Georges Bizet – Jeux d'enfants

Georges Bizet

Georges Bizet fait partie de ces innombrables artistes dont l’histoire n’a retenue qu’une oeuvre. Malheureusement, et comme souvent pour les membres de ce triste cercle, il s’agit d’une injustice terrible, tant la valeur de leurs autres créations est importante.

Bizet ne manque pas à la règle. Essentiellement connu pour être le compositeur de l’opéra français le plus connu du Monde, le reste de son oeuvre est souvent passé sous silence.

Si l’opéra Carmen peut sans doute être considéré comme le chef-d’oeuvre de Bizet, il est pourtant bien trop réducteur de résumer le compositeur à cette unique partition.

Sa suite de 12 pièces, Jeux d’enfants, composées en 1871 pour piano à 4 mains en est un exemple parmi d’autres. Bizet a orchestré cinq de ces 12 pièces et les a intégrées dans la suite créée le 2 mars 1873 à Paris, par le Concert national sous la direction d’Édouard Colonne.

Marche :

Le bal :

Et bien sûr, ce n’est pas parce qu’il ne faut pas uniquement résumer Bizet à Carmen qu’on n’a pas le droit de ce faire plaisir !

Extrait de Carmen :

Concerto pour piano n°12 – WA Mozart

Tom Hulce interprétant WA Mozart dans Amadeus (1984)

Le Concerto pour piano n°12 de WA Mozart est connu pour citer le thème de l’ouverture de La Calamitá die cuori de Jean-Christian Bach dans son deuxième mouvement.

Il faut savoir que Mozart avait en effet une profonde admiration pour le onzième fils de Jean-Sebastien. Ils se rencontrent à Londres en 1764 lorsque ce dernier était maître de musique de la reine Sophie-Charlotte. Mozart est amené à joué avec JC Bach alors qu’il n’a que 8 ans, cette rencontre sera très importante pour Mozart qui restera influencé toute sa vie par le compositeur Allemand.

À la mort de Jean-Christian Bach, Mozart écrit à son père « Quelle perte pour le monde de la musique ! ». C’est cette même année, en 1782, que Mozart lui rend hommage par une épitaphe musicale, dans l’andante de son 12ème Concerto pour piano. Mozart avait déjà démontré l’intérêt qu’il portait à l’oeuvre de J. Christian Bach en arrangeant ses sonates opus 5 (n° 2, 3 et 4) en concertos pour piano (K. 107).

Andante du Concerto pour piano n°12 de WA Mozart :

mvt.2 Andante by Mozart on Grooveshark

Jean-Christian Bach

Dimitri Chostakovitch – Suite op. 50b

Dimitri Chostakovitch

Dimitri Chostakovitch (dont on a déjà parler ici) est un compositeur Russe né à Saint-Pétersbourg en 1906. Issu d’une famille russe cultivée, son enfance n’a pas pour autant été toujours très facile. Il fut en effet un enfant stressé par l’atmosphère troublée de la récente « révolution avortée » de 1905.

À l’âge de onze ans, un de ses camarades fut tué sous ses yeux en pleine rue par un gendarme de la police tzariste, cet évènement dramatique marquera définitivement le compositeur.

Dimitri Chostakovitch commence l’apprentissage du piano très tôt avec sa mère qui était une pianiste professionnelle. Il ne traine pas non plus à composer ses premières musiques : à 11 ans, il compose un Hymne à la liberté et est admis au Conservatoire de Petrograd à l’âge de 13 ans.

En 1925, alors qu’il n’était âgé que de 19 ans, a lieu la création de sa première Symphonie que des grands chefs d’orchestre comme Bruno Walter, Stokowski ou encore Toscanini font triompher dans le monde entier dès l’année suivante. Cet immense succès a fait de la musique de Chostakovitch un reflet fidèle de l’histoire de la musique en U.R.S.S.

Nous nous attardons aujourd’hui sur sa Suite op. 50b, oeuvre dont est tirée sa fameuse Valse, popularisée par le film de Stanley Kubrick, Eyes Wide Shut et par des publicités.

La Valse n°2 a totalement éclipsé les autres mouvements de la Suite, elle est même devenue l’une des plus célèbres œuvres du compositeur auprès du grand public. Souvent appelée Valse de Chostakovitch, elle est souvent jouée isolément du reste de la Suite qui est composée d’une Marche, une Valse lyrique, 2 Danses, une Petite polka, 2 Valses, et la Finale.

On rétablit un peu les choses : je vous laisse écouter quelques extraits de la Suite mais pas la Valse n°2 !


Petite Polka :

Danse n°2 :

Finale :

Scott Joplin – Le Roi du Ragtime

Timbre commémoratif des services postaux américain
à l’effigie de Scott Joplin pour célébrer l’héritage noir.

