Les Yeux noirs – Fédor Chaliapine

Fédor Chaliapine

Si vous ne connaissiez pas ce chant traditionnel russe, la mélodie vous dira très probablement quelque chose puisqu’un grand nombre de musiciens ont laissé libre cours à leur inspiration en utilisant ce thème d’origine Tzigane. Parmi eux, on retrouve Louis Amstrong, Django Reinhardt ou encore Art Tatum.

Interprété ici par l’une des plus belle voix de tous les temps, le baryton Fédor Chaliapine transcende ce chant traditionnel et nous offre ce qui représente à mes yeux toute l’âme et la puissance propre à la musique Russe.

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Comme je le signifiais à l’instant, la mélodie a été utilisée par d’illustres musiciens. Ne manquez donc pas d’écouter les extraits qui suivent avec dans l’ordre : Louis Amstrong, Django Reinhart et Art Tatum. On s’aperçoit à quel point la mélodie peut être utilisée de façon diverse, tantôt profonde et grave, tantôt simple et légère.

Louis Amstrong :

Django Reinhardt :

Art Tatum :


Et pour finir, la version des chœurs de l’armée rouge vaut également le détour (avec un très bon baryton) !

Rimski-Korsakov, Le Vol du bourdon

Nikolaï Rimski-Korsakov, par Répine

Avec Tchaïkovski, Nikolaï Rimski-Korsakov est un des plus grands compositeurs russes de la seconde moitié du XIXe siècle.

Très jeune il fait déjà preuve de grandes facilités dans le domaine musical, mais ses parents n’envisagent pas une seule seconde que leur fils puisse se consacrer à ce qu’ils considèrent ni plus ni moins comme un simple divertissement.

Rimski-Korsakov poursuit donc ses études et s’engage dans la marine impériale. Il n’oublie pas pour autant la musique et continu de prendre des cours de piano. Quelques années plus tard, affecté à l’Etat major, il trouve le temps de s’adonner à la composition. Après plusieurs années remplies de rencontres enrichissantes avec notamment : Alexandre Borodine, Tchaïkovski, Balakirev, ou encore Moussorgsky, il devient professeur de composition et d’orchestration au Conservatoire de Saint-Pétersbourg. C’est d’ailleurs en tant que professeur qu’il apprendra le plus, il dit lui même avoir été son propre meilleur élève.

Rimsky-Korsakov est un génie de l’orchestration, il annonce en cela les futurs Ravel, Stravinsky et Prokofiev. Les harpes de Daphnis et Chloé ou encore le contre-basson utilisé par Dukas dans l’apprenti sorcier en ont clairement subi l’influence. Sa musique symphonique est saluée dans le monde entier et Rimski-Korsakov est reconnu comme l’un des fondateurs de l’orchestre moderne.

Parmi ses compositions les plus appréciées on trouve le fameux interlude orchestral écrit en 1900 pour son opéra Le Conte du tsar Saltan. Le Vol du bourdon est reconnaissable à son rythme invraisemblable avec des montées et descentes chromatiques de doubles croches pratiquement ininterrompues. La pièce jouée au piano est très impressionnante à voir !

Le Vol du Bourdon :

Pour la prouesse technique, la version piano :

Et pour finir, une version non moins impressionnante qu’au piano : Marc Chantereau au Marimba !

Vladimir Cosma – La Gloire de mon père

Joseph, Marcel et son petit frère dans les collines

Sous la direction du génial Yves Robert, les souvenirs d’enfance de Marcel Pagnol couchés sur le papier dans les livres « La Gloire de mon père » et « Le Château de ma mère » ont retrouvé des couleurs et ont redonné un second souffle à cette œuvre littéraire pour toute une jeune génération.

Sortis en 1990, les deux films nous plongent dans la Provence du début du XXe siècle. Le chant des cigales, les couleurs des paysages, l’accent Marseillais et la musique de Vladimir Cosma nous feraient presque sentir l’odeur des collines provençales.

Les images et la musique du générique nous mettent immédiatement dans le bain en nous montrant les reliefs provençaux (le Massif du Garlaban) accompagnés d’une musique aux couleurs assez chaudes et aux rythmes hispanisants notamment avec cette Habanera.


Vladimir Cosma est un violoniste, compositeur et chef d’orchestre Roumain. Il arrive en France en 1963 pour terminer ses études musicales au Conservatoire national supérieur de musique de Paris où il suit notamment les enseignements de Nadia Boulanger. Passionné de jazz et de musique populaire, il consacre l’essentiel de sa carrière à la composition de musique de film. Il commence dès 1968 pour le film « Alexandre le bienheureux » et marque ainsi le début de sa collaboration avec Yves Robert.


