Dimitri Chostakovitch – Suite op. 50b

Dimitri Chostakovitch

Dimitri Chostakovitch (dont on a déjà parler ici) est un compositeur Russe né à Saint-Pétersbourg en 1906. Issu d’une famille russe cultivée, son enfance n’a pas pour autant été toujours très facile. Il fut en effet un enfant stressé par l’atmosphère troublée de la récente « révolution avortée » de 1905.

À l’âge de onze ans, un de ses camarades fut tué sous ses yeux en pleine rue par un gendarme de la police tzariste, cet évènement dramatique marquera définitivement le compositeur.

Dimitri Chostakovitch commence l’apprentissage du piano très tôt avec sa mère qui était une pianiste professionnelle. Il ne traine pas non plus à composer ses premières musiques : à 11 ans, il compose un Hymne à la liberté et est admis au Conservatoire de Petrograd à l’âge de 13 ans.

En 1925, alors qu’il n’était âgé que de 19 ans, a lieu la création de sa première Symphonie que des grands chefs d’orchestre comme Bruno Walter, Stokowski ou encore Toscanini font triompher dans le monde entier dès l’année suivante. Cet immense succès a fait de la musique de Chostakovitch un reflet fidèle de l’histoire de la musique en U.R.S.S.

Nous nous attardons aujourd’hui sur sa Suite op. 50b, oeuvre dont est tirée sa fameuse Valse, popularisée par le film de Stanley Kubrick, Eyes Wide Shut et par des publicités.

La Valse n°2 a totalement éclipsé les autres mouvements de la Suite, elle est même devenue l’une des plus célèbres œuvres du compositeur auprès du grand public. Souvent appelée Valse de Chostakovitch, elle est souvent jouée isolément du reste de la Suite qui est composée d’une Marche, une Valse lyrique, 2 Danses, une Petite polka, 2 Valses, et la Finale.

On rétablit un peu les choses : je vous laisse écouter quelques extraits de la Suite mais pas la Valse n°2 !


Petite Polka :

Danse n°2 :

Finale :

Modeste Moussorgski – Tableaux d'une exposition

Portrait de Modeste Moussorgski par Ilya Repine.

Modeste Moussorgski n’a pas été un compositeur très abondant. Musicien, il ne se destinait pourtant pas vraiment à une carrière musicale mais plutôt à celle des armes. Il obtient en 1856 ses galons de lieutenant et en profita pour se lier d’amitié avec des officiers mélomanes qui lui permettront par l’intermédiaire de plusieurs connaissances de faire la rencontre de César Cui et de Mili Balakirev (fondateur du Groupe des Cinq). 
Ces rencontres vont pousser Moussorgski à composer après seulement quelques cours musicaux très sommaires enseignés par Balakirev. Il quitte dès lors rapidement l’armée.

La suite n’est pas très heureuse : en 1861, le servage étant aboli, Moussorgski se retrouve totalement ruiné du jour au lendemain et est contraint de se trouver un travail. Il connaît alors une existence de petit fonctionnaire et ne connaît aucun succès musical. Il sombre dans l’alcool, ses amis l’abandonnent, il meurt dans un hôpital militaire quelques années plus tard, à l’âge de 42 ans.


Maurice Ravel

Il laisse pourtant derrière lui des oeuvres exceptionnelles dont les plus connues sont certainement son opéra Boris Godounov, et son cycle de pièces pour piano Tableaux d’une exposition. Cette dernière oeuvre doit en partie son succès et sa renommée au compositeur français Maurice Ravel qui l’orchestre en 1922. Orchestrateur prodigieux, coloriste de génie, l’orchestration de Maurice Ravel connaît un très grand succès et est jouée aujourd’hui dans le monde entier.

L’oeuvre de Moussorgski est inspirée d’une série de dix tableaux peints par Victor Hartmann. Les pièces sont entrecoupées par des « promenades » qui symbolisent les flâneries du spectateur entre les tableaux.

Extraits de Tableaux d’une exposition :

Version orchestrée par Maurice Ravel :

Version originale pour Piano seul :

Promenade 1 :

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Promenade 1 :

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Les Tuileries :

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Les Tuileries :

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Ballet des poussins dans leur coque :

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Ballet des poussins dans leur coque :

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La cabane sur des pattes de poule :

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La cabane sur des pattes de poule :

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Nicolas Gogol – Le Manteau

« Il ne pensait pas à s’habiller. Son uniforme, qui était originellement vert, avait tourné au rouge ; sa cravate était devenue si étroite, si recroquevillée, que son cou, bien qu’il ne fût pas long, sortait du collet de son habit et paraissait d’une grandeur démesurée, comme ces chats de plâtre à la tête branlante que les marchands colportent dans les villages russes pour les vendre aux paysans. Il y avait toujours quelque chose qui s’accrochait à ses vêtements, tantôt un bout de fil, tantôt un fétu de paille.