Scott Joplin peut sans aucun problème être présenté comme le Papa du ragtime. Ce courant musical fut très populaire de la fin du XIXe siècle jusque dans les années 20, avant d’être suplanté par le jazz qui, au passage, n’a pas manqué de s’en inspirer largement.

Scott Joplin est sans conteste le compositeur de ragtime le plus connu. Chacun d’entre nous a forcément déjà entendu son fameux morceau The Entertainer qui était un véritable tube à l’époque des années folles. Cette chanson s’est refait une nouvelle jeunesse en 1973 avec la sortie du film The Sting (L’Arnaque) au cinéma mettant en scène (entre autres) Paul Newman et Robert Redford.

Couverture de la partition The Entertainer


Lorsqu’il compose The Entertainer en 1902, Scott Joplin s’était déjà fait une bonne réputation en composant quelques années plus tôt le très célèbre Mapple Leaf Rag. Tout le monde associe déjà son nom au ragtime et considère Scott Joplin comme un des compositeurs américains les plus influent ! 
Cette oeuvre eut un tel succès à l’époque que la partition s’est vendue à plus d’un million d’exemplaires : c’est d’ailleurs la première fois que la vente d’une partition dépasse le million.

Couverture de Maple Leaf Rag


Passé plutôt inaperçu, une autre belle composition de Joplin a fait plus récemment son apparition sur le grand écran dans le film The Curious Case of Benjamin Button. On y entend une valse intitulée Bethena, qui, bien que toujours inscrite dans le style ragtime, est une oeuvre plus complexe que les rags qu’il a pu composer quelques années auparavant.

En effet, Scott Joplin compose cette valse un peu plus tard en 1905 et le style n’est plus tout à fait le même. Le compositeur avait un vif désir d’être considéré comme un compositeur dit « sérieux » et voulait être associé à la musique classique. Cette envie marque donc le début d’un changement de registre chez Joplin, il consacrera beaucoup de temps à composer des oeuvres d’une plus grande envergure jusqu’à la fin de sa vie, à l’image de son opéra Treemonisha. Ses dernières compositions constituées entre autres d’une symphonie, d’un deuxième opéra et d’un concerto pour piano ont malheureusement toutes été perdues et n’ont jamais été publiées…

Arcadi Volodos

Arcadi Volodos au piano


Souvent considéré comme le nouveau Vladimir Horowitz, Arcadi Volodos est un virtuose possédant un don à décourager des classes entières d’apprentis pianistes. La comparaison avec Horowitz nous laisse facilement deviner le talent de l’artiste avant même de l’avoir entendu…

Volodos commence à étudier la musique assez jeune mais ne s’intéresse au piano que tardivement après avoir étudié la direction d’orchestre pendant plusieurs années. Il commence à travailler le piano à l’âge de 16 ans et révèle immédiatement des facilités exceptionnelles pour l’instrument. Il réalise son premier enregistrement seulement 10 ans après ses premiers cours au clavier… décourageant disais-je !

Si Arcadi Volodos est souvent comparé à Horowitz, c’est en grande partie grâce aux transcriptions qu’il joue ainsi qu’aux arrangements qu’il écrit lui même à l’instar du maître sus-cité. Son arrangement le plus célèbre est sans doute le Rondo de Mozart, Alla Turka qu’il joue fréquemment en concert : effet garanti.


Sa virtuosité pianistique lui permet également de jouer en concert tout un répertoire extrêmement difficile à exécuter. Sa technique lui a permis de se spécialiser dans l’oeuvre de Franz Liszt et de Rachmaninov. En quelques années seulement, Volodos est parvenu au sommet, il est un des pianistes les plus reconnu au monde, donnant ainsi des concerts aux 4 coins de la planète.

AMI par Alexandre Mattiussi

 

Lancée au début de l’année, AMI est une jeune marque parisienne qui semble prometteuse. Riche d’un parcours dans la création pour des enseignes de luxe telles que Dior, Givenchy ou Marc Jacobs, Alexandre Mattiussi décide de lancer sa propre marque peu avant ses 30 ans. Voulant toucher un public plus large, notamment ses amis, les collections sont simples, bien arrangées, ont les pièces qu’il faut et restent éloignées de tout délire créatif. Le créateur explique « Il n’y a pas de fantasmes dans cette collection, ce sont des vêtements pour la vraie vie ». Je me souviens avoir entendu qu’Yves Saint Laurent aurait développé « Rive Gauche » notamment pour que ses amies – et pas uniquement des stars et des princesses – puissent aussi porter ses créations. Les amis sont décidément de bonnes sources d’inspirations. D’ailleurs cette notion d’accessibilité se retrouve dans le dernier défilé, qui était ouverte au public car mettant en scène des mannequins prenant simplement des verres sur une terrasse parisienne.