Vladimir Cosma à la baguette

Pour les deux adaptations cinématographiques de l’œuvre de Marcel Pagnol, Vladimir Cosma écrit une musique simple et chaleureuse, collant parfaitement à l’univers de l’enfance du petit Marcel, à l’image de cette danse « Love Story Borely » qui se fait entendre alors que Tante Rose danse avec le futur Oncle Jules dans le parc Borély.


Outre ses diverses collaborations avec Yves Robert, Vladimir Cosma a écrit jusqu’à aujourd’hui plus de 300 partitions pour le cinéma dont : Le Grand Blond avec une chaussure noire, Les Aventures de Rabbi Jacob, La Boum, Un éléphant ça trompe énormément, Le Père Noël est une ordure, Le Dîner de cons…


Arcadi Volodos

Arcadi Volodos au piano


Souvent considéré comme le nouveau Vladimir Horowitz, Arcadi Volodos est un virtuose possédant un don à décourager des classes entières d’apprentis pianistes. La comparaison avec Horowitz nous laisse facilement deviner le talent de l’artiste avant même de l’avoir entendu…

Volodos commence à étudier la musique assez jeune mais ne s’intéresse au piano que tardivement après avoir étudié la direction d’orchestre pendant plusieurs années. Il commence à travailler le piano à l’âge de 16 ans et révèle immédiatement des facilités exceptionnelles pour l’instrument. Il réalise son premier enregistrement seulement 10 ans après ses premiers cours au clavier… décourageant disais-je !

Si Arcadi Volodos est souvent comparé à Horowitz, c’est en grande partie grâce aux transcriptions qu’il joue ainsi qu’aux arrangements qu’il écrit lui même à l’instar du maître sus-cité. Son arrangement le plus célèbre est sans doute le Rondo de Mozart, Alla Turka qu’il joue fréquemment en concert : effet garanti.


Sa virtuosité pianistique lui permet également de jouer en concert tout un répertoire extrêmement difficile à exécuter. Sa technique lui a permis de se spécialiser dans l’oeuvre de Franz Liszt et de Rachmaninov. En quelques années seulement, Volodos est parvenu au sommet, il est un des pianistes les plus reconnu au monde, donnant ainsi des concerts aux 4 coins de la planète.

Alfred Cortot

Alfred Cortot

Alfred Cortot n’est pas un simple pianiste parmi les autres, il est un des plus grands musiciens de la première moitié du XXe siècle. Ses concerts sont entrés dans la légende et ses enregistrements sont encore une référence.

Grand pédagogue, il mène parallèlement à l’enseignement une grande carrière de concertiste. Adulé à travers le monde, les japonais iront même jusqu’à donner son nom à une île de l’archipel Nippon : Cortot-shima. On peut d’ailleurs se demander quel autre pays au monde serait capable de faire une telle chose ?
Décidément, qu’on se trouve dans le monde vestimentaire ou bien dans le monde musical, les japonais font souvent preuve d’un goût très sûr.


Île d’Atsushima, rebaptisée « Cortot-shima »

Une fois n’est pas coutume, on enchaine avec des archives exceptionnelles. Internet regorge de pépites, de documentaires incroyables qui nous permettent ainsi de voir librement Alfred Cortot au piano et même l’entendre parler. Un témoignage qui se passe de commentaire…

Ici dans une interprétation de Chopin :

 

Et dans Schumann, commentant son interprétation et donnant la vision qu’il a de l’oeuvre « Der Dichter spricht » :


Paul Dukas – L'Apprenti sorcier

Paul Dukas à son bureau

Paul Dukas est un compositeur de musique classique français. Né à Paris en 1865, il obtient en 1888 le premier prix de contrepoint et de fugue au conservatoire de Paris ainsi que le second prix de Rome avec sa cantate Velléda.

Dukas était un homme très cultivé, il possédait une grande science musicale qu’il réussit à transmettre à de nombreux élèves en classe de composition au conservatoire de Paris. Parmi ses disciples, on retrouve plusieurs musiciens qui ont déjà été évoqués sur redingote : Olivier Messiaen, Maurice Duruflé ou encore Jean Langlais.

Si Paul Dukas est aujourd’hui un compositeur très populaire, c’est en grande partie dû à son Scherzo symphonique « L’Apprenti Sorcier ». Il compose cette oeuvre en 1897 à partir du poème de Johann Wolfgang von Goethe portant le même nom (Der Zauberlehrling). La création de l’oeuvre se fait à Paris sous sa propre direction. Mais il faut attendre 43 ans pour que la popularité de cette pièce atteigne son apogée. En effet, en 1940, le long métrage d’animation de Walt Disney  Fantasia sort sur les écrans et nous fait entendre le fameux Scherzo de Dukas avec notre cher Mickey Mouse transformé en Apprenti sorcier l’espace de 10 minutes fantastiques.

