Graduate – Bordeaux

À Bordeaux on connaissait le Rayon Frais, Monsieur Madame, la (grande) boutique Carhartt, quelques fripes, le Apple Store (et je ne me lance pas dans la liste des bars et restaurants qui valent le coup) …  c’est maintenant au tour de Graduate de venir grossir les rangs des endroits sympas de cette très belle ville. La boutique à ouvert ses portes au début de l’année et mélange plusieurs ambiances au sein du même lieu, en conservant la façade en bois de la boutique qui se trouvait là auparavant. Le rez de chaussée est dédiée aux vêtements moyen haut de gamme avec des marques comme A.P.C. , Dunderdon ou plus confidentielles comme Naked and Famous (le seul distributeur en France ?), Uniform for the Dedicated ou même Veam. La cave quant à elle est résolument consacrée au streetwear et quelques pièces assez pointues pourraient surprendre plus d’un accro de t-shirt à logo (ne vous fiez pas au site web, allez y faire un tour si vous en êtes).

Apparemment Pendleton, Redwings et Folk vont y faire leur entrée dans peu de temps, n’hésitez pas à aller leur dire bonjour, j’y avais été très bien accueilli ! voici l’adresse:

Graduate

63 rue du Pas Saint Georges

33000 Bordeaux

05 56 58 12 83

AMI par Alexandre Mattiussi

 

Lancée au début de l’année, AMI est une jeune marque parisienne qui semble prometteuse. Riche d’un parcours dans la création pour des enseignes de luxe telles que Dior, Givenchy ou Marc Jacobs, Alexandre Mattiussi décide de lancer sa propre marque peu avant ses 30 ans. Voulant toucher un public plus large, notamment ses amis, les collections sont simples, bien arrangées, ont les pièces qu’il faut et restent éloignées de tout délire créatif. Le créateur explique « Il n’y a pas de fantasmes dans cette collection, ce sont des vêtements pour la vraie vie ». Je me souviens avoir entendu qu’Yves Saint Laurent aurait développé « Rive Gauche » notamment pour que ses amies – et pas uniquement des stars et des princesses – puissent aussi porter ses créations. Les amis sont décidément de bonnes sources d’inspirations. D’ailleurs cette notion d’accessibilité se retrouve dans le dernier défilé, qui était ouverte au public car mettant en scène des mannequins prenant simplement des verres sur une terrasse parisienne.

La première collection sera disponible au Bon Marché et chez Mr Porter d’ici quelques mois. Niveau communication on sent la marque proche de ses consoeurs du luxe, organisant des défilés et trouvant du coup un écho dans les médias les plus suivis. Cela reste tout de même plutôt sage niveau prix : vestes à 400 € et chemises autour de 120 €.

Il faudra maintenant attendre l’arrivée en magasin pour juger des coupes, du sizing, des finitions et des matières, qui sont sûrement ce qu’il y a de plus important lorsqu’on reste éloigner de tout « fantasme » créatif. Alors qu’APC a un peu perdu de son aura de marque exclusive, AMI pourrait bien être un sérieux challenger.

Je vous invite à faire un tour sur leur site pour voir la vidéo de présentation de la collection de cet hiver, qui est très réussie. En attendant voici quelques photos de la collection suivies de photos de la collection printemps – été 2012.


Automne-Hiver 2011

 

Printemps-Été 2012

Le printemps du bon pied

Jake Davis et ses Birkenstock, hobo sans les mites.

Ça y est !  les premières éclaircies sont arrivées, le printemps se prépare, il va falloir mettre le nez dehors et LA grande question se pose, celle qui tient éveillé tout le monde: qu’est ce que je vais  bien pouvoir chausser une fois l’hiver passé ?

Je vous vois d’ici et anticipe: non, nous ne sommes pas un blog de fille qui pointe la IT shoe du moment, il s’agit juste de quelques pistes, peut être qu’elles vous faciliteront la tâche.

Premièrement attention, tout de suite on est tenté de verser dans le daim (qui ne l’est pas?) mais la pluie n’est jamais très loin et le cuir sera beaucoup moins fragile. Une fois la remarque effectuée, on peut avancer.

Quoddy via Mister Crew

Si on veut rester dans l’americana Made in USA, il faudra se tourner vers Quoddy pour les classiques et dans la direction de Yuketen si vous recherchez un peu d’originalité, tant dans les formes que dans les coloris et les matières.

Les coloris New Amsterdam de Mark Mc Nairy se sont diversifiés depuis la première collection: restez tout de même sur les plus sobres… celles de la photos sont chez FrenchTrotters.

La sphère internet de la sappe est d’accord depuis environ une année, Mark Mc Nairy est une bonne option. Fabriquée en Angleterre, sa ligne de chaussure offre un bon rapport qualité prix et est disponible assez largement sur internet.