La première collection sera disponible au Bon Marché et chez Mr Porter d’ici quelques mois. Niveau communication on sent la marque proche de ses consoeurs du luxe, organisant des défilés et trouvant du coup un écho dans les médias les plus suivis. Cela reste tout de même plutôt sage niveau prix : vestes à 400 € et chemises autour de 120 €.

Il faudra maintenant attendre l’arrivée en magasin pour juger des coupes, du sizing, des finitions et des matières, qui sont sûrement ce qu’il y a de plus important lorsqu’on reste éloigner de tout « fantasme » créatif. Alors qu’APC a un peu perdu de son aura de marque exclusive, AMI pourrait bien être un sérieux challenger.

Je vous invite à faire un tour sur leur site pour voir la vidéo de présentation de la collection de cet hiver, qui est très réussie. En attendant voici quelques photos de la collection suivies de photos de la collection printemps – été 2012.


Automne-Hiver 2011

 

Printemps-Été 2012

Alfred Cortot

Alfred Cortot

Alfred Cortot n’est pas un simple pianiste parmi les autres, il est un des plus grands musiciens de la première moitié du XXe siècle. Ses concerts sont entrés dans la légende et ses enregistrements sont encore une référence.

Grand pédagogue, il mène parallèlement à l’enseignement une grande carrière de concertiste. Adulé à travers le monde, les japonais iront même jusqu’à donner son nom à une île de l’archipel Nippon : Cortot-shima. On peut d’ailleurs se demander quel autre pays au monde serait capable de faire une telle chose ?
Décidément, qu’on se trouve dans le monde vestimentaire ou bien dans le monde musical, les japonais font souvent preuve d’un goût très sûr.


Île d’Atsushima, rebaptisée « Cortot-shima »

Une fois n’est pas coutume, on enchaine avec des archives exceptionnelles. Internet regorge de pépites, de documentaires incroyables qui nous permettent ainsi de voir librement Alfred Cortot au piano et même l’entendre parler. Un témoignage qui se passe de commentaire…

Ici dans une interprétation de Chopin :

 

Et dans Schumann, commentant son interprétation et donnant la vision qu’il a de l’oeuvre « Der Dichter spricht » :


Stravinsky – Le sacre du printemps

Igor Stravinsky

Le Sacre du printemps est l’une des oeuvres les plus connues de Stravinsky. Cette popularité est évidemment liée à la qualité musicale de ce chef d’oeuvre, mais s’explique aussi par l’histoire particulière lors de sa création, et par les différentes adaptations qui en ont été faites.

Il est intéressant en effet d’évoquer le scandale qu’a suscité cette oeuvre lors de sa création au Théâtre des Champs-Élysées à Paris. La chorégraphie de Vaslav Nijinski, relativement moderne pour l’époque additionnée à la musique très rythmique du Sacre du printemps ont provoqué l’indignation.

Dans Chroniques de ma vie, Igor Stravinsky raconte : « J’ai quitté la salle dès les premières mesures du prélude, qui tout de suite soulevèrent des rires et des moqueries. J’en fus révolté. Ces manifestations, d’abord isolées, devinrent bientôt générales et, provoquant d’autre part des contre-manifestations, se transformèrent très vite en un vacarme épouvantable. »

Le film de Jan Kounen « Coco Chanel & Igor Stravinsky » restitue assez bien ce qui a pu se passer ce soir là :


Si la première représentation se passe plutôt mal, le succès de ce ballet ne se fait pourtant pas attendre. Dès l’année suivante et toujours à Paris, le compositeur est cette fois-ci acclamé par le public lors d’une représentation du Sacre du printemps. C’est le début d’un grand succès pour le ballet de Stravinsky.

L’oeuvre suscite finalement l’engouement et va connaître un essor particulièrement important. Ainsi, de nombreux chorégraphes renommés vont créer leurs propres chorégraphies pour ce ballet : on retrouve notamment parmi eux, Maurice Béjart, Pina Bausch, Angelin Preljocaj, Martha Graham, Uwe Scholz ou encore Emanuel Gat.

Enfin, un autre facteur a considérablement participé à la popularisation de cette oeuvre : c’est bien entendu son adaptation pour le long métrage d’animation, Fantasia de Walt Disney que tout le monde a déjà vu !


