Nike White Label

La version futuriste du crew neck en molleton gris

Une tendance de fond sur marché américain concerne une sorte de nouveau sportswear, que certains adeptes des mots-valises ont baptisé l’athleisure, ou plus raisonnablement active wear. Une marque comme Lululemon, spécialisée dans les vêtements de yoga mais qui propose surtout des vêtements à valeur ajouté technique pour la vie de tous les jours, est devenue une véritable institution outre-atlantique. Quelques prédicateurs fous vont jusqu’à annoncer que le collant est le nouveau jean. De nombreuses marques que l’on suit s’inspirent de ces matières techniques pour faire des choses qui se tiennent.
On connait par exemple Nanamica et Arc’teryx Veilance, qui ont intégré du Gore-Tex dans des pièces aux looks plus urbains. Lors de l’apparition des matières synthétiques, au milieu du siècle passé, ce genre d’argument technique a permis de justifier l’injustifiable. Effectivement un polo en 100% acrylique sèche rapidement et n’a probablement pas besoin d’être repassé, mais fort heureusement nous en sommes largement revenus. Le positionnement d’Uniqlo est assez malin à ce sujet, la marque – qui se présente comme une marque de technologie et non de mode – justifie opportunément tout ajout de polyester par un argument technique.

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Drake’s SS15

« – Comment vais-je pouvoir peler cette orange avec sprezzatura sans faire tomber ma veste ? »

Pour son lookbook SS15, Drake’s a fait appel à l’illustrateur japonais Akira Sorimachi, dont le trait vous sera peut-être familier pour être régulièrement apparu sur les couvertures du magazine Monocle. Sur ces illustrations, toutes les pièces présentées sont extraites de la nouvelle collection de Drake’s et de ses diverses collaborations, des cravates aux souliers, en passant par les vestes, chemises, panamas et pochettes. La marque s’aventure petit à petit dans un vestiaire complet, mais toujours avec l’extrême justesse qui caractérisait déjà ses collections d’accessoires.
Nous avons été récemment exposés à quelques illustrateurs japonais avec des styles aussi différents qu’intéressants, qui possèdent souvent une patte rétro très contemporaine. Leurs univers sont simples, colorés et positifs et ceux-ci s’attardent parfois sur la mode masculine, on pense notamment à Hiroshi Watatani, à Satoshi Hashimoto (qui a collaboré sur la dernière maquette de M, le magazine du Monde) ou à Kazuo Hozumi, dont les figurines que l’on peut apprécier dans Free & Easy sont de pures petites merveilles…
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Herr Judit, Stockholm

Oui, il s’agit bien d’une friperie qui marque le pli de ses pantalons

De passage à Stockholm, vous en profiterez peut-être pour visiter quelques bonnes boutiques : Nitty Gritty, Gabucci, Rose & Born, ou même les flagships d’Our Legacy et d’Acne Studios, ce dernier étant situé au sein de l’impressionnante ancienne banque à l’origine du nom du syndrome de Stockholm. Le pays possède un écosystème complet de marques – qui ne passent pas toujours les frontières – et un style vestimentaire bien à part qu’il est toujours agréable d’observer.
Chaque capitale a ses Stéphane ou ses Simon, toujours à l’affut de pièces d’occasion et de qualité pour leur clientèle d’habitués, et où souvent la présentation n’est pas la priorité.
La boutique d’Östermalm de Herr Judit est une sorte d’équivalent local avec une offre plus large et une équipe de visual merchandiser à temps complet. Les marques diverses et bien choisies nous confirment que les Suèdois savent ce qu’ils font : Crocket & Jones, John Lobb, Tombolini, Lubiam, Barba, Ralph Lauren, Jcrew ou J. Lindeberg pour n’en citer que quelques unes. Les prix sont raisonnables et le tout est présenté avec un soin et un goût qui ne vous étonnera plus après quelques jours passés dans la capitale Suédoise.
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La Stòffa

Le tricotage d’une cravate en soie

Une recherche syntaxique sur les noms de marques pour homme pourrait nous en dire long sur les tendances d’une époque et ses influences. Si dans le passé il a été tour à tour bien vu de s’inventer un nom français, italien, américain, anglais ou même écossais, il semble qu’aujourd’hui il soit à nouveau de rigueur de s’imaginer une histoire italienne. Après O. Ballou, traité ici il y a quelques semaines, voici une seconde marque anglo-saxonne se revendiquant de savoir-faire transalpins. Le développement d’une collection part généralement de la vision d’un créatif, les chefs de produits et façonniers faisant ensuite de leur mieux pour atteindre un résultat s’approchant au maximum de cette vision.
Stòffa prend le problème à l’envers : la jeune marque new-yorkaise prend ses fournisseurs – tous italiens – comme base pour la construction d’un assortiment de produit. Le fondateur de la marque – Agyesh Madan – se présente comme un chef de produit et non comme un styliste. Mais si Agyesh Madan est un chef de produit, c’est un chef de produit avec une vision forte et une bonne dose de bon goût. C’est en effet un de ces jeunes loups qui posent en chapeau mou à Pitti Uomo et, contrairement à certains, il peut se le permettre : après avoir été diplômé de Parsons et avant de monter Stòffa, ce jeune homme s’occupait de la direction du développement produit chez Isaia.
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O.Ballou