La Converse Jack Purcell n’a pas encore trop envahi les trottoirs et se présente comme un bon choix de basket simple pour les mois qui arrivent (sans jamais détrôner une bonne paire de Vans évidement). Le fait qu’on la retrouve dans les romans noirs de James Ellroy sous le nom de chaussure « beau sourire » n’y est sûrement pas pour rien.

Les États Unis c’est super, mais penchons nous maintenant sur la question européenne. Notre ami Laurent Laporte avait commencé avec la France en s’intéressant à Paraboot il y a quelques mois déjà, nous allons donc nous contenter de continuer le tour du domaine.

Les Clarks et le Wu-Tang, une vraie histoire d’amour.

Les Clarks sont évidement de la partie bien que les très bons modèles wallabee et weaver ne soient malheureusement pas assez distribués en France. Si vous avez peur de ressembler à Ghostface Killah, pensez plutôt à Wes Anderson qui les marie parfaitement avec ses velours côtelés. Bon, si je classe la marque parmi les européennes, c’est que je me base sur l’origine culturelle anglaise de Clarks, parce qu’au niveau de la fabrication cela les situerait plutôt en Asie si je ne m’abuse.

Wes Anderson avec sa paire attitrée.

Restent tout de même en Angleterre des marques très intéressantes qui fabriquent sur place: Tricker’s nous a prouvé tout au long de l’année passée sa capacité d’adaptation en multipliant les collaborations avec des entités plus tendance respectées comme 14oz ou Junya Watanabe. Déniché il n’y a pas si longtemps que ça, Sanders est également un fabricant qu’il faut retenir, tant les prix pratiqués semblent raisonnables (cela dépendra bien sûr de la qualité des produits, mais je n’en ai malheureusement pas encore eu entre les mains).

Moins médiatisée, Sanders semble pourtant capable de développer des modèles intéressants

Le plus étonnant dans tout ça est sûrement  le prix de la Desert Boot A.P.C. qui dépasse celui d’une paire de Church’s sur Très Bien Shop, alors qu’il n’y a pas de doute sur la renommée et la qualité des produits de cette dernière. A.P.C. de son côté souffre de plus en plus de mauvais retours sur les forums qui traitent de vêtements. Si quelqu’un est enclin à m’expliquer, je suis preneur.

Une Birkenstock Boston

Trêve de bavardage, en route pour l’Allemagne: souvent perçue comme une chaussure de touriste, la Birkenstock est pourtant une paire de très bonne qualité et d’un confort tout à fait respectable, dotée selon les modèles d’une esthétique très réussie. Ce n’est biensûr  pas Jake Davis qui dira le contraire, Birkenstock étant donc une alternative à ne pas sous-estimer.

Mocassins de haut vol.

Enfin, on peut passer par le Japon si vraiment vous voulez ajouter un élément très fort à votre garde robe (et mettre la main au portefeuille). Il suffira pour ceci que vous vous arrêtiez sur The Glade (le site de Firmament Berlin) et que vous vous procuriez cette paire de mocassins Visvim, à la fois technique, classique et fabriquée dans des matériaux nobles: le challenge est dur à relever, je suis sûr que même si vous n’êtes pas clients, vous apprécierez la performance. L’inspiration « american native » assez présente chez Visvim de manière générale est d’ailleurs très intéressante.


Jeans, une planète en bleu



On en a déjà parlé, le monde du denim peut s’avérer particulièrement abyssal. Plus l’on s’y intéresse et plus l’on découvre de détails historiques ou techniques passionnants. Ceci-dit, ce qui n’était réservé qu’aux plus fanatiques au début des années 2000 est en train de se développer pour toucher une partie bien plus large de la population, certainement pas prête à passer ses nuits à débattre du sens de la trame sur Superfuture. La toile brute non prélavée et le liseré sont devenus omniprésents, maintenant distribués par des grandes enseignes telles qu’Uniqlo, Marks & Spencer ou même H&M. Ce qui n’étaient il y a quelques années que des détails intéressants les plus passionnés d’entre nous sont maintenant reconnus par tous et devenus très abordables, même si cela a créé certaines dérives dénoncées par les puristes…



Poussé par cet attrait croissant pour les détails historiques du jean, les ouvrages sur le sujet se multiplient, il n’est donc pas surprenant qu’aujourd’hui un documentaire se concentre sur l’histoire de la toile indigo. « Jeans, une planète bleue » nous plonge ainsi au coeur de l’histoire du jean et de la toile duquel il est issu. C’est avec plaisir que nous sont notamment livrés les témoignages de l’archiviste de Levi’s, du président de Momotaro Jeans (qui y fait une démonstration de teinture) et même de Jean Touitou. Nous retiendrons particulièrement la découverte de Ruedi Karrer, ce zurichois possédant une impressionnante collection de plus de 7000 jeans.


Jeans, une planète en bleu from Sylvain on Vimeo.