    Le Sacre du printemps (Pierre Boulez) :

Félix Mendelssohn – Trio pour Piano op. 49

Félix Mendelssohn

Félix Mendelssohn est un compositeur et chef d’orchestre allemand  issu d’une famille de banquiers réputée. Son grand-père Moïse était un philosophe respecté et la maison Mendelssohn où la famille s’établit en 1811 à Berlin va devenir un centre de la vie mondaine, artistique et scientifique de la métropole prussienne.

De grandes personnalités tels que des philosophes (Hegel et Schleiermacher) ou des musiciens comme Zelter, fréquentent régulièrement la maison, ce qui laisse une atmosphère de créativité très favorable au jeune Félix. Il bénéficie de cours musicaux de grands musiciens et les premiers résultats sont exceptionnels. Ainsi, il donne son premier récital public au piano à l’âge de 9 ans, ce qui ne fût que préluder à une grande mais trop courte carrière de chef d’orchestre et de compositeur. Il meurt très jeune à Leipzig en 1847 à l’âge de 38 ans.

Il laisse néanmoins une oeuvre très importante comprenant de nombreux chef-d’oeuvres. Félix Mendelssohn est connu dans le monde entier pour sa Marche Nuptiale, ce qui, entre nous, n’est vraiment pas l’oeuvre que l’on devrait retenir du compositeur. La Marche Nuptiale est tirée du « Songe d’une nuit d’été » et n’est absolument pas représentative de l’oeuvre complète et notamment sa magnifique Ouverture.

Préférons-lui plutôt son magnifique trio pour piano opus 49 qui est une pure merveille. Ce trio attira d’ailleurs particulièrement l’attention de Robert Schumann à l’époque qui en fit l’éloge en le comparant à ceux de Beethoven et de Franz Schubert…

Trio op. 49 – Molto Allegro Agitato (premier mouvement) :

Trio op. 49 – Scherzo (troisième mouvement) :


Source: Larousse de la musique éd. 1957

Private White V.C. – Britain's Bravest Manufacturer


 

Private White V.C. fait partie de ces marques qui vont à contre courant des tendances de production dont nous avions l’habitude. Tout comme Albam, S.E.H Kelly ou D.S Dundee, Private White fait partie de ce groupe qui a décidé de dire non au « made in China » et de se concentrer sur ce que leur pays avait à offrir.

L’histoire de la marque est basée sur celle de Jack White. Modéliste de formation,  il a travaillé dans l’usine où est aujourd’hui fabriqué Private White V.C., dans le centre de Manchester en Angleterre où il s’est employé pendant les dernières années de sa vie à promouvoir la réputation de sa fabrique comme une des meilleures du Royaume-Uni. C’est pendant la première guerre mondiale que Private White s’est distingué en résistant au feu ennemi lors d’une mission en Mésopotamie le 8 mars 1917 sur la rivière Dialah. Cette action héroïque accomplie à seulement 20 ans, lui a valu de recevoir la Victoria Cross (V.C.)  des mains du Roi George V, d’où le nom de la marque: Private White V.C.


 

Plus de 60 ans après, son petit fils, James Eden, a décidé de quitter son travail de la City pour reprendre l’usine où travaillait son grand-père. De là est née la marque avec la volonté de produire des vêtements faits en Angleterre, avec des matières anglaises et finies à la main. Les vêtements sont inspirés de ce que portait Jack White lui-même: classiques, intemporels et empreints de tradition anglaise qui peuvent être portés en toutes occasions.


 

L’usine est l’une des dernières à pouvoir fabriquer des vêtements de A à Z en Angleterre à ce niveau de qualité. Channel 4 a récemment réalisé un documentaire intitulé « Made in England », qui fait fortement pensé à ceux de Loïc Prigent dans le ton et la réalisation. Le documentaire nous plonge dans la vie quotidienne de ces hommes et femmes qui travaillent dans l’usine depuis des décennies et perpétuent un savoir-faire qui ne s’apprend pas à l’école. La vidéo vaut le détour malgré quelques passages publicitaires obligatoires et un manque de sous-titre pour comprendre l’accent très prononcé des habitants de Manchester.


James Eden

Jean Seddon, 74 ans, travaille à l’usine depuis 55 ans


La marque se distingue par son soucis du détail tel que l’utilisation de cuir pour couvrir les passants des boutons sur le caban ou le « great coat », ainsi que par des collaborations avec des grands noms du vêtement anglais comme ça a été le cas pour sa A-1 en collaboration avec Eastman Leathers.



Les initiatives comme celle-ci fleurissent en Angleterre avec de plus en plus de marques et grands magasins voulant revenir à une production Anglaise. La France est en retard par rapport à son voisin d’outre manche et on aimerai voir le label « Made in France » un peu plus présent sur les étiquettes de nos marques chéries. Après tout, nous aussi nous avons un patrimoine à mettre en avant.


www.privatewhitevc.com