Il avait aussi une prédilection toute spéciale à passer sous les fenêtres juste au moment où l’on lançait dans la rue un objet qui n’était rien moins que propre, et il était rare que son chapeau ne fût orné de quelque écorce d’orange ou d’un autre débris de ce genre. Jamais il ne lui arrivait de s’occuper de ce qui se passait dans les rues et de tout ce qui frappait les regards perçants de ses collègues, accoutumés à voir tout de suite sur le trottoir opposé à celui qu’ils suivaient un mortel en pantalon effilé, ce qui leur procurait toujours un contentement inexprimable. Akaki Akakievitch, lui, ne voyait que les lignes bien droites, bien régulières de ses copies et il fallait qu’il se heurtât soudainement à un cheval qui lui soufflait à pleins naseaux dans la figure, pour se rappeler qu’il n’était pas à son pupitre, devant ses beaux modèles de calligraphie, mais au beau milieu de la rue. »

[…]

« Depuis quelque temps Akaki avait dans le dos et dans les épaules des douleurs lancinantes, quoiqu’il eût l’habitude de parcourir au pas de course et hors d’haleine la distance qui séparait sa demeure de son bureau. Après avoir bien pesé la chose, il aboutit définitivement à la conclusion que son manteau devait avoir quelque défaut. De retour dans sa chambre, il examina le vêtement avec soin et constata que l’étoffe si chère était devenue en deux ou trois endroits si mince qu’elle était presque transparente ; en outre, la doublure était déchirée. Ce manteau était depuis longtemps l’objet incessant des railleries des impitoyables collègues d’Akaki. On lui avait même refusé le noble nom de manteau pour le baptiser capuchon. Le fait est que ce vêtement avait un air passablement étrange. D’année en année, le collet avait été raccourci, car d’année en année le pauvre titulaire en avait retranché une partie pour rapiécer le manteau en un autre endroit, et les raccommodages ne trahissaient pas la main expérimentée d’un tailleur. Ils avaient été exécutés avec autant de gaucherie que possible et étaient loin de faire bel effet. Quand Akaki Akakievitch eut achevé ses tristes explorations, il se dit qu’il devait sans hésiter porter son manteau au tailleur Petrovitch qui habitait au quatrième une cellule toute sombre. »


La nouvelle complète est consultable ici, et est disponible ici.

Stravinsky – L'Oiseau de feu

stravinsky

Difficile ou plutôt impossible de laisser trop longtemps de côté les compositeurs russes. Ce grand peuple de musiciens a profondément marqué la musique occidentale romantique et moderne. Leur musique continue encore aujourd’hui d’influencer bon nombre de compositeurs contemporains.

Igor Stravinsky signe en 1910 avec son ballet l’Oiseau de feu l’une de ses œuvres la plus importante. C’est l’occasion pour lui de se rendre à Paris et de se faire connaître par le grand public. La première représentation est donnée à l’Opéra de Paris sous la direction du compositeur français Gabriel Pierné. Le succès est immédiat.

L’oiseau de feu reste encore très attachée au post-romantisme, langage avec lequel Stravinsky s’éloignera très vite par la suite. Le pas franchi entre L’oiseau de feu (1910) et Petrouchka (1911) est considérable, Stravinsky se détache radicalement de l’héritage de Rimsky-Korsakov. Les deux ballets qui suivent : Petrouchka et le Sacre du printemps seront écrit dans un style beaucoup plus moderne, tranchant ainsi avec ses œuvres précédentes et donnant naissance aux « traits désormais indélébiles du langage de Stravinsky ».

Comme beaucoup d’œuvres majeures, l’Oiseau de feu a fait l’objet de transcriptions (pour piano écrite par Stravinsky) mais aussi, et plus récemment pour Orgue. Cette transcription a été créée par Pierre Pincemaille et enregistrée par lui-même sur l’orgue du Studio 104 (Radio France).

Il est intéressant de voir à quel point l’orgue peut se rapprocher des sonorités de l’orchestre symphonique surtout dans une œuvre aux timbres aussi riches que l’Oiseau de feu.


Introduction (orchestre symphonique)

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Introduction (à l’orgue)

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Jeu des princesses avec les pommes d’or (orch.)

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Jeu des princesses avec les pommes d’or (orgue)

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STRAVINSKY

Une superbe archive est disponible sur youtube, la qualité est assez médiocre mais voir Igor Stravinsky conduire son ballet est assez émouvant.