Musique au cinéma – Georges Delerue

Georges Delerue et Robert de Niro pour le film Confessions sanglantes
photo – georges-delerue.com

Après Nino Rota, la série « musique au cinéma » continue avec cette fois-ci un compositeur français : Georges Delerue. Si son nom n’évoque pas grand chose pour la plupart d’entre nous, ses musiques sont quant à elles gravées dans nos mémoires.

Surtout connu pour ses musiques de films, Delerue a également composé en dehors du cadre cinématographique. C’est notamment le cas de ses œuvres de jeunesse parmi lesquelles : le quatuor à cordes composé en 1948 et sa Symphonie concertante en 1955.

Georges Delerue fut l’élève de Darius Milhaud. C’est d’ailleurs ce dernier qui lui conseille de composer pour le théâtre (avec Jean Vilar), expérience qui le mènera un peu plus tard jusqu’au cinéma où il signera rapidement la bande originale du film Hiroshima mon amour d’Alain Resnais (1959). Ce film marque le début de sa belle et grande carrière !

Georges Delerue au piano (1974) 
photo – georges-delerue.com

Né en 1925 à Roubaix, mort en 1992 à Los Angeles, on entendait encore tout récemment résonner les notes de Georges Delerue dans le film de Wes Anderson « Fantastic Mister Fox ».

Une petite île : musique composée pour le film « Les deux Anglaises et le continent » de François Truffaut

Le Grand Choral : musique composée pour le film « La nuit américaine » de François Truffaut

Son œuvre la plus connue reste évidemment la musique du film Le Mépris de Jean-Luc Godard. On retrouve également le thème principal de ce film dans « Casino » de Martin Scorsese. Il reprend le thème de Camille pour rendre hommage à Georges Delerue qui s’était éteint 3 ans plus tôt.

Musique du film Le Mépris de Jean-Luc Godard (Le thème de Camille) :

En plus du travail réalisé avec Godard, Delerue collabore également avec François Truffaut sur de nombreux films. La musique de Jules et Jim connaît d’ailleurs un grand succès, et plus particulièrement la chanson « Le Tourbillon » chantée par Jeanne Moreau.

Jeanne Moreau dans le film Jules et Jim :

Dans les années 70, le compositeur commence à travailler à Hollywood et signe en 1986 la musique de l’impressionnant « Platoon » d’Oliver Stone.

Musique du film Platoon d’Oliver Stone :

On s’arrête ici, la liste de l’immense carrière de Delerue est bien trop longue. Il obtient un Oscar de la meilleure musique originale en 1980, et trois César de la meilleure musique en 1979, 1980 et 1981.

Sacha Guitry – Ceux de chez nous (Saint-Saëns)

Sacha Guitry

Ceux de chez nous est un film réalisé par Sacha Guitry en 1915. Derrière ce court-métrage (22 minutes), l’idée de Sacha Guitry est de créer une sorte de « nouvelle encyclopédie ». Pour cela, il décide de rencontrer des artistes et autres grandes personnalités du moment afin de les immortaliser. Le film est présenté le 22 novembre 1915 à Paris. Le court métrage est projeté sans son : on est encore à l’ère du cinéma muet. Parmi les artistes présentés, on y aperçoit entre autres Claude Monet, Auguste Rodin, Camille Saint-Saëns ou encore Sarah Bernhardt… Le but est de filmer les faits et gestes de la vie quotidienne de ces personnalités, le plus souvent au travail, dès que cela était possible.

Conscient que la seule image pouvait ne pas être suffisante, Guitry décide quelques années plus tard d’en faire une version sonorisée de 44 minutes, qui sortira en 1952. Les scènes sont entrecoupées par Sacha Guitry que l’on voit dans son bureau. Il narre des anecdotes liés aux tournages des différentes scènes et les commente avec son humour et son style si particulier… Il ne s’agit plus dans cette version d’un simple document d’archive, mais d’un véritable film. Il est un témoignage extraordinaire d’une autre époque !

Extrait de Ceux de chez nous avec Camille Saint-Saëns (1952) :


Stravinsky – Le sacre du printemps

Igor Stravinsky

Le Sacre du printemps est l’une des oeuvres les plus connues de Stravinsky. Cette popularité est évidemment liée à la qualité musicale de ce chef d’oeuvre, mais s’explique aussi par l’histoire particulière lors de sa création, et par les différentes adaptations qui en ont été faites.

Il est intéressant en effet d’évoquer le scandale qu’a suscité cette oeuvre lors de sa création au Théâtre des Champs-Élysées à Paris. La chorégraphie de Vaslav Nijinski, relativement moderne pour l’époque additionnée à la musique très rythmique du Sacre du printemps ont provoqué l’indignation.

