Articles rédigés par Robin N.
Bonne Gueule
Bon pied bonne gueule
Aujourd’hui, toute démarche de curieux digital du style masculin mène tout droit chez Bonne Gueule, et il y a bien plus à se mettre sous la dent que des photos basse résolution de Tom Ford, de Pete Doherty ou de Pharell Williams : ils ont la ressource la plus complète, la plus didactique et la mieux illustrée sur le style masculin qui n’aie jamais été disponible dans la langue de Molière.
Nous avons mis du temps à comprendre les choix de Bonne Gueule : par exemple celui d’écrire un e-book sur le style masculin, de se mettre en scène, d’organiser des coachings ou d’être autant didactique. Cependant nous nous lisons réciproquement depuis longtemps et à force d’échanges de références et de commentaires, c’est très naturellement que nous nous sommes finalement rencontrés il y a quelques années, trouvant en eux la même approche un peu geek et ouverte que la notre.
Preuve de leur influence : tout vendeur de mode masculine à Paris aura une anecdote sur un lecteur Bonne Gueule surpris à observer avec attention si les boutons d’une chemise sont bien cousus en croix, ou qui va être très exigeant quant à la largeur d’ouverture de ses bas de pantalons. Tout cela fait qu’aujourd’hui Bonne Gueule est un véritable rouleau compresseur, écoulant d’importantes quantités de produits, avec un nombre minimum de styles, qui ne solde jamais et qui en a encore beaucoup sous le pied. Bonne Gueule est aussi le reflet de ses fondateurs et de son équipe, généreuse, sympa et ouverte, ce qui a créé tout un environnement vertueux de jeunes marques et de compétences autour d’eux et de leur approche toute particulière du commerce et du management.
Drake’s London AW15
#layering
D’ordinaire plus porté sur un look vintage/héritage forcément plus casual, on ne l’attendait pas forcément chez Drake’s. Mais sa présence, accompagnée du stylisme soigné du lookbook, permettent d’atténuer sagement le côté formel du vestiaire Drake’s, pour un résultat parfait.
1LDK – Le Japon à Paris
Plantes aromatiques et paillasson personnalisé, bienvenue au Japon
Alors que le Japon continue de devancer le monde du vêtement masculin (au moins la partie qui ne s’encombre pas trop de Rick Owens), 1LDK propose une sorte de petit teasing de ce qu’il peut se passer au pays du wabi-sabi.
Au niveau des découvertes, on note l’arrivée sur le marché français de la marque japonaise Comoli, dont nous avions remarqué les belles silhouettes ici, et dont la qualité et les finitions ne déçoivent pas. On apprécie aussi Universal Products, la marque propre de 1LDK, dont le mot d’ordre : « Always Quality First. Pleasure in wearing our products » promet raffinement, minimalisme et exotisme.
Tencho-Seki, le fondateur de 1LDK, qui a récemment posé ses valises à Paris, se fera un plaisir de vous recevoir et de vous montrer le fabuleux sous-main en cuir Hender Scheme présent près de la caisse.
Et, rien que pour apprécier (ou participer à) sa patine, il faut passer.
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Garmento – Mémoire vive
Giorgio Armani 1988
C’est un constat relativement étonnant, voire passionnant : aujourd’hui, à l’heure où tout est disponible instantanément sur internet, il est toujours difficile de tomber sur des photos de défilés ou de campagnes publicitaires des années 80 ou 90, ou même de voir documenté en détail les marques qui eurent du succès il y a quelques décennies. Difficile donc pour les moins de 30 ans de se rendre compte de ce qu’était Helmut Lang à sa grande époque ou de l’ambiance qui régnait au sein des défilés joyeusement déjantés de Maison Martin Margiela. Comment pourrait-on même imaginer que GAP, à une époque, a été une marque cool ?
L’occasion de se rendre compte que la silhouette des hommes évolue, et qu’aucun produit, aussi classique soit-il, n’est intemporel. Pour preuve cette oxford Ralph Lauren de 1992 que nous pourrions aujourd’hui utiliser comme parachute. Morale, destinée particulièrement à ceux qui ont besoin d’excuses pour assumer un gros craquage chez le tailleur : votre enfant n’aura probablement rien à faire des vieux vêtements élimés que vous imaginez lui transmettre, ils seront probablement has-been, c’est tout.
E. & G. Cappelli, Naples
#patternporn
A quelques encablures de Chiaia, il faudra s’aventurer dans une cour (le sport auquel tout visiteur en quête de fatto a mano devra s’habituer) – celle-là même qui abrite la Sartoria Formosa – pour trouver la petite porte menant à ce que l’on pourrait nommer la crypte des sept plis.
Le plus est l’offre sur mesure : pour une vingtaine d’euros et une petite semaine de patience supplémentaires, il vous est possible d’obtenir une cravate dans le tissu désiré et de choisir sa longueur, sa largeur, sa doublure ou son absence. Cela permet surtout de choisir parmi la très belle sélection de tissus vintage de la marque, dont les rouleaux et découpes sont disposés çà et là dans la boutique, telles les reliques du saint patron de la sprezzatura.
Tres Bien AH15
Rassurez-vous, le mannequin va très bien.
Beaubien, Paris
La sélection ne fait pas mentir l’enseigne
A caser sur votre parcours entre The Broken Arm et Thanx God.
Empanaché d’un Panama
Rien à voir avec le chapeau Havana Club qu’on a donné à votre petite soeur hier soir rue de Lappe.
Les panamas, comme le nom ne l’indique pas, viennent en fait d’Équateur, où ils sont tissés à la main dans le respect de la tradition locale. Un seul de ces chapeaux de paille peut prendre de quelques heures à plusieurs mois à être tissé en fonction de la finesse voulue. Il en va en effet du tissage du panama comme de l’humour, sa qualité dépend de sa finesse et certains fabricants vous proposent même des formes identiques avec des tissages plus ou moins fins et un prix évoluant systématiquement de manière incrémental : fino, extra-fino, super-fino, le graal étant souvent le Montecristi, du nom de la ville où ceux-ci sont fabriqués.
Comme toute belle chose, un panama se patinera, la paille jaunira progressivement au contact du soleil, de la crème solaire et des embruns. Plus le panama sera tissé fin, plus sa matière s’apparentera à du tissu et plus celle-ci sera fascinante, flexible et malléable. Certains panamas (souvent de forme plus classique avec un petit bourrelet central) peuvent même se rouler et se ranger dans un tube.
C’est toutefois un produit fragile, il craint l’inattention d’une assise maladroite, la sècheresse ou, plus risqué, un coup de mistral perdant en bord de mer.
Bonnes vacances !
Duran, Contemporary Realism
4 mètres d’étoffe dans une chemise, 10 mètres dans un manteau, une belle époque.
Aujourd’hui, l’air du temps est à une silhouette masculine qui s’agrandit, s’élargit, se fluidifie, pour preuve les dizaines d’épaules tombantes et de manteaux longs des présentations de collections automne-hiver 2015. Les 40 ans d’Armani arrivent à point nommé pour nous rappeler qu’il a été boss incontesté de l’exercice, et à quel point ses silhouettes des années 80 ne choqueraient pas portées aujourd’hui par des acheteurs japonais.
Si la forme ne sera pas du goût de tout le monde, il y a tout de même des choses à prendre. Les plus frileux pourront aller plus simplement piquer le look de Richard Gere dans American Gigolo.