Mili Balakirev – Toccata en do dièse mineur

Mili Balakirev

Mili Balakirev est un compositeur Russe né en 1837. Connu pour sa célèbre composition pour piano Islamey, il est également souvent cité comme le fondateur du Groupe des Cinq (composé de Rimski-Korsakov, Borodine, Moussorgski, et César Cui).

Balakirev est un compositeur autodidacte. Né de parents très modestes, ces derniers n’ont pas eu les moyens financiers suffisants pour lui offrir une éducation musicale complète. Il suit cependant quelques rares leçons de piano avec Alexandre Dubuc. 
Apparemment doué de grandes prédispositions musicales, il analyse seul les partitions de grands compositeurs et se forge ainsi ses propres bases musicales, bases qui se révèlent plutôt très solides. L’évènement décisif qui décidera Balakirev à se lancer dans la musique est sa rencontre avec Glinka en 1855.

En explorant les différentes interprétations de l’oeuvre Islamey trouvables sur YouTube, je suis tombé par hasard sur la Toccata en do# mineur que je ne connaissais pas. Les premières notes m’ont tout de suite accrochées et la suite m’a vite convaincu d’en faire mon premier « crescendo » de l’année 2012 !



Claude Debussy – Petite Suite

Claude Debussy

Né le 22 août 1862 à Saint Germain en Laye dans une famille de modestes commerçants, Claude Debussy entre au conservatoire de Paris à l’âge de 10 ans pour étudier le piano avec Marmontel qui, en 1880, recommande le jeune Debussy à Nadiejda von Meck, protectrice de Tchaïkovski. Engagé à son service durant 3 étés consécutifs en tant que pianiste et professeur de ses enfants, il en profite pour voyager avec la famille à travers l’Europe.

Dès son retour en France, il fait ses débuts de pianiste avant de remporter le second prix (1883) puis le Grand prix de Rome en 1884 (pour sa cantate « l’Enfant prodigue »). Il déclare lorsqu’il apprend qu’il vient de remporter le Grand prix « … Que l’on me croie ou non, je puis néanmoins affirmer que toute ma joie tomba… Je vis nettement les ennuis, les tracas qu’apporte fatalement le moindre titre officiel. Au surplus, je sentis que je n’étais plus libre ». On reconnaît dans ces phrases tout le caractère de Debussy, et notamment son amour pour la liberté qui fera de lui l’avant gardiste que l’on admire toujours autant aujourd’hui.

Durant un séjour à Beyreuth, il se fascine pour Wagner mais cette fascination ne sera que de courte durée puisqu’il découvre en 1889, lors de l’Exposition Universelle, des musiques exotiques qui l’incitent fortement à s’affranchir du carcan musical européen. On retrouve bien ici son amour de la liberté, ainsi que son anticonformisme, qui l’amèneront à créer un nouvel univers musical que le public découvre avec son premier grand chef d’oeuvre : Prélude à l’après midi d’un faune.La première audition de cette oeuvre est triomphale, l’oeuvre est même bissée.

Cependant, le langage musical de Debussy est né progressivement et certaines de ses oeuvres préfiguraient déjà la musique novatrice qu’il composerait quelques années plus tard. C’est le cas de sa Petite suite pour piano à 4 mains dans laquelle on décèle certaines audaces harmoniques !

L’oeuvre est découpée en 4 mouvements : En bateau, Cortège, Menuet et un Ballet. Une orchestration a été réalisée par le compositeur et chef d’orchestre Henri Busser avec l’accord de Claude Debussy.

En bateau (Piano) :

En bateau (Orchestre) :

Erik Satie

Erik Satie

Erik Satie était un compositeur Français né à Honfleur en 1866 et mort à Arcueil en 1926. En 1878, il rejoint son père à Paris qui s’est remarié avec une professeur de piano. Cette dernière lui dispense des leçons au clavier et réussit à dégouter le jeune Satie de la musique. Il aura plus tard beaucoup de difficultés avec ses professeurs au conservatoire qui le pensaient dénué de tout talent musical.

Mais très vite, Satie se réconcilie avec la musique et surtout avec le piano, instrument qu’il affectionne particulièrement et pour lequel il aime beaucoup composer. En 1887, il le prouve en composant Ogives et Trois Sarabandes. Certaines harmonies utilisées dans ces oeuvres sont assez audacieuses pour l’époque et n’ont sans doute pas manqué de séduire Debussy. Toujours au piano, il enchaine avec la composition des Trois Gnossiennes en 1888, et des Trois Gymnopédies en 1890. Ces deux dernières pièces font aujourd’hui la popularité du compositeur et ont conquis Maurice Ravel à l’époque.