Dans Chroniques de ma vie, Igor Stravinsky raconte : « J’ai quitté la salle dès les premières mesures du prélude, qui tout de suite soulevèrent des rires et des moqueries. J’en fus révolté. Ces manifestations, d’abord isolées, devinrent bientôt générales et, provoquant d’autre part des contre-manifestations, se transformèrent très vite en un vacarme épouvantable. »

Le film de Jan Kounen « Coco Chanel & Igor Stravinsky » restitue assez bien ce qui a pu se passer ce soir là :


Si la première représentation se passe plutôt mal, le succès de ce ballet ne se fait pourtant pas attendre. Dès l’année suivante et toujours à Paris, le compositeur est cette fois-ci acclamé par le public lors d’une représentation du Sacre du printemps. C’est le début d’un grand succès pour le ballet de Stravinsky.

L’oeuvre suscite finalement l’engouement et va connaître un essor particulièrement important. Ainsi, de nombreux chorégraphes renommés vont créer leurs propres chorégraphies pour ce ballet : on retrouve notamment parmi eux, Maurice Béjart, Pina Bausch, Angelin Preljocaj, Martha Graham, Uwe Scholz ou encore Emanuel Gat.

Enfin, un autre facteur a considérablement participé à la popularisation de cette oeuvre : c’est bien entendu son adaptation pour le long métrage d’animation, Fantasia de Walt Disney que tout le monde a déjà vu !


    Le Sacre du printemps (Pierre Boulez) :

Louis Thomas Hardin – Moondog

Moondog avec un passant à New-York dans les années 60

Louis Thomas Hardin alias Moondog est un sacré personnage. Si la plupart des musiciens que nous avons déjà évoqué ici ont eu une vie souvent atypique, celle de Moondog l’est encore plus particulièrement.

Il dit sa musique inspirée par le jazz des Indiens d’Amérique. Cette inspiration lui vient sans doute d’un évènement qui l’a marqué au fer rouge : il visite dans son jeune âge une réserve indienne avec son père et assiste à une danse du soleil. À cette occasion, il s’assoit à la place du chef du village afin de jouer des percussions. Cette expérience inoubliable influencera son oeuvre tout au long de sa vie.

À 16 ans, il devient aveugle suite à un accident dans une ferme alors qu’il bricolait un détonateur. Dès lors il étudie la musique à l’école pour aveugle de l’Iowa aux États-Unis. Il y apprend le violon, le piano et l’orgue en plus de prendre des cours de composition musicale.


Moondog et son Trimba

Sa musique est minimaliste, elle inspirera beaucoup Philip Glass et Steve Reich qui ont attaché une attention importante aux travaux de Moondog. On peut d’ailleurs les entendre jouer ensemble dans les années 60 sur un CD inclus dans la biographie de Moondog par M. Scotto et dont Philip Glass a réalisé la préface.

Moondog n’est à l’époque pas du tout connu par les compositeurs de musique classique. Son acceptation comme compositeur « sérieux » lui a totalement échappé.

Il faut dire que son langage musical minimaliste, tonal, très attaché à la mélodie et aux rythmes, évitant toutes dissonances ne correspondait pas du tout à ce qui était en vogue à cette époque.
Les compositeurs reconnus étaient de leur côté plus dans l’excès inverse, ne jurant que par des clusters ou la musique atonale, à l’image d’un Boulez ou d’un Ligeti. Les classes de compositions des conservatoires dans les années 70 étaient presque infréquentables pour ceux qui voulaient étudier l’écriture « classique ».

Son excentricité n’a pas non plus aidé Moondog à se faire reconnaitre comme un compositeur « sérieux ». Il passe la plupart de son temps dans la rue, vêtu de vêtements de Viking fabriqués par lui-même. Il compose très souvent dans les rues de New-York, sous son manteau où on le prend fréquemment pour un sans-abris. Si Moondog n’a pas su s’imposer comme un compositeur « académique », il est vite devenu le roi des hippies aux yeux des beatniks new yorkais et même d’ailleurs… Ces derniers faisaient régulièrement des pélerinages sur la 6ème Avenue pour rencontrer le spécimen !
Il quitte New-York en 1974 pour s’installer en Allemagne où il restera jusqu’à sa mort en 1999 à l’âge de 83 ans.

En plus de ses compositions, Moondog invente également ses propres instruments comme le Trimba (voir photo). Il  touche à tous les styles et tous les instruments. En ressort une oeuvre très hétéroclite et très riche, mêlant musique pour orgue, musique symphonique ou encore pour saxophone à l’image de son album Sax Pax for a Sax réalisé en collaboration avec le London Saxophonic.


Extraits :

Viking 1 (album « In Europe ») :

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Bird’s Lament (Sax Pax for a Sax) :

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Fiesta Piano Solo (More Moondog) :

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