kazuo Hozumi, dont les figurines que l’on peut apprécier dans Free & Easy sont de pures petites merveilles…
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Nikolai Rose – Quatre ans après

Jacob & Alan, les deux fondateurs de Nikolai Rose sur le blog d’Opening Ceremony.

Retomber sur ses devoirs de primaire, c’est toujours assez marrant. On rigole de ses propres fautes, on s’amuse de la forme de ses lettres, de la ponctuation mal utilisée et des petits dessins abandonnés sur le coin d’une correction de dictée. Ça m’a fait un peu le même effet quand j’ai croisé Jacob Melinger du label New-Yorkais Nikolai Rose au hasard d’une boutique il y a peu. Après qu’il m’ai dit connaitre redingote et parlé de son label, je me suis souvenu: le label était le sujet d’un des premiers « post » de ce cher blog, que vous n’êtes vraiment (vraiment) pas obligé d’aller voir. Je l’ai relu pour l’occasion et force est de constater que redingote a bien évolué depuis, le texte et son intérêt étant assez pauvre à l’époque. Bon il reste aujourd’hui encore beaucoup de travail, mais tout de même.

Chez Nikolai Rose c’est la même chose, Alan Paukman et Jacob Melinger ont aussi pas mal roulé leur bosse de leur côté. Les lignes se sont étoffées, ont gagné en maturité et le résultat est vraiment bon. À côté du commerce et de la réalisation de leurs produits ils travaillent également comme consultants en design ou même en tant que freelance pour quelques clients triés sur le volet.


Cravate Nikolai Rose en laine japonaise.

Leurs cravates sont maintenant réalisées dans des matières très belles, assez recherchées et peu utilisées par d’autres jeunes marques. Sur la photo du premier article (celui de 2008) on a l’aperçu d’un imprimé un peu douteux, porté par un jeune homme au regard hagard et à la chemise froissée. Ici avec leurs modèles en laine japonaise on touche tout de même quelque chose de très raffiné, très efficace visuellement. Les couleurs sont superbes et la texture que donne la laine est vraiment intéressante. Notez qu’en terme de photos ils ont opté pour la neutralité d’un fond gris collant parfaitement à l’ambiance de leur site, ce qui fait tout de suite beaucoup mieux que de faire appel à l’un de ses amis peu matinal.

Une belle pince à cravate en argent massif.

Bien que le fait de porter des bijoux reste assez difficile pour moi, je ne dirais pas non à leurs boutons de manchettes, leurs pins ou leurs pinces à cravates. On a vraiment la sensation d’objets très travaillés qui gardent pourtant un aspect très brut, parfait dans cette tendance de rugosité propre sur elle où on aime autant les tatouages que les bougies parfumées.

Pour couronner le tout, les pièces sont faites à New York et il ne serait pas étonnant que les deux fondateurs du label fabriquent eux même respectivement les cravates et noeuds papillons d’un côté puis les bijoux de l’autre. Cela ajoute évidement au charme du petit label/collectif artistique que nombre de jeunes d’aujourd’hui seraient tentés de qualifier d’ « underground ».

Mighty-Mac – Lookbook par Hiroshi Watatani

 

L’illustration a longtemps été le standard pour représenter la mode. Avant que la photographie se fasse plus accessible, les magazines ainsi que les publicités nous présentaient des produits exclusivement dessinés. Rien de tel qu’une illustration de qualité pour représenter l’univers d’une marque, le travail d’un créateur et les valeurs que celui-ci porte. Un petit tour à l’exposition Drawing Fashion (jusqu’au 6 mars au Design Museum de Londres) m’a convaincu que nous avons beaucoup perdu lorsque la photo a remplacé les dessins sur les couvertures des magazines de mode.

Avec un peu de retard, j’ai découvert lors du dernier salon Capsule le lookbook de l’été 2010 de Mighty-Mac. L’été dernier a été l’apogée du retour du look BCBG américain, qui se fera surement moins présent l’été prochain. Personnellement je ne m’en lasse pas et j’ai donc adoré ce lookbook illustré, présentant des scènes semblant sorties d’un été des années 60 à Cap Cod.

Mighty-Mac est une de ces marques japonaise dont on entend pas trop parler en Europe. Peu distribuée, je n’ai pu apprécier la qualité de leurs produits que la semaine dernière, lors d’une visite au Dover Street Market, le fameux multi-marque londonien. Mighty-Mac se spécialise dans le vêtement à inspiration nautique avec une précision toute japonaise. Les vêtements reprennent les couleurs des pavillons, sortes de drapeau servant à communiquer en mer, chaque forme signifiant une lettre ou un chiffre. Ces pavillons se retrouvent parfois même sur la totalité d’une veste ou sur les poches de leurs pantalons et shorts et assurent à leurs propriétaires d’apporter une touche de fantaisie lors de leurs prochaines régates.




L’auteur de ce lookbook est Hiroshi Watatani, illustrateur reconnu au Japon pour son travail. Bien que non-spécialisé, il avoue volontiers être intéressé par la mode et ses illustrations ont souvent pour thème l’Amérique de l’après guerre ou le vêtement masculin classique (qu’il semble apprécier personnellement). Je vous laisse avec une photo de lui ainsi que quelques-unes de ses créations trouvées sur la toile.


Hiroshi Watatani très élégant en col rond épinglé, malgré une veste un peu grande – photo provenant de Bespoke Me




J. Panther Luggage Co.

Dessinés à New York, et fabriqués en Nouvelle Angleterre  par des artisans, J. Panther Luggage Co. témoigne bien de l’amour des japonais pour la culture américaine et sa garde robe. Inspiré par des pièces du début des années 60, les sacs de la marque sauront séduire les amateurs de vintage qui regrettent cette époque qui leur est particulièrement chère.

La petite marque met un point d’honneur à développer un produit utile pour ceux qui se déplacent beaucoup, soignant le détail pour leur plus grand confort. D’ailleurs si l’esthétique générale des produits nous vient du passé, tout a été réactualisé pour  prendre en compte les usages dont on pourrait faire maintenant avec ces superbes sacs.

Avec les images explicatives visibles plus bas, on se rend compte facilement que le design et les détails ne sont pas là par hasard mais bel et bien adaptés à l’utilisation de chacun: ça respire le travail bien fait, dans lequel rien a été laissé a la fatalité, par la même occasion on se rend compte que c’est tout compte fait assez rare.

Côté matériaux, le cuir est récolté et tanné aux USA et est également utilisé par la NBA et la NFL. Pour ce qui est de la toile canvas, J. Panther s’adresse à l’un des fournisseurs de l’armée du Royaume-Uni pour une solidité sans faille.

Le créateur est quant à lui diplomé de la célèbre St Martins School of Art&Design de Londres, a travaillé pour Burberry en tant que designer et chez Evisu Genes comme global creative director. Profitant d’un curriculum déjà impressionnant, Johnny Diamandis se lance donc dans l’accessoire de luxe d’inspiration américaine tout en continuant à donner des cours à la Parsons New York et au Royal College of Art de Londres.

Le tout devrait arriver en boutique en Janvier prochain, ce qui nous laissera le temps de vous donner plus d’informations quant à la distribution. Il semble d’ailleurs que le produit soit assez peu distribué en France, avis aux amateurs !