Avec le temps, le langage de Satie se développe et il décide de s’opposer aux fadeurs du courant impressioniste en adoptant un style burlesque qui se retrouve d’ailleurs dans la dénomination de ses oeuvres : Airs à faire fuire, Morceaux en forme de poire, Trois préludes flasques ou encore Embryons desséchés.

La dernière periode de Satie commence alors qu’il atteint l’âge de 40 ans. Voulant faire face aux raffinements harmoniques de Debussy, il fonde l’école d’Arcueil qui disparaitra avec la mort du compositeur. La doctrine qui en découle est la simplicité, un art dépouillé, qui dominera la musique française de 1920 à 1930.


Strauss, Strauss et Ligeti – 2001, A Space Odyssey

Couverture du vinyl de la BO 2001, l’Odysée de l’espace

Après Barry Lyndon et le magnifique trio op. 100 de Schubert, les reprises surprenantes de Beethoven par Wendy Carlos dans Orange mécanique, et la valse de Chostakovitch dans Eyes Wide Shut, ce sont les musiques de 2001, l’Odysée de l’espace qui retiendrons notre attention cette fois ci.

Stanley Kubrick préférait s’en tenir aux grands compositeurs, à des musiques ayant déjà « fait leurs preuves » plutôt que de s’embarquer dans une création musicale nouvelle qui aurait probablement un effet moins important. Pourquoi donc s’embêter à passer commande de la composition d’une musique alors qu’il suffit de se baisser un peu pour trouver ce qu’il y a de plus parfait. Le films 2001, l’odyssée de l’espace en est l’exemple type.

Dans ce film, deux Strauss contribuent lourdement : le premier, Richard, fait son apparition auditive dès l’ouverture du film avec l’une des musiques les plus connues du monde : Ainsi parlait Zarathoustra.

Ainsi parlait Zarathoustra (introduction) :

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Le second Strauss est Johann II, fils du précédent Johann I, qui au passage n’ont aucun lien de parenté avec Richard. Johann II était un compositeur fécond qui a tout de suite beaucoup séduit le public en composant des valses (plus de 400 au total) qui lui valent aujourd’hui une célébrité universelle et durable. Kubrick a retenu la Valse « Le beau Danube bleu » qui est l’une de ses valses les plus célèbre avec « Sang viennois », « Vie d’artiste », « Histoires de la forêt viennoise », « Rose du Sud » etc. 
La valse se fait entendre dans la fameuse scène du de l’amarrage où la musique transcende l’image (ou bien est-ce l’inverse ?), le résultat est renversant.


Enfin, à l’image du film, très moderne (surtout si on se replace en 1968), Stanley Kubrick fait également appel à Ligeti en utilisant entre autre son oeuvre Lux Æterna. La partition a été composée pour un choeur de 16 voix a cappella, sous forme de canon. Très étrange et mystérieuse, l’oeuvre colle parfaitement à l’univers du film et contribue largement à l’atmosphère qui se dégage de 2001, l’odyssée de l’espace.

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Vincent d'Indy

Vincent d’Indy (1910)

Le comte Vincent d’Indy est un compositeur français né à Paris en 1851. Issu d’une très ancienne famille noble ardéchoise, il est initié à la musique par sa mère et au piano par Marmontel qui le confiera plus tard à Diémer. Il étudie ensuite l’harmonie avec Lavignac dès 1864.

Pendant la guerre de 1870, il prend part à la défense de Paris comme caporal au 105ème régiment de marche. C’est peu après qu’il commence à croiser de grands musiciens comme César Franck qu’il rencontre en 1872 au conservatoire de Paris. Il étudiera avec ce dernier le contrepoint, la fugue, la composition et l’orgue.

Entre temps, Vincent d’Indy décide de stopper ses études de droit qu’il avait entamer pour faire plaisir à son père et se consacre désormais essentiellement à la musique. La composition l’occupe tous les jours.
En 1873 au cours d’un voyage en Allemagne, il fait la connaissance de Liszt et de Brahms et devient enthousiaste des oeuvres de Beethoven, Weber et Wagner.

