Arcadi Volodos

Arcadi Volodos au piano


Souvent considéré comme le nouveau Vladimir Horowitz, Arcadi Volodos est un virtuose possédant un don à décourager des classes entières d’apprentis pianistes. La comparaison avec Horowitz nous laisse facilement deviner le talent de l’artiste avant même de l’avoir entendu…

Volodos commence à étudier la musique assez jeune mais ne s’intéresse au piano que tardivement après avoir étudié la direction d’orchestre pendant plusieurs années. Il commence à travailler le piano à l’âge de 16 ans et révèle immédiatement des facilités exceptionnelles pour l’instrument. Il réalise son premier enregistrement seulement 10 ans après ses premiers cours au clavier… décourageant disais-je !

Si Arcadi Volodos est souvent comparé à Horowitz, c’est en grande partie grâce aux transcriptions qu’il joue ainsi qu’aux arrangements qu’il écrit lui même à l’instar du maître sus-cité. Son arrangement le plus célèbre est sans doute le Rondo de Mozart, Alla Turka qu’il joue fréquemment en concert : effet garanti.


Sa virtuosité pianistique lui permet également de jouer en concert tout un répertoire extrêmement difficile à exécuter. Sa technique lui a permis de se spécialiser dans l’oeuvre de Franz Liszt et de Rachmaninov. En quelques années seulement, Volodos est parvenu au sommet, il est un des pianistes les plus reconnu au monde, donnant ainsi des concerts aux 4 coins de la planète.

L'année Franz Liszt

Franz Liszt (1811-1886) – by ‘Spy’ (Leslie Ward, 1851-1922)
from « Vanity Fair » (London May 15, 1886)

La France célèbre cette année le bicentenaire de la naissance de Franz Liszt. Les nouveaux CDs commencent déjà à sortir, les radios de musique classique vont nous servir abondamment l’oeuvre de Liszt, et les meilleures chaînes de télévision y consacreront peut-être même des émissions. Nous ne pouvons que nous réjouir d’une telle chose !

Mais avant que vous en ayez déjà assez (si tant est qu’on puisse en avoir assez ?), je vous propose d’écouter le Liebestraum n°3 du compositeur. Plus connu sous son nom français rêve d’amour, il est ici interprété par Sviatoslav Richter. C’est une oeuvre courte pour piano qui a été composée pour accompagner des poèmes de Ludwig Uhland et de Ferdinand Freiligrath en 1850.


On termine sur un petit clin d’oeil avec une version plutôt originale de la deuxième rhapsodie hongroise de Franz Liszt puisqu’elle est ici revue par le fameux dessin animé américain Tom et Jerry. Le court métrage a été réalisé en 1946, il est la 29ème animation de Tom & Jerry.

Franz Liszt – Grand galop chromatique

Il n’existe malheureusement aucun enregistrement de Franz Liszt, mais toutes les sources existantes s’accordent à dire qu’il est le plus grand pianiste virtuose de son temps.

Franz Liszt est né en 1811, très vite son père est étonné par ses dons d’improvisation. Quelques temps plus tard, il prend ses premières « vraies » leçons de piano avec Czerny qui était sans doute le plus grand maître de l’époque s’agissant de la virtuosité. Ce dernier refusa dès la 12ème leçon d’être payé considérant que les progrès fulgurants du jeune prodige suffisaient à le dédommager de son travail. Dès lors, Liszt se consacrera longtemps à la recherche de la perfection technique absolue.

Sa technique pianistique extraordinaire et ses interprétations impressionnent beaucoup le public qui est immédiatement très enthousiaste à son égard. Cependant, la grande majorité de ses auditeurs ne voient en lui que le virtuose, sa vélocité et son agilité pianistique faisant de l’ombre au grand musicien qu’il était.

Le Grand galop chromatique est une pièce pour piano qui montre à quel point les oeuvres de Liszt pouvaient être complexes. L’effet de cette oeuvre sur le public fut considérable, l’auditoire était captivé par les prouesses techniques exigées !
Le grand galop chromatique est ici interprété par un autre immense virtuose : Georges Cziffra.

Franz Liszt a su ouvrir une nouvelle ère, celle de la virtuosité alliée à la sensibilité et l’intelligence. Il ouvre ainsi la voie à de grands musiciens comme Rubinstein, Camille Saint-Saëns ou Risler.

Franz Schubert – Trio n°2 – Barry Lyndon

barry-lyndon-schubert-1

Maître incontesté du Lied, compositeur de l’Ave maria le plus connu du monde, Franz Schubert, bien que mort à trente et un an, est un des plus grands compositeurs de l’ère romantique.

Franz Schubert montre dès son plus jeune âge un don particulier pour la musique, il commence à composer alors qu’il n’est qu’adolescent. Sa musique est péremptoire, paraît être improvisée et atteint sans effort au chef d’oeuvre dans la pièce courte comme dans le lied. Schubert est un mélodiste avant tout et toute son oeuvre, même instrumentale, n’est que chant.

Mort très jeune, Franz Schubert laisse néanmoins une oeuvre considérable, plus de 600 lieder, 9 symphonies, une vingtaine de quatuors, autant de sonates pour piano, une quantité d’ouvrages pianistiques, 22 opéras, des choeurs, des messes, des motets…

Une de ses oeuvres la plus connue est le deuxième mouvement de son Trio n°2. Le thème ci-dessous est utilisé à de nombreuses reprises dans le film Barry Lyndon de Stanley Kubrick.

Thème

Le génie de Kubrick et celui de Schubert ne font qu’un et nous offre à eux deux des scènes à couper le souffle comme l’illustre parfaitement celles-ci :

Arabesque de Schumann – Wilhelm Kempff

arabesque-partition

Souvent appelé le « romantique des romantiques », Robert Schumann est l’une des plus grandes figures de la musique romantique allemande.

Après avoir hésité entre les vocations de poète ou de musicien, Robert Schumann mènera finalement une grande carrière de musicien incarnant le compositeur littéraire par excellence. Tout commence en 1830 lorsqu’il arrache l’autorisation à sa mère d’aller étudier la musique à Leipzig avec son maître Friedrich Wieck. Il envisageait alors une carrière de pianiste virtuose, mais dut y renoncer assez rapidement pour s’être forcé un doigt.

C’est alors vers la composition qu’il se tourne. Il étudie l’harmonie et le contrepoint avec le chef d’orchestre Dorn mais se retrouve très vite à travailler seul en analysant Bach. C’est à ce moment là qu’il se met également à écrire des critiques pour la revue « la gazette musicale universelle ». Parallèlement, Robert Schumann ne cesse de composer des oeuvres pour piano ou des lieder et décide de fonder sa propre revue musicale appelée « Nouvelle Revue musicale ».

Ses compositions sont coupées par des périodes de crises nerveuses et de mélancolie morbide. Robert Schumann mène une vie de roman, avec la hantise de devenir fou. Début 1854, Schumann est pris d’un délire d’angoisse. Il s’enfuit de chez lui et se jette dans le Rhin, il finira ses jours dans une clinique pour malade mentaux après y être resté deux années.

La musique de Schumann est avant tout lyrique, intime et profonde avec une grande simplicité d’écriture mélodique. Moins à l’aise dans les formes classiques de la sonate ou de la symphonie (hormis son magnifique concerto pour piano), son génie éclate principalement dans les lieder et dans les pièces courtes pour piano à l’image de cette magnifique arabesque interprétée par l’extraordinaire Wilhelm Kempff.

Robert-Schumann

Source: Larousse de la Musique de 1957.