La gouaille napolitaine en cachemire à 400€

O.Ballou c’est un peu la rencontre du made in Italy et d’Akhenaton dans le clip de Je danse le Mia. La marque a un univers qui sent bon l’Italie du sud, à des lieues des vestes trop serrées et des accumulations de pochettes de Pitti Uomo. Cet univers est celui d’un fabuleux patrimoine artistique souvent laissé à l’abandon, de petits deals, de bouchers inquiétants, de grèves des éboueurs, de processions religieuses et de plages bondées. C’est un petit peu comme si les jeunes protagonistes de Gomorra magouillaient du Cucinelli tombé du camion.
En fouinant un peu, on réalise avec une pointe de déception que O.Ballou est en réalité une marque londonienne fondée par un Néo-Zélandais, qui prend donc tout logiquement son inspiration entre Naples et la Sicile.
Simon Cato, le fondateur, s’explique : « C’est important que les gens comprennent que cet esprit très italien est juste un concept avec lequel nous jouons« . Tout est tout de même fabriqué au pays de la porchetta, et la marque se spécialise dans la maille et le cuir, en recherchant en priorité une belle qualité de réalisation. « Il y a un aspect street assez fort, mais en même temps une certaine sophistication. C’est cet équilibre qui nous intéresse vraiment« . La marque est relativement nouvelle et n’a pour l’instant que quelques produits disponibles en ligne, et seulement 4 points de vente dans le monde.
A surveiller donc.
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Pitti Uomo – Sunspel


Pitti Uomo nous donne enfin l’occasion de vous parler de Sunspel. Sunspel est un fabricant anglais qui vivait jusqu’ici dans l’ombre des marques pour lesquels il était fournisseur. Depuis quelques années maintenant, la marque développe toute une gamme de sous-vêtements pour homme qu’elle vend sous son propre nom, et a même ouvert une boutique à Londres, dans la très tendance Redchurch street (où se situent aussi Hostem, Labour&Wait, A.P.C. … ainsi que l’hotel concept de Sir Conran The Boundary). Leurs coupes sont simples et mettent en valeur les matières utilisées : coton d’Égypte, jersey ultra-fins, tissus liberty … La marque propose ainsi toute une sélection de caleçons bariolés, et de t-shirts, polos et autres henleys dans des couleurs simples et bien choisies. Depuis peu la marque développe aussi des pulls, mais n’ayant pas le savoir faire approprié pour fabriquer de telles pièces dans leur usine, ceux-ci sont fabriqués au Portugal. A l’heure où certains utilisent des arguments d’héritage et de fabrication française pour vendre de la maroquinerie fabriquée au Portugal, Sunspel au contraire tient un discours honnête et discret qui a tout pour nous séduire.

 

Pitti Uomo – Adam Kimmel pour Carhartt


Cela fait maintenant un an qu’Adam Kimmel et Carhartt nous avaient annoncé leur première collaboration, et pour l’hiver prochain, le créateur américain et notre marque de streetwear préférée continuent l’expérience. Après une collection toute en finesse l’hiver dernier, la même recette est appliquée pour la collection automne-hiver 2012-2013. Des coupes workwear classiques et sans fioritures, dans des tissus utilisant une palette de couleurs sobres (noir, bleu marine, khaki, bleu clair, gris…). Les pièces se font moins dures et plus chics, mais la fonctionnalité des pièces workwear est bien là. Une réussite en somme.

 

Pitti Uomo – Alden

Le célèbre bottier américain jouit en ce moment d’un succès qui ne se dément pas. A Pitti Uomo, j’ai rapidement abandonné l’idée de compter le nombre de paires d’Alden que j’ai pu voir sur les pieds des visiteurs. Trop nombreuses.

La marque fait varier ses modèles classiques en associant des formes / détails / matières / semelles de manière originale. Les combinaisons sont quasi-infinies et donnent souvent des chaussures très réussies. Voici quelques photos d’associations plutôt inédites, ainsi que de leurs modèles classiques en cordovan bordeaux. Aujourd’hui une des tendances lourde de la vente en ligne est la personnalisation online, un peu à la manière de Nike ID. Prada, Louis Vuitton ou même Ralph Lauren s’y sont mis, ce qui me permet de rêver qu’un jour, peut-être, qu’un tel système existera pour des chaussures Alden…

Des Indy Boots avec semelle gomme et semelle commando


Encore une semelle en gomme (un empiècement en cuir est présent sur l’avant de la semelle)


Quelques petites variations en daim


Quelques petites variations en daim


Les modèles classiques en cordovan

Pitti Uomo – Mackintosh

Mackintosh utilise des laines de chez Loro Piana et n’hésite pas à le faire savoir.