Vincent d’Indy eut une longue et grande carrière musicale. En 1890, à la mort de César Franck, il est élu président de la Société nationale de musique et participe activement au renouvellement de l’éducation musicale dans les conservatoires. Outre l’enseignement, d’Indy poursuit parallèlement une belle carrière de compositeur et dirige de nombreux orchestres à travers le Monde.

Il produit de nombreuses oeuvres symphoniques, mais également beaucoup de partitions de musique de chambre. L’estétique de Vincent d’Indy se déduit de sa personnalité. D’Indy avait un amour de l’ordre, la construction de l’oeuvre ainsi que sa forme avaient pour lui une importance capitale. En cela, il se rapprochait beaucoup des idées et des oeuvres de son maître, César Franck, que l’on peut également retrouver chez Wagner. Cependant l’orchestre de d’Indy reste très éloigné de celui de Wagner et rappelle plutôt la manière française.


Symphonie n°1, Saltarelle :

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Chansons et Danses, op. 50 :

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(Source: Larousse de la musique éd. 1957)

Scott Joplin – Le Roi du Ragtime

Timbre commémoratif des services postaux américain
à l’effigie de Scott Joplin pour célébrer l’héritage noir.

Scott Joplin peut sans aucun problème être présenté comme le Papa du ragtime. Ce courant musical fut très populaire de la fin du XIXe siècle jusque dans les années 20, avant d’être suplanté par le jazz qui, au passage, n’a pas manqué de s’en inspirer largement.

Scott Joplin est sans conteste le compositeur de ragtime le plus connu. Chacun d’entre nous a forcément déjà entendu son fameux morceau The Entertainer qui était un véritable tube à l’époque des années folles. Cette chanson s’est refait une nouvelle jeunesse en 1973 avec la sortie du film The Sting (L’Arnaque) au cinéma mettant en scène (entre autres) Paul Newman et Robert Redford.

Couverture de la partition The Entertainer


Lorsqu’il compose The Entertainer en 1902, Scott Joplin s’était déjà fait une bonne réputation en composant quelques années plus tôt le très célèbre Mapple Leaf Rag. Tout le monde associe déjà son nom au ragtime et considère Scott Joplin comme un des compositeurs américains les plus influent ! 
Cette oeuvre eut un tel succès à l’époque que la partition s’est vendue à plus d’un million d’exemplaires : c’est d’ailleurs la première fois que la vente d’une partition dépasse le million.

Couverture de Maple Leaf Rag


Passé plutôt inaperçu, une autre belle composition de Joplin a fait plus récemment son apparition sur le grand écran dans le film The Curious Case of Benjamin Button. On y entend une valse intitulée Bethena, qui, bien que toujours inscrite dans le style ragtime, est une oeuvre plus complexe que les rags qu’il a pu composer quelques années auparavant.

En effet, Scott Joplin compose cette valse un peu plus tard en 1905 et le style n’est plus tout à fait le même. Le compositeur avait un vif désir d’être considéré comme un compositeur dit « sérieux » et voulait être associé à la musique classique. Cette envie marque donc le début d’un changement de registre chez Joplin, il consacrera beaucoup de temps à composer des oeuvres d’une plus grande envergure jusqu’à la fin de sa vie, à l’image de son opéra Treemonisha. Ses dernières compositions constituées entre autres d’une symphonie, d’un deuxième opéra et d’un concerto pour piano ont malheureusement toutes été perdues et n’ont jamais été publiées…

Luis Mariano

Je ne risque pas grand chose en affirmant que Luis Mariano est l’un des chanteurs d’opérette les plus célèbres du monde. Nous nous sommes sans doute déjà tous surpris à chantonner Mexico sous la douche.

Luis Mariano est né à Irun, au Pays Basque espagnol mais passe la plupart de sa vie en France où sa famille s’installe à la fin de la guerre civile espagnole en 1939. Il est immédiatement accepté au conservatoire de musique de Bordeaux où il se fait tout de suite remarquer. L’un de ses professeurs le recommande au conservatoire de Paris où il suivra les enseignements de Miguel Fontecha qui l’initiera au « bel canto ».

Rapidement, Luis monte sur scène au Théâtre de Chaillot où il commence à se faire connaître au début des années 40 en partageant l’affiche avec Edith Piaf et Yves Montand. Mais c’est en 1945 qu’il connaît vraiment la gloire grâce à l’operette de Francis Lopez Le Belle de Cadix qui lance pour de bon sa carrière. Cette opérette prévue pour une durée de 6 semaines restera finalement à l’affiche pendant plus de 5 ans !