Cet article est le premier article d’une petite série qui durera tout le long de la fashion-week homme. Le but est de donner un aperçu de ce que réserve la saison prochaine (ici l’hiver 2012-2013) via quelques photos prises sur les salons professionnels, de surveiller ce que font les marques qu’on aime, et pourquoi pas d’en découvrir des nouvelles. Ces articles présenteront nos réactions à chaud, accompagnés de photos prises lors des salons.

Commencons donc par Pitti Uomo où j’ai la chance d’avoir été dépêché cette semaine. Ce salon, situé à Florence en Italie, et dédié au vêtement masculin, est une énorme machine : plus de 950 marques exposées (dont près de 620 italiennes) et 30 000 visiteurs sur une petite semaine. Depuis quelques saisons déjà, les projecteurs du monde entier se braquent sur l’Italie, qui a conservé un bien meilleur tissu industriel textile que ses voisins, et qui cultive un style bien particulier. C’est pour toutes ces raisons que Pitti Uomo est aujourd’hui devenu un salon de référence dans la mode masculine haut de gamme en Europe.

Première marque ayant attiré mon attention : Mackintosh. La marque britannique au très riche héritage a récemment subit un petit lifting. Ce rajeunissement s’est vu accompagné d’une ouverture d’un magasin dans le quartier de Mayfair, à Londres, ainsi que de quelques collaborations remarquées : Kitsuné, Converse, Nigel Cabourn … Pour ce qui est de l’histoire de la marque, les marketeux parleront ici d’un branduit : en effet « mac » est devenu un nom courant pour désigner le type d’imperméable vendu par la marque. La maison britannique s’est en effet fait connaître grace à des imperméables taillés dans un tissu très particulier composé de sergé sur le dessus, de popeline en dessous, et de gomme entre les deux pour garantir l’étanchéité. C’est toujours le même tissu qui est utilisé par la marque aujourd’hui sur toute une gamme de produits, qui sont encore réalisés à la main en Écosse. Cette gamme est assortie de doublures détachables en laine, sourcée chez Loro Piana, de quoi ravir des clients exigeants. La marque collabore aussi avec Loro Piana pour une autre gamme d’imperméables, où la matière première est une laine traitée et sistante à l’eau. Enfin une dernière gamme plus originale et créative appelée « 104 » reprend des classiques de l’outerwear anglais et les adapte à la sauce Mackintosh.

La gamme de Mackintosh en laine Loro Piana


La gamme de Mackintosh en laine Loro Piana

 

La marque fait attention aux détails : ici le raccord sur la poche d’un imperméable

 

La gamme « 104 », plus créative (et colorée !)

 

La gamme « 104 »

 

Encore un exemple de détail travaillé : la patte de serrage du poignet est doublée en velours côtelé marron assorti au col.

 

Le col d’un veste de la collection « 104 »

Leur modèle iconique, dans la matière qui a fait le succès initial de Mackintosh


Leur modèle iconique, dans la matière qui a fait le succès initial de Mackintosh

 

Leur modèle iconique, dans la matière qui a fait le succès initial de Mackintosh

Gants en Pecari



Les gants en pecari sont un grand classique du vestiaire masculin hivernal. Rares sont les cuirs alliant la souplesse et la résistance du pecari, ce qui en fait donc une matière première particulièrement adaptée pour faire des gants. Si on peut trouver (si on cherche bien) des chaussures ou même des vestes faîtes dans du cuir de pecari, ces pièces sont des exceptions ! Le pecari est utilisé presque exclusivement pour la confection de beaux gants, tous types de gants.

Si la chèvre à cachemire est un animal que l’on a facilement envie de serrer dans ses bras, ce n’est pas du tout le cas du pecari. En effet, les pecaris ressemblent un peu à des sangliers, avec une petite queue et sans défenses… Ce cousin américain des cochons sauvages européens est présent en Amérique du sud, centrale et un peu au sud des États-Unis. Appelé « cochon bois » en Guyane, il paraît que sa viande est très bonne. Les poils de ce mammifère ont la particularité de pousser par trois, ce qui donne un aspect particulier, et ajoute à l’aspect un peu grainé au cuir.

Hormis sa résistance et sa souplesse, la caractéristique la plus intéressante de ce cuir est sa capacité à prendre une belle patine assez rapidement. Celui-ci se noircit aux points de contact, ce qui donne une touche sympathique à vos gants, pour peu que vous ne les perdiez pas trop rapidement.

Ceux en photos sont les miens, ils m’ont été donné par un ami qui les tenaient de son grand père. Si ceux-ci semblent toutefois plutôt neufs, ils possèdent une richesse de ton déjà bien agréable. L’ultime exemple étant ceux de Luciano Barbera, pris en photo par The Sartorialist.

Quelques bonnes adresses pour s’approvisionner Maison FabreDents ou Causse.

 

 

Luciano Barbera – Photo prise par Scott Schuman – The Sartorialist

 

Photo prise par Scott Schuman – The Sartorialist


Photo par Tommy Ton – Jak & Jil

 

Photo par Tommy Ton – Jak & Jil