Francis Lopez qui est aussi le compositeur de l’opérette Le Chanteur de Mexico et de nombreuses autres chansons à succès est un personnage plutôt atypique. Ex-chirurgien dentiste, il était un bon pianiste amateur et a commencé à composer ses chansons le soir chez lui après le travail avant de connaître le succès avec La Belle de Cadix.


Luis Mariano continue les grands succès avec notamment l’opérette Le Chanteur de Mexico, et fait aussi des apparitions au cinéma avec notamment sa chanson dans le film L’amour est un bouquet de Violettes.


Il effectue également des tournées dans le Monde entier où il est accueilli comme une véritable star ! Il réussi même à faire de l’ombre aux Beatles en Amérique latine où le groupe était en tournée en même temps que le chanteur. On immagine difficilement aujourd’hui un chanteur d’opérette faire déplacer 100 000 personnes à la descente d’un avion… Il faut dire que l’opérette n’est plus tellement à la mode et qu’elle a malheureusement été en bonne partie remplacée par des comédies musicales aux sonorités plus que douteuses.


On a beaucoup reparlé de Luis Mariano dernièrement grâce au grand ténor Roberto Alagna qui a fait quelques reprises très réussies des plus grandes chansons de Luis Mariano.


Rachmaninov joue Chopin

Rachmaninov au piano conduit par Willem Mengelberg

En plus de son immense talent de compositeur, Rachmaninov possédait une virtuosité pianistique hors pair. Aidé par des mains gigantesques, Rachmaninov entretenait de façon soutenue sa technique. Il disait lui même s’échauffer les doigts tous les matins en jouant l’étude n°2 op. 1 de Paul de Schlözer.
Le troisième concerto de Rachmaninov est d’ailleurs redouté par de très nombreux pianistes, son exécution étant d’une difficulté diabolique.

Souvent sévère envers Rachmaninov compositeur, la presse américaine était au contraire très enthousiaste vis à vis du pianiste, ses récitals étaient particulièrement réputés pour les interprétations qu’il donnait de Chopin. Il faisait découvrir sous un nouvel angle le compositeur polonais à une époque où celui-ci était souvent joué de façon plutôt vulgaire.

Plusieurs séries d’enregistrements ont été réalisé et sont aujourd’hui disponible dans le commerce. Ils sont un témoignage extraordinaire et nous permettent de juger véritablement du génie de Rachmaninov.

Valse en mi bémol majeur, op. 18 :

Alexandre Borodine – Le Prince Igor

Portrait de Borodine par Répine (1888)

Après Moussorgsky et Rimsky-Korsakov, c’est au tour de Borodine d’être mis à l’honneur sur redingote. Ce troisième membre du Groupe des cinq est un autodidacte, un génie comme on ne fait plus : un médecin-compositeur !

Prédisposé à la musique (il compose une Polka dès l’âge de 9 ans), Borodine consacrera pourtant la plupart de son temps à la science. Il était en effet un docteur en médecine, professeur à l’Académie militaire de chimie. Cette activité extra-musicale ne lui laissera que trop peu de temps pour composer une oeuvre imposante qui se résume finalement qu’à deux quatuors à cordes (1879 et 1881), quelques mélodies, deux symphonies (1867 et 1869) et bien sûr son chef d’oeuvre : l’opéra Le Prince Igor dont tout le monde a déjà entendu les célèbres Danses polovtsiennes.

Il commence la composition du Prince Igor en 1869 et ne la terminera jamais. Ce n’est que dix-huit ans plus tard que Rimsky-Korsakov et Glazounov termineront ce magnifique opéra.

Si l’oeuvre complète de Borodine n’est pas impressionnante par son volume, elle l’est en revanche par sa beauté. On eut préféré qu’il ne fût pas médecin et qu’il s’adonnât plus sérieusement à la musique. Il se disait lui-même compositeur du dimanche, ne pouvant composer qu’en dehors de son activité principale. Ses amis lui lançaient souvent un « j’espère que tu vas mal » puisque malade à la maison, Borodine pouvait alors composer en paix.

Je vous laisse maintenant apprécier l’ouverture de son opéra suivi de quelques-unes des Danses Polovtsiennes les plus connues :

Ouverture :

Danse Polovtsienne :

Marche Polovtsienne :